Khaena était une jeune sombre timide, réservée, peu à l’aise parmi les elfes noirs. Elle avait été élevée par des humains aussi se retrouver entourée de sœurs et frères plutôt mesquins et imbus d’eux même la perturbait. J’ai commencé à m’intéresser à elle après que Rhiordan l’eut convaincue de venir assister à un Conseil Matriarcal. Elle a pu constater lors de discussions que j’eus par la suite avec elle, que nous n’étions pas tous aussi mauvais que notre réputation laissait l’entendre. Elle a alors commencé à se rapprocher du peuple.

Voyant son potentiel, je décidai de lui confier quelques responsabilités. C’est à cette occasion que découvrit le secret de Khaena et que je pus rencontrer Killya. Je l’avais invité à une taverne de la région de Pierre Blanche pour lui expliquer ce que j’attendais d’elle. Au bout d’un certain temps, l’attitude de la jeune sombre changea et je vis devant moi un regard assuré un brin moqueur qui engloutis l’alcool commandé avec grande soif. Elle se présenta comme étant la mère de Khaena et m’expliqua que suite à un rituel raté, son esprit avait pris place dans le corps de sa fille. Intriguée, j’ai essayé de cerner sa personnalité. Nous avons discuté quelques temps et cela glissa peu à peu vers ce qui se rapprochait d’un rendez vous galant. La sombre me dragua sans retenue et je m’amusais grandement de cette situation, me demandant si elle irait jusqu’à me sauter dessus. Elle ne le fit pas et nous quittâmes la taverne chacune dans notre coin.

Malgré sa timidité, Khaena n’en était pas moins une femelle de charme à succès. Elle m’appris qu’elle avait un mâle bleu nommé Kely. Tout semblait aller bien entre eux mais elle vint me trouver un jour, emplie de doutes, de tristesse et de regrets. Elle avait trompé son mâle avec un autre, un sombre, Malkael. Son couple était en péril, son bleu n’acceptant pas la concurrence. Elle avait besoin de soutien et de conseils. Elle savait que j’avais l’habitude d’avoir plusieurs amants en même temps. J’ai toujours été très touchée par la détresse de mes jeunes sœurs, voulant les protéger de tout, comme pour Ange_Noir que j’avais finit par adopter pour fille. Je lui avais proposé de me retrouver à Naralik dans la maison proche de l’entrée de Zork’len. Je l’ai écouté, j’ai essayé de la faire réfléchir pour trouver ses réponses elles même. Je suis même venu la prendre doucement dans mes bras pour la rassurer. Cela n’a pas été miraculeux mais elle sembla aller un peu mieux. Et soudain, sa mère repris le contrôle du corps.

Elle me regardait avec un air charmeur et me réclama elle aussi un calin. J’ai refusé et suis restée à ma place. Notre discussion se basa principalement sur mes amants et le fait que je n’avais jamais eu de femelle. Je lui dis alors que je n’étais pas contre ce genre de relations, je savais que Sathia et Polgarath avait été amantes, mais que l’occasion ne s’était jamais présentée. Elle se leva alors et s’approcha de moi. Nos regards étaient plongés l’un dans l’autre, une tension étrange planait dans la salle. Je ne savais pas si je voulais ou non éviter ce qui risquait de ce passer, partagée entre ma curiosité naturelle et ma prudence habituelle vis à vis des sœurs à fort caractère. Son visage avançait de plus en plus vers le mien, je ne bougeai pas. Elle sembla hésiter un instant puis vint goûter mes lèvres. C’était délicieux mais si court. Elle s’éloignait déjà me laissant sur ma faim. Elle me regarda amusée me demandant comment c’était et je lui fis part de ma frustration. Elle sembla ravie et accéda à mon souhait. Je me suis laissée emportée par ses baisers intenses réveillant en moi un désir irrépressible. Elle m’entraîna alors sur le lit de la maison. Nous nous sommes déshabillées mais je ne savais pas comment faire avec une femelle. Elle se chargea alors de me montrer, ses mains douces effleurant ma peau et enflammant mes sens, trouvant en mon intimité les points les plus sensibles. Le plaisir était intense, différent de ce que j’avais connu jusque là. Je crois que je ne trouverai pas de mot assez fort ou juste pour l’expliquer. C’était presque comme sentir son corps rayonner, planer, déconnecté de toute réalité. Une plénitude apaisante. Nous nous sommes ensuite endormies l’une contre l’autre.

Je me suis réveillée seule le lendemain. J’avais encore les images de la veille à l’esprit. Ces sensations me semblaient un souvenir irréel, comme quand l’on a fait un rêve dont on se demande s’il en est vraiment un. Qu’est-ce que cette relation allait donner ? Était-elle comme moi juste une chasseuse de mâle qui enchaîne les plaisirs ? Ne serais-je qu’un jouet comme mes mâles le sont pour moi ? Je n’avais aucune idée de ce qu’impliquait une relation entre femelle. Je me suis rhabillée, pensive. A quoi bon m’inquiéter, je saurais bien assez vite à quoi m’en tenir.

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