Le lendemain Jalindra n’est pas partie pour son voyage. Un petit contre-temps dont elle n’a pas voulu me parler l’en a empêché. Du coup, elle est venue avec moi à la réunion de la N’ASA. La pauvre, comme toutes les réunions, celle-ci était assez ennuyeuse. Je la voyais piquer du nez. Je lui ai proposé plusieurs fois d’aller se coucher et que je la rejoindrai sur l’île de Kyshala mais elle refusait de me laisser seule, elle voulais m’entendre parler. Je devais faire part des mon enquête sur les termitières. Mais la réunion durait pendant des heures et Jalindra a fini par poser sa tête sur mon épaule. Je la retenais contre moi appréciant son contact. La réunion s’est terminée sans que j’ai à prendre la parole.
Nous nous sommes allongées sous mon écorce sur l’île de Kyshala. Elle s’est blottie contre moi. Elle m’a remerciée de lui avoir fait rencontré Na Djaï’tal : « Je voulais te remercier de m’avoir présenté ton ami hier. Il a l’air très doux et assez exceptionnel. Vous semblez très liés tous les trois avec Anyume. Ça me touche d’autant plus que tu me l’ais présenté. ». Je lui ai embrassé la joue tendrement. Elle m’a parlé ensuite de son voyage en me rappelant de ne pas m’inquiéter. J’ai dit en plaisantant que j’irais me saouler dans une taverne en attendant son retour mais çà l’a inquiété : « Fais juste attention, dans les tavernes, y’a pas toujours du beau monde! ». Je lui ai rappelé que j’avais été légionnaire et que les tavernes je connaissais. Je lui ai caressé tendrement le dos : « Mais je ferais attention… promis. C’est moi qui vais m’inquiéter pour toi… ». Elle a souri : « Mais non, il n’y a aucune raison… je fais juste le tour d’Atys et je reviens! ». Je pensais à Anyume et Eeri qui étaient partie et ne donnaient plus aucune nouvelle, ni l’une ni l’autre : « Non… aucune raison… ». J’ai soupiré. Elle avait vu mon changement d’humeur : « Je ne suis pas Ayume ou Eeri… si un jour je parts très loin, je t’emmènerais! Les souffrances ne sont pas vouées à recommencer éternellement! Je suis incapable de laisser des gens derrière moi.. je suis toujours la dernière à partir. ». Je l’ai regardée troublée par sa déclaration. J’ai pris sa main et je l’ai portée à mes lèvres : « Merci… ». Mais, j’ai eu peur que mon geste tendre provoque sa désapprobation alors je me suis blottie dans son cou pour ne pas voir son regard. Elle m’a dit doucement : « Ne te cache pas… Si un jour tu as un geste maladroit, je t’en parlerais… mais je ne te jugerais jamais. ». Je me suis redressée pour la regarder. Elle m’a souri : « Allez il est temps de dormir ma belle! ». Je lui ai murmuré : « Que ta nuit soit peuplée de doux rêves et que l’écorce soit douce sous tes pas lors de ton voyage! ». Elle m’a pris dans ses bras en me berçant doucement. Je me suis endormie très vite contre elle.
Le lendemain, elle était partie. Comme elle me l’avais promis, elle m’a envoyé un izam : « Coucou ma belle, Juste pour te dire que je me mets en route, je n’ai pas voulu te réveiller. Tu trouveras tes pactes sous un caillou sous la 2ième racine. Essaye de me pas t’enfuir la nuit prochaine! Fais attention à toi. Je reviens vite. Jali. ».
Quelques jours plus tard, elle était de retour. J’étais à ce moment là en pleine discussion avec Kaaon et Zo’ro Argh sur la possibilité pour les Hoodos de devenir ou plutôt redevenir Talalochi d’Avendale. A peine arrivée, elle m’a serrée dans ses bras provoquant un emballement de mon cœur. Je lui ai rendu son étreinte troublée devant cette démonstration d’affection en public. Elle semblait enjouée et disait avoir une surprise pour moi mais elle ne voulait rien dire devant les deux homins. Nous avons donc trouvé une excuse pour nous éclipser et nous retrouver sur l’île de Kyshala.
