Nous nous étions endormies sur l’île de Kyshala. La veille je l’avais veillée, toute la nuit, inquiète, parce qu’elle était éteinte, malade souffrant d’un vilain rhume. Elle allait mieux alors j’étais tombée, épuisée de fatigue le soir suivant. Est ce que c’est l’angoisse de la voir malade ainsi qui a réveillé mon cauchemar au kirosta rouge? Je ne sais pas… En tout cas, quand je me suis réveillée, j’étais dans la kitinière et un kirosta en face de moi qui n’a pas mis longtemps à me mettre à terre. Je me suis évanouie.

Quand, je me suis réveillée, j’étais percluses de douleur parmi les cadavres de créatures. J’étais dans le garde-manger des kitines, incapable de me soigner, je ne ressentais pas la présence des kamis, ni de la karavan… les pactes de téléportation n’allaient pas fonctionner et les demandes de résurrection encore moins… J’allais mourir. Je me suis mise à pleurer… Non, non… pourquoi? Alors que j’étais si heureuse et que j’avais enfin trouvé celle avec qui je voulais passer le reste de ma vie… J’ai pleuré de longues minutes incapable de m’arrêter. Je repensais au moment merveilleux que j’avais passé à ses côtés ces derniers jours, comme cette journée près d’une cascade sous une arche que nous avions surnommées « l’arche des amantes » en raison des étreintes passionnées que nous y avions vécues…

Et moi, je gâchais tout avec mon cauchemar et mon somnambulisme maladif… Je m’en voulais de provoquer un nouvel horrible déchirement dans la vie de Jalindra. Mes larmes ne cessaient plus… Et puis il y a eu un petit mouvement parmi les cadavres, un izam blessé essayait de se dégager. Je me suis traînée jusqu’à lui pour l’aider mais il était vraiment mal en point lui aussi. Il s’est blottit contre moi recherchant ma chaleur. J’ai eu pitié, si je ne pouvais plus me soigner moi-même au moins je pouvais l’aider lui… J’ai lancé un soin. Il était guéri et volait autour de moi tout joyeux.

J’ai eu un petit sourire triste. L’izam est revenu contre moi, semblant vouloir tenter de m’aider. Je l’ai caressé même si je savais que je ne survivrais pas. Pourtant son insistance m’a donnée une idée. J’allais envoyer un message à ma bek-i-bemaï. Il ne fallait pas que je meurs sans qu’elle sache ce qu’il m’était arrivée comme avec Shab. J’ai sorti difficilement de quoi écrire de mon sac et j’ai commencé ma lettre :

« Mon amour, ma bek-i-bemaï,

Je crois que j’ai encore fait un cauchemar et comme j’ai oublié de te donner mes pactes, je suis à nouveau dans la kitinière. Je t’envoie cette lettre grâce à l’aide d’un izam qui était sur le point de mourir et que j’ai réussi à soigner grâce à mes dernières gouttes de sève, lui aussi a été ramené par les chasseurs dans le garde manger des kitines.

Ma bek-i-bemaï, cette fois, je crois que ma graine de vie s’est brisée et ne pourra plus être réparée. Quelle idiote, je suis! J’ai à nouveau suivi un kirosta rouge dans mes cauchemars pour me réveiller transpercée par son dard au fond de la kitinière. Je suis à un niveau tellement profond que je crois que les kamis n’entendront pas mon appel… Je vais mourir mon amour…

Je suis désolée de te laisser seule alors que notre amour était ce qu’il y avait de plus beau dans ma vie. Je veux que tu profites de la vie et que tu trouves quelqu’un qui t’offre ce que j’ai à peine eu le temps de t’offrir.

La mort ne nous séparera pas mon amour. Ma sève attendra la tienne pour se mêler à elle et être à jamais réunies.

el makèch ma bek-i-bemaï.

