Le mois d’Elavrion 380
Nous nous quittons le moins possible. Nous chassons ensemble, nous récoltons ensemble. Les dernières barrières tombent. J’y crois de plus en plus.
Toucan a quitté la gilde. kido était au courant que Khaena avait quitté son frère pour moi et nous battait froid. Stelf qui écoutait s’est aussi ému de la situation.
J’espérais que cela se tasserait avec le temps.
Elle m’a demandé si je voulais qu’elle soit apothicaire plutôt qu’artisane. J’ai bafouillé. Je savais que ce n’était pas bien d’interférer dans son choix. Elle devait le faire seule. Elle était plus avancée dans son apprentissage de potion, donc elle se voyait bien prendre cette direction. Ca m’a rendu joyeux. Du coup elle se demandait qui allait nous fournir nos bagues de désengagement. Je lui proposais de demander à Lao, il suffisait de produire les lingots d’argent et les saphirs polis.
Nous avions notre premier projet commun.
Nous avons courru au filon d’argent le plus proche et nous avons commencé à récolter ce qu’il nous fallait. Nos mettions en commun ce que nous avions déjà sans calculer qui en mettait le plus ou travaillait le plus.
L’argent récolté, nous sommes allés à Nivros Um pour récolter ce qu’il nous fallait pour les essences vocaniques.
les jours passaient paisiblement entre les récoltes et les bras de Khaena. Plus j’y étais et plus je m’attachais à elle. Plus je me laissais aller à son amour.
le temps passait, le désert ne me manquait même pas, c’était bien la première fois que je restais aussi longtemps en Irilion. Vers la mi-elavrion, je suis quand même retourné au campement. Il y avait quelques affaires dont il fallait que je m’occupe.
Khaena m’a suivi quelques jours après. Je lui ai présenté Illy qui était revenue au camp. Je suis allé voir Llariarith aussi à qui j’ai annoncé que je n’étais plus qu’un associé pour elle, et si elle le désirait, je pouvais aussi être un ami. Elle a sourit en me souhaitant tout le bonheur possible. Le même jour Feydreyah est arrivée au campement. Feydreyah s’est approché pour m’embrasser, je l’ai serrée brièvement dans mes bras et je me suis reculé. Contrairement à ce que je pensais, la revoir n’a rien réveillé en moi. Elle faisait définitivement parti du passé. Khaena dormait, mais le sixième sens féminin sûrement l’a fait se réveiller. Je lui ai pris la main et je l’ai présenté à Feydreyah. Khaena serrait sa main dans la mienne, Feydreyah regardait nos mains, je voyais qu’elle était en train de comprendre ce qui se passait. Elle a été froide dans un premier temps pour finalement nous souhaiter tout le bonheur possible. J’ai vu la tristesse dans ses yeux. Elle m’a regardé sincèrement et avec tendresse me souhaitant d’être heureux et en promettant à Khaena de lui botter les fesses si ce n’était pas le cas. Et elle est partie en chantonnant.
J’ai peur de ne plus jamais la revoir. J’étais triste, tout un passé qui prenait fin. Ca été la première. Je l’ai aimé … et elle aussi je le sais, même si nous n’avons jamais pu nous épanouir mutuellement.
*accolé à la page une feuille volante, l’écriture n’est pas celle de Kely*
De Elle à Toi…
Elle sourit
Quand à chaque fois, ton regard s’attarde sur elle
Elle rougit
Quand tu te penches et lui murmure qu’elle est belle
Elle oublie
Le mal d’avant et s’abandonne lentement à tes caresses
Elle Faiblit
N’est plus elle même, complètement envahie par ta tendresse
Elle tremble
Quand elle te sent là, ta main parcourant son corps
Elle semble
Te supplier du regard pour que cela continue encore
Elle a peur
Quand tu la laisses là, ne donnant aucune nouvelle
Elle pleure
Quand tu restes désespérément muet malgré ses appels
Elle gémit
Quand elle sent tout au fond de toi cette terrible détresse
Elle maudit
Quand de leurs bouches sortent parfois de brulantes maladresses
Elle se terre
Démunie, face à ces démons qui s’agitent et te dévorent
Elle espère
Que de cette douloureuse épreuve tu sortiras grandi et fort
Elle redoute
De ne pas être là pour te soutenir quand tu chancelles
Elle écoute
chaque mot que tu prononces comme autant de baisers sensuels
Elle chante
Pour te plonger dans la plus troublante des ivresses
Elle tente
De te montrer son attachement en usant de toute sa délicatesse
Elle prétend
qu’elle n’a pas peur quand toute seule elle se promène dehors
Elle attend
Que tu devines que de l’accompagner en fait elle t’implore
Elle t’aime
Elle ne pourrait plus respirer si elle ne sentait plus ton souffle sur elle
Elle t’aime
Elle ne pourrait plus imaginer passer une seule nuit sans être ta maitresse
Elle t’aime
Elle ne pourrait plus être heureuse loin de toi, tellement elle t’adore
Elle t’aime…