Jour 21 Félinien – Fingelien 380
Un tournoi racial avait été organisé par un des mâles de mon peuple : Minoth. Je dois dire que l’idée de faire combattre par équipe des membres d’un même peuple contre ceux d’un autre peuple me répugnait. J’avais l’impression, peut-être à tord, qu’on exacerbait et encourageait ainsi la haine entre les peuples. Je ne voulais pas le voir et encore moins y participer.
Mais quand je me suis réveillée ce jour là, Kely était déjà assis dans les gradins de l’arène de la pointe d’Egratia et m’attendait. Alors que j’hésitais à le rejoindre. La Jaliless Fharath a ordonné aux elfes noirs présents de se rendre au tournoi pour représenter notre race. Je suis restée interdite devant la bannière de la pointe d’Egratia à Zirak. Je ne voulais pas y aller et encore moins si on me l’ordonnait. J’ai tenté de dire à Kely ce qui se passait mais il semblait m’encourager à représenter mon peuple… Soudain, la Jaliless Fharath m’a contacté directement par télépathie en me disant qu’on m’attendait… je n’avais plus aucun échappatoire.
J’étais furieuse. J’ai prononcé des mots de dépit sur les ondes de mon peuple. Mais mes frères et soeurs me parlaient de gloire et de fierté de représenter notre race. Je me suis rendu près de l’arène me préparant pour un combat que je ne voulais pas. Et là, je me suis rendu compte que mon âme soeur Rhiordan était là elle aussi. Elle était à peine plus forte que moi au combat… Aucun de nos mâles les plus puissants n’étaient là. La Jaliless grande combattante était présente ainsi que le mâle Barbouz. Fharath avait donc aligné une équipe… une pitoyable équipe avec ce qu’elle avait sous la main… Nous étions condamnés à nous faire étriper par les équipes en face de nous qui alignaient leurs meilleurs combattants.
Pour couronner le tout le Connétable Kargorm, a demandé à la commandante en seconde Kido de m’enlever mon écusson de Patrouilleurs. Il s’agissait juste d’un geste symbolique visant à montrer que les Patrouilleurs ne se battent pas entre eux mais sur le moment, je me suis sentie abandonnée par mes frères d’armes. J’étais anéantie…
Je suis montée sur l’arène avec les autres elfes noirs sous les viva de la foule mais je n’entendais plus rien… Le combat a été lancé contre l’équipe naine. Je n’ai pas fait un mouvement attendant les coups qui sont arrivés brutalement. J’ai tenté de répliquer mais… j’étais bien trop faible face aux guerriers en face de moi. J’ai rapidement visité le Styx. La Jaliless Fharath m’y a rejoint peu de temps après et m’a sourit. Je n’ai pas répondu à son sourire, ni à personne d’ailleurs. On m’a reconduit de force près de l’arène pour le deuxième combat contre les Eldorians.
De la même façon, les coups se sont abattus sur moi, sans que j’arrive à faire quoique ce soit…. Une fois de plus, l’équipe des elfes noirs avait mordu la poussière durement. Nous étions éliminés.
J’ai alors quitté le Styx la rage au ventre, sentant la sombre en moi se délecter de la violence que j’avais subie. Je ne suis pas retournée à l’arène malgré la proposition qui nous était faite de prendre une revanche.
Je me suis enfuie à Irinveron, un contrée polaire désertique, où je cherche parfois refuge quand tout va mal. Je tentais de calmer la sombre enfouie en moi quand la Jaliless Fharath m’a contactée en me disant qu’elle me remerciait pour ma participation. Je ne sais si elle voulait dire par là qu’elle voulait que je revienne participer à la revanche que les elfes noirs avaient finalement acceptée ou si ces quelques mots étaient sincères… Toujours est il que la rage m’a prise et la sombre s’est emparée de mon esprit désirant de la violence. Je me suis retrouvée dans la grotte aux torcos sans savoir comment, tapant et tuant sans discontinuer prise par une rage animale et incontrôlable. Le connétable Kargorm et le commandant Karadak m’ont parlé et m’ont dit que je pouvais reprendre mon écusson. Mais j’étais incapable de répondre emportée dans un déchaînement de violence.
C’est alors que Kely m’a contactée : ne me voyant pas sur l’arène il s’inquiétait de savoir où j’étais. J’ai réussi à prononcer d’une voix rauque qu’il fallait qu’il reste loin de moi si il ne voulait pas que je m’en prenne à lui. Mais il m’a cherchée et m’a retrouvée. Il se tenait là devant moi pendant que je le menaçais en pointant mon arme près de sa gorge. Finalement, en entendant sa voix douce et apaisante, la sombre s’est enfoui au fond de moi me laissant effondrée et épuisée.
Kely m’a conduit en douceur jusqu’à notre maison. Il a fait chauffer de l’eau avec quelques plantes. Je ne bougeais plus, je ne disais plus rien. Il me regardait inquiet. Il m’a déshabillée. Il a ensuite pris un petit chiffon doux qu’il a trempé dans l’eau chaude et me l’a passé très doucement sur le corps. Je me suis laissée faire incapable de quoique ce soit… Il m’a ensuite enveloppée dans une couverture et m’a prise contre lui. Je me suis endormie ainsi entre ses bras. Et j’ai dormis ainsi longtemps, très longtemps…