Jour 24 Mundia – Fingelien 384
J’ai eu du mal à parler de son départ dans ce journal. Mais Kharya est partie le 20 Mundia…
J’ai essayé de la voir en privée mais Mulvaar ne cessait de la suivre comme un petit chien. Je l’ai suivie jusqu’à Trépont. Voyant que son mâle ne cessait de la coller, j’ai failli ne lui faire qu’un au revoir ainsi par télépathie en lui disant que je regrettais de ne pas l’avoir vu un peu seule.
Elle a compris ma détresse et a demandé à Mulvaar de nous laisser un instant. Nous nous sommes alors serrées dans les bras l’une de l’autre. Ca faisait tellement longtemps… J’en ai encore des frissons : sentir son corps contre le mien, respirer son odeur… J’ai beau me dire que tout est fini entre elle et moi, je crois que je l’aime encore. J’ai retenu le désir que j’avais de goûter ses lèvres, ne voulant pas gâcher ce moment par un geste qu’elle aurait désapprouvé. Je crois qu’elle m’a dit qu’elle m’écrirait et d’autres choses aussi que j’ai oublié tellement j’étais dans le flou.
Il m’a semblé qu’elle regrettait que je ne sois revenue qu’à cause des mauvaises nouvelles dont elle m’avait fait part. Mais, je ne savais pas quoi lui répondre… Shaael m’aimait et elle ne m’aimait plus… Mes travers humains font que j’ai constamment besoin d’amour.
Je me suis finalement écartée d’elle… difficilement… les larmes de douleur commençaient à envahir mes yeux. Elle m’a offert sa cape grise, celle qu’elle quitte rarement. J’ai respiré son odeur en la remerciant. Je n’ai même pas pensé à lui offrir quoique ce soit tellement j’étais dans un état émotionnelle extrême. Quelle idiote je fais…. j’avais pourtant emporté une rose noire pour lui offrir.
Je me suis enfuie alors que les larmes débordaient. Je ne voulais pas que Mulvaar se moque de mes larmes. J’ai couru loin sans discontinuer jusqu’en Irilion. Je me suis recroquevillée dans un coin emmitouflée dans la cape grise de Kharya. Pendant de longues minutes, je n’ai pu faire autrement que de laisser s’écouler la douleur de cette nouvelle séparation.
Puis, j’ai pensé à Fharath qui sans doute trouverait très drôle ma réaction… Alors, je me suis relevée, entourant mon coeur de glace. Une rage violente m’animait. Je me suis entraînée pendant des heures sans discontinuer jusqu’à épuisement total de mon corps…