Nous nous sommes installées sur la butte. Il y avait un magnifique coucher de soleil : « C’est beau… ces couleurs… çà mérite qu’on boive un verre pour fêter çà! « . J’ai sorti une bouteille de bière de shooki que je gardais toujours au frais dans l’eau des lacs et j’ai commencé à nous servir : « Bière de Shooki! Ça te dit? ». Elle avait toujours son magnifique sourire : « Oui parfait! Y’a beaucoup à fêter ce soir! ». Je l’ai regardé amusée de la voir si enjouée : « Ha bon? Il faut que je ramène d’autres bouteilles? ». Elle souriait toujours semblant ronger son frein : « Pour l’instant ça ira… une à la fois! ». J’ai bu doucement mon verre sans cesser de la regarder, ne pouvant pas m’empêcher de la trouver magnifique : « Alors? Qu’est ce qui rend si lumineuse ma belle brune? ».
Elle a posé son verre et m’a serrée contre elle en regardant le ciel : « Tu te souviens quand on a fait un vœu? ». Je l’ai regardée me souvenant de ce moment où nous regardions les étoiles filantes main dans la main : « Oui… moi aussi j’en ai fait un ce soir là… ». Je voulais que ma jolie brune retrouve l’amour. Elle me souriait : « Peut-être était-ce le même… En tout cas… le mien s’est réalisé! ». Je suis restée un instant perplexe : avait elle vraiment trouvé l’amour durant son voyage ? ou peut-être que Na Djaï’tal et elle s’étaient retrouvés? C’est alors que j’ai vu une larme d’émotion couler le long de sa joue alors qu’elle arborait un magnifique sourire. J’ai essuyé tendrement la larme avec un doigt caressant : « Hééééé… ». Elle a fouillé dans son sac : « Mais il n’était pas pour moi ce vœu… j’ai quelque chose pour toi… c’est un lucio pris hier sur Silan… ». Elle m’a tendu le luciogramme. Je l’ai regardé sans comprendre où elle voulait en venir.
Et puis j’ai compris… la surprise m’a fait sursauter. Au milieu du luciogramme, on voyait Kyshala… J’ai secoué la tête : « Mais… c’est impossible… Eeri m’a dit qu’elle était morte… ». Sa voix était douce comme pour tenter d’apaiser le tourbillon d’émotions dans lequel j’étais plongée : « Elle l’a surement cru aussi… Je suis partie pour mettre des avis de recherche partout sur l’écorce, je ne voulais pas t’en parler car je n’y croyais pas vraiment… Ta cousine est pas mal secouée… mais elle est vivante. ». Je n’osais pas y croire, je me disais que peut-être quelqu’un avait trouvé un vieux luciogramme juste pour avoir une récompense : « Tu es sûre que le lucio a été pris hier? ». Elle semblait si sûre d’elle, je suppose qu’elle avait déjà fait toutes les vérifications pour ne pas me donner de faux espoirs : « Oui, c’est une réfugiée de Silan qui me l’a envoyé. ».
