Eskrok était un Eldorian charmant, qui s’est approché de moi progressivement. Je me doutais bien qu’il envisageait de devenir mon amant. Oscarhamel était absent souvent. J’avais Nalekh bien sur, mais qui ne me montrait pas réellement de tendresse. Eskrok était attentionné et en cela, il comblait mes manques affectifs.

Je ne m’étais pas tant cachée de cette relation et elle ne semblait pas poser de soucis pour les elfes noirs, sauf pour la jalousie de Nalekh. Os’ a été blessé quand il l’a appris mais m’a vite pardonné sachant qu’il n’était pas là pour moi. Je passais beaucoup de temps avec lui, nous nous disputions souvent car il avait parfois des attitudes envers moi qui m’énervaient. Cela ne durait pas longtemps et nous nous réconcilions bien vite.

C’était un amant performant, insatiable et de fait, coureur de femelle. J’avais beaucoup d’affection pour lui, je pense l’avoir même aimé, sans pour autant qu’il parvienne à remplacer Oscarhamel. Il m’a rendu jalouse à cause d’une femme bleue Volesprit. Celle-ci était éprise de lui, et lui ne semblait pas savoir laquelle de nous deux choisir. Le bleue le rendait doux alors qu’avec moi, je sentais une force obscure s’emparer de lui, faisant ses yeux prendre un éclat rouge vif, d’où le surnom que je lui donnais : mon écarlate.

Quelques temps avant que je n’apprenne sa relation avec Volesprit, j’avais, à je ne sais plus quelle occasion, sûrement une blessure grave, insuffler de mon sang à Eskrok. Il était en quelque sorte lié à moi, si bien que j’avais en fin de compte un avantage sur le bleue. L’Eldorian revenait plus facilement vers moi que vers elle. Elle était jalouse aussi et me considérait comme un danger pour lui à cause de la violence qui bouillait parfois dans ses veines à mes côtés. Elle voulait le sauver de moi et l’attirer à elle. Pour ce faire, elle utilisa un rituel bleu mêlant magie du chant et tatouage. Elle pensait avoir réussit mais une résonance de ce tatouage apparut également sur moi, au dessus du coeur. Je pense que c’est a cause du sang que j’avais donné à Eskrok. Il représente une bleusienne mêlée à des entrelacs de symboles tribaux. Cependant, il ne me fallut pas longtemps pour que l’enchantement qu’il avait subit ne cède et qu’il revienne dans mes bras.

Ce conflit entre femelles avait duré des mois. Elle m’avait envoyé des poèmes de menace et je lui répondais par missive tout aussi peu aimable mais avec des phrases à double sens. Cela m’amusait beaucoup. Je n’étais plus vraiment jalouse. A ce moment là, elle m’intéressait même plus que l’Edorian. Une rivale douée. J’ai regretté quand elle a abandonné la partie après l’échec du rituel.

Eskrok faisait des projets pour nous, il voulait lui aussi devenir forgeron et travaillait ce métier plus que moi. J’étais bonne alchimiste aussi voulait il que nous ouvrions notre forge tous les deux. Je n’ai jamais accepté. Il faut dire que cette proposition arrivait à la fin de notre relation, je devais repartir accoucher pour le continent et j’avais rencontré un sinan que je comptais mettre dans mon lit, Magazran.

Peu avant mon départ, Eskrok me raconta des bribes de son passé, me demandant de l’écrire pour lui. Il n’eut pas le temps de tout me dire à ce moment là. Mon affection pour lui me fit choisir son prénom d’origine pour mon fils : Arahda. Mon écarlate pensait me raconter le reste des événements de son passé à mon retour, mais il devint de moins en moins présent, ce qui me fit aller de plus en plus vers le Sinan. Et Eskrok disparu.

« »