Jour 15 Thyllion – Fingelien 380
Quand la nuit est tombée, je me suis approchée silencieusement de la maison de mes parents adoptifs. J’ai frappé discrètement à la porte. La petite femme chétive que j’avais entraperçue était bien ma mère. Quand elle m’a vue, elle a éclaté en sanglots et m’a prise dans ses bras. Je l’ai serrée contre moi mais très doucement, j’avais peur de la briser tellement elle semblait fragile. Des larmes de joie coulaient le long de mes joues. Je me rendais compte seulement maintenant à quel point elle m’avait manquée.
Puis j’ai cherché mon père du regard… Il n’était nul part.
- « Où est papa? » ai-je demandé inquiète.
Un voile de tristesse immense est passé dans les yeux de ma mère.
- « Il est mort, ma petite louve… il s’est interposé entre toi et les villageois pour te donner le maximum de chance de t’enfuir. Sa mort n’aura pas été inutile puisque tu es là et bien vivante »
Je me suis effondrée. Ma mère m’a conduit sur sa couche et m’a prise dans ses bras comme une enfant en me berçant doucement tout en me chantant le petit air qu’elle m’avait toujours chanté pour me consoler.
Quand mes pleurs se sont calmés, elle m’a demandé de lui raconter tout ce qu’il s’était passé depuis mon départ. Je lui ai tout raconté : le sauvetage de Ghaara, mes débuts difficiles chez les elfes noirs, ma rencontre avec Toucan, mon entrée dans la gilde des patrouilleurs, et surtout je lui ai parlé de celui qui était devenu mon compagnon, Kely.
Elle voulait tout savoir sur lui, si j’étais heureuse, si nous avions des enfants… Je n’ai pas osé lui dire que sur Draïa, il était impossible d’avoir des enfants. Mais elle a bien vu à quel point mon tendre bleu me rendait heureuse!
Quand à moi, je me suis rendue compte qu’elle était faible et pâle. Elle se mettait à tousser parfois : des toux violentes qui semblaient lui déchirer les poumons. Je l’ai auscultée. Ma mère était fière que je sois devenue apothicaire. Elle me disait que soigner les autres était ce qu’il y avait de plus noble. J’ai souri : Kely m’avait dit là même chose. Ils devraient bien s’entendre tous les deux.
Malheureusement, je me suis rendue compte que ma mère était très malade et même mourante. J’ai tenté de la soigner en lançant un sort de soins avec des essences curatives… mais en dehors de Draïa, le sort n’a eu aucun effet!
Il me restait quelques potions de régénération dans mon sac. Je lui en fait avaler deux. Elle a semblé aller mieux mais il ne m’en restait que très peu dans mon sac.
Je lui ai donc laissé toutes celles que j’avais en lui disant que j’allais revenir très vite. Elle n’aimait pas trop l’idée de me voir à nouveau repartir mais si je voulais la sauver je n’avais pas le choix. Il m’était impossible d’en fabriquer en grande quantité ici et j’en avais tout un stock dans mon dépôt de Draïa.
Elle m’a donc laissée partir en me faisant promettre de revenir le plus vite possible.

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