Nous avons joué un soir à la taverne bleue. L’enjeu était une heure dédiée au gagnant, ce dernier pouvait en profiter comme il l’entendait.
J’en ai gagné une, Kharya huit.
Je n’ai pas précisé ce que je ferais de la mienne, Kharya se vantait de me faire miner pendant huit heures du fer pour son peuple. Mais elle a changé d’avis après avoir « subit » son heure de servitude.
Elle était prête à la faire, je la soupçonnais d’être curieuse de savoir ce que j’avais prévu pour elle. Je lui ai donc donné rendez-vous seule dans un endroit assez éloigné et peu soumis aux visites. Je ne désirais pas être dérangé.
J’avais préparé un tabouret avec des anses en fer sur le bord. Il tournait sur lui même. Je lui ai ordonné de se déshabiller et de s’asseoir, elle s’est exécutée sans rien dire, c’était la règle du jeu.
Une fois dévêtue, j’ai sorti les cordelettes puis j’ai attaché ses bras en m’aidant des arceaux en fer et j’ai fait de même avec les jambes. Elle souriait, je voyais déjà l’excitation dans ses yeux.
J’ai fini en lui bandant les yeux, elle était ainsi privée de mouvements et de la vue. Il ne lui restait plus que ses autres sens pour imaginer, comprendre ce qui lui arriverait.
Je voulais la rendre folle de désir.
Je me suis déshabillé à mon tour.
J’ai commencé par l’étourdir en faisant tourner le tabouret sur lui même, dans un sens d’abord puis dans l’autre.
J’ai déposé en plusieurs endroits de l’huile, un liquide assez visqueux pour qu’il glisse doucement sur sa peau, appelant chaque parcelle au désir impérieux d’être débarrassé de cette sensation. Mais rien ne venait, je laissais le liquide suivre son chemin, hérissant la peau sur son passage.
Le ventre d’abord, puis le dos et l’intérieur des cuisses. La frôlant par moment.
Puis j’ai invité une troisième personne. Nous avons fait danser nos mains sur son corps sans jamais toucher les parties les plus sensibles. Une danse à quatre mains. J’ai senti sur son front un peu d’inquiétude, elle a tiré sur ses liens, mais je les avais vérifiés, elle n’a pas insisté, soumise à son heure de servitude.
J’ai renvoyé la troisième personne, terminant sur les genoux de ma prisonnière, elle pouvait sentir mon désir. J’aurais pu la combler, ce fût difficile d’y résister, mais je voulais que ce soit elle qui vienne chercher la délivrance de son plaisir.
Je me suis relevé et rhabillé.
J’ai ôté les liens et je l’ai laissé ôter le bandeau.
L’heure était échue, elle retrouvait sa liberté d’action.
Son regard était embrasé de désir. J’attendais de voir si elle allait l’assouvir avec moi ou partir l’assouvir avec sa sombre.
Il était trop pressant ou peut être n’y a t-elle même pas songé. Elle est restée.
L’étreinte ne fut pas aussi rapide et brutale que les première fois. J’ai eu le temps de la sentir partir, accrochée à moi comme si ça vie en dépendait.
Nous nous sommes quittés, je l’informais, que j’allais continuer les 7 heures de minage qu’il me restait. Sans se retourner, elle a précisé six, elle se gardait la dernière heure pour autre chose, sans préciser plus.
A jouer avec le feu on finit par s’y brûler. Et j’aimais m’y laisser consumer.