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La chose

Jour 9 Archeno – Fingelien 383
La petite a lu dans mes souvenirs pendant mon sommeil… Forcément, ce qu’elle a vu ne lui a pas plu… Je crois qu’elle a cherché à disparaître en mêlant son esprit au mien. J’ai tenté d’arrêter çà, mais trop tard la fusion des esprits avait commencé…

Et maintenant, Khaena est là mais froide comme absente… Et une chose démente est là aussi… comme si la partie la plus douloureuse et rageuse de mon esprit s’était mêlée à la douleur et la colère de Khaena…

Cette « chose » est forte et incontrôlable… il faut que j’essaie de reprendre ce qui m’appartient… mais pour l’instant cela semble impossible tellement elle semble puissante. J’espère qu’elle ne fera rien de violent…

Les conséquences

Kharya est rentrée avec l’artéfact, elle est allée à la prison de Dra Synn et alors qu’elle voulait donner à manger à la chose en passant les mains au travers des barreaux, cette dernière les lui a attrapées et les a ligotées. Quand je suis arrivé un peu après Kharya dans la prison, c’est ainsi que je l’ai trouvée. Je n’ai pas vraiment eu le temps d’analyser plus la situation que je me suis senti soulevé de terre par la jambe cassée. La douleur fut plus que déchirante, j’ai senti mon os craquer de nouveau. J’ai résisté à la douleur un certain temps, mais quand la chose m’a balancé de droite et de gauche j’ai perdu connaissance.

La suite des évènements est assez flou, j’ai dû reperdre connaissance encore une fois. La douleur lancinante de la jambe était insoutenable.

J’ai pu reprendre connaissance quand Kharya a réussi à se détacher les mains, la chose semblait en proie à une lutte interne et moi j’étais de nouveau à terre et non plus suspendu par les pieds. Kharya m’avait sûrement prodigué des soins, je l’ai aidé à installer ses bandages. Ses poignets étaient amochés, une estafilade lui partait du cou et descendait jusqu’à la naissance de sa poitrine. Je l’ai recouverte de mon gilet en léopard puis elle s’est approchée de la chose.

J’ai mis du temps à comprendre qu’en fait c’était Khaena qui était présente, elle semblait avoir repris sa place dans son corps. Mais ce n’était plus celle que j’avais connu, comme je n’étais plus celui qu’elle avait connu non plus.

La douleur l’a rendue d’une froideur implacable. Elle a signifié à Kharya que désormais elle pouvait estimer ne plus compter sur elle ainsi que sur la présence de Killya. Quant à moi elle estimait qu’on n’avait plus rien à se dire.

Ni Kharya, ni moi n’avons essayé d’entamer un dialogue. J’ignore les raisons de Kharya, pour ma part j’avais besoin de repos, ces derniers jours avaient été éprouvant, je n’aspirais qu’à un peu de chaleur, celle du désert et du calme pour me refaire une santé. Et puis je n’avais rien à proposer à Khaena. Je l’avais trompée, même s’il n’y avait aucun sentiment, et j’étais bien dans l’impossibilité de dire que je ne recommencerais pas.

J’ai ressenti de la tristesse en imaginant ce que Kharya perdait. Je trouvais qu’elle perdait plus que moi, elle perdait non seulement son amante que Khaena punissait aussi au passage, je suis à peu près sûr que Killya aurait fini par pardonner à Kharya, je n’étais pas son premier mâle et je ne serais pas le dernier en supposant que je le serais encore une fois. Elle perdait aussi une certaine stabilité dans son peuple. Khaena était Jaliless, même si cela lui était difficile parfois, Kharya devait avoir confiance en elle pour l’avoir nommée à ce poste.

Je sais combien il est difficile de créer un esprit de peuple, une cohésion, c’est déjà dur chez les bleus où il n’y a plus tant de caractères forts mais chez les elfes noirs ça devait l’être encore plus.

Mais elle n’a rien laissé paraitre.

Je ne suis plus représentant non plus, une période calme s’annonce.

Piège et libération

Jour 6 Elfist – Fingelien 383
J’avais presque cru que la chose avait disparu… Mais, ce jour là, elle était là. Elle avait du entendre Kharya saluer le peuple sombre et elle s’était précipitée pour retourner à la prison où elle était sensée être. Elle a commencé à préparer deux pièges à colet qu’elle avait attachée à l’arbre présent dans la prison.

Puis, elle a attiré Kharya en lui faisant croire qu’elle était morte de faim. Ma belle est arrivée. Heureusement, pour elle, elle n’a pas posé le pied dans le colet qui lui était destiné pour la plus grande frustration de la chose. Mais, celle-ci n’était pas en mal d’idées. Elle a fait en sorte que Kharya s’approche le plus possible alors qu’elle lui tendait un morceau de viande. Elle l’a attrapé par l’avant bras, la tirant brusquement contre les barreaux de la prison. Elle lui a attrapé l’autre main les liant ensembles de chaque coté d’un barreau.

Elle était assez fière d’elle. Puis, elle a commencé à la regarder avec une envie perverse. Elle lui a déchirée sa tunique avec sa dague laissant une estafilade sur le torse. Elle était en train de se demander ce qu’elle pourrait lui faire quand le petit bleu est arrivé.

Il avait des béquilles à cause de la fracture qu’il avait subi durant leur expédition. Il ne s’est pas méfié ne voyant Kharya que de dos. Il a posé le pied de la jambe fracturée directement dans le collet. La chose a tiré violemment sur la corde et il s’est retrouvé la tête en bas pendu par un pied, hurlant de douleur. Elle a bien sur trouvé çà très drôle, se penchant elle aussi la tête en bas pour mieux le regarder en ricanant.

