C’est avec stupéfaction que j’ai vu apparaître Lydia. Comment avait elle fait pour être aussi rapide ? Elle m’a juste racontée qu’elle avait « intercepté » un chariot qui se rendait à Solitude et lui avait fait faire un « petit détour ». J’ai presque souri en imaginant les arguments convaincants de nordique qu’elle avait du employer pour arriver à ses fins. Le chariot était un peu plus bas sur la route.
J’ai ramassé les affaires et je les ai données à Lydia pour qu’elle les porte. J’ai pris Khaelya dans mes bras, elle semblait moins pâle et sa respiration plus régulière. Je savais que le trajet était risqué et que ma sombre allait sans doute souffrir de ce déplacement mais le temps était redevenu clair et beau. C’était l’occasion ou jamais. A Solitude nous pourrions trouver des guérisseurs. En restant ici, je la mettais en danger si son état se dégradait à nouveau.
Lydia s’est proposée pour porter Khaelya jusqu’au chariot. En tant que Nordique, elle était bien plus robuste et plus forte que moi. Mais, je me refusais à laisser porter ma sombre par quelqu’un d’autre que moi. La descente était difficile. J’ai failli tomber plusieurs fois mais Lydia gardait constamment un oeil sur moi et me retenait quand il le fallait. Nous avons installé des peaux pour que Khaelya puisse rester allongée tout le long du voyage. Elle a gémi un peu en grimaçant quand je l’ai déposée dans le fond du chariot. Je lui ai caressé doucement le visage. Elle a ouvert les yeux et m’a regardée. J’ai embrassé sa main en lui expliquant que nous allions à ma nouvelle maison à Solitude. Elle a esquissé un léger sourire douloureux et s’est rendormie.
Le voyage a été pénible pour elle. J’ai essayé de la garder contre moi la plupart du temps pour lui éviter les secousses. Arrivées, à Solitude, J’ai porté Khaelya jusque dans la chambre pendant que Lydia courrait chercher un guérisseur. Jordis, la rousse huscarl que le Jarl de Solitude avait affecté à mon service, m’a regardé éberluée. Je crois qu’elle ne s’attendait pas à ce que je ramène quelqu’un et surtout que j’ai des gestes tendres envers une femelle.
Lydia est arrivée avec le guérisseur. Il a ausculté Khaelya. La blessure provoquée par ma flèche ne l’inquiétait pas trop. Il disait que nous avions fait ce qu’il fallait même si nous avions eu beaucoup de chance qu’en faisant traverser la flèche ainsi nous n’ayons pas touché le coeur. Cela aurait été fatal. La blessure dans le dos semblait l’inquiéter beaucoup plus. Elle était profonde. Il a froncé les sourcils et il a demandé si Khaelya avait bougé les membres inférieurs depuis qu’elle avait été blessée. A vrai dire, je n’en savais rien… Elle avait presque été inconsciente tout le temps… Pourquoi me posait il cette question ?
Il n’a rien répondu, se remettant à sourire comme pour me rassurer. Il a déclaré que nous verrions bien quand elle se réveillerait. Lydia l’a raccompagné jusqu’à la porte pendant que Jordis me demandait si elle pouvait faire quelque chose. Je l’ai renvoyé vertement en lui disant d’aller jouer aux billes avec Lydia. Je me suis allongée près de Khaelya. L’angoisse m’étreignait la gorge. Je me suis blottie contre son cou, respirant son odeur. Au moins, elle était vivante…