Categorie: Journal de Kharya


Jour 30 du fingel du fingelien 384.

Je continue à échanger des lettres avec Khaena. Je lui ai parlé de son absence qui se fait sentir chez les nôtres. Iymril m’a surprise par sa peine de n’avoir pas su parler avec Khaena et lui montrer son attachement et son respect. Elle prétendait ne pas être capable de trouver les bons mots poru lui exprimer son amitié sincère. Pourtant ses mots étaient parfait quand elle m’en a parlé. Je ne m’en souviens plus des quels mais je l’avais rassurée sur ce point.

Je ne sais pas si j’ai bien fait de lui parler d’Iymril. Je l’a vue embrasser Malkael au dépôt de la Cité du Port avant de s’envoler vers d’autres occupations. Le sauvage avait l’air bien surpris. Je l’ai taquiné un peu. Ce n’était pas la première fois qu’elle l’embrassait, le sous entendu allant même me faire penser qu’ils entretenaient des relations bien plus intimes. J’ai cru comprendre, par contre, qu’ils avaient du avoir une dispute peu de temps avant. Malkael ne s’attendait pas à être pardonné, visiblement. Il était cela dit ravi.

Je l’ai embêté en lui disant que Iymril pouvait le revendiquer sien et lui faire passer les épreuves de l’Union. Il n’avait pas le droit de refuser. Il a eu l’air subitement décontenancé, regardant dans son dos pour surveiller la porte. Il ne semblait pas prêt à perdre sa liberté. Le fil de la discussion dériva jusqu’à Khaena. Elle avait surpris Iymril et Malkael travaillant à un dépôt. Probablement suffisamment proches pour justifier le regard blessé de Khaena adressé à Malkael. Elle et lui avait repris une relation intime depuis quelques temps. Ma louve étant très fragile à cause de mes délaissements à son égard, ce fut sûrement pour elle un coup de poignard en plein cœur.

Voilà pourquoi je n’aurais pas dû le lui écrire dans la lettre. Mais les mots de Iymril m’avaient touchés. Je ne pouvais pas laisser Khaena dans l’ignorance. J’espère qu’elle saura y lire la sincérité avec laquelle notre sœur me les a dite.

Je lui ai écris aussi à propos du nouvel arrivant Rana Ghar. Nous l’avions accueillis, Mulvaar et moi, et emmené visiter Naralik. Son clan avait des mœurs plutôt étranges : ils se nourrissaient exclusivement de viande et de sang d’Inférieur, avec une préférence pour les pâles. Je n’étais pas vraiment écœurée, plutôt intriguée. J’aimais le goût du sang de mon mâle. Cela dit, je me voyais mal dévorer de la chair humaine ou elfe. Ou pire, naine et pleine de poils ! Nous avons bien rit.

En faisant le tour de Naralik, nous nous sommes attardés sur la terrasse de la forge. Nous avions entâmé une discussion sur la religion mais je ne voulais pas approfondir plus pour le moment. Rana Ghar a alors déclaré qu’il serait heureux de me revoir pour en discuter à nouveau. La phrase était tournée de telle façon que Mulvaar comme moi y avons vu une proposition galante. Mon tigre a vu rouge et s’est empressé de reprendre le nouveau venu. Un mâle n’a pas le droit de demander, il doit attendre qu’on lui propose.

Mulvaar est possessif, jaloux et protecteur. Suite à cela, quand nous nous sommes retrouvés tous les deux, je lui ai dit qu’il n’avait pas son mot à dire si je voulais faire de Rana Ghar mon jouet. Je lui ai interdit de lui nuire s’il se comportait convenablement. J’ai ajouté qu’il pouvait cependant le dissuader de s’intéresser à moi.

Jour 1 d’illumen du fingelien 384.

J’ai appris sur les ondes que Rana Ghar avait été blessé par un fauve de Malkael par accident. Il se serait approché d’un peu trop près. Il n’avait rien fait pour son bras mordu. Je lui ai proposé mes soins. Nous sommes allés au calme du jardin souterrain de Galein’th Aseyis. Les morsures du bras étaient profondes. Je l’ai nettoyé, passé un onguent et bandé. Je sentais son regard sur moi. Une fascination bien reconnaissable. Quoi de plus normal, après tout ? En débarquant d’un clan strict, se retrouver avec une Matriarche si douce a de quoi attirer. Surtout qu’aucune de nos sœurs ne semble avoir montré de l’intérêt pour lui.

Il a fait des allusions à la beauté de certains êtres sur les Landes, si beaux qu’on ne pouvait résister à s’en approcher. Je m’amusais de son comportement. Je ne voulais pas lui accorder si vite un baiser. J’ai toujours été sensible à ce genre de charme. Peut être trop. J’aime plaire et faire languir. Je sais pourtant les risques mais à ce moment là, seule mon envie de jouer était présente. Alors je l’ai planté là, lui disant que je reviendrais le lendemain faire son pansement.

Entre temps, un nouveau jeu s’annonça. Une voix mystérieuse lança une énigme sur les ondes. Il était question de kultars et de marchands morts, d’un endroit risqué. J’ai pensé à l’un des forts des Marches de Kilaran. Je me suis débarrassée des objets superflus et je m’y suis rendue. Une piste avec des sacs de fruits avait été dessinée. J’ai ramassé chaque sac, empêchant quiconque d’atteindre l’objectif après moi.

Le mystérieux personnage était dans la tour du fort central. Je me souviens être venue ici avec le vieux sénéchal Chanéoul lors de la seconde Guerre des Ames. Nous étions venus rencontrer un capitaine pirate afin qu’il nous aide contre les Féaux qui provoquèrent leur perte autrefois. Des négociations bien vaines, malheureusement.

