Cela faisait déjà plusieurs semaines que j’étais chez les patrouilleurs quand j’ai rencontré pour la première fois mon parrain : Kely! Tous les nouveaux patrouilleurs, sont assistés à leur début par un « parrain ».
Kely m’a donc invitée à la taverne de Morcraven. Il était curieux de connaître mon histoire. Je lui ai donc résumé ma vie : mes doutes, mes peines, mes rires…
Il m’a écouté avec attention et tendresse et m’a parlé de lui également : de sa difficulté de se sentir parfois étranger au sein de son propre peuple. Kely est en effet un étrange bleu. Il a une couleur très sombre… il m’a avoué pratiqué en cachette la nécromancie, il m’a parlé de son père et de son bannissement de son peuple avant d’arriver sur ces terres. Il m’a même indiqué où trouver son journal que je me suis empressée de lire.
Nous avons beaucoup de points communs et je suis très heureuse que le commandant Karadak ait choisi Kely pour devenir mon parrain.
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A la fin du mois d’archéno une nouvelle candidate a été auditionnée. Il s’agissait d’une elfe noire, elle était chaudement recommandée par Toucan, il semblait fou d’elle.
J’ai assisté à son audition. Elle était jolie, j’ai toujours aimé les cheveux blancs chez les elfes, ça contrastait avec sa peau presque ébène. Il avait bon goût, plus que pour cette galdure. Lors de son audition elle est apparue timide, ça m’a un peu étonné pour une elfe noire, je m’attendais pas à cela. Une remarque un peu grivoise de la commandante en seconde sur l’état de fatigue de Toucan lui a fait regarder ses pieds d’ailleurs, ça m’a beaucoup amusé.
Elle s’est donc présentée, elle a été élevée par des humains. Ca expliquait peut être l’absence de ce petit air supérieur qu’aborde en général les elfes noires, notamment les « femelles » comme ils disent chez eux. Elle a eu quelques difficultés d’intégration d’ailleurs ici chez les elfes noirs. Son maitre d’arme a provoqué quelques remous. Wandrall était connu de tous, néanmoins je suis sûr qu’elle a dû recevoir ainsi une formation de base digne de ce nom, encore une qui allait me battre à plate couture … d’ailleurs sont niveau d’entrainement était similaire au mien. Toucan rêvait déjà qu’elle me botte les fesses …
J’ai demandé si son maitre d’arme lui enseignait que le combat, je n’ai pas vraiment eu de réponse, il faut dire que ma question n’était peut être pas très précise. Je voulais savoir où elle en était dans la nécromancie. La question n’a pas été abordée, du moins pas le temps que j’étais là. Elle n’était apparemment pas non plus fixée sur un métier, elle tatait de l’alchimie, des potions mais aussi de l’artisanat.
Je me suis endormi avant la fin, mais le lendemain nous avions une patrouilleuse de plus.
Quelques jours après, le commandant Karakak m’a interpellé. Je pensais qu’il voulait me sermonner pour la chanson que j’avais chantée durant une de mes patrouilles qui m’a emmené de taverne en taverne, mais il n’en était rien. Il voulait savoir si je parrainais déjà un patrouilleur. Nous venions de recruter Bouh que je connaissais déjà fort habile au combat. Je préconisais un autre patrouilleur, je n’avais aucune envie d’être parrain. En fait il ne s’agissait pas de Bouh, mais de Khaena. Je tentais de l’en dissuader mais le commandant à une caboche de féran. Je me retrouvais donc le parrain de Khaena. Je me demandais bien ce que j’allais bien pouvoir lui apprendre. Je trouvais qu’elle n’avait pas de chance et qu’elle démarrait bien mal dans la gilde. J’étais censé lui apprendre le rôle de la gilde et préparer son paquetage … moi qui oublie presque toujours mes bagues de désengagement.
Il allait falloir que je me mette un peu de plomb dans la tête pour pouvoir honorer ce rôle et ça me plaisait qu’à moitié.