Puis elle s’est à nouveau intéressée à ma belle. Elle lui a demandé si elle aurait autant de succès si elle était « débarrassée » de ses attributs féminins. Elle a commencé à entailler doucement le tour d’un sein pour « tracer un trait » comme elle disait. Elle comptait ensuite le découper complètement. En même temps, elle donnait de violents coups de pieds dans le petit bleu estimant qu’il faisait trop de bruit avec ses cris de douleurs.

Je n’en pouvais plus de ses horreurs. J’ai violemment tenté de prendre le contrôle mais je n’y arrivais pas quand soudain j’ai senti la petite intervenir. Elle a voulu arrêter çà, elle aussi. La chose a beuglé qu’on sorte de sa tête mais elle a lâché sa dague puis elle s’est écroulée. Une bataille intérieure s’en est suivi. Je crois que le corps a été secoué de spasmes violents. Kharya en a profité pour se libérer et attacher les mains de la chose. Elle a ensuite détaché Kely et l’a soigné. Il a repris conscience.

Puis c’est lui qui a soigné Kharya. Il était méprisant, disant qu’ils n’arriveraient à rien avec la chose, qu’il n’y avait plus rien à faire. Mais Kharya est venue, a pris la tête de la petite sur ses genoux, lui caressant doucement les cheveux. Elle nous murmurait de lutter, de combattre la chose. Elle avait compris ce qu’il se passait en nous. Et nous avons fini par réussir. Mais, la douleur était trop forte, nous nous sommes évanouies.

La petite a finalement repris le contrôle. Elle était glaciale. Elle a demandé à Kharya de la détacher sans un sourire. Mais, elle semblait si dure que le doute était permis. Elle était méconnaissable. Je voyais leurs hésitations à tous les deux. Ils se demandaient qui était là. Finalement, Kharya l’a détachée et lui a tendu la dague. Kely lui a crié qu’elle était folle de faire çà. Mais, elle disait que de toutes façons, au pire elle visiterait le Styx.

Khaena n’a pas pris la dague la regardant avec dégoût et disant qu’elle n’en voulait pas puisque Kharya l’avait touchée. Elle a ajouté qu’elle ne participerait plus aux activités de son peuple, et qu’il fallait que Kharya se prépare à ne pas me voir avant longtemps. Elle a, à peine, regardé le petit bleu, en lui lançant qu’ils n’avaient plus rien à se dire.

Et elle est partie sans un regard.

Retour auprès de Khaena

Les jours sont passés. Contrairement à ce qu’avait dit Khaena, elle n’a pas empêché Killya de voir Kharya. Moi je n’ai pas essayé de voir Khaena pendant de longs jours. Plus le temps passait et moins j’avais d’envie dans quoique ce soit.

J’ai essayé de m’amuser avec Llaria en lui montrant que ma bourse dépassait enfin les six zéro derrière un chiffre, momentanément grâce à un prêt de Kharya. Elle avait dit qu’elle réfléchirait à mon cas alors. J’étais curieux de voir ce que cela ferait. Mais alors que nous devisions à la taverne de Nord-Thyl, la sirène a retenti à Galein’th Aseyis. Nous avons donc interrompu notre discussion puis nous ne nous sommes pas revus, enfin pas avant un bon moment, mais c’est une autre histoire que je décrirais plus tard. Enfin bref, je pense que Llaria n’a aucune envie de me revoir, elle doit trouver la situation trop dangereuse. De toutes les façons, comme je l’écrivais au début, mes envies s’estompaient les unes derrière les autres. J’en étais arrivé à un point où j’envisageais de faire des essais avec l’artefact, j’imaginais échanger ma place contre celle de Keros.

Quand je suis allé réclamer l’artéfact à Kharya, elle a tout de suite perçu mes intentions, elle m’a traité de stupide et m’a opposé un refus catégorique puis elle est partie fâchée. Je  suis resté sans voix, je ne m’étais vraiment pas attendu à cette réponse. J’ai trainé ici et là, espérant tomber sur Khaena à un moment ou un autre.

Il a fini par arriver ce moment. Au dépôt d’Idaloran, il était tard, j’ai commencé à lui parler, lui disant qu’elle me manquait, que je l’aimais toujours. Elle hésitait. Elle a accepté que je passe un peu de temps avec elle, nous sommes allés passer la nuit à Kial Kraw. Je n’étais pas retourné là bas depuis notre dernière rupture. Le lendemain nous sommes allés chasser à Nivros Um. Quand nous nous croisions, nous n’avions rien à nous dire. Nous avions passé notre première nuit côte à côte ici dans cette région, je crois qu’à chaque fois qu’elle passait à côté du gros rocher face à la mer elle y pensait et que ça rajoutait de l’amertume ou de la rancune.

J’ai fini par l’inviter à se restaurer à la taverne, mais là aussi nous y avions des souvenirs qui apportaient plus de douleur que de réconfort, augmentant le malaise qui s’installait entre nous. Je me suis dit qu’il était trop tôt, j’ai quitté Khaena, la laissant à la taverne, sans m’en rendre compte je me suis retrouvé à la cité du port. Malkael y était, il invoquait des férans. J’ai invoqué des gobelines en provocation mais le coeur n’y était pas vraiment.

En reprenant ce qui m’était nécessaire au dépôt, j’ai aperçu la lueur de l’épée. Cette épée que j’avais forgée et faite enchanter, l’épée de feu en fer, l’épée magique première épreuve pour m’unir à Khaena. Je l’ai regardée longuement. Elle était pour elle, cela n’avait aucun sens pour moi de la garder. Je suis retourné en Irilion voir Khaena. Je lui ai offerte, lui disant qu’elle représentait pour moi les sentiments que je lui portais quoiqu’il arrive. J’allais partir quand elle m’a retenue, elle s’est jeté dans mes bras et m’a embrassé. Je l’ai prise dans mes bras, l’emmenant dans un endroit isolé, et nous nous sommes liés de nouveau. Je retrouvais dans ses bras le gout des étreintes amoureuses, me laissant perplexe sur celle que j’avais eu avec Kharya.