Il s’agissait en réalité d’un kultar. Il me proposa soit de me défendre soit de partager un repas. J’ai opté pour le second choix et je me suis attablée avec lui. Il avait proposé cette chasse par curiosité. Il voulait savoir si les aventuriers connaissaient bien leur environnement et son histoire. Il dû être déçu de ne voir que moi. J’ai cependant passé sous silence l’effacement volontaire de la piste qu’il avait laissé derrière lui.

J’étais tiraillée entre l’envie de tout savoir de qui il était mais en même temps j’avais peur de gâcher l’amusement du mystère et de l’inconnu. J’ai donc renoncé à demander son nom. Nous avons échangé un dialogue de sous entendus, un jeu que j’affectionne autant que lui visiblement. Puis il me proposa soit de partir seule, de lui demander de partir ou de partir tous les deux et voir ce qu’il adviendrait. J’ai encore une fois choisit la dernière option. Je voulais savoir s’il irait m’attaquer.

Mais c’est une horreur squelettique, apparue à la sortie de la tour qui se chargea de m’envoyer en Acheron. Il annonça la mort de la Chambellane sur les ondes communes. Mulvaar se réveilla d’un coup, en alerte et je ne pu m’empêcher d’éclater de rire. Mon sombre inquiet me questionna par télépathie, bouillant de vengeance. Je ne voulais pas qu’il nuise à mon nouvel « ami » alors je suis restée évasive et rassurante.

Plusieurs heures plus tard, une nouvelle énigme fut lancée. Elle évoquait des cadenas qui ne sont pas la solution. Cette fois, c’était plus difficile à deviner. Mais il m’avait dit qu’il affectionnait les zones dangereuses, alors j’ai opté pour Tyrnim, pensant au temple que j’avais visité il y a très longtemps. A peine entrée, je le vit au bout de la salle. Il ne me restait plus qu’à retrouver les mécanismes magiques pour le rejoindre.

J’étais contente d’être encore arrivée la première. Mais des grognements familiers attirèrent mon attention. Dans la dernière salle, de l’autre côté des rochers, le gobelin de Nevros, Groumph, nous épiait. Il sortit une sarbaccane et empoisonna le kultar. Celui-ci voulu savoir lequel de nous s’en tirerait mieux contre lui et activa le mécanisme de passage vers al dernière salle. Je le suivis. Il se fit tuer assez vite. Je fus empoisonnée. Mais j’ai préféré fuir et donner l’alerte sur les ondes pour que les Aventuriers essaient de le capturer ou de le tuer.

Le kultar déclara sur les ondes que je ferai mieux d’éviter de le chercher car il ne m’attirait que des ennuis mais qu’au moins cela permettait de savoir qui était prêt à me secourir. Je lui répliquais que ma sécurité importait moins que de capturer ce gobelin. Mulvaar en rajouta une couche en privée sur les risques que je prenais. C’est alors que Rana Ghar s’inquiéta de ses soins, une journée avait déjà passée.

Jour 2 d’illumen du fingelien 384.

J’ai rejoins Rana Ghar sur la terrasse. Mon humeur n’était pas aussi enjouée que la veille. Ses blessures montraient des signes d’infection. J’ai modifié mon traitement et lui préconisa du repos. Il soupira, se plaignant de l’ennui de ne pouvoir rien faire et de rester seul sur la terrasse. Je sentais ce qu’il attendait mais je ne pouvais pas m’y résoudre. J’ai essayé de le dissuader de s’attacher à moi. Mais, comme tous les mâles, il fait l’invincible au nom de ce qu’il ressent. Pourquoi n’écoutent-il jamais mes avertissements ? J’ai tout de même cédé en lui proposant de venir au dépôt de Tarsengaard pendant que je travaillais pour ne pas qu’il soit seul.

Je me suis installée près de Uelaf pour faire mes poudres de diamant. Lui s’est mit à l’autre bout du dépôt. Il continuait de m’observer. Un moment, je le vis tenir son bras. Je m’inquiéta de sa douleur mais il répondit qu’elle était supportable. J’ai repris mon travail. J’avais l’impression de le voir s’affaiblir pour rester près de moi. Cela m’a rappelé un peu ce qui était arrivé à mon tigre. Alors j’ai contacté Mulvaar pour qu’il m’aide à remettre Rana Ghar sur la bonne voie. Il grommela, ne voulant visiblement pas se déplacer pour si peu, préférant continuer l’entraînement que les réunions avec les nains lui avait empêcher de mener à bien.

Sa mauvaise volonté m’énerva. Il finit par venir alors que je le renvoyais finalement à ses affaires. Il était d’une humeur au moins égale à la mienne. Si bien qu’il réussit à faire partir en trombe notre frère du dépôt. Frère qui, d’ailleurs, avait arrêté ses grimaces douloureuses dès que Mulvaar avait fait un pas dans le dépôt.

J’étais furieuse contre Mulvaar. Comment pouvait-il a ce point être incapable de se lier d’amitié avec ses frères et obtenir leur confiance ? Moi qui voulait en faire le Valuk, je crois que j’attendrais qu’un autre mâle se distingue comme rassembleur. Rana Ghar avait mal prit la comparaison que Mulvaar avait fait entre lui et un pâle. Mulvaar n’avait pas prit la peine d’user de mots plus doux que ceux que j’avais employé pour lui expliquer mes craintes concernant notre frère.