Shaaky. »

J’ai attaché le message à la patte de l’izam. Je lui ai donné quelques miettes du gâteau que j’avais dans mon sac et je l’ai laissé s’envoler. Il est parti à tir d’ailes. Je n’étais vraiment pas sûre qu’il parviendrait à sortir de la kitinière vivant mais j’espérais de tout mon cœur que mon message parviendrait d’une façon ou d’une autre à Jalindra. Au moins, pour qu’elle sache que j’avais pensé à elle jusqu’à ma dernière seconde de vie. J’ai tenté de lutter contre l’engourdissement de la mort que je sentais venir mais j’ai fini par m’évanouir à nouveau.

C’est le bec d’un izam qui m’a réveillée. Dans un état comateux, j’ai tenté de le repousser de la main : « Laisse moi… je suis fatiguée… trop fatiguée… ». Mais l’izam me picorait le crâne avec insistance. J’ai finalement réussi à ouvrir un œil : c’était l’izam que j’avais sauvé. J’ai grogné : « Je t’ai dit pourtant de rejoindre Jalindra… Va-t-en!!! ». J’ai fermé les yeux à nouveau mais toujours ce bec qui picorait avec insistance mon crâne. J’ai ouvert à nouveau les yeux et c’est là que j’ai vu que la pauvre bête avait été chargée comme un mektoub de bât. Il portait des sacoches et semblait épuisé.

J’ai ouvert les sacoches : des potions de vie et de sève… Et un mot de Jalindra, griffonné dans l’urgence : elle me disait qu’elle m’aimait et qu’il fallait que je lutte de toutes mes forces, qu’elle allait me rejoindre. Ma bek-i-bemaï me redonnait courage. J’ai bu les potions. Le bien-être a été immédiat même si les douleurs étaient toujours là…

Maintenant, il fallait sortir sans se faire dévorer… J’ai aperçu une larve de kitine perdue non loin de là… J’ai réussi à l’attraper en me faufilant à travers les cadavres et les kitines. Je me suis frottée avec reprenant l’idée qui m’avait déjà sauvée une fois et je l’ai gardée dans mon sac. Il fallait que je remonte le plus possible pour que Jalindra me trouve. J’ai suivi mon petit izam qui semblait décider à m’aider… mais parfois il passait par des endroit inaccessible pour moi… alors je faisais demi-tour cherchant une autre issue. Je me suis perdue dans le labyrinthe de la kitinière… Mais à chaque fois, l’izam me retrouvait trouvant un autre chemin. Jusqu’à ce que l’épuisement me fasse tomber à genoux. J’étais arrivée dans la chambre des œufs, où je me suis évanouie à nouveau.

Puis, j’ai entendu la voix au bord de la panique de Jalindra : « Shaakya, ma belle! ça va? ». Elle a lancé une série de soins magiques sur moi. J’ai ouvert un œil et j’ai souri en voyant son visage au dessus de moi : « Tu n’aurais pas du…. prendre de risque… comme çà… ». Elle m’a soulevée dans ses bras toujours terriblement inquiète : « Ça va aller… je n’allais pas te laisser là! comment tu te sens? ». J’ai dit doucement : « Mal… et bien parce que tu es là… ». Elle a dit doucement : « Je serais toujours là… ». J’ai murmuré : « J’ai cru… que j’allais mourir… ». Elle a dit d’une voix déterminée : « Je ne t’aurais pas laissé faire… ». Elle m’a serrée très fort dans ses bras et m’a embrassée tendrement. J’ai caressé sa joue : « Je suis désolée… ». Elle a secoué la tête : « C’est moi qui le suis… J’ai cru… qu’il n’y avait plus de danger… Mais allons sur l’île, que je puisse te soigner… c’est risqué de rester ici. ». Elle m’a soutenue avant de déchirer nos deux pactes et elle m’a conduite ensuite jusqu’à l’île de Kyshala.