Cela me pose question, qu’est ce qui m’a poussé au final dans les bras de Kharya ?

Le goût d’un pouvoir ?

Le goût d’une domination dont je n’étais même plus très sûr.

Mais ce qui me laissait le plus perplexe c’était que je n’étais même pas sûr de pouvoir ou de vouloir dire non si une occasion se représentait.

Nous avons pris le temps d’en discuter avec Khaena. Nous devions prendre en compte ces faits. Je ne pouvais plus lui assurer d’être fidèle de mon côté et du sien elle avait retrouvé les bras de Malkael, qu’elle ne désirait pas quitter. Et en même temps nous avions besoin l’un de l’autre. Nous étions un port d’attache l’un pour l’autre.

Nous allions essayer de tisser une nouvelle relation sur ces bases là. J’espère de tout mon cœur que nous y arriverons.

Conséquences d’une vengeance

Jour 15 Illumen – Fingelien 383
Ca y est la petite s’est vengée… et c’est moi qui en subit les conséquences…

Elle avait çà depuis longtemps en tête mais ce qu’il la retenait c’était que je puisse souffrir de l’absence de ma femelle. Alors, elle a trouvé un moyen de me garder endormie. Et je n’ai rien vu ou presque.

A mon premier éveil, j’ai senti l’esprit caressant de ma belle qui tentait discrètement de me réveiller. Cela faisait déjà plusieurs jours que je ne lui avait pas donné signe de vie et je ne m’étais rendue compte de rien. La petite avait tenté de lui faire croire que je batifolais avec la douce, essayant de la blesser. Heureusement, elle m’a crue quand je lui ai dit que je n’avais rien fait avec la bleue. Je savais qu’elle pouvait être jalouse des autres femelles. Mais la petite s’est rendue compte que nous parlions dans son dos et elle a repris le contrôle… Je n’ai même pas pu lutter tellement mon esprit était engourdi par sa longue inactivité.

A mon deuxième réveil, la petite dormait profondément. J’ai contacté directement ma belle. Nous nous sommes retrouvées dans une maison de Starenlith. Je voyais qu’elle n’allait pas bien, mon absence semblait lui peser. J’avais faim d’elle et elle de moi. Je l’ai déshabillée embrassant chaque partie que je dénudais. Et puis, j’ai senti un frémissement : J’ai cru que la petite se réveillait. J’ai attendu un moment mais elle semblait s’être rendormie.

J’ai continué en emmenant Kharya sur le lit. J’ai pris ses mains et les ai placée au dessus de sa tête. Et là, une fois de plus, je me suis fait surprendre. Khaena a lié les mains et les pieds de ma belle au montant du lit. Puis, elle lui a sorti son petit discours : la menaçant de différentes choses qu’elle était bien incapable de faire en réalité. Mais je crois que ce qui a le plus blessé ma sombre, c’est quand la petite lui a dit qu’elle prendrait sa place d’Ilharess et détruirait son peuple comme l’avait fait la première Matriarche des îlots.

La petite m’a ensuite donné les commandes… mais Kharya est partie, elle était furieuse et refusait de me parler. Je l’ai cherché partout, l’appelant, la suppliant de me dire ce qui n’allait pas. Mais elle gardait le silence.
J’ai fini par la retrouver à Kilaran sud. Elle extériorisait sa rage sur des orques. Mais, elle était glaciale et voulait que je la laisse tranquille. Je l’ai donc laissé furieuse de subir ses foudres alors que je n’avais rien fait…

J’ai passé une nuit affreuse. Et je lui ai écrit une lettre accompagnée d’une rose rouge. Je lui disais que Khaena n’avait fait que mentir pour lui faire peur et que quand bien même elle tenterai de lui faire du mal je serais là pour l’en empêcher. Elle n’a pas répondu comme souvent quand je lui envois des missives. Plus tard, j’ai senti sa présence. Je l’ai salué et je lui ai demandé où elle était. Cette fois, elle a bien voulu me parler.

Je l’ai retrouvée à Tarsengaard. Elle était en attente d’une réunion avec le palais qui devait lui donner les détails de son nouveau rôle de Chambellan. Elle était glaciale avec moi et malgré mes tentatives d’humour elle restait impassible. Elle disait qu’il lui faudrait du temps pour assimiler et accepter ce qu’il s’était passé. En me voyant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’avait fait Khaena. Elle disait que la menace qu’elle avait fait contre le peuple sombre était inacceptable. Pourtant, elle ne voulait pas la punir disant qu’elle se sentait trop faible pour le faire.

Mais, je sentais intuitivement, ce qu’elle ne voulait pas dire… je crois qu’elle s’en voulait de s’être autant confiée à moi : elle se rendait compte qu’en faisant çà, elle avait mis en danger son peuple. Car moi comme Khaena, nous savions parfaitement ce qu’il en était de ses faiblesses. Mais, elle devait aussi se dire que se priver d’un membre de son peuple tel que nous, s’était faire s’écrouler un des piliers de l’édifice qu’elle était en train de construire.

La solution qu’elle avait trouvée était donc de me garder avec elle mais à distance. J’avais l’impression de me retrouver plusieurs mois en arrière quand notre relation débutait et qu’elle ne voulait surtout pas s’investir dans une relation durable… J’ai préféré partir plutôt que de supporter çà…

Je sais que si elle devait me quitter, je ne le supporterais pas et qu’elle m’arracherait le coeur… Si je veux survivre à une telle déflagration, il faut que je me détache d’elle avant… mais suis je capable de le faire?

