Jour 12 Fingel – Fingelien 384
J’avais beau faire mon possible pour accepter les absences de Kharya, je souffrais à chaque fois. J’ai tenté de la rejoindre par un prétexte futile : lui donner des essences curatives pour le peuple. Mais, elle m’a répondu que ce n’était pas la peine qu’elles étaient destinées à être vendues. J’ai baissé la tête comprenant qu’elle ne souhaitait pas me présence encore une fois.

Eryann est arrivé à ce moment là. J’avais encore de la douleur dans les yeux. Il m’a ouvert ses bras. Je m’y suis blottie. Je me sentais perdue… Puis, j’ai entendu Kharya. Elle faisait un discours sur les ondes sombres. La Déesse lui avait parlé : les sombres devait retrouver leur identité et ne plus se soumettre face aux insultes… Les sombres devaient raviver le Culte de Lith. L’évidence m’est apparue : je n’avais plus ma place. Les sombres allaient redevenir ce qu’ils étaient à mon arrivée : durs et froids.

Ma décision était prise : je devais partir et quitter les îlots. L’oppression qui m’étreignait s’est envolée. J’ai retrouvé Eryann sur l’île des oubliés. Je l’ai conduit sur la petite île déserte. Je savais que j’allais lui faire mal. Je lui ai expliqué pourquoi je devais partir. Il a accepté même si les larmes ont coulé sur son beau visage. Il voulait savoir quand j’allais partir. A vrai dire, je voulais partir vite avant de changer d’avis.

J’ai écouté les ondes. Kharya était occupée par une invasion et Mulvaar semblait être redevenu lui même. Elle ne serait pas seule. Je n’ai pas osée lui demander de venir me dire au revoir. Mon départ en aurait été beaucoup plus difficile.

Eryann voulait me voir partir. Un bateau attendait à Trépont. Mon elfe blond m’a fait promettre trois choses avant de partir : prendre soin des bébés et de Bahar, lui donner des nouvelles et surtout de revenir. Je savais que j’aurais du mal à ne pas revenir pour les travaux de Naralik. Alors, j’ai promis même si je n’étais pas sûre de rester ensuite.

Eryann a chanté une chanson triste et pleine d’émotion qui ont failli m’arracher les larmes que je retenais. Lui ne les a pas retenu. Je les ai embrassé tendrement. J’ai embarqué sur le bateau. J’ai retenu mes larmes jusqu’au bout pour ne pas qu’il les voit. Il m’a montrée la lune. J’avais la gorge trop nouée pour lui répondre. J’ai acquiescé d’un signe de tête. Le bateau s’est éloignée : j’ai regardé les îlots disparaître dans la brume. J’ai enfin laissé couler mes larmes…

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