25 thyllion 381
Il a chuté dans un gouffre. J’ai senti qu’il n’était plus là. La douleur certainement a fait qu’il n’a pas encore repris connaissance. Une sacré chute, amortie par une épaisseur de neige toute molle qui était tombée depuis peu. Il a eu de la chance, même si, ici, la mort n’a plus le même sens, il aurait pu en sortir plus amoché. Les Landes retiennnent en vie mais n’empêche pas les blessures qui laissent des traces indélébiles sur les corps.
S’il était devenu moche peut être que ma fille n’en voudrait plus, je pourrais alors l’utiliser comme prévu pour me venger de la haute-prêtresse ! Ce serait une délicieuse sensation que de voir cette femelle périr d’une dague des mains d’un bleu.
Enfin d’ici là, il faut que je l’aide à sortir d’ici. Veiller sur lui est un travail au quotidien, je n’ai jamais vu quelqu’un avoir aussi peu le sens de l’orientation.
Les sens aux aguets je les ai senti arriver toutes les deux, Khaena et Killya, et une troisième
personne. Une personne importante pour Killya. J’ai ressenti le désarroi de ma fille, j’essayais de lui apporter de l’espoir, je crois qu’elle l’a senti.
Elles ont lâché des fruits dans le gouffre, elles pensaient peut être qu’ainsi au moins il ne mourrait pas de faim. C’était une bonne idée, comme à son habitude il était parti sans rien.
Mais pour l’instant il n’était pas question de le faire manger, déjà le faire revenir à lui serait pas mal.
Je me concentrais sur les douleurs physiques que je ne pouvais ressentir mais qui dégagent une énergie particulière. La plus importante se trouvait à la tête, elle ne semblait pas facile à soigner. Il y avait tout le côté gauche sur lesquel il était tombé, les deux membres étaient fracturés, heureusement les saignements étaient minimes et le froid a aidé à la cicatrisation. Il avait également les deux dernières côtes de fracturées, toujours du côté gauche.
Je me suis joins à son esprit pour lui donner la force de se battre. Au bout d’une journée, il a réussi à reprendre connaissance. Je pouvais enfin l’aider à agir en lui insufflant les gestes élémentaires pour commencer à s’occuper de lui. Entre temps Khaena avait descendu un panier de fruits, de viandes crues d’essences volcaniques et des habits chauds. Il n’arrivait pas à ouvrir les yeux, mais j’ai senti son esprit volontaire. Contrairement à d’habitude, il ne s’est pas replié sur lui, depuis la retraite qu’il avait fait, il avait changé, comme s’il avait retrouvé une confiance en quelque chose … sentirait-il qu’il n’est pas vraiment seul ?
Je lui ai donné des images du lieu, de l’espace qui l’entourait et du panier à quelques centimètres de lui. Il s’est mis alors à ramper vers lui. Toujours les yeux fermés, gagnant quelques centimètres contre le froid et la douleur. Ce fut long et sûrement douloureux vu les vibrations que j’avais. Dans un ultime effort, de son bras valide il tatonna dans le panier, le vidant, en prenant soin de poser à proximité de lui ce qu’il pensait reconnaitre. Les vêtements ne posèrent pas de souci, il en fit une couche pour se rouler dessus pour s’isoler du froid. Les autres habits, il le posait à côté de lui pour pouvoir s’en recouvrir, il était hors de question d’envisager de se déshabiller pour l’instant., il mit les fruits et la viande d’un côté. Les essences de l’autre côté sans savoir de quel type elles étaient. Il avait beau les toucher et les sentir, il n’arrivait pas avec certitude à savoir lesquelles c’étaient. Il trouva les parchemins et le crayon qu’il mit dans sa poche. Il ne pouvait ni lire, ni écrire puisqu’il n’y voyait rien pour l’instant. Puis il commençat à fatiguer de nouveau, il mangeat un peu de viande. Il gratta la neige autour de lui pour se désaltérer et reparti dans un nouveau sommeil.
S’il avait pu lire, il y aurait lu ceci :
* Mon tendre amour, je ne sais pas si tu trouveras ce panier. Mais j’espère qu’il t’aidera. Je laisse le panier pour la journée.je le reprendrais pour t’apporter à nouveau de quoi manger. Je t’aime. Ta Thya Khaena.*
29 thyllion 381
Repu, un peu plus protégé du froid grâce aux habits, il dormit pendant 3 jours. A son réveil son corps n’était encore qu’un amas de douleur. Il avait un peu plus de conscience mais ne voyait toujours rien. La blessure de la tête était liée à cet état de cécité, mais il n’avait pas l’air de le comprendre.
Khaena avait apporté un nouveau panier, elle y avait déposé de nouveau de quoi manger, des
essences et une arme. Kely sentit que les essences n’était pas les mêmes que les premières. Il sentait une différence mais lesquelles étaient-ce ? Il chercha autour de lui quelque chose à enflammer, il trouva une toute petite brindille qu’il cassa en deux, posa les premières essences à gauche et les deuxième à droite et les essaya toutes les deux sur un morceau de brindille. Il sentit une flammèche à gauche alors que rien ne se produisit à droite. Je l’ai entendu demander s’il ne se trompait pas.
Il prit les essences à sa droite et se prépara à se soigner, je l’ai laissé faire, il ne se trompait pas. Il n’avait pas beaucoup de force, mais les deux soins qu’il se prodigua grâce aux essences furent un soulagement. Il se nourrit un peu plus et tenta d’écrire un mot sur un bout de parchemin, mais sans voir et engourdi par le froid il ne s’est pas rendu compte que c’était illisible. Il finit par se rendormir, je l’ai entendu dire “Je suis vivant Thya”. Surement ce qu’il a voulu écrire.
Quand il s’endort je veille. Cette grotte à l’air sûre depuis quelques jours que nous y sommes mais on ne sait jamais. Mon esprit à de la place pour vagabonder quand il est semi-inconscient comme ça.
J’essaie depuis quelques jours de capter l’esprit de Killya mais je n’y arrive pas. Par contre, j’arrive à capter celui de ma fille. Je rentre dans ses rêves. Elle rêve de son bleu, mais petit à petit je rentre en contact avec elle.
Je me présente à elle sous les traits de Lith, j’ai crains qu’elle ait eu peur mais même pas. La seule question qui lui est venue ou plutôt demande, c’était de sauver son mâle. J’ai été surpris, elle ne pensait donc qu’à lui ! Si je voulais accomplir ma vengeance, il était plus que probable qu’il n’en reviennne pas. Pouvais-je ôter la vie du mâle choisi par ma fille ?
Je lui ai posé plusieurs fois la question, elle n’a jamais vacillé. Je retrouve la détermination de Killya sous ses traits.
Elle l’aime, je ne peux le nier. Ca n’arrange pas mes projets. Vais-je y renoncer ?
J’ai essayé de l’impressionner, mais son regard est resté décidé, c’était lui qu’elle voulait et personne d’autre, elle serait même probablement unit à lui si leur peuple respectif ne s’y opposait pas. J’ai souri, sa mère ne ce serait jamais arrêté à ce petit détail.
Elle l’aime, mais lui ? Je me demandais s’il serait prêt à subir les épreuves d’une union.
Je me suis de nouveau inséré dans un de ses rêves, lui demandant de faire passer des épreuves au petit bleu. Je verrais alors s’il est digne de ma fille et peut être abandonnerai-je ma vengeance. Après tout j’ai retrouvé Killya et je sais qu’elle est heureuse maintenant, une partie de mes projets se sont réalisés et c’est un peu grâce au petit bleu.