Une femelle pour la petite

Jour 27 Illumen – Fingelien 383
Le lendemain, j’étais à peine rassasiée de Bahar malgré nos multiples étreintes. Elle s’était moquée de moi en me demandant depuis combien de temps, je n’avais pas eu de relations charnelles. Avec un mâle, çà ne faisait pas si longtemps que çà… Mais avec une femelle… Entre la petite qui m’avait éloignée de ma belle et Kharya qui me battait froid, cela faisait presque un mois que je n’avais pas touché au corps de l’une d’elle. Mais à vrai dire, j’aurai pu encore m’en passer mais de celui de Bahar, çà m’était impossible.

Je lui avais préparé un petit déjeuner me rappelant de ses goûts comme si je l’avais quittée la veille. Je ne cessais de la regarder, de la caresser, oubliant que j’avais déjà une femelle sur les îlots. Mais, Bahar m’a remis rapidement les idées en place. Elle m’a demandé si c’était toujours aussi compliqué avec Kharya. Ça l’était ces derniers temps même si nous avions une relation plus apaisée que quand mon aventurière m’avait connue. Bahar avait plusieurs amantes quand à elle mais elle ne les laissait jamais dormir chez elle. J’avais donc eu droit à une exception. J’étais étonnée qu’elle soit encore ici, si près et si loin de moi à la fois. Elle avait cessé ses aventures à la suite « d’une mauvaise rencontre » qui avait provoqué sa blessure à la jambe. Je n’ai pas osé lui demandé pourquoi elle s’était installée au port qui mène en Draïa alors qu’elle avait du connaître lors de ses voyages des lieux sans doute bien plus beaux et plus animés qu’ici. Je me posais la question de savoir si je n’en étais pas la raison…

Elle m’a demandé ensuite pourquoi j’avais quitté les îlots. Je lui ai expliqué que nous pensions, que la petite avait besoin d’être dans les bras d’une femelle pour résoudre son conflit intérieur. Elle trouvait çà étrange mais n’a pas bronché disant qu’elle pouvait me présenter des femelles qui seraient enchantées de déniaiser Khaena. Mais, à vrai dire, l’idée avait germé dans ma tête : c’est elle qui devait le faire. Elle a ri une nouvelle fois, disant que si c’était elle qui s’en chargeait, la petite risquait de trop aimer çà. J’ai répliqué que je préférais çà plutôt que de la mettre dans des bras inexpérimentés.

Et elle a du partir travailler. Nous nous étions donnés rendez vous le soir même à la taverne où était installé le petit bleu. Elle devait faire connaissance avec la petite et si possible la mettre dans son lit. Je n’ai pas pu m’empêcher de la voir et de lui parler un peu ce soir là. J’ai pris ses mains dans les miennes et je les ai embrassées. J’ai commandé du vin de groseille pour elle parce que je savais qu’elle aimait çà et pour la petite afin de la décoincer un peu. Puis, je laissais le contrôle.

Une aventure particulière

20 d’ullitavar du fingelien 383

Je rentre d’un séjour hors des îlots. Nous y étions partis avec Killya pensant trouver une femelle pour Khaena qui malgré nos retrouvailles restait mélancolique. Killya l’était tout autant suite à une vengeance que Khaena avait fait subir à Kharya rendant cette dernière distante envers Killya.

La situation semblait des plus compliquée. Je n’avais pas revu Kharya et suite à ce qu’elle venait de subir, je devenais une personne à éviter absolument. Dans sa vengeance, Khaena a refait naitre le fantôme de la première matriarche des îlots qui avait provoqué l’anéantissement du peuple elfe noir. Il n’en fallait pas plus à Kharya pour prendre ses distances à tout ce qui touche Khaena. Killya et moi en faisions les frais. Pour moi ce n’est pas important même si j’avais caressé l’espoir d’une relation comme je cherchais avec Kharya. Killya était touchée au plus profond de son être. Donc l’idée de Keros de mettre Khaena dans les bras d’une femelle était une occasion pour voir autre chose et ce changer les idées.

Après une traversée toujours aussi tumultueuse, nous avons débarqué sur le port. Nous ne connaissions ni l’un ni l’autre plus que ça la ville portuaire, à chaque fois que j’avais quitté les îlots j’avais quitté le port directement sans passer par la ville. Nous nous y dirigeâmes vers ce qui nous semblait être le centre de la ville. Le flux des badauds nous renseignait. Nous marchions dans une ruelle, je cherchais une taverne, ça me semblait être un bon début pour notre recherche.

Nous étions en vu d’une taverne et avant de l’atteindre Killya s’est arrêtée devant une enseigne qui comportait le mot « Bahar ». Elle semblait énervée d’un coup, elle parlait en se dirigeant vers le magasin. Je n’ai pas tout saisi, mais apparemment elle avait rencontré une bleu du même nom, une ancienne aventure, j’étais étonné, elle n’en avait jamais parlé. En entrant dans le magasin j’ai été saisi, non pas parce que Killya s’est jetée sur elle et l’embrassait déjà sans retenue, mais parce que la bleue ressemblait à Feydreyah. Je n’arrivais plus à parler. Killya m’a congédié rapidement, me présentant à peine. Je suis parti, abasourdi par la vision que je venais d’avoir et tous les souvenirs qui remontaient.

J’ai rejoins la taverne la plus proche, j’y ai pris une chambre et je me suis m’y à attendre Killya ou Khaena. Les jours sont passés nombreux, je passais mon temps à jouer avec les uns perdant pas mal de lumens et à boire avec les autres, déclamant des vers d’un goût parfois douteux.

