Fin du Kamarien 380
Alors que je préparais un encas pour ma douce, un coursier m’a interpellé pour me donner une missive.
Mon maitre forgeron me demande de l’aide. Il a fait une mauvaise chute et son bras est invalide, il ne peut plus forger.
Il a énormément de commande en souffrance et me demande auprès de lui pour l’aider à les honorer.
Sa confiance me va droit au coeur, je ne pouvais pas le décevoir et en même temps m’éloigner de Khaena me déchirait le coeur.
Je suis quand même parti, il m’avait tant donné et il comptait sur moi.
J’ai laissé un mot à Khaena, préparé quelques affaires et je suis parti. J’avais le coeur gros et j’avais peur. J’avais déjà fait un voyage de la sorte alors que j’étais avec feydreyah et quand je suis revenu, tout à commencé à aller mal.
J’espérais qu’il n’en serais pas de même avec Khaena.
J’ai expliqué au coursier où je partais en lui demandant de venir aussi régulièrement qu’il le pouvait. Nous avons ainsi entretenu une correspondance avec Khaena. Ca atténuait un peu les distances et je savais qu’elle ne m’oubliais pas.
Néanmoins, j’ai été dans l’impossibilité pendant un temps d’écrire.
Une horde de brigands rodait depuis quelques temps dans les parages, les autres villages avaient vu quelques une de leurs jeunes femmes disparaitre. Des commérages parlaient de vente d’esclave.
Un soir l’effervescence s’est faite au sein du village, 3 jeunes femmes avaient disparu, dont la dernière fille de l’apothicaire qui prodiguait les soins à mon maitre. Il est de coutume dans ce village que chaque famille participe à hauteur d’au moins un membre aux expéditions de recherche ou autres, il s’agit d’un code d’honneur important pour eux et d’autant plus ici que cela concernait la fille de l’apothicaire. Elle devait d’ailleurs ce marier quelques jours après d’ailleurs. Mon maitre était encore trop faible pour pouvoir y participer, je me suis donc proposé pour le remplacer.
Nous sommes partis dans la forêt environnante, à force de chasser les félins j’ai pris l’habitude de pister. j’ai donc retrouvé la piste de la horde assez facilement. Ils nous étaient supérieur en nombre. J’ai tenté de calmer tout le monde y compris le prétendant de la fille de l’apothicaire, ce qui fut long et difficile tellement il avait de la colère en lui.
J’ai proposé avec ma peau sombre et vêtu de noir de m’approcher du campement des brigand et de tenter de libérer les trois jeunes femmes dans le calme et sans effusion de sang. Je pense que cela nous aurait été fatal, j’en étais persuadé.
Ils ont fini par accepter, en me disant que si je ne revenais pas avant le temps qu’ils m’accordaient, ils attaquaient le campement.
Je me suis approché sans bruit vers les tentes qui enfermaient les trois jeunes femmes. En passant par derrière, j’ai réussi à faire une trouée et à faire sortir les femmes. Nous sommes repartis vers les hommes du village. Malheureusement si j’avais quelques dons dans la marche silencieuse, ce n’était pas le cas pour l’une des femmes. Les bruits ont fini par alerter les brigands qui ce sont mis à nous charger rapidement, nous étions à mi-chemin. J’ai fait demi-tour en disant aux femmes de courir le plus rapidement possible, les hommes du village qui m’attendaient sur le qui vive ont réagi aussi et ce sont mis à courir vers moi et les brigands. Malheureusement les brigands sont arrivés sur moi avant les hommes du village, je n’ai pas pu les retenir bien longtemps mais assez pour que les femmes soient en protection derrière les hommes du village.
J’avais oublié que je ne bénéficiais plus de l’immortalité du coeur des Landes. J’ai eu une douleur fulgurante dans le dos et la dernière vision que j’ai vu s’est une hache qui s’abattait sur moi.
Quand je me suis réveillé, j’étais dans une chambre inconnue, la fille de l’apothicaire était à mes côtés, elle changeait le bandage qui me ceinturait la poitrine. J’avais terriblement mal et chaud. Je ne suis pas resté conscient très longtemps.
Mon deuxième réveil fut moins douloureux et plus long. J’ai pris connaissance des missives de Khaena et je lui en ai écris une rapidement pour mettre fin à ses inquiétudes.
La fille de l’apothicaire avait les yeux rouges. J’ai compris que son prétendant avait perdu la vie en voulant s’interposer entre moi et la hache qui s’abattait sur moi. Il n’était pas le seul à avoir perdu la vie. Les pertes ont été importantes… très importantes, les trois quarts ne sont pas revenus. Mais la horde avait été décimée et le village avait donc mis fin à un circuit d’esclave. Les villages voisins dépêchaient des caravanes ambassadrices dotées de cadeaux divers. Ca pouvait être de la nourriture, des bijoux … il y avait même des hommes jeunes qui se proposaient de venir s’installer dans le village pour compenser les pertes et faire de la main d’oeuvre et ainsi ne pas vouer le village à la famine.
Puis le temps des pleurs à laisser place aux festivités pour célébrer la fin de cette période où les femmes n’osaient plus se promener dans les alentours des villages, de peur de disparaitre.
J’ai guéri rapidement, mon maitre pouvait se remettre à la forge. Il me tardait de revoir ma Khaena.
Je suis rentré en sachant malheureusement que je ne la verrais pas immédiatement en lisant la teneur de sa dernière missive.