J’ai rejoins Rana Ghar sur la terrasse. Mon humeur n’était pas aussi enjouée que la veille. Ses blessures montraient des signes d’infection. J’ai modifié mon traitement et lui préconisa du repos. Il soupira, se plaignant de l’ennui de ne pouvoir rien faire et de rester seul sur la terrasse. Je sentais ce qu’il attendait mais je ne pouvais pas m’y résoudre. J’ai essayé de le dissuader de s’attacher à moi. Mais, comme tous les mâles, il fait l’invincible au nom de ce qu’il ressent. Pourquoi n’écoutent-il jamais mes avertissements ? J’ai tout de même cédé en lui proposant de venir au dépôt de Tarsengaard pendant que je travaillais pour ne pas qu’il soit seul.
Je me suis installée près de Uelaf pour faire mes poudres de diamant. Lui s’est mit à l’autre bout du dépôt. Il continuait de m’observer. Un moment, je le vis tenir son bras. Je m’inquiéta de sa douleur mais il répondit qu’elle était supportable. J’ai repris mon travail. J’avais l’impression de le voir s’affaiblir pour rester près de moi. Cela m’a rappelé un peu ce qui était arrivé à mon tigre. Alors j’ai contacté Mulvaar pour qu’il m’aide à remettre Rana Ghar sur la bonne voie. Il grommela, ne voulant visiblement pas se déplacer pour si peu, préférant continuer l’entraînement que les réunions avec les nains lui avait empêcher de mener à bien.
Sa mauvaise volonté m’énerva. Il finit par venir alors que je le renvoyais finalement à ses affaires. Il était d’une humeur au moins égale à la mienne. Si bien qu’il réussit à faire partir en trombe notre frère du dépôt. Frère qui, d’ailleurs, avait arrêté ses grimaces douloureuses dès que Mulvaar avait fait un pas dans le dépôt.
J’étais furieuse contre Mulvaar. Comment pouvait-il a ce point être incapable de se lier d’amitié avec ses frères et obtenir leur confiance ? Moi qui voulait en faire le Valuk, je crois que j’attendrais qu’un autre mâle se distingue comme rassembleur. Rana Ghar avait mal prit la comparaison que Mulvaar avait fait entre lui et un pâle. Mulvaar n’avait pas prit la peine d’user de mots plus doux que ceux que j’avais employé pour lui expliquer mes craintes concernant notre frère.
Rana Ghar entendait se couper le bras blessé lui même pour prouver qu’il n’était pas un pâle et qu’il pourrait devenir plus puissants que tous ses frères avec un seul bras. Il était complètement fou, impossible à raisonner. J’ai laissé Mulvaar s’en charger, des joutes verbales ont fusées sur nos ondes. Puis j’ai finit par lâcher par télépathie à Rana Ghar que se couper le bras ne prouverait que son entêtement. En deux minutes il s’est calmé. Je me suis promise de ne plus faire appel à Mulvaar pour ce genre de cas.
J’étais restée d’une humeur de féran. Mulvaar était dans le même état alors je l’ai invité à me rejoindre aux bains de Naralik, même si je lui en voulais un peu pour Rana Ghar. Il s’est fait tendre pour m’apaiser, me donnant envie de lui. Nos corps extériorisèrent les tensions ressenties alors que leur union se faisait plus brutale bien que pas autant que lors de nos retrouvailles après qu’il soit redevenu lui même.
Je me suis retrouvée avec une marche d’escalier me cisaillant le dos quand nous fûmes rassasiés et d’humeur légère. Il m’a porté sur l’estrade. Nous avons plaisanté comme nous le faisons souvent. Puis, en récompense de ses missions plus ou moins sérieuses bien accomplies, je suis allé jouer avec sa virilité, le frustrant par moment. Je voulais le rendre fou d’envie mais incapable de me l’imposer. Je dois dire que je suis satisfaite de cette petite torture.
Nous avons rejoint la Chambre de Prestige. Je me suis blottie contre lui et il a passé son bras derrière moi. Je lui ai confié que je me sentais en sécurité entre ses bras avant de laisser mon esprit vagabonder en rêves.