Cela faisait déjà plusieurs jours qui étaient passé quand une femme vêtue richement est entrée dans la taverne. Son allure dépareillait avec l’endroit. Elle s’est installée au bar en scrutant chaque personne de la pièce. Certains hommes gloussaient comme des femelles, cherchant à attirer son attention. J’étais dans un tel état de décrépitude que je n’ai, pour ma part, rien tenté du tout. Il y avait plusieurs jours que je ne m’étais pas changé et je devais sentir à mille lieux. Pourtant ses yeux se sont posés sur moi de façon insistante. Elle s’est approchée et s’est assise à ma table demandant aux autres de nous laisser tranquille. J’ai vu mes compagnons de jeu s’éclipser sans demander leur reste. Cette femme savait se faire obéir. Elle commençait à m’intriguer. Elle m’a regardé un long moment en silence, j’avais la désagréable impression qu’elle arrivait à lire en moi comme dans un livre ouvert. Nous n’avions échangé aucun mot, par le regard elle m’a invité à la suivre. Je l’ai fait.

Sa maison était à la mesure de son allure, c’était impressionnant de richesse. Des pièces immenses, je n’avais jamais vu ça. Nous avions à peine posé un pied à terre qu’une foultitude de servants et servantes s’empressait de la servir. Elle a donné quelques ordres à deux femmes qui m’ont embarqué dans une pièce avec un bassin moussant immense, on pouvait presque y nager. Je devinais qu’elle préférait me revoir sous un meilleur jour. Les deux servantes me lavaient donc, et je me laissais faire avec bonheur. Elles m’ont habillé avec des vêtements que je n’avais jamais vu, je n’aurais pas porté ces derniers dans la rue à la vue de tous, ils étaient des plus suggestifs. Puis elles m’ont emmené dans une autre pièce, celle ci comportait un lit, assez grand, pourvu de chaines attachées à la tête et au pied du lit ainsi qu’une table avec deux verres et une bouteille de vin.

Je n’ai pas eu à attendre longtemps, la sinane est arrivée, elle s’était changée, elle portait des vêtements tout aussi évocateurs que les miens. Elle a servi les verres, m’en a tendu un puis a commencé à boire le sien. Nous ne disions toujours rien, l’atmosphère se chargeait en énergie érotique.

Elle fut enfin la première à répondre à mes attentes si particulières.

J’ai passé quelques jours chez elle, je ne saurais dire combien de temps, mais je me suis entendu la supplier de me laisser partir. Ce qu’elle a fait dès la première supplique.

Elle m’a fait reconduire à la taverne épuisé et le corps entaillé de plaies superficielles. J’y ai dormi plusieurs jours d’affilé. En me réveillant je suis allé voir au magasin de Bahar. Khaena ou Killya dormait et Bahar ne connaissait pas leurs intentions sur un éventuel départ.

J’ai pris le bateau pour retourner en Séridia, triste à l’idée que peut être Khaena ne souhaitait plus revenir.

Jour 1.

Jour 16 du félinien du fingelien 383

Je fais cette première vraie entrée dans mon journal, assis sur les fourrures du jardin du Manoir Haut-Elfe. Cet endroit, déjà magnifique auparavant revet aujourd’hui une couleur encore plus belle.

Dans l’introduction je disais que les choses changent. Voici le moment venu d’expliquer pourquoi et comment les Landes sont devenues plus qu’un lieu de transit pour moi.

C’était il y a presque une semaine maintenant, lors de l’invasion de Naralik et du Marais de Morcraven. Les peaux vertes commençaient à se multiplier de plus en plus dans les domaines Kultar et je pressentais que le dépôt allait se faire attaquer sous peu. Vu mes moyens, je me contentais en fait de me faire le plus menaçant possible espérant faire fuir les gobelin et leurs femmes qui passaient par là, devant à trois reprise tuer les créatures qui s’approchaient de trop. Une de mes cousines (c’est ainsi que les Hauts-Elfes appellent leurs semblables sombres), Khaena que j’avais déjà rencontré à plusieurs reprises (lors d’une réunion du Dispensaire et lors du banquet Galduro-Nain) est arrivée. J’avais beau savoir qu’elle était d’un niveau bien supérieur à moi, je ne pus empercher de m’inquiéter pour elle. Mon inquiétude fût de courte durée puisque bientôt ce furent des hordes de gobelins qui nous assaillirent par vagues successives et il fut décidé d’évacuer Kel-Emen vers Pierre Blanche, à proximité de l’entrée en Morcraven. Je tentai de prendre part à l’évacuation, mais, à moitié du chemin, tombai sur un chef Gobelin, qui m’envoya d’une pichenette en Archéron. De nouveau, je m’inquiétait pour la sombre, bien loin de remarquer que j’avais égaré dans ma descente vers les Enfers mon heaume de cuivre que j’avais acheté après de nombreuses semaines de travail sur des Essences Volcaniques. Khaena semblait contente que je m’inquiète ainsi de son sort. Elle me confia alors qu’elle avait failli me rejoindre de peu sans l’intervention d’un aventurier Kultar menant les miliciens.

Lorsque je revins en Pierre-Blanche, je retrouvai mes compagnons qui avaient procédé à l’évacuation de Kel-Emen, juste sous la Bannière vers les Marais. Agacé par la perte du casque (je m’en étais enfin aperçu) j’en fis part aux autres aventuriers et Khaena m’offrit de lui prêter un de ses heaumes en acier. N’ayant jamais enfilé une telle armure, je lui demandai comment cela m’allait ce à quoi elle répondit « Il te va bien, c’est juste dommage quel ‘on ne voit plus tes beaux cheveux blonds ». Je ne pus m’émécher de rougir et essayai de balbutier quelques mots, ce qui eut pour résultat de sortir une phrase aussi claire que celle d’un chef gobelin commandant ses troupes. Sans doute amusé par ma maladresse, la sombre rit et Atwenas, jamais à court de bons mots, parfois tranchants me lâcha un « Alors Eryann, on se fait draguer par une cousine? »

La journée se termina alors je je passais mon temps à aider les combattants, les soignant (au passage, j’ai appris de nouveau sorts de soin, plus puissants) si besoin, continuant à discuter par télépathie avec Khaena qui se battait de l’autre coté de la bannière. Ce qui m’a le plus étonné c’est quelle aussi s’inquiétait pour moi. Aucun depuis mon arrivée sur les Landes ne s’était inquiété de moi. Peut-être Atwenas avait il raison… Elle revint plus tard. Je lui dis que je l’admirais de pouvoir se battre de la sorte, moi qui ne pouvais qu’à peine tuer les gobelins uns à uns. Elle me proposa avec un sourire que nous nous entraînions tous les deux au combat. Chose que j’acceptai avant de m’endormir dans une méditation sans songes.

