Categorie: Parchemins oubliés de Draïa
Jour 9 kamarien 380
J’ai intensifié mon entrainement. La raison? oublier, oui oublier ou du moins essayer…un vrai paradoxe pour moi qui cherche à retrouver ma mémoire, et pourtant… ça m’aide surtout à oublier l’instant présent.
Cette fichue douleur ne veut pas me quitter et l’entrainement me permet de me défouler sur les démons lapins, les pauvres, de penser à autre chose qu’à ma peine, qu’ à mes échecs… Tuer pour oublier étrange que cela ! sauf si l’on sait l’ou on est, ces terres sont si étranges elles-mêmes…
Comment en suis-je arrivé la? bonne question… Ma rencontre avec Llaria est pour moi inattendue peut-être même inespérée , grâce à elle j’ai réussi à ralentir mes entrainements, sinon je sais bien que j’y passerai des jours et des nuits. Elle me fait du bien, toujours à sourire et à rire à mes betises, toujours douce et attentionnée mais avec un caractère bien trempé, j’en ai fait les frais mais je trouve cela plutôt amusant, après tout, on ne se doit rien… J’ai justement imterrompu un entrainement pour aller la voir afin de me faire pardonner… enfin, je lui ai bien demandé pardon mais ce n’etait pas mon but, je voulais surtout la voir, rien que la voir, j’en ai besoin. Et voila… je voulais écrire son mon entrainement et je parle d’Llaria…je suis vraiment incorrigible il faut toujours que j’en revienne aux femmes…j’en suis obligé cependant, c’est tout ma vie et mon espoir… même si c’est douloureux j’en ai besoin, c’est mon prix à payer pour ma mémoire…
Bref, je préfère arrêter la mon écriture je ne suis pas fichu de répondre aux questions que je me pose alors, ou pas vraiment mais cela est bien normal aprés tout je suis tellement dans le flou… saleté de douleur ! saleté de mémoire !
1 du thyllion du fingélien 380
Je… j’en ai marre… fichu journal ! ça ne sert à rien… arrache sa page et jette son journal au feu.
Jour 29 elouenien, fingelien 380
J’ai brulé mon journal… j’en écris un nouveau. La peine et la souffrance m’ont fait faire ce geste que je ne regrette pas, la colère à parfois du bon, elle soulage, même si cela ne dure qu’un instant et en brulant mon journal je voulais peut être oublier, et oublier le passé ça me connait…
Enfin bref, voila que je commence un nouveau journal, mes anciens écrits sont perdus ou dans la mémoire de certains qui sait…je souhaitais surement avoir une nouvelle vie avec ce geste ! non…qui pourrait croire ça.
Tout dépendra de mon humeur en fait, rien ne m’oblige à écrire régulièrement, la j’avais une envie d’écrire quelque chose, c’est fait…
J’espère juste que cette fois-ci il ne finira pas au feu.
Mais par quoi recommencer?
Jour 3, archeno fingelien 380
Depuis que j’ai brûlé mon ancien journal, à bien y réfléchir il ne s’est pas passé grand chose. Je pourrais parler bien sur de la situation actuelle, plus précisément du conflit qui opposent les Eldorians à mon peuple, enfin quand je dis Eldorians, se ne sont que deux humains qui décident de tout en despotes sans demander l’avis de son peuple et qui en plus fait traîner des négociations qui pourraient vite aboutir si ils n’avaient pas tant de haine en eux, d’ailleurs je ne sais pas trop bien d’où cela peut venir cette haine… Bref je n’ai pas envie de m’étaler la dessus cette situation est trop stupide et dire que certains parlent de guerre…
Pour ce qui est de ma relation avec Llaria… que dire… Je ne l’ai pas vu pendant une assez longue période sans même lui parler par télépathie. Elle vient à peine de me recontacter et apparemment elle était très souffrante, une pneuno machin chose… je ne sais pas trop ce que c’est vu que nous les elfes nous sommes très rarement malade mais pour les humains ça a l’air plutôt grave. Donc voilà, son retour m’a donné du baume au cœur je me sentais étrangement un peu seul mais l’entendre tousser régulièrement me fait un peu peur, elle n’est pas tout à fait guérit, même si j’ai réussi à la voir un court instant et j’en était heureux… elle avait une réunion urgente et a du partir précipitamment… au moins je l’ai vu, mais elle avait le teint encore plus pâle que moi c’est dire !