Et puis, le torrent d’émotions m’a emportée, j’ai suffoqué avant d’éclater en sanglots. Elle m’a pris dans ses bras, me berçant doucement prononçant des mots apaisants tandis que je me blottissais contre elle : « Ça va aller… laisse tes émotions sortir tu en as besoin… ». J’essayais de m’arrêter mais mes pleurs ne cessaient de reprendre de plus belle. Elle essuyait mes larmes en me serrant contre elle. J’ai fini par dire d’une voix saccadée par les sanglots : « Mais… comment? Et pourquoi elle ne m’a pas dit qu’elle était vivante? ». Elle m’a expliquée d’une voix douce : « Elle est en état de choc.. elle ne se souvient pas vraiment… Apparemment sa graine de vie a été perdue. Elle est revenu il n’y a que quelques jours… ». Je ne comprenais pas : « Perdue? Quelques jours? Mais çà fait presque dix ans… « . Elle continuait de m’expliquer : « Je pense que cela mettra encore du temps avant d’avoir toutes les réponses… Elle se rappelle de toi.. quand tu avais une dizaine d’années… ». J’écarquillais les yeux tandis que des larmes silencieuses continuaient de couler le long de mes joues : « Elle a perdu la mémoire? ». Elle a haussé les épaules : « Oui, je pense surtout qu’elle a peur de se souvenir… de l’exode… Mais, Steena et Moharii, ceux qui l’ont trouvée veillent sur elle. Elle s’est rappelé d’un homin… des kittins… ». Je l’ai regardée surprise : « Un homin? Qui ? ». Elle a recherché dans ses messages : « Je ne suis plus sûre du nom… Morandy? ». A nouveau, j’ai écarquillé les yeux : « Oui… C’est çà… Alors c’est vraiment elle… ». Personne n’aurait pu inventer ce nom sans connaître la vie intime de ma cousine. C’était elle, le doute n’était plus permis. Je me suis remise à pleurer.
Elle m’a serrée très fort contre elle : « Comme quoi l’espoir… ce n’est pas toujours mauvais… ». Elle s’est mise à rire doucement : « Je suis désolée, je ne voulais pas te faire pleurer! ». Je riais et je pleurais en même temps. Elle a déposé un baiser sur mon front. J’ai embrassé sa joue puis l’autre, puis son front très délicatement puis je l’ai serrée contre moi. Elle a demandé : « C’était ton vœu? ». J’ai caressé tendrement sa joue : « Non… mon vœu te concerne toi ma belle… et j’espère qu’il se réalisera parce que tu le mérites. ». Elle a souri : « Pour l’instant, j’ai tout ce que je souhaite… ». J’ai demandé doucement : « Vraiment tout? ». Elle m’a regardée : « Oh.. y’en à toujours à rajouter! mais là, je suis heureuse d’avoir pu te rendre heureuse. Je n’aurais jamais espéré pouvoir t’apporter une telle nouvelle. ».
Je suis restée un instant dans mes pensées… Tout se bousculait dans ma tête : je devais aller voir Kyshala mais est ce qu’elle me reconnaîtrait? Elle avait quitté une petite fille presque adolescente et depuis j’étais devenue adulte. Est ce qu’elle m’aimerait toujours? Cette dernière interrogation a fait rire Jalindra : « Comme si elle pouvait ne pas t’aimer! tu es trop attachante pour ça! Tu sais, je ne fais pas ce genre de voyage fou pour tout le monde ! ». Je l’ai regardée surprise et troublée par ses paroles : « Pourquoi l’as tu fait pour moi ma belle brune? pourquoi as tu pris ce risque? ». Je plongeais mes yeux dans les siens : est ce qu’elle ressentait autre chose que de l’amitié pour moi ? Elle a répondu simplement : « Parce qu’il y avait un infime espoir que ça marche et que ce qui te rend heureuse me rend heureuse! ». Puis, elle s’est mise à rire : « Et le risque majeur était d’attraper des ampoules! ». J’avais l’impression qu’elle ne me disait pas tout mais j’ai préféré plaisanter avec elle : « Je sens que je vais devoir te masser les pieds du coup ? ». Elle a ri : « Je te passerais ma crème! ».
J’étais à nouveau prise par l’émotion et je me suis blottie contre elle comme une enfant. Elle m’a enlacée : « Je suis juste désolée qu’Eeri ne soit pas avec toi pour ce moment. ». J’étais perturbée : elle soufflait à la fois le chaud et le froid. Elle avait des gestes et des paroles bien plus tendres que ceux que pourraient avoir une simple amie, puis l’instant d’après elle me rappelait que j’avais déjà une amante. Nous avons donc parler d’Eeri et sur la façon de la prévenir de la découverte de Kyshala. A vrai dire, je ne savais pas vraiment comment lui dire : lui écrire un izam me paraissait trop impersonnel mais en même temps elle était loin et sans doute pas près de revenir.
