Jour 26 Ullitavar – Fingelien 381
Lors des jours que nous avions passés collés l’un à l’autre, Kely et moi, nous avions décidé de trouver une maison proche de Nargraw Sud où nous passions énormément de temps : soit pour la chasse des fauves et la récupération de leurs peaux pour mon compagnon nécromant, soit pour la récolte de plantes pour mon métier d’apothicaire. Aucune maison de Nargraw Sud ne convenait à Kely. Nukavuri étant trop peuplé à mon goût, j’ai proposé d’aller jeter un oeil sur les maisons de Nargraw Nord sans grande conviction à vrai dire. La région où trônait un immense volcan est certes déserte comme notre côté sauvage aime, mais je ne me souvenais pas d’avoir eu de coup de coeur pour elle.
La solitude et le silence du lieu m’ont frappée. Nargraw Nord n’était en rien une de ces régions passantes où l’on croise sans cesse des aventuriers : pas de zone de récolte ou peu, un petit port qui ne menait qu’à Thelinor ou ramenait à Idaloran. Thelinor étant une zone aussi déserte qu’ici, la région restait donc à l’écart de l’agitation qui régnait ailleurs.
Autour du bourg, j’ai découvert de jolies petites plages désertes. Les ratons laveurs prenaient leurs aises ici. Ils ne devaient pas croiser beaucoup de chasseurs.
Le bourg était constitué de rues tortueuses organisées en petites places reliés entre elles par des escaliers ou des couloirs couverts. L’architecture de type galdur était forcément imposante : les os et le bois étaient les principaux matériaux de construction.
En cherchant dans le haut du bourg, nous avons croisé le gouverneur de la région. Il n’était pas très loquace, il nous a demandé de respecter les lieux. J’ai été surprise de découvrir une taverne ouverte et un magasin de fourniture. Je ne me souvenais absolument pas que ces officines existaient lors de ma dernière visite. Mais à vrai dire, elle remontait à très longtemps.
Puis nous avons trouvé, une petite maison. Elle était simple et sans fioriture : un petit lit, un four, une table, une drôle de tapisserie faite de peaux de bêtes où venaient s’accrocher deux épées en croix. Cela nous suffisait.
Notre désir de solitude et de calme allait être comblé ici.

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