J’ai réussi à initier chez le petit bleu mes passions : la nécromancie et la forge. Il s’est mis a passer tout son temps à parcourir le coeur des Landes à la recherche du meilleur filon. Il aime tellement ce qui touche la terre qu’il s’est acoquiné avec le prêtre de la terre. Ca me plaisait pas trop mais ça avait l’air de lui apporter de la sérénité. Parfois il part des jours et des jours au temple. Il entre dans une espèce de contemplation méditative. Dans ses moment là, il amplifie sa conscience, du coup la mienne se libère. Nous nous ressentons l’un l’autre. Il croit que c’est le dieu de la terre qui est présent à ses côtés.

Ca me rappelle comment j’en suis moi-même arrivé à la forge. La vie est étrange et offre parfois des choix inédits. J’étais encore qu’un jeune elfe, à peine pubère mais très avancé dans l’art de la nécromancie. Nous étions un jeune clan, je faisais parti de la première génération qui était née de cet agglomérat d’elfe, et nous cotoyions une hordes d’orcs qui se repeuplaient plus vite que nous. Nous étions continuellement en train de les chasser, à moins que ce n’était eux qui nous chassait, c’est possible. Toujours est-il qu’un jour d’une de ces chasses, je poursuivais des fuyards isolés. Je m’enfonçais toujours plus dans la forêt. J’ai fini par en coincer un que je réussis à tuer. Contrairement aux autres chasses, j’avais prévu ce qu’il fallait pour lui rendre la vie. Je pus continuer ainsi la chasse accompagné d’un orc, un pisteur hors pair de ses propres congénères. Je m’éloignais du clan, je le savais et cela ne m’inquiétait pas.

Nous réussîmes avec ma créature a retrouver ainsi 3 autres fuyards, que je réanimais à chaque fois. J’avais ainsi une garde rapprochée de 4 orcs. Nous continuions à pister, les traces laissaient entendre que ce coup ci ce n’était pas un orc isolé mais un groupe, je n’arrivais pas trop à déterminer le nombre. Nous approchions d’une petite clairière quand des cris de combat se sont faits entendre. Nous courrions pour voir la scène. Avant de lancer mes orcs à l’assaut j’analysais la scène, un petit bonhomme court sur pattes se battait contre 6 orcs. Il était encerclé et ne semblait pas du tout effrayé. Il tenait en respect les orcs qui tournoyaient, hésitant à se lancer à l’attaque. Certains d’entre eux avaient déjà de belles entailles sur le corps, sûrement issu des haches que tenait le nain. De magnifiques haches d’ailleurs. J’hésitais à m’interposer dans un combat qui n’était pas le mien, mais en même temps 6 orcs en moins pour mon clan c’était important.

Je finis par me décider à lancer l’assaut, j’avais la surprise pour moi, mes orcs ne firent qu’une bouchée de leurs compatriotes. Je n’eus même pas le besoin de me battre à leur côté, le court sur pattes extermina les deux derniers en virevoltant avec ses haches. A la fin du combat, je voyais le nain toujours sur la défensive, je révoquais mes créatures. Il me regardait, rien ne transparaissait de son regard, je ne savais pas ce qu’il pensait, d’ailleurs je ne l’ai jamais trop su, même après coup et après des fingeliens.

Il m’invita d’un signe de main à venir m’asseoir autour d’un feu. Il était en train de manger apparemment quand les orcs sont arrivés. Il y avait une sorte de cariole autour du feu, c’était sûrement un marchand ambulant. Il partagea son repas avec moi. Nous discutions peu. J’appris l’essentiel. Il était effectivement un marchand itinérant et il rentrait chez lui. Il vendait des armes. Quand il me les montra je restais sans voix. J’eus envie à ce moment là d’être capable de faire la même chose.

Quand il me demanda ce que moi je faisais dans le coin, je ne lui racontai pas la vérité. J’ai dit que j’errais ici et là vivant de chasse. Je ne su jamais s’il me crut. Toujours est-il qu’il me proposa de faire route ensemble si j’en avais envie. Je l’ai suivi. Chaque jour je m’éloignais de plus en plus de mon clan. Il arriva le moment ou un retour arrière devenait difficile voir improbable. J’ai continué, nous discutions de plus en plus avec le nain de l’art de la forge. Il voyait mon intérêt et il n’était pas avare de renseignement.

C’est ainsi que nous arrivâmes chez lui. Il habitait dans une bicoque assez isolé du reste de sa tribu. En fait il habitait à proximité d’une mine, qui était, je l’appris par la suite, gigantesque, je m’y suis installé d’ailleurs. Il vivait seul, passant son temps à travailler. Je suis resté à ses côtés jusqu’à sa mort. Il m’a appris tout ce qu’il savait.

Quand il est mort, j’ai repris la route à la recherche d’un clan elfe noir à la recherche d’un forgeron. C’est ainsi que je suis arrivé dans le clan de Killya.

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