Elle a fait un feu et m’a recouverte d’une couverture. Je voyais qu’elle faisait çà presque mécaniquement comme pour oublier la peur qu’elle avait eu. Elle a demandé : « Tu as soif? faim? ». J’ai tendu ma main vers sa joue. Elle s’est penchée vers moi pour embrasser mon front : « Un câlin? ». J’ai souri : « Oui un câlin… tes soins m’ont fait du bien. ». Elle m’a pris doucement entre ses bras pour poser ma tête sur ses genoux : « Je suis désolée… ». Je l’ai laissé faire en souriant : « Ha oui là… je suis sûre que je vais aller beaucoup mieux! ». Mais je voyais bien qu’elle n’avait pas le cœur à rire, alors j’ai repris plus sérieusement : « J’ai du…. te faire très peur mon amour… avec ma lettre… j’ai cru que j’allais mourir cette fois… je ne pensais même pas que l’izam arriverait à te rejoindre… il était tellement mal en point lui aussi. ». Elle avait pris de la crème dans son sac et l’appliquait doucement sur mon flanc : « Oui… j’ai cru que je n’arriverais pas à temps… Les kitins auraient eu un peu plus à manger… si je ne t’avais pas retrouvée… ». J’ai écarquillé mes yeux : « Tu veux dire…? ». Elle a caressé mon visage : « Je serais restée avec toi oui… plus rien n’aurait de sens sans toi… ». Je me suis redressée malgré ses tentatives pour m’en empêcher : « C’est comme je te disais… quand nous étions dans les primes racines… il me sera impossible de vivre sans toi désormais… ». Elle a souri en reprenant un peu de son humour : « Il y a plus simple pour me quitter que d’aller embrasser les kitins! ». J’ai ri en me tenant douloureusement les côtes.

Puis, son regard s’est assombri : « Je m’en veux… j’ai relâché mon attention… j’ai faillit te perdre… ». J’ai tenté de la rassurer : « Mais non… c’est cette angoisse à cause de ta maladie… les cauchemars sont réapparus. J’aurais du y penser! ». Elle a secoué la tête : « Je n’oublierais jamais plus de te prendre tes pactes… j’ai eu si peur… ». Elle a frissonné : « Quand je me suis réveillée… et que tu n’étais plus la… ». Je l’ai serrée contre moi : « Moi aussi, j’ai eu peur… de savoir… que je te laissais seule… J’étais persuadée… que j’allais mourir… Sans ton izam… je n’aurais jamais réussi à remonter plus haut. ». Elle a secoué la tête : « Je n’étais même pas sûre qu’il arrive jusqu’à toi… ». J’ai souri en me frottant le crâne : « Il est arrivé… il était très insistant… parce qu’il a du me sortir de mon évanouissement avec des coups de bec. ». Elle a souri reprenant son humour habituel : « Oui je lui ai soufflé dans les plumes avant qu’il parte! Ça se trouve, c’était le même, il a eu peur… ». J’ai ri en repensant à notre première rencontre où elle avait soufflé dans les plumes de l’izam qui avait envoyé une lettre incomplète faisant suite à sa candidature à la guilde Hoodo.

Puis, je me suis blottie contre elle : « Tu m’as sauvée la vie mon amour… ». Elle a souri en me serrant contre elle : « Et je recommencerais autant qu’il le faudra… même si j’aime autant que tu ne te mettes pas en danger! ». Elle m’a embrassée tendrement. J’ai répondu à son baiser avant de lui répondre doucement : « Je n’en ai pas l’intention… Si tu savais comme j’ai pleuré… pas par peur de mourir… mais parce que je te laissais seule… alors que nous avions tellement à vivre ensemble… J’avais l’impression… d’avoir tout gâché avec ce cauchemar! ». Elle m’a serrée un peu plus contre elle : « J’ai beaucoup pleuré aussi… Je ne veux pas perdre ce bonheur… on a eu si peu de temps… ». J’ai posé mon front sur le sien et pris ses mains dans les miennes : « Rien ne nous séparera mon amour… comme je te le disais dans ma lettre… nos sèves se mêleront… et nous serons à jamais réunies. ». Elle a dit avec une petite voix : « Je n’aurais jamais pu attendre… J’ai croisé Xenargos avant de partir… Je n’ai pas réussi à lui en parler… Il aurait souhaité venir… et je ne voulais pas le mettre en danger… ni qu’il m’empêche de rester à tes cotés si jamais… ». Sa voix s’est soudain brisée dans un sanglot. Je l’ai prise contre moi pour la bercer doucement, en lui murmurant des mots d’amour.