Rana Ghar entendait se couper le bras blessé lui même pour prouver qu’il n’était pas un pâle et qu’il pourrait devenir plus puissants que tous ses frères avec un seul bras. Il était complètement fou, impossible à raisonner. J’ai laissé Mulvaar s’en charger, des joutes verbales ont fusées sur nos ondes. Puis j’ai finit par lâcher par télépathie à Rana Ghar que se couper le bras ne prouverait que son entêtement. En deux minutes il s’est calmé. Je me suis promise de ne plus faire appel à Mulvaar pour ce genre de cas.

J’étais restée d’une humeur de féran. Mulvaar était dans le même état alors je l’ai invité à me rejoindre aux bains de Naralik, même si je lui en voulais un peu pour Rana Ghar. Il s’est fait tendre pour m’apaiser, me donnant envie de lui. Nos corps extériorisèrent les tensions ressenties alors que leur union se faisait plus brutale bien que pas autant que lors de nos retrouvailles après qu’il soit redevenu lui même.

Je me suis retrouvée avec une marche d’escalier me cisaillant le dos quand nous fûmes rassasiés et d’humeur légère. Il m’a porté sur l’estrade. Nous avons plaisanté comme nous le faisons souvent. Puis, en récompense de ses missions plus ou moins sérieuses bien accomplies, je suis allé jouer avec sa virilité, le frustrant par moment. Je voulais le rendre fou d’envie mais incapable de me l’imposer. Je dois dire que je suis satisfaite de cette petite torture.

Nous avons rejoint la Chambre de Prestige. Je me suis blottie contre lui et il a passé son bras derrière moi. Je lui ai confié que je me sentais en sécurité entre ses bras avant de laisser mon esprit vagabonder en rêves.

Jour 5 d’illumen du fingelien 384.

Il y a trois mois je désespérai d’être repoussante et vieille. Mais depuis le mois dernier, des jeunes mâles se sont faits entreprenants. Morax et Rana Ghar.

Il y a deux jours, Iymril, Rhiordan et Malkael ont commencé à récolter les matériaux nécessaires aux productions de financement du Tournoi de Nécromancie. Je les ai rejoint avec Rana Ghar à qui je venais de refaire son pansement. Celui ci ne demandant qu’à être avec moi et moi ne voulant pas qu’il force trop à la mine, j’ai pensé que porter des sacs le fatiguerait moins. Nous avons bien rit, mes sœurs sont vraiment terribles quand elles sont ensembles. J’ai adoré cette récolte, le labeur semble bien moins dur avec elles.

Nous avons commencé à Trassian pour le minerai d’argent, puis nous sommes allés à Zirak pour le saphir et le rubis. Nous récoltions toutes les trois pendant que Malkael et Rana Ghar ramenaient le tout au dépôt. Dans le sous sol où se trouvent les pierres précieuses, nous avons été rejoint par Balek, venu ramasser des émeraudes. Les réflexions sur nos ondes ont fusé. Et comme Nain signifie odeur, la fin de notre travail à nécessité pour moi un tour dans les thermes de Nargraw Sud.

Morax s’est éveillé peu après, me demandant comme j’allais après que je l’eus salué. Je lui signalais que j’aillais bien, dans mon bain chaud, donnant l’endroit où j’étais pour voir s’il serait tenté de venir. Ce fut le cas et après qu’il se soit perdu, il est arrivé dans le bassin. Nous avons discuté d’abord de choses et d’autres, jusqu’à ce que je finisse par creuser la question de son attirance pour moi. J’ai joué la carte de la détermination et l’ai laissé là, dans l’eau chaude, tout seul, alors que mon instinct me poussait à au moins l’embrasser avant de partir. Je devais rentrer en Séridia pour la réunion du Détachement d’Instruction sur l’affaire Galuph.

Après la fin de la réunion, j’ai emmené Rana Ghar à Kial Kraw pour lui faire profiter des bienfaits de la source de guérison s’y trouvant. Son bras avait du mal à guérir, l’infection se propageait de façon inquiétante. Je me suis déshabillée et je l’ai invité à me rejoindre dans l’eau fraîche. Comme à son habitude il me regardait du coin de l’oeil pensant que je ne le voyais pas faire. Nous sommes resté bien plus longtemps que nécessaire dans l’eau. Nous avons beaucoup discuté sur des sujet divers, personnels ou non. La aussi, j’ai finis par attaquer le sujet de son attirance pour moi. Ne voulant pas lui donner trop d’espoir. Mais il n’en démordait pas lui non plus, même s’il n’était pas le seul mâle dans mon lit. Je suis finalement partie, lui caressant la joue en reprenant le chemin d’Idaloran. Là aussi, en temps normal, j’aurais du l’embrasser.

Peu de temps après que je me sois installée pour travailler, j’ai reçu un appel télépathique de Mulvaar. Il me demandait si j’acceptais de venir me reposer avec lui dans la Chambre de Prestige de la Dague Fardée. Bien que plutôt surprise, j’ai acceptée et je l’y ai rejoint. Il avait l’air exténué mais il voulu savoir comment s’était passé ma journée, ce que j’avais fait. Je sentais comme une pointe de jalousie alors je lui ai demandé d’emblée de poser la question qui le tracassait vraiment. Il m’avoua en effet que je le rendais jaloux et me promit de faire des efforts. Son attitude me touchait. Je l’ai embrassé et il a eu l’air rassuré. De mon côté, je lui ai fait part de ma surprise face à sa demande, lui faisant remarquer que c’était la première fois qu’il demandait à me voir ainsi. Il sembla inquiet, pensant avoir mal agit. Je l’ai rassuré en lui disant que je ne voulais pas qu’il change son comportement pour moi. Nous nous sommes serrés dans les bras l’un de l’autre et nous avons laissé le sommeil nous envahir.