Je suis inquiet, cette longue période sans se voir, sa maladie, est-ce que ça ne va pas changer nos relations… j’ai peur de la perdre aussi même si je ne suis pas amoureux enfin je crois… et l’angoisse revient comme un féran au galop et me ramène des mois en arrière avec mes périodes de solitude, j’en ai horreur, elle me fait ressasser mes plus mauvais souvenirs… pourtant j’avais fini par me dire une fois que khanea m’eut quitté que je finirai bien par m’y faire mais voila cette saleté de peur me tient vraiment et m’empêche d’avancer enfin je crois…je ne suis pas fait pour vivre seul j’en ai déjà parlé, ma mémoire en dépend sauf si ce n’est qu’un prétexte…
Jour 23 elfist fingélien 381
J’ai fait la connaissance d’une naine dernièrement, oui je sais j’entends d’ici : »encore une? », mais il parait que je me lis vite d’amitié avec le sexe opposé, est-ce un avantage ou non? mes expériences passés me prouve plutot que non…. Bref la je ne parle que d’amitié et c’est ma première amie naine en plus. Nous discutons beaucoup, de ces terres, de la situation politique, elle est trés sympathique je dois dire même si elle est mal vu par son peuple récemment justement à cause des événements politiques de ces derniers jours, elle est apatrite. Ah oui ! son mon au fait : Thorgard.
Enfin voila je tenais à l’écrire pour la postérité, j’éspère que cette amitié durera et qu’elle restera en l’état : une amitié. J’en reparlerai surement.
Tenir un journal. Depuis que Killya m’en a parlé cette idée me trottait dans la tête. Elle a dit que cela devait me paraître idiot. Pourtant, à bien y réfléchir, il y a bien des souvenirs que je veux garder. Si jamais la mémoire m’échappe un jour, j’aimerai pouvoir relire ces moments importants.
J’ai vécu tant de choses sur Séridia et Irilion. Bastian m’a dit un jour qu’il aimait m’entendre les raconter lors de nos promenades, qu’il apprenait plein de choses sur ces terres grâce à moi. Je ne sais pas si c’est l’histoire des îlots que je veux raconter sur ces pages. Il y a bien des écrits dans les bibliothèques là dessus et dans les archives des dépêches.
Peut être devrais-je me concentrer sur ces gens qui ont partagé mes moments de joies et de peines. Il y en a tellement qui ont disparu et dont personne ne se souvient. Oui, voilà, c’est cela que je vais raconter. Rendre hommage à leur mémoire et que leur souvenir ne meure pas.
Oscarhamel fut mon premier mâle sur les ilots. Il est arrivé à peu près au même moment que moi. Nous nous sommes très vite rapprochés grâce a des récoltes intensives de coton. A cette époque mon projet de devenir forgeronne était la seule chose qui m’occupait l’esprit et j’avais donc besoin de fil pour m’entrainer à la minutie de ce métier. Etant peu fortunée, filer le coton était la meilleure option.
C’est dans les plants de coton de Corren qu’il m’a embrassé la première fois. Je ne m’y attendais pas du tout. C’était doux, agréable, je n’ai pas pu m’empêcher de lui sourire quand il éloigna ses lèvres des miennes.
Nous ne nous quittions plus, et il me fit découvrir les plaisirs charnels dans les souterrains du Val d’Alganiel. C’était le chez nous que nous avions choisit. Il était tendre et moi sous le charme. Ces temps étaient heureux, insouciants.
Il fut mon principal soutien quand Sathia prit la décision de dissoudre le peuple. J’ai refusé d’accepter ce dernier ordre de la première Matriarche des ilots. Voyant que personne ne semblait vraiment s’en soucier, j’ai décidé de tout faire pour réunir le peuple autour de valeurs qui nous sont propres pour ne pas retomber sous la coupe des pâles.
Oscarhamel, ma sœur Oniri, le noble Choubaba et le Patrouilleur Mirolas, à la double personnalité, sont ceux grâce à qui j’ai réussit cette tâche.
Oscarhamel était arrivé sur les îlots après avoir fuit son clan avec son fils, pâle de peau. Ce jeune elfe devait être sacrifié à la naissance à cause de cela. Oscarhamel, dans un élan paternel, refusa de voir son enfant mourir et s’enfuit avec lui. Il fut traqué pendant des dizaines de fingéliens jusqu’à arriver sur les ilots.
Oscarhamel se pensait maudit à cause de cette naissance. Il refusait dorénavant d’enfanter et me confia un jour qu’il avait mis au point une mixture pour se rendre infertile. J’étais choquée de sa décision, prise sans m’en parler. Moi qui l’aimait tant, qui voulait passer ma vie à ses côtés, sans pour autant envisager une Union, il m’avouait qu’il ne m’offrirait aucun enfant.
Le choc laissa place à la colère et, comme une elfette trop gâtée, je décidai de trouver un reproducteur qui me donnerait l’enfant que j’élèverai avec Oscarhamel. Celui que je choisis fut Nalekh.
Oscarhamel devint de plus en plus absent, ne me prévenant pas quand il disparaissait. J’étais désespérée. Je finis par le tromper de nombreuses fois, avec Nalekh d’abord, puis un Eldorian nommé Eskrok. Mais dès qu’il revenait je me jetais dans ses bras, il comptais plus que tout et j’étais tout pour lui. A tel point, qu’il me confia un médaillon lunaire, lié à sa vie. Il me dit ce jour là que si je jetais ce médaillon, il en mourrait. Mais malgré cela, il continua de s’absenter.