J’ai secoué la tête : « On se connait depuis tellement peu… Et déjà, tu apaises une de mes plus grande douleur. ». Elle a souri : « Y’a une fyrette qui m’a dit un jour.. quand on se comprend, c’est tout de suite ou jamais! ». C’était moi qui lui avait dit ces paroles. Elle a ajouté : « Et puis, je n’y suis pas vraiment pour grand chose… on a eu énormément de chance… ». Je lui ai pris la main et je l’ai serré doucement : « Elle doit être bien cette fyrette, tu me la présenteras? ». Elle a continué amusée : « C’est la meilleure! ». J’ai souri : « Impossible… Tu parles d’Eeri alors? ou de toi ? ». Elle a pris mon visage entre ses mains : « Tu sais que tu as le droit d’être aimée et respectée autant que les autres, hein? ». Je plongeais mes yeux dans les siens, troublée : « Toi aussi… ». Elle a souri : « Je n’ai pas été déçue par des personnes moi… ». Je cherchais à comprendre ce qu’elle me disait : « Tu parles d’Anyume et d’Eeri ? Tu crois qu’elles m’ont déçue? ». Elle a secoué la tête : « Je ne sais pas… mais tu te sous-estimes je trouve. Tu as peur de ne pas être aimée… ». J’ai acquiescé : « Oui… c’est vrai… et surtout… d’être abandonnée… ». Elle m’a serrée dans ses bras : « Je pense qu’on a déjà du te le dire, mais je ne sais pas comment le dire autrement… Je serais là! ». Je me laissais aller dans ses bras réconfortants : « Tu es là… On ne s’est pratiquement pas quitter depuis qu’on se connait… Et à chaque fois tu me préviens de tes absences. Tu ne peux pas savoir à quel point c’est rassurant… rassurant pour moi, la petite Shaa aux pieds nus. ». Elle a dit doucement : « Je ne veux pas te faire de mal. Et puis, tu me manques quand tu n’es pas là! Tu sais je ne suis pas si altruiste… Si je suis là, c’est que ça me fait du bien! ».. J’ai murmuré : « Toi aussi… tu me manques… et moi j’aimerai tellement te rendre ce que tu me donnes chaque jour… et ce que tu m’as offert aujourd’hui… ». Elle a chuchoté : « Tu m’apportes beaucoup aussi… ».
J’ai caressé tendrement son dos avec un petit air taquin : « Alors comme çà je te manque quand je ne suis pas là ? ». Elle a haussé les épaules : « Bah oui… tu en doutais? Ma carapace est si épaisse? ». J’ai fait mine de regarder son dos : « T’as pas de carapace! ». Elle a ri : « Beta! ». J’ai ri avec elle. Puis, elle a repris plus sérieusement : « Je sais que je ne suis pas énormément démonstrative… ». J’ai poursuivi sa phrase : « Et moi… sans doute trop parfois… ». Elle a secoué la tête en souriant : « Je ne trouve pas. Ça rajoute à ton charme. ». J’ai eu un petit air taquin : « Mon charme? ». Elle a souri amusée : « Oui, tu sais, avec le côté attachante! ». Je me souvenais des paroles qu’avait eu une fois à mon propos mon grand bleu : « Na Djaï’tal m’a dit une fois que j’étais charmeuse mais que je ne m’en rendais pas compte… enfin je suis charmante avec certaines personnes… et je peux être une peste avec d’autre… ». Elle a approuvé : « Ha mais charmante ne veut pas dire naïve! Tu es spontanée je dirais moi. Et moi aussi je peux être dure comme une carapace de kitines. ». Je l’ai regardé : « Encore nos ressemblances… Il y a des homins à qui je donnerai tout pour qu’ils soient heureux et d’autres pour lesquels, je ne lèverais pas le petit doigt. Et toi… tu fais partie de la première catégorie ». Elle a rougi. Je lui ai caressé la joue attendrie par sa réaction.