Elle a finalement séché ses larmes petit à petit : « C’est moi qui devrait te rassurer… ». J’ai joué les grosses dures en montrant les muscles de mes bras : « Moi? mais je suis une habituée de la kitinière maintenant… Même pas peur!!! ». Elle a eu un petit sourire : « Tu vas vite perdre cette habitude! Je suis d’accord pour qu’on meure ensemble… mais dans très longtemps! ». J’ai acquiescé : « Dans très longtemps oui… Je demanderais à Na Djaï’tal qu’on fasse rapidement le Voyage. ».

Nous avons ensuite chercher la meilleur manière de m’empêcher de me sauver lors de mes crises de somnambulisme. La meilleur solution était celle qu’avait adoptée Anyume après ma première visite de la kitinière : m’attacher à elle. Jalindra m’a ensuite fait manger en me grondant parce que je dévorais comme un ogre. Elle avait peur que mon estomac ne tienne pas le le choc. Je voyais bien que son angoisse était disproportionnée par rapport à cet événement : ma belle n’avait pas encore réussi à exprimer toute l’angoisse et la peur qu’elle avait ressenti pendant que j’étais dans la kitinière. Aussi après avoir fini de manger, je l’ai prise dans mes bras. J’ai caressé doucement ses épaules pendant qu’elle se blottissait contre moi. J’ai commencé à la bercer doucement.

Au bout de quelques minutes, elle a enfin réussi à exprimer son angoisse : « J’étais persuadée de te trouver morte… comme Shab… ». J’ai embrassé son front délicatement : « Je sais… j’y ai pensé… et je m’en voulais… de te faire subir çà à nouveau… ». Elle a secoué la tête : « Tu n’y es pour rien… Je voulais juste que tu ne meurs pas seule… ». Je l’ai serrée fort contre moi en retenant mes larmes : « Je ne voulais pas mourir sans toi… mais je ne voulais pas que tu meurs pour moi… Je ne savais plus où j’étais mon amour… ce que je voulais… ». Elle a eu un sourire tremblant : « Tu n’aurais pas pu protester. ». Je me suis mis soudains à pleurer silencieusement.

Elle m’a prise dans ses bras, me berçant doucement en me murmurant des mots d’amour. J’ai réussi à dire d’une voix tremblante : « Je voulais mourir dans tes bras… mais pas que tu meurs… ». Elle a murmuré d’une voix douce : « Je serais morte avec toi… dans tout les cas. Et même si j’avais résisté à la volonté de te rejoindre… je serais restée une coquille vide… ». Je l’ai regardée : « Comme moi… avec toi… si… ». Je n’ai pas réussi à terminer ma phrase. J’ai secoué la tête : « Je ne veux plus revivre çà… ». Elle a acquiescé : « Je ferais tout pour que ça n’arrive plus… ».

J’ai pris un ton plus désinvolte : « On sera obligées d’être attachées tout le temps! ». Elle a souri : « Je vais remettre tes pactes dans mes bottes, comme avant! ». J’ai pris un petit air taquin : « Celles qui sentent des pieds? ». Elle a ri : « Oui!!! Au pire l’odeur te réveillera… on ira même voir le tas de fumier de bodocs pour être sûres! ». J’ai éclaté de rire avec elle.