Quelques temps après l’une de ses réapparitions, je me rendis compte d’un changement en moi. J’étais enceinte. Ne fréquentant à ce moment là plus que l’Eldorian, l’espoir d’un cadeau d’Oscarhamel m’étreignit le cœur. J’ai immédiatement rédigé des affiches que je placardais un peu partout pour demander si quelqu’un avait vu mon sombre. Un galdur vint un jour me voir pour me dire qu’il le connaissait et qu’il l’avait vu dans son village sur le continent. Le galdur accepta de lui transmettre un message en essayant de quitter les ilots. Oscarhamel revint me chercher pour m’emmener donner la vie hors de ces terres inhospitalières.
Je mis au monde un fils, Arahda, à la peau d’ébène, ce qui rassura Oscarhamel. Il regrettais de ne pas m’avoir donné de fille. Mais j’étais contente, peu m’importait son sexe. Arahda a les cheveux blancs de son père et mes yeux. J’espère le revoir un jour. Il doit avoir bien grandit.
Je suis restée avec eux sur le continent le temps de rejoindre le clan d’un des sombres arrivés en Séridia dont la grand mère était Matriarche. Arahda n’avait que trois mois quand je du le laisser aux soins d’une nourrice. Oscarhamel resta avec lui. Je devais partir reprendre ma place à la tête des elfes noirs des ilots. Ma fille adoptive, Ange_Noir, en avait la gérance mais je la savais trop peu expérimentée pour tenir les sœurs et frères assoiffés de sang inférieur. Même avec le soutien de son mâle MageInvok. Tout ce que j’avais bâti risquait d’être bien vite détruit.
Depuis ce départ du continent, je n’ai plus revu Oscarhamel ni mon fils. Ni eu la moindre nouvelle.
Nalekh était un sombre relativement discret, je ne saurais dire s’il était arrivé avant ou après moi. Quand Oscarhamel me fit cette confidence sur sa volonté de ne plus avoir d’enfant, je m’étais mise à tête de trouver un reproducteur pour le remplacer.
Je ne sais plus très bien à quelle occasion cela s’est passé mais je me souviens avoir commencé à faire des avances à Nalekh par un massage au dépôt de Starenlith. Je lui ai bien vite signalé mon envie d’aller plus loin avec lui. Il était gêné de cette proposition. Tout le monde savait qu’Oscarhamel était mon mâle. Nalekh ne voulait pas tromper la confiance d’un frère. Mon massage, de plus en plus sensuel, finit par le convaincre qu’Oscarhamel n’en saurait rien. Nous avons passé notre première nuit d’amants dans la maison d’Enna, au Bourg Thylion. Nalekh m’a laissé faire de lui mon jouet. Je ne lui avais bien entendu pas parlé de cette recherche d’un reproducteur.
J’avais franchit le cap de l’infidélité. Et je ne me suis pas arrêtée à Nalekh.
Nalekh voulait bien être mon amant, mais il voulait être le seul dans ce cas. Quand il apprit que je fréquentais un autre mâle, Eldorian qui plus est, il s’est vexé et a tout de suite mit fin à notre relation. Je continuais malgré tout à avoir cette insolente attitude de séductrice envers lui. Je n’en suis pas sure, mais il me semble bien que c’est à partir de ce moment là qu’il a commencé à être de plus en plus incontrôlable au sein du peuple. Cela m’amusait au début d’aller le taquiner et lui faire des avances. Puis, je me suis lassée.
Autant j’arrivais à prendre ses remarques de plus en plus agressives et rebelles à la légère, autant ma fille Ange_noir, en mon absence n’y parvenait pas du tout. A mon retour du continent après avoir mis au monde mon fils, Nalekh avait été tellement odieux avec elle que je le déclarais bannit des nôtres immédiatement. De plus, sa réputation de bandit était devenue pire qu’à mon départ et il devenait dangereux pour l’image des elfes noirs, nous qui avions obtenu la reconnaissance officielle de Luxin peu de temps avant.
Nalekh sembla regretter ses actes et souffrir un peu de l’isolement qu’il subissait par cette sentence. En effet, la plupart des sombres le traitait avec mépris. Voyant cela, je décidai de le réintégrer sous conditions mais en maintenant les autres peuples persuadés qu’il n’était toujours plus des nôtres. Nalekh devait nous servir d’espion et s’occuper des basses oeuvres. L’élimination en zone de non droit des ennemis du peuple l’enchantait. Quoi qu’il en soit, il ne retrouva jamais une réelle place dans le peuple. Plus tard, la Coterie fit son apparition et le lien de Nalekh avec ce groupe intriguant n’arrangea pas les choses.
Nalekh est très peu présent maintenant, je crois bien ne pas l’avoir revu depuis au moins un fingélien si ce n’est plus.