A mon réveil, je repensais à ce qu’il s’était passé la veille. J’avais une impression de malaise. Oudline était il jaloux d’Eeri ? Voulait il m’enchaîner à lui ? Je détestais çà.

Je suis finalement restée plusieurs jours sans chercher à le voir ou à le contacter. C’est finalement lui qui a rompu le silence qu’il y avait entre nous. J’ai répondu à son bonjour sans vraiment d’enthousiasme. Hypersensible comme il est, il l’a tout de suite senti. Il m’a alors reproché de ne pas avoir l’air très heureuse de l’entendre.

Que devais je lui répondre? Lui mentir et laisser ce malaise entre nous pour ne pas le blesser ou lui dire la vérité sur ce que je ressentais? J’ai finalement opté pour la deuxième solution. Après tout, il m’avait déclaré dés les premières jours de notre liaison qui ne fallait laisser aucun malentendu entre nous.

J’ai donc commencé à lui avouer que je n’avais pas beaucoup aimé sa « petite crise de jalousie » avec Eeri. Je n’ai pas eu le temps de continuer et d’approfondir, il s’est mis dans une colère violente, déclarant que nous allions arrêter là et que désormais chacun vivrait sa vie de son côté…

J’étais stupéfaite. Lui qui, il y a quelques jours encore, me déclarait que j’étais « l’homine de sa vie », qu’il voulait que nous habitions dans un appartement commun et qui avait même suggéré que nous ayons un petit homin, provoquait soudain notre rupture à notre première dispute… J’avais toujours trouvé bien trop prématuré toutes ses déclarations, moi qui avait été déjà brûlée plusieurs fois par mes différentes liaisons, mais il avait une telle fraîcheur et une telle naïveté dans son amour que j’avais eu envie d’y croire.

Je n’ai pas cherché à le retenir. A quoi bon? Je me rendais compte que sa passion était bien trop violente par rapport à ce que je pouvais supporter. J’aurais tenté de raccrocher les morceaux, ils se seraient brisés à nouveau plus tard. J’étais amère d’avoir encore cru en une histoire déjà morte alors qu’elle venait tout juste de naître. Je savais que les jours qui allaient suivre seraient particulièrement difficiles sans ses conseils et sans la protection de Naacre mais je m’étais longtemps débrouillée seule sur Silan avant de le rencontrer. Il suffisait de recommencer ici. Mais il est vrai que maintenant, je regrettais d’avoir quitter Silan pour lui, laissant Kyam derrière moi.

Je ne sais si cette rupture l’a blessé au point de le rendre agressif mais les jours qui ont suivi, m’ont plutôt conforté dans l’idée que notre rupture n’était finalement pas une si mauvaise chose. Des rumeurs, de plus en plus insistantes, indiquaient que des kitines faisaient leur apparition un peu partout. Oudline s’est mis à crier qu’il fallait fuir, ne plus rester ici que nous allions tous mourir… Glorf a tenté de le convaincre que même si ces rumeurs s’avéraient vraies, il resterait jusqu’au bout quoiqu’il advienne. Quand, j’ai indiqué que j’étais d’accord avec notre chef de guilde, Oudline a eu des paroles amères : « et bien sûr vous avez le même avis… ». Il a finalement déclaré qu’il quittait la guilde préférant ne pas saper l’ambiance trop optimiste qui y régnait. Naacre l’a suivi de peu, approuvant les paroles de son cousin.

Je me demande encore si notre rupture n’a pas provoquée celle qu’il a eu avec les légions fyros… possible… peut-être qu’il préférait ne plus m’y croiser…