Elle a eu un regard plus dur : « Si un jour quelqu’un te cherche des noises… tu verras mon autre facette ! ». Je l’ai regardé un peu surprise : « Le seul être dangereux qui m’ait menacée… c’est Alric… un sève noire. Un des amants d’Anyume… ». Elle a froncé les sourcils : « Humm… elle avait des fréquentations douteuses… Je ne peux pas dire qu’elle ait mauvais gout puisqu’elle t’avait choisi mais bon… ». Et voilà… elle avait une fois de plus provoquer un emballement de mon cœur. Je me suis mise à rougir et çà l’a fait rire : « T’es mignonne quand tu rougis! Je vais te faire rougir souvent moi, j’adore! ». J’ai râlé : « D’abord toi aussi tu as rougi tout à l’heure… et toi aussi… tu es très belle quand tu rougis! ». Elle a secoué la tête : « Tu veux faire un concours? ». J’ai levé les bras au ciel en signe de victoire : « J’ai gagné mon tatouage est rouge! ». Elle a râlé : « Je vais aller voir le tatoueur moi… ».
J’ai passé un doigt caressant sur son tatouage en forme de larme : « Tu sais qu’Eeri avait le même tatouage que toi avant? comme un tatouage qui pleure… et puis elle l’a changé. Elle se refusait à aimer quelqu’un… ». Elle a demandé : « On se ressemble un peu aussi ? ». Il est vrai qu’elles avaient certains points communs : « Eeri et toi? Oui, vous vous ressemblez… mais… tu as plus de cheveux! ». Nous avons ri ensembles. Elle a ajouté : « Et c’est normal le coté protecteur, c’est que l’on tient toutes les deux à toi! Tu es une guérisseuse de cœur… ». Je lui ai caressé tendrement le dos : « J’essaie juste… de rendre heureux ceux auxquels je tiens avec mes petits moyens de fyrette perturbée! ». Elle a souri : « Tu as réussi a faire revenir une ermite endurcie dans la civilisation. ». J’ai protesté en l’attirant doucement contre moi : « Çà tu l’as fait seule… c’est toi qui est venue à la guilde Hoodo. ». Elle s’est blottie dans mes bras : « Oui mais si je ne t’avais pas croisée… je sais que j’aurais fini par repartir… J’ai déjà essayé de revenir… mais tout était si vain… J’ai même rejoint une guilde… mais ils ne pensaient qu’à chasser… La chasse, c’était ma survie dans le désert… ». Je l’ai caressé tendrement : « Au moins je sers un peu à quelque chose… Je suis tellement heureuse d’avoir réussi à te retenir même involontairement… ». Elle a continué : « J’ai même failli abandonner avant de postuler… ». J’ai déposé un baiser tendre sur son front en lui caressant la joue : « Quelle perte pour Atys, les hoodos… et pour moi… heureusement que tu ne l’as pas fait… ».
Elle a souri : « Si tu avais été avec moi dans le désert, je ne serais peut-être jamais revenue ! ». Je l’ai fixée un peu déstabilisée me demandant ce que je devais penser de cette déclaration. J’ai fini par lui murmurer : « Et … si je t’avais trouvée dans le désert… je n’aurais eu qu’une envie rester avec toi… ». Elle a rougi et je me suis moquée doucement : « Tu vois, toi aussi tu rougis… ». Elle s’est cachée dans mon cou : « Bah oui mais.. hein! ». Je lui ai chuchoté à l’oreille : « Tu es tellement… je ne trouve même pas les mots… ». J’ai soupiré en la serrant fort contre moi. Elle a murmuré : « Je vais virer à l’écarlate… ». J’ai souri : « Tu n’en seras que plus belle… ». Elle a râlé : « Mais… ». J’ai souri : « Mais quoi ? ». Elle semblait perdue : « Je ne sais pas… ». Je l’ai caressée doucement : « N’ai pas peur… ». Elle a murmuré : « Moi qui ne voulait plus m’attacher… ». J’ai souri un peu tristement : « J’ai essayé çà… çà ne marche pas… ».
