La détention fut longue, très longue, 80 jours.
Malgré l’interdiction du prévôt j’ai eu des visites. La plus remarquable fut celui de TeShjlï’Thïa. Je ne saurais le dire exactement, mais la sensation que j’en ai eu fut qu’elle se soit installée dans le palais même. Elle était là tout le temps, négociant des repas, parfois chaud. Ca m’a aidé à tenir je l’avoue.
Elle chantonnait aussi. J’écoutais, mon esprit s’évadait, notamment quand elle mit des paroles sur cet air qui rappelait notre étreinte près du brasier de Nargraw Nord. Je n’étais pas en forme, malgré tout le souvenir raviva un désir qui resta frustré.
Il y eu aussi Groumph, la marionnette actuelle de Véreux. Je fus surpris de le voir arriver et me tendre une bague. Malheureusement les aventuriers sont arrivés et il s’est échappé avec la bague qui m’était destinée. Je suppose qu’il a dû essayer d’autres tentatives. Le patrouilleurs Bouh, armé jusqu’au dent venait de temps en temps surveiller. J’en déduisais que Groumph devait tenter une percée jusqu’aux geôles.
C’était assez étonnant, mais pour sur je n’aurais pas craché sur cette aide … même si je devinais que le prix à payer serait sûrement exorbitant. Il serait toujours temps de voir après l’évasion.
Finalement, le maitre est venu lui même, sa marionnette n’arrivant plus à venir jusqu’à moi. J’ai ainsi pu converser gentiment de chose et d’autre avec Véreux. Je n’en dirais rien ici, des fois que cela tombe entre de mauvaises mains. Ca m’a ouvert des perspectives sur l’avenir en tous les cas. J’ai fini par lui rappeler à son bon souvenir la proposition de concubinage qu’il avait faite à la chambellan Kharya. J’ai su après coup, suite à une visite de cette dernière qu’elle n’avait pas apprécié et qu’il m’en cuirait.
Effectivement il m’en a cuit.
Il y eu aussi le représentant Voronwe. A l’écouter, il lui semblait évident que j’endossais un crime que je n’avais pas commis. Je n’étais qu’une petite frappe. Nous avons eu un échange que je ne pourrais retranscrire tellement il fut insolite.
Cette première partie de détention s’est terminée sur deux, trois ou peut être quatre jours entier dans le noir et en isolement total. La notion du temps m’a complètement échappé à ce moment là.
Je devinais que cette période augurait l’interrogatoire et j’avais raison.