Deux jours plus tard, lorsque j’émergeai, Khaena me demanda en pensée si j’étais là et si je voulais aller m’entraîner maintenant. Je lui répondit avec plaisir et nous nous donnâmes rendrez-vous à l’arène de Starenlith, la seule que je connaisse en fait. Chemin faisant, je croisai une sentinelle, qui, des étoiles dans les yeux, me suivit, me demandant de lui enseigner comment être aussi fort. Je lui répondit que Loril, notre bailli, ne serai pas content que la garde quitte son poste, et que je n’étais pas du tout apte à lui enseigner quoi que ce soit, vu que c’était moi qui allait prendre des cours aujourd’hui. Il persévéra à me suivre de loin. Pas très discrets ces Sentinelles. Il faudra que j’en parle aux autres Hauts-Elfes. J’arrivai et vis Khaena, ses cheveux blancs flottants dans l’air tiède du désert. Je n’avais jamais vu quiconque de cet angle. Je l’avertis qu’il ne faudrait pas me frapper trop fort, parce que lors d’un précédent entraînement avec mes frères, je fus envoyé par deux fois en Archéron, des mains trop fortes de Voronwe et Louméa. Elle me rassura en souriant doucement en me disant qu’elle ne voulait pas me faire de mal, approchant plus près qu’une simple combattante. Un ange passa et nous nous mîmes au travail. Je voyais bien qu’elle retenais ses coup et frappais dans ma garde, laissant ouvert la sienne afin que je puisse toucher au but moi aussi. Malgré cela, elle me mit tout de même à terre, et lorsque je reviens d’entre les morts, elle semblait être vraiment désolée, ce à quoi je répondis que j’étais habitué. Nous continuâmes encore quelques minutes.

Tous deux fatigué par tant de débauche de forces, sous le soleil cuisant du Désert, nous décidâmes de nous rendre dans une taverne et elle me mena à la cité du Port « Cette taverne est plus petite, on sera plus tranquille » argumenta-elle.

Arrivés là bas, elle commanda deux verre de vin Sinan et nous trinquâmes, à je ne sais quoi, d’ailleurs. Nous discutâmes de tout et de rien, elle me demandant depuis combien de temps j’étais là, moi la fixant de l’autre côté de la table. Je pris ma chaise et me rapprochai d’elle, ne voulant pas que le Tavernier n’écoute notre conversation. Elle me fixa de ses yeux rougeoyant comme des volcaniques et me dis « Je ne veux pas te faire de mal, joli Elfe aux cheveux Blonds ». J’avais du mal à croire ce que j’entendais, mais ces mots étaient des plus délicieux à mes oreilles. Je restai immobile, elle me pris le visage dans ses mains et déposa un baiser sur mes lèvres. La suite se noie dans un mélange d’images et de sensations. Je me rappelle juste de quelques détails : elle me parlant de sa mère que j’avais du croiser au banquet Galduro-nain : elle était en elle, prenant parfois le pouvoir sur la vraie Khaena. Je me revois aussi lui répondre « Ce n’est rien, tant que tu es là pour moi » à sa phrase m’avertissant qu’il était dans les habitudes Sombres d’avoir « plusieurs mâles » comme elle dit. Le dernier souvenir que j’ai est qu’elle me raconte qu’elle a hérité de la couleur de cheveux de sa mère qu’un de ses amants disait « couleur de lune ». Je décidai alors qu’elle serait Isil pour moi, nom donné à la Lune chez les Eldars. Nous nous séparâmes et je retournai à ma récolte de souffre entamée quelques jours plus tôt.

La fin du pourquoi et du comment je suis ici, se passe il y a deux jours. J’étais toujours à mon souffre, dans la Caverne de Thyl-dûr, et je revenais vers le Village des Bleus me décharger. J’étais comme d’habitude couvert de poussières de souffre et j’avertis les autres aventuriers présents au dépot de ne pas utiliser d’essences volcanique sans quoi nous allions exploser et je remarquai Khaena, discutant avec un Bleu à l’air gentil et attentif, qu’elle me présenta comme « son mâle, Kely ». Je ne pus m’empêcher de partir d’un four rire nerveux tant la situation me semblait incongrue. Ils me saluèrent tous deux, et ils s’en allèrent, Khaena me promettant de revenir seule plus tard. Je repris ma récolte. Elle revint quelques heures après. Je lui proposai de visiter le Manoir elfique où je me trouve actuellement,dont elle découvrit le jardin avec ravissement et nous nous assîmes à l’endroit exact où j’écris ces mots. Dans la discussion, elle me demanda si « J’avais connu des femelles ». Je fus un peu étonné de cette question, et je lui répondis que la seule femme que j’avais vraiment touchée était cette humaine dont la tentative de sauvetage m’avait valu l’exil en ces terres (je lui avait déjà raconté l’histoire en détails dans une lettre ). Dans un sourire coquin, elle me demanda si j’étais prêts à prendre des leçons sur certaines choses, ce à quoi je répondis que j’étais prêt à tout pour la connaissance. Elle entreprit alors de me faire réviser ce qu’elle appela la première leçon. Du contenu de celle là ni de prochaines, je ne dirai rien, je préfère garder certaines choses pour nous seuls. Quelque minutes plus tard, dans le plus simple appareil, je lui demandai, intéressé si elle avait eu beaucoup d’autres mâles ce à quoi elle me répondit avec détails. Combien elle avait souffert pour les autres, combien elle avait déjà aimé! J’étais, et je suis toujours, fier qu’elle m’ait choisi. Je ne pus retenir des larmes, larmes qui n’avaient plus coulé depuis cette funeste nuit qui m’avait vu exilé du domaine Sylvain. Enfin, j’avais trouvé une raison autre que le sang pour rester ici : j’avais mon Isil, mon point d’attache dans ces Landes qui tournent parfois trop vite. Elle semblait étonnée de voir un mâle pleurer de la sorte. Elle me pris dans ses bras et, me consolant doucement, me demanda comment on appelait le Soleil. Je lui répondis que le mot le plus courrant était Anar. Elle me fixa dans le blanc des yeux et me dis « Si je suis ton Isil, alors tu seras mon Anar, mon bel elfe aux cheveux du soleil ». Puis elle m’embrassa de plus belle. Elle recommença son enseignement, de ses mains et de sa bouche, me surmontant même à la fin. Je lui promis que la prochaine fois, ce serait à moi d’appliquer ce quelle venait de m’apprendre. Mais notre tendre échange fut interrompu par les pas d’un aventurier. Nous nous rhabillâmes en vitesse, puis sortîmes du Manoir où nous éclatâmes tous deux d’un rire un peu nerveux. Je méditai près de l’entrée et elle alla vaquer à ses occupations.