Elle a remis de la crème sur mon flanc. Ce geste doux nous a rappelé les tendres attentions qu’elle avait eu pour mes pieds alors que nous n’étions encore que des amies. Nous avons longuement discuté sur ce que nous avions ressenti l’une pour l’autre à cette époque qui nous paraissait déjà si lointaine. Le sommeil a fini par avoir raison de moi. Jalindra a posé une couverture sur moi et m’a attaché le poignet au sien : « Voilà, tu ne pourras pas partir cette nuit! Je te garde avec moi! ». J’ai murmuré d’une voix ensommeillée : « Je ne veux pas partir… je n’ai jamais voulu partir… ». Elle m’a entourée de ses bras : « Je sais mon amour… ». Elle m’a bercée doucement. J’ai murmuré dans un demi-sommeil : « Jamais séparées mon amour… jamais… toujours dans tes bras… ». Elle a murmuré : « Je suis là, je serais toujours là… ». J’ai murmuré avant de m’endormir dans le creux de ses bras : « el makèch… ». Je l’ai entendu murmurer très doucement : « el makèch ». Elle s’est endormie en me serrant fort contre elle.

Durant la nuit, j’ai encore fait le cauchemar du kirosta rouge, j’ai hurlé le prénom de Jalindra. Mais elle était là veillant sur moi, me murmurant des paroles apaisantes. Je suis retombée dans un sommeil plus apaisé en murmurant : « Ne me laisse pas toute seule… laisse moi venir avec toi… ». Elle a murmuré à mon oreille : « Je suis là… je ne vais pas mourir… Tu ne seras jamais seule… ». J’ai fini par me rendormir dans un sommeil calme et réconfortant.

Le lendemain, c’est elle qui a fait un cauchemar. Elle s’est réveillée en sursaut tremblant de tout son corps. Je lui ai murmuré : « Je suis là mon amour… je suis là ma bek-i-bemaï… ». Elle m’a regardée avec des yeux hagards : « La kitinière… tu y étais retournée… je te cherchais… et j’allais mourir sans te retrouver… sans savoir si j’allais t’abandonner ou si c’était déjà fini… ». Un sanglot l’a empêchée de continuer. Je l’ai serrée contre moi, tentant de la rassurer d’une voix enrouée par l’émotion : « Je ne retournerais pas dans la kitnière pas sans toi… On ira dire aux rangers qui gardent l’entrée de me bloquer le passage si je suis seule par la force si il le faut… On leur dira de te contacter si jamais il me trouve… Ça n’arrivera plus… Les rangers sont capables d’empêcher de sortir des énormes kitines, ils arriveront bien à arrêter une petite fyrette au pieds nus, non? ». Je l’ai serrée encore plus fort contre moi : « Je ne veux plus revivre çà… croire que je t’avais perdue… que je te laissais seule… que nous ne pourrions pas vivre, tout ce que je veux vivre avec toi… ma bek-i-bemaï… ». Elle a murmuré en se blottissant contre moi : « Non, plus jamais… J’ai cru devenir folle quand j’ai reçu ton izam… Je n’avais jamais ressenti un tel déchirement… ni une telle haine contre la vie… seule la perspective de pouvoir encore te sauver m’a fait avancer… ». Je l’ai embrassée par petites touches tendres en continuant à la caresser : « Nous aimerons la vie ensemble désormais… Je vivrais pour te rendre heureuse, voir ton merveilleux sourire et entendre ton rire. ». Je la gardais contre moi en respirant son odeur : « Si je pouvais te garder constamment contre moi comme çà… profiter de ta chaleur, de la douceur de ta peau, du goût de tes lèvres… je le ferais… Plus rien, n’a d’importance, quand tu es dans mes bras à part toi… ». Mon baiser s’est fait plus sensuel et passionné. Elle a répondu avec fièvre. Cette nuit là, nous nous sommes fait l’amour avec urgence comme pour conjurer le sort, nous délectant de sentir l’autre si vivante.