Jour 12 d’illumen du fingelien 384.

Beaucoup de choses se sont passées ces derniers jours, je n’ai pas eu le temps d’écrire. Khaena est revenue comme promis quand je lui ai annoncée l’ouverture prochaine des Catacombes. Dès qu’elle est arrivée j’ai abandonné Mulvaar sans caché ma joie. Je suis allée la retrouver au Trépont. Nous avons discuté de ses découvertes autour d’un verre à la taverne. Je lui ai parlé des sombres. Et de mon tigre et des prétendants qui me tournaient autour.

Quand je lui ai dit que j’envisageai de m’Unir à Mulvaar, Killya a prit le contrôle avec un ton moqueur et une pointe d’amertume. C’était plutôt désagréable. Je pensais qu’elle serait moins froide avec moi puisque Khaena disait qu’elle allait mieux dans ses lettres. Elle a finit par rendre le corps à sa fille, voyant que je n’étais pas très enthousiaste de lui parler.

Nous sommes ensuite allé sur la terrasse de la Forge, observant de loin les derniers préparatifs. Elle m’a fait part de ses doutes et de ses craintes. J’ai eu une irrésistible envie d’elle. Elle n’attendait elle aussi que cela. Nos plaisirs sont vites venus avec ce manque l’une de l’autre que nous avions ressenties.

Nous nous sommes reposées dans les bras l’une de l’autre jusqu’à ce que je doive partie pour la seconde réunion du Détachement d’instruction sur l’affaire Galuph. La réunion fut longue, à l’image de la première. J’ai l’impression que les témoignages ne nous aident pas à identifier les coupables. Mais peut être suis-je trop impatiente.

A la fin de la réunion, Perdur à annoncer l’achèvement des travaux et l’ouverture au public. Ils ont été nombreux, de tous peuples, à se ruer vers notre terre, poussés par leur curiosité. Ils n’ont pas attendu que je leur fasse faire le tour avec les explications et certains se sont retrouvés coincés dans la prison, à la plus grande satisfaction de mes sœurs et frères. De même, beaucoup ont finit en Achéron en profanant l’autel de Lith. Malgré cela, les félicitations ont fusées. J’étais euphorique.

Les visiteurs se sont peu à peu fait plus rares, et j’en ai profité pour inviter les sombres restant encore éveillés à visiter le nouveau Temple. Ils ont été émerveillés.

Jour 13 d’illumen du fingelien 384.

Le lendemain de l’inauguration, Khaena était toujours là. Elle s’était retrouvée à Irinverron à cause de Killya qui avait croisé Ajh’Illya, la bleue de Vulgor, à la visite des Catacombes. Apparemment, elle s’était énervée contre elle et avait complètement perdu la raison voulant la tuer à tout prix. J’étais assez surprise que Killya lui en veuille encore pour avoir protéger Vulgor après qu’il m’ait agressée. Elle était tellement froide avec moi. Mais Khaena m’assura que sa mère avait encore des sentiments pour moi et qu’elle essayait sûrement de les cacher.

Ma louve était en plein doute. Lors de la visite, Malkael l’avait recontactée. Elle savait qu’entre Iymril et lui les choses semblait plus sérieuses, je lui avait parlé de la réservation qu’elle avait faite auprès de Rhiordan et moi. Elle ne savait pas si elle pouvait se permettre de le revoir. Elle ne voulait pas blesser sa sœur.

Il y avait aussi les derniers mots de Keros avant que l’artefact soit brisé. Il voulait qu’elle trouve un mâle parmi les sombres. Cela tracassait ma belle, elle n’avait plus envie de séduire ou d’être séduite. Je lui avais conseiller Morax. Elle avait passé du temps avec lui avant l’ouverture de Naralik, mais elle n’a pas pu l’inciter à franchir le pas. Elle avait aussi fuit Eryann à la visite.

Je ne voyais pas comment l’aider. Et je ne voulais pas lui promettre de m’occuper d’elle comme je l’aurait fait avant de tomber sous le charme de Mulvaar. Je suis incapable de retrouver cette relation avec elle. Il m’est même, chose très étonnante, impossible de céder aux avances de Morax et RanaGhar. Alors, j’ai pensé à l’aide de la Déesse. Elle m’avait bien sauvée du doute, de la lassitude et de la volonté de disparaître. Peut être accepterait Elle ma Ss’Fenyil sous son Conseil.

Cette perspective la terrifiait. Le passé de sa mère et de son père en ce qui concerne la religion la hante. J’ai essayé d’être rassurante et elle a accepter d’entrer en transe pour communiquer avec la Déesse. Nous sommes allées à l’ancien Temple. Le nouveau n’ayant pas encore été sacralisé, je craignais que la Déesse ne puissent entendre convenablement la requête de Khaena. Nous nous somme sinstallée, je lui ai fait manger une amanite et une essence funeste. Elle s’est sentie mal, elle n’avait pas l’habitude de ce rituel. Je lui ai fait répété les mots de prière.

Elle souffrait sous l’effet des poisons ingérés. Je ne m’inquiétait pas, c’était normal. Je l’ai maintenu au sol fermement pour qu’elle ne se blesse pas dans ses convulsions. J’ai apposé mon sang en offrande sur son front pour que la Déesse soit clémente. Et Killya est apparue, enragée, effrayée, de peu que je ne tue sa fille, et que je la tue. Elle m’a appelé mon amour. J’ai été troublée, j’ai douté, je ne savais plus si je devais mener le rituel à bien. Mais l’interrompre était risquer Sa Colère et la mort de mes femelles. Khaena a repris le dessus et m’a demandé de continuer. J’ai achevé la prière et elle est tombée profondément en transe. Je l’ai laissée aux soins des Tisseuses.