Elle a soupiré : « Je ne sais pas quoi dire non plus. ». J’ai embrassé sa joue très délicatement : « Tu n’as rien à dire… juste profiter des caresses tendres de ta petite Shaaky. ». Elle semblait toujours aussi perdue : « Je ne veux pas te faire de mal… ». Je la tenais toujours serrée contre moi : « Oui… je sais… tu préfères les homins… ». Elle a dit dans un souffle : « Oui, je crois… ». J’ai soupiré : « Çà n’empêche pas d’avoir droit à des câlins d’une petite chauve. ». Elle a souri : « Je m’y habitue tellement vite… ». Je l’ai bercé doucement : « Profite, elle en a plein à donner… et gratuitement en plus. ». Elle était troublée : « Toute cette tendresse que tu donnes spontanément… ». J’ai desserré les bras : « Je peux arrêter si çà te trouble trop… ». Elle a secoué la tête : « Non, je suis une droguée maintenant… ». J’ai ri en resserrant mes bras autour d’elle. Elle a murmuré : « C’est juste… incroyable. ». Je voulais la taquiner un peu pour détendre l’atmosphère : « Tu ne pensais pas trouver çà agréable venant d’une homine? ou tu trouves incroyable que je sois capable de tendresse? ». Mais elle est restée sérieuse : « Non, je trouve incroyable que ce soit aussi fort… ». J’en ai été troublée : « Oui… c’est très fort… ».
Elle semblait émue : « Il y a peu j’étais dans le désert… et j’ai l’impression d’une autre vie. Je vais devoir enlever mon tatouage ». J’ai passé un doigt caressant sur son tatouage en forme de larme : « Il est beau pourtant ce tatouage… comme un rappel qu’on a souffert. ». Elle a souri : « Je ne pense pas l’oublier un jour. Mais il faut apprendre à vivre avec le passé. Et là… je n’ai pas envie de pleurer. Cette nouvelle vie me plait plus que je n’aurais pu l’imaginer. ». Je l’ai serrée contre moi et j’ai murmuré : « Et moi… je dois dire… que tu embellis la mienne… plus que tu ne peux l’imaginer. ».
J’ai embrassé son front. Elle semblait ne plus savoir où elle était : « Je suis perdue… ». J’ai demandé en souriant : « Pourquoi ma belle? J’ai des petits cailloux pour retrouver ta route si tu veux? ». Elle a ri : « J’ai pas de route moi… C’est un tourbillon d’émotions… Je ne sais pas… ». J’ai souri : « Si c’est un tourbillon, je peux essayer de t’apprendre à nager. ». Elle a alors fait mine de boire la tasse. J’ai ri en lui demandant, si elle cherchait à ce que je lui fasse du bouche à bouche. C’était une plaisanterie mais en même temps, j’espérais que sa réaction aller m’éclairer sur ce qu’elle voulait réellement. Elle a ri : « hmm faudrait que je ne m’étouffe pas pour ça! ». J’ai pris sa réponse pour un « non »… J’ai encaissé. Pourtant, J’ai continué à plaisanter : « Ha oui ? Donc il faut que je te prenne par les pieds et que je te vide de ton eau ». Je l’ai prise par les pieds et j’ai commencé à la soulever. Elle a grogné : « Heyy! Je vais vomir. ». Je l’ai reposée en riant : « Alors il faut te mettre en position latérale de sécurité… il parait que çà s’appelle comme çà! ». Je l’ai allongée sur le côté et je me suis mise tout contre son dos : « Çà va mieux? ». Elle a hésité à répondre alors j’ai embrassé son épaule puis très délicatement sa nuque : « Et là? c’est mieux? ». Elle ne m’avait pas repoussée ou montrée un quelconque signe de rejet.
Elle a même fermé les yeux semblant apprécier ses tendres baisers : « Oui… un peu… ». J’ai fait mine de râler : « Un peu seulement? ». Elle a répondu pendant que je la tournais doucement vers moi : « T’as du me casser une côte en me soulevant. ». J’ai haussé les sourcils en passant une main douce sur ses côtes : « Là? ». Elle a acquiescé : « Oui… j’ai mal! ». J’ai commencé à la caresser. Je la sentais frissonner contre moi. Elle avait l’air soudain intimidée.
