Jour 25 Elavrion – Fingelien 384
Alors que j’étais assise dans le lit de Blancherive n’arrivant pas à dormir, j’ai vu Shaael dans l’encadrement de la porte. Elle portait une magnifique combinaison de cuir noir et rouge. Depuis combien de temps était elle là? Je ne l’avais pas entendu arriver. Elle m’a souri. Elle semblait heureuse de me voir. Mais moi, j’étais furieuse. Je n’ai pas dit un mot la regardant froidement. Elle est venu s’asseoir près de moi. Et j’ai explosé.

Qu’est ce qu’elle croyait? Qu’elle pouvait disparaître comme çà et revenir sans rien dire, sans explication? Elle a été un peu surprise par ma virulence mais je crois qu’elle a reconnu mon côté Killya dans cette réaction exacerbée. Elle m’a caressée la joue pour m’apaiser : « Que veux tu savoir? ». Je voulais tout savoir, comprendre pourquoi elle était partie sans moi, pourquoi ce mot qui ne me disait rien de l’endroit où elle était, pourquoi elle réapparaissait soudain en trouvant çà tout à fait normal… Elle m’a répondu calmement.

Elle suppose que nous avions été droguées la nuit où elle a disparu. Quand elle s’est réveillée, elle était dans une petite maison en bois poussièreuse. Une femme la regardait d’un air narquois perchée sur une étagère. Elle portait une combinaison en cuir noir et rouge, la même que celle qu’elle portait maintenant. L’humaine lui a finalement parlé de ce qu’elle avait fait à Faillaise. Shaael s’est arrêtée un instant dans son récit. Elle hésitait à me raconter la suite, se demandant comment j’allais réagir. Elle a soupiré puis a continué.

Shaael m’a avoué avoir tué la responsable d’un orphelinat à la demande d’un gamin. Je l’ai regardée avec des yeux effarés. Ma femelle chat me fixait sans ciller : « Cette bonne femme le méritait! Moi aussi, j’ai vécu dans un orphelinat… ». Comme si cela suffisait comme explication… Apparemment, la « bonne femme » maltraitait les enfants et Shaael l’avait tuée exauçant le souhait du gamin et celui de tous les autres gamins de l’orphelinat. La confrérie noire dont faisait partie la femme en cuir avait su pour le meurtre. C’était une guilde d’assassins et Shaael les intéressait. La femme en cuir, s’appelait Astrid et voulait tester ses capacités à tuer. Elle lui a montré trois personnes au fond de la pièce avec des sacs sur la tête. D’après Astrid, l’une d’elles était un vrai contrat que devait remplir la confrérie noire. Shaeel devait deviner de laquelle il s’agissait et la tuer. Elle a interrogé les trois personnes. Il y avait un homme, un kajitt et une femme. La plus désagréable était la femme mais elle lui a dit avoir six enfants. L’hommes était terrorisé et ne comprenait pas ce qu’il faisait là. Le kajitt lui ne semblait pas étonné d’être là : c’était un receleur et beaucoup de monde lui en voulait. C’est celui que Shaael a choisi de tuer sans se poser plus de questions.

Astrid a souri. Shaael lui a demandé si c’était la bonne personne. Mais l’humaine lui a répondu que çà n’avait aucune importance : elle avait juste voulu savoir si elle était capable de tuer si on lui demandait de le faire. Elle lui a indiqué l’endroit où se trouvait le sanctuaire de la Confrérie noire. Elle devait se rendre là bas si elle voulait en être. Shaael y est allé. Astrid lui a offert la combinaison de cuir noir et rouge que tout membre de la guilde se devait d’avoir. Elle a rencontré les autres membres et a obtenu ses premiers contrats.

Elle est revenue ensuite ici à Blancherive pour me retrouver. Je la fixais : mon côté Khaena était horrifiée mais mon côté Killya était fascinée par ce côté sombre et violent. Mon regard devait être assez indéfinissable. Ma femelle chat ne savait plus comment elle devait réagir… Après quelques minutes de silence, j’ai attrapé son visage et je l’ai embrassé passionnément. Ça m’était égale après tout. Le plus important, c’est qu’elle était là près de moi et puis elle était incroyablement attirante dans cette combinaison de cuir rouge et noire. Nos corps se sont entremêlés avec la passion et l’avidité du manque. Nous nous sommes finalement endormies l’une contre l’autre, épuisées par nos ébats torrides.

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