Quand je suis revenue quelques heures après, elle était frigorifiée, je l’ai prise dans mes bras et elle a essayé d’assembler ses souvenirs sur les images de la transe. Elle n’y avait ressentie que peur. Elle a vu Kely, se transformant en créature hideuse. J’avais la forme d’une araignée. Et de nombreuses araignées étaient en train de l’étouffer. Je ne sais pas encore comment interpréter sa transe. Ce n’est que la première, c’est souvent très confus, surtout pour une femelle qui n’a pas la formation de Prêtresse.

Par contre, elle avait reçu un message de Malkael en entrant dans le temple ainsi qu’a sa sortie de transe. Elle pensait que ce pouvait être un signe. Je ne l’ai pas contredit. En ce cas, il se pourrait qu’il soit le mâle qui lui conviendrait et l’aiderait à sortir de sa fuite. Restait à gérer le partage en accord avec Iymril. Elle me demanda si elle pouvait le rejoindre et j’ai accepté avec joie. Il a l’air de lui faire du bien.

Quelques minutes plus tard, Mulvaar m’a appelé pour les épées en fer qu’il était prévu que je lui forge pour faire ses gobelines. Je l’ai rejoint à Naralik. Khaena y était, assise en face de Malkael. Puis ils sont partis, au calme surement, et à la fin du jour, Khaena me contacta pleine de remords car elle venait de coucher avec lui. Je l’ai rassurée comme j’ai pu. Elle va devoir vraiment parler à Iymril, même si Malkael ne le souhaite pas.

Jour 17 d’illumen du fingelien 384.

Bastian est revenu sur les îlots après au moins un fingelien si pas deux d’absence inexpliquée. Je n’avais pas envie de lui faire la morale. Il y aurait eu le droit si je n’étais pas avec Mulvaar. Cela ne m’a pas empêchée de me précipiter à sa rencontre avec un sourire ravi. Il était à Galein’th et il y avait beaucoup de monde alors j’ai évité les effusions sentimentales. Je lui ai d’emblée proposé de visiter la nouvelle Naralik. Il a été émerveillé.

Nous en profitions pour discuter un peu de ce qui s’était passé en son absence. Mon élection de Chambellan, la disparition de Marra et Balazs et la prise de pouvoir de Llariarith. La disparition du Dispensaire en silence. Je sentais comme une hésitation entre nous. Sûrement parce que je n’arrivais pas à me rapprocher de lui, retrouver la complicité que nous avions. Mulvaar me reste en tête dès qu’un mâle qui a été ou pourrait être mon amant est seul avec moi. A la fin de la visite, il était fatigué et réclamait un bon lit, alors je l’ai ramené à la Taverne dans la Chambre de Prestige. Nous aurions pu renouer notre passion charnelle l’un de l’autre mais je me suis contentée de lui offrir un baiser avant de m’en aller prétextant des choses à faire.

Des choses à faire, je n’en avais pas vraiment. C’était surtout les relances continuelles télépathiques de Rana Ghar quémandant mon attention et ma présence qui me firent ne pas rester avec Bastian. Je suis allé rejoindre le sombre aux bains de Naralik. Je ne l’y ai d’abord pas vu. J’ai fais quelques brasses et mon pied à butté sur quelque chose. Il a alors émergé sa tête de l’eau. Il ne savais trop quoi me dire. Il avait encore cette façon de m’observer sans en avoir l’air. Je lui ai demandé un massage, qu’il a effectué un peu maladroitement, il n’en avait jamais fait. Alors, nous avons échangé de place. Puis je suis montée sur l’estrade renouer mes cheveux.

Je l’ai taquiné, aguiché par moment, nous nous cherchions. Lui n’osant pas du fait de son rang et moi hésitant à cause de mon tigre argenté. Il s’est caché sous l’eau, je l’ai rejois, chatouillé, il a répliqué, j’ai bu la tasse, nous avons recommencés. Et puis je me susi trouvée coincée contre le mur du bassin. Il a posé ses mains sur mes hanches. Je l’ai regardé, il a baissé les yeux et les a enlevé. Je les lui ai remise sur ma peau. J’avais envie de l’embrasser. J’ai hésité plusieurs minutes. Je me suis finalement ravisée en lui disant que je ne pouvais pas. Il est repartit sous l’eau alors que je me rhabillais. Il est ressortit et a grommelé des phrases dont le sens m’ont échappés. J’ai quitté la salle sans même un deshmal.

Jour 20 d’illumen du fingelien 384.

C’est agréable d’avoir enfin un dépôt à nous. Nous nous croisons tous beaucoup plus qu’avant. Le peuple est bien occupé avec la préparation du Tournoi, entre le financement et les essais de l’arène. De mon côté, je prépare le Rituel de Régénération. Il aura bientôt lieu. Le Culte va revivre comme Elle l’a exigé de moi.

Khaena est retombée dans les doutes l’envie de partir. Malkael a avoué à Iymril ce qui s’était passé avec elle. Notre jeune sœur l’a mal prit et est allé faire la leçon à Khaena, avec des mots aussi durs bien que moins froids que Fharath. J’ai encore une fois échoué à la rassurer et à la retenir. Je lui ai dit que je voulais qu’elle reste mais elle m’a répondu sèchement que je n’avais pas besoin d’elle malgré cela. Je n’ai pas su quoi répondre. Mon silence devenant preuve de la véracité de ses impressions. Je suis vraiment une amante détestable.