Je crois que je vais fermer le journal pour l’instant. Je viens d’avoir une idée de surprise pour elle, mais cela va me demander plusieurs jours voire semaines de travail.

Puissent les Tavars veiller sur elle.

Jour 4

26 félinien 383, Jardins du Divin Fringel, Taarsengaard.

Encore une fois, elle dort sur mon épaule, encore une fois, elle semble en paix.

J’ai enfin fait connaissance de sa mère. Je l’ai appelé Isil et c’est une autre voix qui m’a répondu « C’est le blondinet de la petite ? ». Charmante présentation…. Elle me proposa de boire une verre à Illumen, ce que j’acceptai.

Comme prévu, elle portait ce cuir Sinan donc Khaena m’avait parlé. Il met admirablement bien les formes de Khaena en valeur par ailleurs. J’avoue que j’ai du me retenir de la serrer contre moi, avant de me rappeler que ce n’était pas mon Isil mais sa mère.

Je savais que la discussion n’allait pas être une partie de plaisirs, mais finalement je pense que j’ai réussi ce premier test avec brio. Elle a un caractère bien plus sombre et plus « sauvage » que Khaena mais sous cette carapace, j’ai pu ressentir les mêmes blessures, les mêmes cicatrices. Nous bûmes deux bouteilles d’outranque à même le goulot tout en discutant. Enfin, moi essayant de discuter, elle me rabaissant sans cesse « T’es un intello », « On ne peux même pas jouer avec un puceau ». Malgré cela, elle a semblé troublée lorsque je lui ai parlé des blessures qui ne se soignent pas avec de la magie. Elle m’a répondu que ça l’étonnerait que je puisse aider une folle, ce à quoi j’ai répliqué que le fou ne l’était que dans le regard des autres. Un ange est passé, puis elle m’a demandé si je voulais « voir la petite ». Je crois que j’ai marqué un point. Nous verrons bien.

Khaena est revenue. Nous nous sommes étreints puis avons un peu discuté de tout et de rien. Coïncidence ou non, c’est à ce moment que Kelly me contacta par télépathie. « Que ressens tu pour Khaena ? » me demanda-il. Je lui répondis que je voulais prendre soin d’elle, de ses proches, que je ne voulais pas qu’elle soufre dusses-je faire l’impossible. Il a semblé soulagé et a dit « Tant mieux, je peux partir tranquille » J’ai essayé de le retenir autant que j’ai pu, lui disant que s’il partait nous en souffririons Khaena et moi. Il me rassura « Je ne pas pas pour de bon. J’ai besoin de m’isoler, et peut-être que quand je reviendrai, je pourrai à nouveau donner ». Je lui souhaitai bonne route et lui promis de prendre soin de notre belle Sombre.

Un événement des plus bizarres se produit en plus. Je me fie au témoignage de Khaena parce que je n’en ai aucun souvenir. D’après elle, j’aurais dit une phrase ressemblant à « Des nuages arrivent par l’Est. Mais Anar veillera sur Isil pour que sa lumière resplendisse toujours et quand les nuages partiront, le bleu du ciel reviendra ». J’ai peut-être une idée sur ce qu’il s’est passé, il faudra que je regarde dans la Bibliothèque du Manoir elfique.

Nous sommes partis aux jardins du Palais du Divin Fingel, non sans que Khaena ait payé pour les bouteilles, une peu dépitée. Je m’étais déjà rendu là à plusieurs reprises, lors de mes explorations (c’est plus joli que égarements) dans le Palais et avais visité ce magnifique endroit, mais à l’époque , je n’avais que mon ombre comme compagne… Khaena me fit visiter le temple de Lith, déesse araignée dont les Sombres sont les fervents admirateurs. Nous avons marché dans un grotte ou des centaines d’araignées géantes (bien plus encore que nulle part ailleurs) vivent et se reproduisent sous l’œil attentif de leur mère. C’est un bel endroit. Il invite à la réflexion, je trouve. Que sont des araignées ? Sont-ce des monstres ou sont-ce des êtres qui naissent, vivent et meurent, comme nous tous ?

