Jour 5 Félinien – Fingelien 383
J’ai recroisé Eryann. Il m’a offert une magnifique rose rouge. Il disait l’avoir cueilli spécialement pour moi. Quand je lui ai demandé pourquoi, il a rougi affirmant que c’était pour me remercier de lui avoir prêté un casque. Il s’est ensuite éclipsé très vite, sans doute gêné de sa hardiesse.

Il m’a ensuite écrit une lettre. Il voulait m’expliquer certaines paroles « obscures » qu’il m’avait dites. Il m’a donc expliqué son arrivée sur les îlots. Il faisait partie du peuple Sylvain et commandait une unité chargée de surveiller une partie de la forêt de son peuple. Un jour, une humaine a pénétré le territoire dont il avait la charge. Comme toute étrangère au peuple, elle devait être tuée. Elle se baladait en chantant à travers les bois. Elle ne voyait pas les dizaines d’archers qui pointaient leur arcs sur elle attendant le signe de leur commandant. Mais Eryann n’arrivait pas à faire ce geste. Il ne voyait pas en elle un danger. Un des archers a quand même décoché sa flèche. Et l’humaine est tombée. Eryann a tenté de la sauver mais la flèche avait touché le coeur. Il l’a alors enterré au pied du chêne près duquel elle avait perdu la vie. Il fut jugé. Ses pairs le renièrent et l’exilèrent ici.

Son histoire m’a émue, alors, je l’ai contacté pour lui proposer un entrainement que je lui avais promis, lors du sauvetage de Kel’Emen. Il a accepté avec joie. Nous sommes allés à l’arène de Starenlith. L’entrainement a été assez court. Après l’avoir envoyé en Achéron une première fois, il a voulu quand même continuer, souriant toujours. Nous avons été jusqu’au bout de nos essences et potions.

Puis, je lui ai proposé d’aller boire un verre à la cité du port, je voulais apprendre à le connaître, mais finalement c’est moi qui ai parlé. Je lui ai appris la situation particulière que je vivais avec ma mère. Il a posé sa main sur la mienne visiblement touché par mon histoire. Nous avons parlé de la guerre contre les landes qui semblait rapprocher les êtres. Il s’est soudain approché de moi mais sans comprendre pourquoi. Je sentais qu’il était attiré mais il était aussi intimidé. Et moi, je retenais l’attirance que j’avais pour lui. Je voulais être sûre qu’il comprendrait qu’il devrait me partager, que j’avais déjà un mâle et une femelle. Ca n’a pas eu l’air de le déranger. Je me suis alors approchée moi aussi. Mes lèvres ont effleuré les siennes, attendant sa réaction. Elle n’a pas tardé : il m’a embrassé me prenant par la taille. J’ai pris son visage entre mes mains prolongeant longuement le baiser. Il trouvait que mes cheveux étaient beaux. Je me souvenais de ce que m’avait raconté ma mère. Kharya avait affirmé à son amante que ses cheveux étaient couleur de lune. Lui avait les cheveux couleur soleil. Il a sourit déclarant que ce devait être un signe. C’est ce jour là, je crois qu’il m’a appelé pour la première fois Isil qui signifie lune en langue elfique. J’ai du ensuite partir. Je l’ai laissé à regret.

Quelques jours plus tard, nous nous sommes retrouvés encore fois. J’étais avec Kely. J’avais parlé de Eryann à mon bleu. Il n’était plus jaloux. C’est même lui qui m’a encouragé à le rejoindre. Eryann m’a alors conduit au manoir des haut-elfes. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. C’était magnifique. Nous nous sommes assis sur des peaux près de la fontaine. Mon bel elfe blond était silencieux comme si il ne savait soudain plus quoi dire. Je lui ai alors demandé si il avait déjà connu une femelle. Il semblait tellement intimidé. Il m’a avoué n’avoir pris dans ses bras que l’humaine dont il avait parlé dans sa lettre. Je l’ai doucement poussé sur le sol et je me suis allongée près de lui. J’ai poursuivi mon interrogatoire en lui demandant si il avait déjà touché au corps d’une femelle. Il m’a fait rire en me demandant si les gobelines comptaient. J’ai alors enlevé ma tunique en lui demandant si les gobelines étaient comme çà. Il est resté interdit fixant mes seins avec envie puis a détourné le regard gêné. J’ai souri attendrie en ramenant doucement son visage en face de moi. J’ai pris une de ses mains et l’ai posé sur mon sein. Il osait à peine toucher. Il a fini par m’embrasser passant au dessus de moi. Ses baisers étaient doux et tendres. Je frémissait déjà de plaisir. Il est descendu jusqu’à mon ventre mais s’est arrêté n’osant aller plus loin. Alors, je l’ai encouragé à me déshabiller complètement. Il l’a fait maladroitement. Je l’ai déshabillé moi aussi. Il regardait mon corps de femelle troublé. Je l’ai guidé ensuite doucement pour sa première fois. Notre étreinte a été douce et tendre. J’ai appelé çà : sa première leçon.

Il semblait heureux. Il plaisantait et souriait. Puis, il est devenu soudain très sérieux. Il disait qu’il avait cru trouver du réconfort dans le rire, le combat, le travail ou la boisson. Il m’a serré contre lui alors que des larmes commençaient à perler sur ses joues. Il m’a demandé si je voulais être son point d’attache. J’ai répondu par l’affirmative mais il voulait que je lui dise : « je serais ton point d’attache, mon Mrann d’ssinss ». Je l’ai pris contre moi alors qu’il fondait en larmes comme un enfant. Je l’ai cajolé tendrement. Je lui ai demandé comment on disait soleil en elfique. Le mot le plus courant était Anar. J’était sa sombre lune : Isil. Il était mon soleil : Anar.

Il m’a alors demandé si j’avais eu déjà eu beaucoup d’amants. Je lui ai raconté mon premier mâle humain d’avant les îlots, de Ghaara, de Toucan, de Malkael et surtout de Kely. Celui avec qui j’avais traversé tant d’épreuves, celui qui était mon mâle depuis si longtemps. Il m’a alors demandé ce que j’attendais de lui. Je voulais son amitié, son amour et son réconfort. Je ne voulais plus être seule comme je l’avais été de si nombreuses fois. Quand à lui, il voulait : « Quelqu’un auprés de qui son coeur puisse se réchauffer, puisse rire… et pleurer aussi ». Puis son regard s’est fait plus taquin : il y avait aussi les leçons. J’ai ri encore une fois. J’aimais son humour surprenant et décalé.

Nous avons alors commencé la deuxième leçon, qui était aussi agréable que la première. Malheureusement, nous avons dû nous rhabiller très vite après surpris par un aventurier qui passait par là. Nous sommes sortis précipitamment du manoir, en riant. Il a dû partir. Je l’ai embrassé une dernière fois, en espérant son retour rapide.

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