Le jour suivant, les Patrouilleurs vinrent inspecter les défenses des Marais de Morcraven. Les natifs Kultars avaient des avis partagés sur la nécessité de leur intervention. Certains contestataires les voyaient comme des envahisseurs. Polgarath était venue avec sa cape et son batons de Nécromancie. Elle invoqua des ours polaires pour éprouver la solidité du bois des forts. Elle reçu l’ordre de les révoquer car les natifs voyaient d’un mauvais œil l’usage de l’Art. Elle obéit à sa hiérarchie de Gilde à contre cœur.

A ma grande surprise, elle commença à me confier sa frustration par télépathie. Elle s’était tellement éloignée du peuple que j’étais persuadée qu’elle ne croyait plus que par les Patrouilleurs. Ce n’était pas le cas et elle m’affirma que le choix entre la Gilde et la Déesse était simple. Il semblerait que ce retour aux valeurs au sein des nôtres l’ait touché. Je lui ai alors dit qu’il nous faudrait nous entretenir bientôt à propos du nouveau temple et des rituels nécessaires à sa sacralisation.

Notre conversation fut écourtée par l’attaque de Nevros qui interrompit le travail d’expertise des Patrouilleurs. Les gobelins submergèrent le fort Ellion. Puis des trolls, orques et autre joyeusetés prirent les Marais. Gormeng tomba sous la lame de Nevros qui s’enorgueilla d’avori abattut un officiel. Dans ses digressions suite à cela, il alla même annoncé qu’il allait faire de moi, la Chambellan, sa concubine. Je n’en croyais pas mes oreilles. Il prétendit se mettre à ma recherche mais ce furent ses troupes qui me trouvèrent et se massèrent autour de moi jusqu’à ce que l’Acheron m’ouvre ses bras. Fier de son coup, il fit une nouvelel encoche à son sabre. Alors je lui ai lancé qu’il manquait de romantisme en ne venant pas lui même pour moi. Il a dit qu’il le ferait quand il le déciderait.

En revenant à Naralik, j’ai vu une ombre derrière moi en entrant dans le Manoir. Mon cœur s’est emballé, prit dans une terreur froide. Je n’ai pas demandé mon reste et suis allé au dépôt rapidement. Je suis repartie aux combats. J’ai croisé Vulgor à la bannière il avait invoqué des chimériens du désert qui se délectaient des troupes de Véreux. Puis Nevros a eu uen idée de « jeu » il voulait combattre en duel un champion aventurier. Il y avait un enjeu, bien sur : la place de représentant kultar. Karadak a relevé ce défi inutile.

Dalz l’exilé volontaire proposa l’arène de Naralik. En entendant cela, je me suis rendue sur place. Nevros est apparut de nulle part, derrière moi, me saluant « ma jolie ». Cette fois j’en étais sure, l’ombre devant le Manoir c’était lui. Il confirma. Je sentis mon dos se glacer d’effroi. Il pouvait m’enlever à n’importe quel moment sans que personne ne puisse l’en empêcher. J’espère sincèrement que ce n’était que provocation de sa part et qu’il n’envisage pas sérieusement de m’enchaîner comme esclave de ses envies charnelles.

Nevros se plaça dans l’arène face au Commandant Patrouilleur. Voyant son armure brillante, il décida qu’il voulait une armure aussi. Il demanda à ce qu’un aventurier lui en prête une. Dalz s’empressa de lui fournir la sienne, signant du même coup son bannissement de la plupart des territoires de Séridia. Karadak se battit vaillamment, il résista malgré ses blessures récentes mais ne parvint à toucher le féal qu’une fois ou deux. Le gobelin de Nevros, Groumph, vint piller les restes du Patrouilleur. Nevros, puisque vainqueur, se déclara Représentant Kultar. Il ordonna a ses troupes de libérer « ses » terres et nous salua, nous promettant de nous revoir au prochain Haut Conseil. Il disparut dans ce ricannement qui le caractérise.

Je n’attendis pas que chaque combattant quitte les lieux. Ma rage et ma détresse avaient besoin d’être évacuées alors je suis allée voir si le féal avait dit vrai et quadrilla les Marais jusqu’à ce que Bouh annonce la levée de l’alarme. Watarus me sollicita en télépathie poru avoir le nom de Dalz pour le passer sous la condamnation Eldoriane. Je lui confiai mon inquiétude en ce qui me concernait personnellement. Il tenta de me rassuré en me disant que c’était certainement provocation bien qu’il puisse comprendre qu’un féal tombe sous mon charme. J’ai sourit un peu à ce compliment mais mon inquiétude était toujours là.

Je suis donc allé arracher des absinthes. J’aurais eu tant besoin des bras de Mulvaar à cet instant, mais il s’était mis en méditation je ne sais où. Impossible de le contacter. Sur les ondes sombres, Morax annonçait être à la Taverne pour qui voudrait prendre un verre. Je savais que ce message m’était surtout adressé. En télépathie, RanaGhar m’invita à se détendre aux bains. J’étais encore trop énervée pour vouloir rejoindre l’un ou l’autre. Quand j’eus ma dose de maltraitance végétale, je suis allée voir à la Taverne, mais Morax était déjà parti.

