Que de temps a passé depuis la dernière ligne écrite ici. Pourtant, de nombreuses choses se sont déroulées. Certaines importantes. Cependant, je n’éprouve plus l’envie ou le besoin d’écrire aussi souvent qu’avant. Peut être est-ce parce que ma vie se passe dans une sorte de ralenti depuis que je ne suit plus Chambellan.
Je pensais m’éloigner définitivement de la politique de premier plan et profiter de calme et de sérénité mais les Nains ont comme toujours trouvé le moyen d’envenimer les relations avec les Sombres. C’est tellement lassant. C’est tellement répétitif. Toujours la même chose. Des frères un peu trop impulsifs et des Nains qui font une montagne du moindre mot.
Un autre trouble à ma paix est Nevros. Il continue son petit jeu de courtisan. Il promet, il promet, bientôt. Et rien. Juste des invasions de Minions sur Naralik et des petits surnoms d’affection quand je me présente devant lui. Mais il ne tente rien d’autre. Soit ce n’est qu’un jeu, ou un plan précis, soit il ne sait vraiment pas séduire. C’est décevant et lassant aussi, au final. Même si je devrais plutôt me réjouir qu’il n’aille pas au bout. Mulvaar en deviendrait fou à lier.
Mais moi, j’avoue que cet intérêt m’intrigue. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Gaed’estr dans ces situations. Savoir s’ils avaient une relations à l’époque et si Nevros essaye avec moi de rebâtir le plan qu’il avait dû modifier par la trahison de la Sainte Matriarche. C’est sûrement très vaniteux de me comparer à elle. Je ne suis qu’une Aventurière qui a simplement réussit un peu mieux que la précédente à fédérer les Sombres. Je n’ai aucun pouvoir particulier.
A évoquer un vilain, un autre me vient en tête. Kely, ou plutôt Vulgor, s’est évadé des geôles du Palais de Tarsengaard. Le nouveau Chambellan Balek a obtenu une traque en Irilion pour le récupérer et le voilà maintenant aux mains des soldats du Gouverneur Herm. L’extradition ne sera plus qu’une question de jours.
Je ne parle plus à Balek. Son attitude lors du conflit du Temple du Val d’Alganiel m’a déçue. Je me rends compte qu’il n’a parlé d’amitié que pour obtenir ma sympathie mais qu’il n’avait que faire de ce lien. M’apostropher en télépathie privée alors que je reviens du continent pour une affaire personnelle en me vouvoyant par protocole m’a paru des plus étrange. Agir pour l’intérêt de son peuple implique de prendre de la distance, mais un tel revirement du ton ne m’a pas semblé cohérent. Suite à cela, il n’a pas cessé en publique de dénigrer mes actes de Chambellan. Et il s’est permit de plaindre mes tourments dû aux démêlés politiques en télépathie privée alors qu’il était en campagne pour obtenir cette fonction prestigieuse. Que d’hypocrisie. J’en serai presque malade. L’amertume domine quand je repense à lui, et la méfiance. Beaucoup de méfiance.
Je me suis rendue compte que je m’éloigne des Sombres. Oh bien sur je suis là pour gérer les crises, sans en avoir vraiment l’envie. Je ne donne plus d’entrain à accueillir les nouveaux. Je ne lance plus d’initiatives de rassemblement. J’ai relâché ma surveillance sur Alak et il y a peu j’ai remarqué qu’il passait tout son temps avec darkmon. C’est une Sombre douce, sûrement pas celle que Mulvaar espérerait pour son fils, mais je suis plus en confiance avec elle. Alak ne souffrira pas. Je n’ai pas parlé de ma suspicion à mon Sombre, je ne veux pas qu’il s’en mêle.
Mulvaar et moi passons peu de temps ensemble. Non pas que je me lasse de lui. Et cela ne semble pas non plus trop lui peser. Nous sommes tous les deux indépendants. Nous sommes là si l’autre à besoin de notre présence. Cela nous suffit. Je n’ai pas envie d’autre amant en ce moment. Même si j’ai renoué le contact avec Bastian. Nous discutons beaucoup ces derniers temps.
Mon chasseur sinan s’est trouvé une nouvelle amante de son peuple, une dénommée Ysha. Je ne l’ai pas encore rencontrée. Et probablement qu’il ne me la présentera jamais. Il a l’air plutôt attaché bien qu’il s’inquiète qu’elle nourrisse des sentiments à son égard. Il a peur d’y perdre sa liberté et de la faire souffrir si jamais elle s’aperçoit qu’il puisse voir d’autres femmes. Cela le tracasse beaucoup. J’essaie de le faire avancer dans ses réflexions et prendre le courage de lui parler de tout cela. Il craint qu’elle ne le quitte en sachant la vérité sur cet aspect de sa personnalité. Mais elle le quittera aussi quand elle apprendra qu’il va jouer ailleurs. Je ne peux pas prendre la décision pour lui. Je pense que ce sujet nous occupera encore quelques temps.
Je dois lui faire visiter les Bains de Naralik. Je sais qu’il espère que cela se finisse par les retrouvailles de nos corps. Il l’a avoué quand je lui ai dit que j’étais devenue sage. Tout dépendra de mon état d’esprit sur le moment, je pense. Je suis toujours attachée à lui après tout. Nous avons partagés des moments si intenses. C’est différent de ce qu’il peut y avoir avec Mulvaar. Je n’ai pas envie de me tracasser a comparer. Ce qui arrivera, arrivera, et ne sera pas regretté, j’en suis sure.