Jour 20 Kamarien – Fingelien 384
Je n’ai pas sentie la présence de Fharath depuis notre dernière discussion. Peut-être que je m’inquiète pour rien : elle est si solitaire. Mais, je l’ai sentie si pleine de doutes et si fragile la dernière fois et je me suis montrée si stupide, en ne cherchant pas à comprendre le pourquoi de cet état…

Ma façon d’aborder Fharath me rappelle la façon avec laquelle, enfant solitaire, je cherchais à approcher petit à petit les animaux sauvages, mes seuls amis pendant longtemps. Il fallait de la patience, beaucoup de patience et s’approcher doucement petit à petit. Faire accepter sa présence. Ne pas s’approcher trop vite ou avoir de gestes brusques au risque de morsures cruelles ou pire ne pas revoir avant longtemps la créature que l’on cherche à approcher.

Ce soir là, j’étais sur le point d’éffleurer ce qui se cachait derrière la carapace de Fharath, et ma fatigue a fait que je ne l’ai pas vu, pas compris… Et elle s’est à nouveau cachée…

Je ne savais pas comment rattraper ma bévue. Présenter des excuses n’était pas une manière sombre et si je l’avais fait j’aurais attiré son mépris sur moi. Je lui ai alors écrit une lettre où j’ai tenté de lui expliquer mon point de vue. J’ai accompagné la lettre d’une rose noire.

« Fharath,

Je ne sais si vous lirez cette lettre, le coursier ayant semble-t-il du mal à vous trouver parfois . Mais lors de notre dernière discussion, vous m’avez semblé si différente presque fragile… Depuis, je ne sens plus votre présence et du coup je m’inquiète pour vous… peut-être à tord…

Je voulais juste vous préciser que quand je vous ai dit que j’appréciais de parler avec vous, cela n’avait rien d’une politesse hypocrite… C’est réellement le cas mais ce soir là, j’avais passé mon temps à travailler pour le dépôt du peuple et j’étais épuisée. J’aurais pu discuter encore des heures avec vous si la fatigue n’avait pas eu raison de moi.

J’aimerai vous offrir cette rose en souvenir de cette discussion.

Elle est aussi noire que nos peaux et aussi épineuse que peuvent l’être parfois nos échanges. Et pourtant, elle reste magnifique.

Que la nuit veille sur vous.

Khaena. »

Comment réagira-t-elle? Sera-t-elle touchée? Ces questions ont tournées en boucle dans mon esprit dans la nuit qui a suivi…

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