J’ai donc rejoint les bains. RanaGhar était encore caché sous l’eau. Un vrai saurien. Je suis entrée dans le bassin. Alors que lui en sortit. Il s’est rhabillé. Je ne voulais pas qu’il parte alors j’ai commencé à discuter. Je lui ai dit que je ne voulais pas être seule cette nuit. Il m’a offert sa présence même s’il se savait incapable d’empêcher Nevros de m’emmener si la lubie lui en prenait. Je suis sortie de l’eau et je me suis séchée. Je l’ai enlacé dans le dos en le remerciant. Quand j’ai relâché mon étreinte il s’est tourné face à moi. Je n’ai pas résisté et j’ai goûté ses lèvres délicatement. J’ai guetté sa réaction et j’ai vu qu’il était réceptif alors j’ai continué, je l’ai déshabillé et nous nous sommes mêlés l’un à l’autre. D’abord hésitant, son instinct finit par lui montrer comment me satisfaire.

Nous nous sommes ensuite baignés à nouveau. Je lui avais avoué que Mulvaar n’apprécierai pas s’il savait ce qui s’était passé et qu’il risquait de se retrouver avec un chimérien à ses trousses. Mais je voulais dormir avec lui, je ne voulais pas passer la nuit seule, encore terrifiée à l’idée que le féal ne m’emporte. Nous sommes allé dans l’une des petites chambre de la Dague Fardée et je me suis assoupie entre ses bras.

Jour 24 d’illumen du fingelien 384.

Nous avons sacralisé le Temple de Naralik pour la Déesse. La Cérémonie a commencé en retard sur l’heure prévue, le gobelin de Nevros est allé sur nos terres avec l’encouragement du traître Dalz. Puis il est repartit vers la Cité du Port. Et son maître avait lui attaqué Galein’th Aseyis. Les Sombres étaient tous en escorte autour de moi sur nos terres depuis que Nevros avait fait son annonce aux Marais quelques jours avant. Je leur donnais du mal, trop téméraire comme souvent quand je suis contrariée. Khaena m’en a fait plusieurs fois le reproches en télépathie. J’ai essayé de me calmer un peu. Mais les cyclopes dans le désert eurent raison de moi.

Quand il n’y eu plus d’alarme nulle part, je suis rentrée à Naralik me préparer pour la Cérémonie. Je suis passée de l’autre côté du comptoir pour enfiler la robe que j’avais commandée à Llariarith. Je l’avais récupérée quelques heures plus tôt à la Cité sinane. J’avais alors rejoint Mulvaar pour la lui montrer. Il a été conquis. Je l’ai prévenu qu’il ne devait pas la déchirer. Alors il a dit qu’il serait très doux, il m’a allongé sur le lit de la maison où nous étions. Il a relever lentement la robe jusqu’à mes hanches. Il m’a offert un plaisir semblable à ce que mes femelles étaient capables de déclencher en moi. Puis il a remis la robe correctement pour ne pas trop al froisser et s’est allongé au dessus de moi. Nous avons discuté.

Je n’en reviens toujours pas des sentiments profonds qu’il me porte. Et j’ai parlé sans réfléchir, laissant moi aussi débordé ce que je ressentais. Non pas en lui avouant que je l’aimais, mais en lui disant que j’annoncerai notre Union à la fin du rituel. Il avait été convenu d’attendre pour des raisons politiques quand je lui en avais parlé la première fois. Cela m’a sur le moment parut inutile, plutôt un prétexte que je lui avais donné pour gagner du temps. Il n’arrivait pas à trouver les mots capables d’exprimer la joie et le soulagement de cette promesse mais je le lisais dans ses yeux.

J’avais encore ce moment en tête quand je suis entrée dans le Temple avec les autres. Ils se sont tous alignés sauf Polgarath et moi. Khaena, Darkmon, Morax, Malkael, Deskhart, Alak, Ranaghar, Mulvaar, Rhiordan, Veldrin. L’ancienne Haute Prêtresse et moi entaillèrent nos mains et commencèrent à inscrire des runes de purification sur les murs pendant que nos sœurs et frères appelaient la Déesse par une Prière. Nous finîmes dans un Gloire à Lith général.

Je me suis alors préparée pour le Rituel de Régénération en buvant la potion qui me plongerait dans une veille. J’ai donné le calice avec la drogue de transe à Polgarath et demandé aux choisis de s’avancer. Alak, Khaena, Malkael, Mulvaar et Rhiordan vinrent m’entourer. Je ne me souviens pas si les choses se sont déroulées comme prévu, je me suis allongée, tombant dans un profond sommeil. Un néant calme, sombre, serein. Puis j’ai commencé à sentir de nouveau. Un liquide coulait en moi, chaud, empreint de puissance. Les sensations sont devenue peu à peu douleur. De plus en plus insoutenable. Je sentais le pouvoir affluer en moi, se condenser, tiraillant chaque fibre de mon être trop faible pour contenir le pouvoir divin. Je ressentais tout, je voyais tout. Des pensées, des secrets enfouis, des images, des sensations. Ils passaient dans ma tête, ressortaient, trop nombreux pour être retenus. Seuls ceux des cinq choisis persistèrent en partie. Et enfin, le pouvoir a éclaté, sortant de moi pour se répandre dans le temple et imprégner les murs purifiés de la marque de Lith au son de la Prière. Je me suis rendue compte que j’étais debout et j’ai crier : Gloire à Lith !