Nous remontâmes puis Isil me proposa un bain dans une vasque que je n’avais jamais vu avant. Nous nous assîmes puis elle me savonna et entrepris ce qu’elle appela un massage. Jamais je n’avais ressenti un si grand relâchement depuis mon arrivée sur les îlots. Ses mains parcouraient mon dos et mes épaules, chassant toutes les tensions que s’étaient accumulé depuis les mois que j’étais arrivé ici. J’essayai de faire de même avec elle, elle eut l’air d’apprécier. Le message fini, je descendis les mains plus bas. Elle fis de même, nous donnant mutuellement du plaisir. Elle se retourna et vint sur moi. C’était délectable, comme chaque fois. Nous sortîmes du bain et nous étendîmes tous deux nus, laissant le Soleil chauffer notre peau. Elle s’endormit, blottie contre moi, moi lui caressant les cheveux.

Puissions-nous ne jamais nous perdre.

Khaena était une jeune sombre timide, réservée, peu à l’aise parmi les elfes noirs. Elle avait été élevée par des humains aussi se retrouver entourée de sœurs et frères plutôt mesquins et imbus d’eux même la perturbait. J’ai commencé à m’intéresser à elle après que Rhiordan l’eut convaincue de venir assister à un Conseil Matriarcal. Elle a pu constater lors de discussions que j’eus par la suite avec elle, que nous n’étions pas tous aussi mauvais que notre réputation laissait l’entendre. Elle a alors commencé à se rapprocher du peuple.

Voyant son potentiel, je décidai de lui confier quelques responsabilités. C’est à cette occasion que découvrit le secret de Khaena et que je pus rencontrer Killya. Je l’avais invité à une taverne de la région de Pierre Blanche pour lui expliquer ce que j’attendais d’elle. Au bout d’un certain temps, l’attitude de la jeune sombre changea et je vis devant moi un regard assuré un brin moqueur qui engloutis l’alcool commandé avec grande soif. Elle se présenta comme étant la mère de Khaena et m’expliqua que suite à un rituel raté, son esprit avait pris place dans le corps de sa fille. Intriguée, j’ai essayé de cerner sa personnalité. Nous avons discuté quelques temps et cela glissa peu à peu vers ce qui se rapprochait d’un rendez vous galant. La sombre me dragua sans retenue et je m’amusais grandement de cette situation, me demandant si elle irait jusqu’à me sauter dessus. Elle ne le fit pas et nous quittâmes la taverne chacune dans notre coin.

Malgré sa timidité, Khaena n’en était pas moins une femelle de charme à succès. Elle m’appris qu’elle avait un mâle bleu nommé Kely. Tout semblait aller bien entre eux mais elle vint me trouver un jour, emplie de doutes, de tristesse et de regrets. Elle avait trompé son mâle avec un autre, un sombre, Malkael. Son couple était en péril, son bleu n’acceptant pas la concurrence. Elle avait besoin de soutien et de conseils. Elle savait que j’avais l’habitude d’avoir plusieurs amants en même temps. J’ai toujours été très touchée par la détresse de mes jeunes sœurs, voulant les protéger de tout, comme pour Ange_Noir que j’avais finit par adopter pour fille. Je lui avais proposé de me retrouver à Naralik dans la maison proche de l’entrée de Zork’len. Je l’ai écouté, j’ai essayé de la faire réfléchir pour trouver ses réponses elles même. Je suis même venu la prendre doucement dans mes bras pour la rassurer. Cela n’a pas été miraculeux mais elle sembla aller un peu mieux. Et soudain, sa mère repris le contrôle du corps.

Elle me regardait avec un air charmeur et me réclama elle aussi un calin. J’ai refusé et suis restée à ma place. Notre discussion se basa principalement sur mes amants et le fait que je n’avais jamais eu de femelle. Je lui dis alors que je n’étais pas contre ce genre de relations, je savais que Sathia et Polgarath avait été amantes, mais que l’occasion ne s’était jamais présentée. Elle se leva alors et s’approcha de moi. Nos regards étaient plongés l’un dans l’autre, une tension étrange planait dans la salle. Je ne savais pas si je voulais ou non éviter ce qui risquait de ce passer, partagée entre ma curiosité naturelle et ma prudence habituelle vis à vis des sœurs à fort caractère. Son visage avançait de plus en plus vers le mien, je ne bougeai pas. Elle sembla hésiter un instant puis vint goûter mes lèvres. C’était délicieux mais si court. Elle s’éloignait déjà me laissant sur ma faim. Elle me regarda amusée me demandant comment c’était et je lui fis part de ma frustration. Elle sembla ravie et accéda à mon souhait. Je me suis laissée emportée par ses baisers intenses réveillant en moi un désir irrépressible. Elle m’entraîna alors sur le lit de la maison. Nous nous sommes déshabillées mais je ne savais pas comment faire avec une femelle. Elle se chargea alors de me montrer, ses mains douces effleurant ma peau et enflammant mes sens, trouvant en mon intimité les points les plus sensibles. Le plaisir était intense, différent de ce que j’avais connu jusque là. Je crois que je ne trouverai pas de mot assez fort ou juste pour l’expliquer. C’était presque comme sentir son corps rayonner, planer, déconnecté de toute réalité. Une plénitude apaisante. Nous nous sommes ensuite endormies l’une contre l’autre.

Je me suis réveillée seule le lendemain. J’avais encore les images de la veille à l’esprit. Ces sensations me semblaient un souvenir irréel, comme quand l’on a fait un rêve dont on se demande s’il en est vraiment un. Qu’est-ce que cette relation allait donner ? Était-elle comme moi juste une chasseuse de mâle qui enchaîne les plaisirs ? Ne serais-je qu’un jouet comme mes mâles le sont pour moi ? Je n’avais aucune idée de ce qu’impliquait une relation entre femelle. Je me suis rhabillée, pensive. A quoi bon m’inquiéter, je saurais bien assez vite à quoi m’en tenir.

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