J’ai finit par y arriver à oublier Feydreyah. Enfin quand je dis l’oublier, le terme est fort. Disons que je commençais à pouvoir y penser autrement qu’avec des sentiments de colère ou de profonde tristesse. Je cotoyais beaucoup la cité du port à cet époque là. Mon entrainement à la nécromancie commençait à portée ces fruits. Je voyais donc beaucoup de sinans.

De façon assez drôle quand je n’étais pas à la cité du port, j’étais quand même proche du peuple sinan puisque je voyais beaucoup une sinane à ce moment là. A moins que ce ne soit la sinane qui s’arrangeait pour me voir beaucoup. Elle s’appelait Esméane. Un nom doux j’ai trouvé. Elle semblait assez intriguée par ma couleur de peau. D’après Illyria elle me draguait. Pour moi c’était encore trop tôt d’envisager quoique ce soit. Mais elle était souvent là, dans le jardin de Galein’th Aseyis. Et quand elle n’était pas là, je la retrouvais à la cité du port pendant mes entrainements. Du coup nous avons commencé à discuter, de tout, de rien, d’amour, de sentiments. C’est à ce moment là que j’ai commencé à voir les autres formes d’amour possible. Pour moi l’amour était un partage inconditionnel avec l’autre. Esmeane m’incitait à y réfléchir différemment. Au moment où j’envisageais la possibilité de mettre en pratique, j’ai appris par la bouche de Nogusta qu’il était avec elle. J’ai sourit intérieurement, je pense que j’étais rassuré, je ne sais pas si j’aurais été assez sage de pouvoir avoir une relation sans attache. Je ne pouvais pas convoiter la femme de mon maître.

Continuant mes rencontres avec Nogusta pour avancer dans mon apprentissage, il m’a demandé un jour , comme il savait que j’étais forgeron, si je pouvais faire une dague pour une femme de son peuple. J’ai bien évidemment dit oui. Il m’a alors présenté Llariarith. Elle venait d’arriver, elle n’avait donc pas encore beaucoup de lumens. Je lui ai donné les dagues en lui disant qu’elle me paierais plus tard.

Nous nous sommes revus. Souvent.

J’ai mis en pratique l’amour sans attache avec elle. Notre relation était basé sur le jeu, les cadeaux. Elle aime bien les cadeaux Llaria. J’ai compris un peu plus tard qui elle était vraiment, je savais qu’elle avait d’autres amants, mais cela m’était égal. J’apprenais aussi beaucoup avec elle, c’était une professionnelle. Dans ses bras je diluais les dernière trace de Fey sur mon corps. Enfin c’est ce que je croyais. Je me sentais fort, près à revoir Feydreyah.

Je l’étais et en même temps je ne l’étais pas. Quand j’ai recroisé Feydreyah, tout est revenu d’un coup. Son odeur, la douceur de sa peau. Elle était là en face de moi, elle souriait, elle semblait heureuse de me revoir, elle m’appelait son beau. Je n’ai pas résisté. Nous avons pris un bain, puis je l’ai emmené sous la tente. Ca n’avait rien à voir avec ce que je ressentais quand j’étais avec Llaria. J’ai senti le danger. Alors je lui ai dit que je voyais une autre femme. Je pensais pouvoir me préserver ainsi. Elle l’a d’abord mal prit. Elle est parti en colère, puis elle est revenue, se disant qu’elle avait bien le droit de s’amuser elle aussi.

Je voyais les deux femmes. C’était un drôle d’équilibre, mais s’en était un. Je commençais à m’y habituer.

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