Je lui ai murmuré : « Comment veux tu que je ne succombe pas… si tu m’encourages… ». Elle a essayé de reprendre son ton de plaisanterie : « Je ne le fais pas exprès… Je le jure! ». Mais je sentais qu’elle était bien plus troublée qu’elle ne le laissait paraître. J’ai déposé un léger baiser dans son cou. Elle ne me repoussait toujours pas…
Je me suis enhardie un peu et j’ai embrassé sa joue tout près du coin de ses lèvres. Je suis partie à la recherche de son regard : allait-elle me dire d’arrêter? Elle m’a enlacée presque hésitante en me murmurant : « Je ne contrôle plus rien… ». Ma respiration était devenue saccadée : « Et moi plus grand chose… ». J’ai approché doucement mes lèvres des siennes, lui laissant la possibilité de détourner son visage, si elle ne voulait pas que j’aille plus loin… Mais elle m’a attirée un peu plus contre elle. J’ai goûté ses lèvres délicatement dans un doux baiser.
Je me suis écartée très vite ayant peur d’être allée trop loin. Mais, elle s’est approchée de moi venant chercher mes lèvres. Je ne me suis pas faite prier pour les lui offrir, l’emportant dans un baiser bien plus sensuel que le premier.
Je me suis écartée légèrement posant mon front sur le sien. Je n’ai pas pu m’empêcher de murmurer : « Wahou… ». Elle a murmuré : « Je suis un peu… maladroite, je suis désolée… ». Je l’ai regardée éberluée : « Mais non… tu es parfaite… tu es… ». J’ai, à nouveau, embrassé ses lèvres. Elle a souri en me caressant la joue : « Finalement pas si intéressée par les homins? ». J’ai souri : « On dirait… Dire que je retiens mes gestes depuis des jours… parce que j’avais peur… de te troubler. ». Elle semblait toujours un peu perdue : « Je suis perdue depuis des jours aussi… c’est tellement… comment tu dis? Wahou! ». J’ai ri en la serrant contre moi : « Oui… Wahou! ». Elle m’a caressée le dos : « Une guérisseuse.. quand je le dis… ».
Puis, je me suis souvenue : « Ha… au fait… mon vœu s’est réalisé! Je voulais que tu retrouves quelqu’un qui t’aime et que tu aimes… Je ne m’imaginais pas que çà aurait pu être moi… ». Elle m’a regardée un peu surprise et attendrie : « C’est la journée des miracles… ». J’ai approuvé : « Oui des vœux exaucés. ». Elle a souri : « Tu es trop attachante… ». Je me suis blottie dans son cou : « Toi aussi… trop… ».
Elle a soudain demandé : « Mais… Eeri… ça ne va pas…? ». Je n’ai pas bougé de son cou : « Je ne sais pas… ». Elle semblait inquiète : « Je ne veux pas que ça vous fasse du mal… mais je ne veux pas arrêter. ». J’ai secoué la tête : « Tu lui ressembles vraiment… Elle m’a dit la même chose à propos d’Anyume… mais toi… tu as… un petit quelque chose en plus… ». Je me suis arrêtée un instant avec un sourire taquin aux lèvres : « Des cheveux!!! ». Elle a éclaté de rire.
La nuit était déjà bien avancée alors j’ai demandé : « Je crois qu’on devrait dormir un peu non? La journée… a été très riche en émotion… ». Elle a souri : « Oui, bizarrement, je n’ai pas vu le temps passer… Je me demande pourquoi… ». J’ai ri. Puis, je me suis penchée sur elle pour goûter ses lèvres en la caressant tendrement. Elle m’a serrée fort dans ses bras : « Cette nuit tu ne t’échapperas pas. ». J’ai souri en me blottissant tout contre elle : « Je n’en ai pas l’intention… Par contre, j’ai bien l’intention de rester prisonnière de tes bras longtemps… ». Elle a fermé les yeux se laissant bercer par ma respiration. Je lui ai murmuré : « Dors bien ma belle… ». Elle a répondu dans un chuchotement : « Bonne nuit ma fée… si douce… ». Je me suis endormie en la serrant dans mes bras avec un sourire aux lèvres.