J’étais encore sous l’effet de la transe. Je parlais aux sombres, j’avais l’impression que ce n’était pas vraiment ma voix. Comme si la Déesse m’utilisait pour délivrer son message à ses Enfants. Puis, j’ai repris pieds, je crois. Les autres choisis semblaient revenir eux mêmes aussi. Sauf Khaena, qui n’avait pas l’air d’aller bien. Je n’arrivais pas à m’inquiéter, la laissant au jugement de Lith. Je me souvenais des sensations qui émanaient d’elle pendant le Rituel. Cette fusion. Cet appel au secours. Mais qu’aurait-je pu y faire si la Déesse la voulait une et non double ? Je ne peux pas aller contre Sa Volonté. Plus maintenant. Pas après l’avoir accueillie en moi pour sanctifier notre Temple.

Je me suis souvenue de la promesse faite à Mulvaar. Je ne savais pas trop si c’était le moment de l’annoncer. Mais je ne devais pas reculer. La Déeese était là, maintenant. Elle qui voulu nous lier lui et moi, je ne pouvais la décevoir. L’annonce n’a pas été vraiment suivit d’enthousiasme à part darkmon et deskhart qui se sont regardés et rapprochés en souriant. Morax et RanaGhar ont eu l’air de vouloir cacher la blessure de cette annonce. Ils ne sont pas restés longtemps. Khaena sembla complètement indifférente.

Polgarath vint s’agenouiller devant moi. Elle demanda a reprendre son titre de Haute Prêtresse. Je lui ai accordé. Il n’y a qu’elle qui soit capable d’assurer le service de Lith avec autant de dévouement. Elle fit aussi serment de me servir et me confia sa vie. Puis, Mulvaar vint à son tour s’agenouiller et me présenta son serment de Lig’Ylith. Je lui remis sa chevalière, marquant son rang. J’ai ensuite autorisé tout le monde à quitter le Temple.

Comme je m’y attendais, Mulvaar était le dernier à rester dans le temple. Il était affaiblit, il s’était tranché les veines pour offrir son sang à la Déesse et pour prêter serment. Je lui ai soigné cela rapidement et je l’ai accompagné à la Dague Fardée. Nous nous sommes installés dans la Chambre de Prestige. Il s’en voulait de ne pas être en mesure de me satisfaire alors nous avons discuté jusqu’à ce qu’une étincelle embrase son regard et le mien et que la fatigue soit oubliée.

Jour 2 d’ullitavar du fingelien 384.

Comme je l’avais senti lors du Rituel de Régénération, Khaena et Killya ont fusionné. J’ai mis de nombreux jours à me décider à aller lui parler. Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne me sentais pas responsable de la fusion proprement dite. Comment aurais-je pu le prévoir ? Je sais que Khaena redoutait de prendre part à la Cérémonie. Je mettais cela sur le compte de la transe de l’autre fois qui avait été désagréable. Mais j’espérais tant que cela l’aide à aller mieux. Comme cela m’avait aidé quand j’étais en plein doute. J’aurais tant voulu qu’elle prenne de l’assurance et compte moins sur l’amour pour vivre.

Je ne voulais pas ce qui est arrivé. Pourtant, j’ai été incapable, face cet esprit fusionné, de tenter de renouer un lien affectif. Je ne me sentais plus capable d’être là pour la sortir de ses mal êtres. Me sentir coupable à chaque instant de ne pas être à ses côtés parce que j’ai besoin d’aller de l’avant. J’avais besoin qu’elle soit aussi indépendante que moi. Je ne voulais pas être sa seule raison de vivre car cela m’étouffe. J’ai déjà tellement de responsabilités.

J’ai besoin d’un pilier solide pour me reposer mais elle également. Je n’étais plus capable de tenir pour deux. Alors que Mulvaar m’offre cette solidité, il me secoue quand je me laisse aller à la mélancolie. Et j’en ai besoin, d’être secouée. J’aurais tant voulu qu’elle accepte mon choix d’avoir Mulvaar comme mâle. Son rejet a pesé beaucoup, je crois, dans mon éloignement. Si elle avait bien voulu écouter ce qui me plaît en lui, ce qu’il m’apporte. Comprendre enfin que je ne suis pas sa marionette. Elle sait pourtant à quel point je suis redoutable pour les mâles. Je tiens le cœur de Mulvaar entre mes mains et je peux le broyer à tout instant. Il n’est pas une menace.

Elle m’a prévenue qu’elle désapprouvait le retour du Culte et de la Haute Prêtresse. Il est vrai que Polgarath fait un retour en sévérité très brutal. Trop à mon goût. J’ai toujours été dans la construction et elle prône le chaos. Je commence à douter de mon choix de la rétablir à ce rang. Je profiterai de l’entretien préparatoire de l’Union pour lui remettre les idées en place. Je ne suis pas fanatique au point d’accepter que mon peuple souffre pour suivre une ligne spirituelle impitoyable pour eux même. Je suis leur Mère, je dois les protéger.

L’esprit fusionné de mes anciennes femelles a démissionné des fonctions qu’elle avait au sein du peuple. Elle est partie quelques jours me disant qu’elle reviendrait pour donner aux nouveaux responsables ce dont ils ont besoin se trouvant dans son dépôt.

Eryann apprit ce changement d’état. Il me contacta en pleine réunion du Détachement d’instruction. Je n’avais pas vraiment le temps et l’envie d’en parler mais il insistait devenant presque désagréable. Alors j’ai essayé de lui expliquer dans les grandes lignes. Mais il semblait vouloir plus de détails. Alors il m’a demandé à m’en reparler une fois prochaine et j’ai accepté. Il en parla à Bastian, je ne sais pas bien pourquoi, et le sinan vint m’en toucher deux mots lui aussi, surpris mais avec une pointe d’amusement. J’ai écourté là aussi la conversation, lui promettant d’en reparler plus tard.

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