Oscarhamel fut mon premier mâle sur les ilots. Il est arrivé à peu près au même moment que moi. Nous nous sommes très vite rapprochés grâce a des récoltes intensives de coton. A cette époque mon projet de devenir forgeronne était la seule chose qui m’occupait l’esprit et j’avais donc besoin de fil pour m’entrainer à la minutie de ce métier. Etant peu fortunée, filer le coton était la meilleure option.

C’est dans les plants de coton de Corren qu’il m’a embrassé la première fois. Je ne m’y attendais pas du tout. C’était doux, agréable, je n’ai pas pu m’empêcher de lui sourire quand il éloigna ses lèvres des miennes.

Nous ne nous quittions plus, et il me fit découvrir les plaisirs charnels dans les souterrains du Val d’Alganiel. C’était le chez nous que nous avions choisit. Il était tendre et moi sous le charme. Ces temps étaient heureux, insouciants.

Il fut mon principal soutien quand Sathia prit la décision de dissoudre le peuple. J’ai refusé d’accepter ce dernier ordre de la première Matriarche des ilots. Voyant que personne ne semblait vraiment s’en soucier, j’ai décidé de tout faire pour réunir le peuple autour de valeurs qui nous sont propres pour ne pas retomber sous la coupe des pâles.

Oscarhamel, ma sœur Oniri, le noble Choubaba et le Patrouilleur Mirolas, à la double personnalité, sont ceux grâce à qui j’ai réussit cette tâche.

Oscarhamel était arrivé sur les îlots après avoir fuit son clan avec son fils, pâle de peau. Ce jeune elfe devait être sacrifié à la naissance à cause de cela. Oscarhamel, dans un élan paternel, refusa de voir son enfant mourir et s’enfuit avec lui. Il fut traqué pendant des dizaines de fingéliens jusqu’à arriver sur les ilots.

Oscarhamel se pensait maudit à cause de cette naissance. Il refusait dorénavant d’enfanter et me confia un jour qu’il avait mis au point une mixture pour se rendre infertile. J’étais choquée de sa décision, prise sans m’en parler. Moi qui l’aimait tant, qui voulait passer ma vie à ses côtés, sans pour autant envisager une Union, il m’avouait qu’il ne m’offrirait aucun enfant.

Le choc laissa place à la colère et, comme une elfette trop gâtée, je décidai de trouver un reproducteur qui me donnerait l’enfant que j’élèverai avec Oscarhamel. Celui que je choisis fut Nalekh.

Oscarhamel devint de plus en plus absent, ne me prévenant pas quand il disparaissait. J’étais désespérée. Je finis par le tromper de nombreuses fois, avec Nalekh d’abord, puis un Eldorian nommé Eskrok. Mais dès qu’il revenait je me jetais dans ses bras, il comptais plus que tout et j’étais tout pour lui. A tel point, qu’il me confia un médaillon lunaire, lié à sa vie. Il me dit ce jour là que si je jetais ce médaillon, il en mourrait. Mais malgré cela, il continua de s’absenter.

Quelques temps après l’une de ses réapparitions, je me rendis compte d’un changement en moi. J’étais enceinte. Ne fréquentant à ce moment là plus que l’Eldorian, l’espoir d’un cadeau d’Oscarhamel m’étreignit le cœur. J’ai immédiatement rédigé des affiches que je placardais un peu partout pour demander si quelqu’un avait vu mon sombre. Un galdur vint un jour me voir pour me dire qu’il le connaissait et qu’il l’avait vu dans son village sur le continent. Le galdur accepta de lui transmettre un message en essayant de quitter les ilots. Oscarhamel revint me chercher pour m’emmener donner la vie hors de ces terres inhospitalières.

Je mis au monde un fils, Arahda, à la peau d’ébène, ce qui rassura Oscarhamel. Il regrettais de ne pas m’avoir donné de fille. Mais j’étais contente, peu m’importait son sexe. Arahda a les cheveux blancs de son père et mes yeux. J’espère le revoir un jour. Il doit avoir bien grandit.

Je suis restée avec eux sur le continent le temps de rejoindre le clan d’un des sombres arrivés en Séridia dont la grand mère était Matriarche. Arahda n’avait que trois mois quand je du le laisser aux soins d’une nourrice. Oscarhamel resta avec lui. Je devais partir reprendre ma place à la tête des elfes noirs des ilots. Ma fille adoptive, Ange_Noir, en avait la gérance mais je la savais trop peu expérimentée pour tenir les sœurs et frères assoiffés de sang inférieur. Même avec le soutien de son mâle MageInvok. Tout ce que j’avais bâti risquait d’être bien vite détruit.

Depuis ce départ du continent, je n’ai plus revu Oscarhamel ni mon fils. Ni eu la moindre nouvelle.

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