Jour 17 Fingel – Fingelien 384
Mon elfe blond souffre de mon absence. Il m’a envoyé une lettre émouvante qui m’ont arrachée des larmes.

« Plage nord du Trépont, 15 fingel 384,

Mon Isil,

Je m’étais juré de ne pas t’écrire tout de suite, mais je n’y arrive pas. J’ai essayé de dormir, mais je n’y arrive pas non plus. Le Sommeil me fuit. Je ne peux m’empêcher de regarder la Lune, ne cessant de prier isil de te protéger.
J’ai bien annoncé ton départ à Kharya comme tu me l’as demandé. Elle a paru triste. Elle a dit qu’elle s’en voulait parce qu’elle n’était pas ce que tu attendais d’elle, mais j’ai vu dans ses yeux qu’elle m’en voulais aussi. Je ne sais pas pourquoi. Sans doute parce que c’est moi qui lui ait annoncé. Bah…

Ton absence me pèse déjà. La peur de te perdre me pèse déjà. [quelques traces de larmes semblent être tombées à cet endroit] Au moins, quand tu es dans les îlots, je sais que tu es là, je sens ta présence. Ici c’est comme s’il me manquait une part de moi même. Le fait de voir les autres n’arrange rien. tous ces idiots qui n’ont cesse de défendre leur propres intérêts au lieu de penser que nous séparer est justement le but de ce maudit pays. Comme je te comprend. Fuir les brimades continuelles contre son peuple, fuir les embûches, retrouver une vie simple, s’occuper des gens qu’on aime. Mais mon destin n’est pas celui là. Bien que je n’aie pas l’étoffe d’un héros, je suis voué à rester ici, à combattre les Landes avec mes tristes moyens, à supporter l’opportunisme malsain de certains et le racisme d’autres.

Peut-être devrais-je m’isoler encore plus quelques jours. Je crois que cela me fera du bien.

N’oublie pas tes promesses, surtout la troisième.

Calo Anar ar Isil na ven (puissent Anar et Isil briller sur ta route).

tye mélan (je t’aime)

PS : Je remettrai cette lettre au Capitaine du Prochain bateau avec un beau tas de Lumens pour qu’il s’arrange pour te faire parvenir la lettre. »

J’ai tenté de lui envoyer une lettre pleine d’espoir pour ne pas qu’il s’inquiète trop.

« Mon tendre Anar,

Je suis bien arrivée. Le voyage s’est déroulé sans encombre. Bahar et les bébés se portent à merveille. Je ne pense pas rester auprès d’eux. Je crois que Bahar aime trop sa vie de célibataire pour me supporter au quotidien.

Je vais repartir. J’ai entendu parler d’une contrée lointaine appelée Bordeciel. J’y verrais peut-être un dragon, une créature qui ressemblerait aux étranges statues que l’on trouve dans les îlots.

Kharya m’a écrit, elle aussi. Elle m’a assurée que j’avais ma place parmi les sombres mais j’en doutes toujours. Elle dit que je suis un maillon essentiel du peuple : la seule qui sait rassembler les anciens et les nouveaux. Je ne crois pas être la seule capable faire çà. Elle trouvera je pense parmi ceux que j’ai accueilli, des elfes noirs tout aussi capables que moi.

Pardonne moi Anar, de ne pas avoir su recevoir tout l’amour que tu me donnais. Depuis Kely, j’ai peur de me brûler à nouveau. Tu lui ressembles tellement par certains côtés que s’en est troublant. J’ai peur que les landes emportent ton esprit comme elles ont emportées celui de Kely.

Je n’oublie pas ma troisième promesse. Je reviendrais.

Ton Isil. »

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