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Aveu et massage

Jour 24 Ullitavar – Fingelien 382
Il fallait que je parle de mes retrouvailles avec Keros à Kharya. Je ne sais pourquoi j’avais ce besoin… Elle m’avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je pourrais avoir. Par contre, elle m’avait plusieurs fois prévenue de sa jalousie envers les femelles. Je trouvais çà étrange. Pour moi, quand elle était avec quelqu’un d’autre, mâle ou femelle, j’avais cette même jalousie qui m’étreignait.

C’était sans doute pour çà que je m’imaginais qu’elle n’aimerait pas entendre que j’étais retournée dans les bras de celui qui fût mon mâle. J’ai eu du mal à lui dire. Je cherchais mes mots. Mais, c’est elle qui les a trouvé à ma place : j’avais retrouvé mon mâle. Elle ne semblait pas jalouse.
Soulagée, je l’ai entraînée dans l’eau des bains de Nargraw Sud. Nous nous sommes données du plaisir mutuellement. J’ai pris mon temps pour apprécier le bonheur qu’elle m’offrait. Je l’ai ensuite portée jusqu’à des serviettes. Je l’ai essuyée en passant sur chaque parcelle de peau de son corps.

Je l’ai ensuite allongée doucement sur le ventre. J’ai commencé à lui masser la plante des pieds. Elle me regardait par dessus son épaule semblant apprécier chacun de mes gestes. Mes mains sont remontées lentement le long de ses jambes. Je sentais ma belle se détendre. J’ai continué sur le bas du dos remontant le long de sa colonne vertébrale. J’entendais sa respiration s’apaiser tandis que son corps se relâchait. J’ai terminé par ses épaules et sa nuque. Je la voyais tenter de lutter contre le sommeil qui l’emportait. Je l’ai prise dans mes bras, m’installant contre son dos. Je lui ai murmuré de s’endormir en l’embrassant tendrement dans le cou.

Malheureusement, je ne pouvais pas passer la nuit avec elle. J’avais promis à la petite de la ramener à son mâle pour la nuit. Tandis que ma belle sombrait dans le sommeil, je me suis écartée d’elle le plus délicatement possible pour ne pas la réveiller. Je l’ai recouverte d’une peau de panthère noire pour ne pas qu’elle ait froid. J’ai laissé près d’elle un petit mot et une rose rouge presque noire.

Une nuit avec Keros

Jour 25 Félinien – Fingelien 382
Beaucoup de chose se sont passées ces derniers jours. Khaena avait eu l’idée de nous conduire près de l’arbre d’éternité. Elle se doutait que l’énergie de l’arbre pourrait aider à la matérialisation de Keros. Et çà a été le cas… au delà de ce que nous imaginions. C’était bon de retrouver ainsi mon mâle, de retrouver ses bras pour une nuit entière. Il m’a fait tellement de bien, j’étais apaisée.
Je lui ai parlé de Kharya, de mes difficultés avec elle… Tout en lui parlant, je me rendais compte à quel point il m’avait manqué : ses paroles douces, ses conseils avait toujours été un réconfort pour moi et elles l’étaient une fois encore. Il me posait des questions sur elle, sur ce que je recherchais avec elle… Ca a un peu éclairé les sentiments confus que j’avais à son égard mais çà ne m’a pas donné envie de la recontacter pour le moment du moins.

Au réveil le lendemain, alors que j’embrassais Keros, j’ai senti un frémissement. En m’écartant, le regard avait changé… C’était celui du petit bleu… Il a dit amusé que j’embrassais toujours aussi bien! Je suis restée interdite. Keros m’avait dit la veille que le petit bleu semblait avoir un faible pour moi, chose que je n’espérais même plus. Et puis soudain, il est parti en disant qu’il avait quelque chose à faire et qu’il fallait que je prévienne Khaena… Il était vraiment étrange ces derniers temps…

J’ai passé une journée seule avec moi même et mes pensées. Après la discussion que j’avais eu avec Keros, j’ai eu envie de recontacter Kharya. J’ai essayé de lui parler mais elle n’avait pas l’air disposée… Et n’a même pas exprimée de joie quand elle m’a entendue après un aussi long silence. Elle disait qu’elle était prise par quelque chose de très « compliqué ». J’ai proposé mon aide mais elle l’a refusée. Je n’ai pas insisté n’en ayant pas envie et je l’ai salué par un « à une prochaine fois » auquel elle n’a pas répondu. Je crois qu’il n’y a plus grand chose à espérer quand à ma relation avec elle…

Prise et perte de contrôle

Fin du Félinien 382

Keros m’a livré son savoir sans retenue. Depuis que je lui ai permis de revoir Killya, il ne met plus aucune réserve entre nous. Ca m’a fait peur, j’avais l’impression parfois que nous ne faisions plus qu’un. Avec les nouvelles connaissances que j’ai acquises, j’ai pu y mettre un frein assez rapidement, ça va trop vite. Je sens que Keros ne comprend pas mon comportement, mais pour l’instant je ne peux faire autrement. Je ne veux pas faire qu’un avec lui, connaitre tout de lui et que lui connaisse tout de moi.

Tant que je n’arriverais pas segmenter ce que je peux le laisser voir, il ne verra et n’entendra rien.

Nous avons renouveler l’expérience sur une idée de Khaena. L’arbre de l’éternité s’est révélé être un site propice de magie et d’énergie pour m’aider à laisser plus de temps à Keros. Ce temps qui m’a semblé distendu d’ailleurs. J’avoue avoir pris peur, c’est encore trop nouveau pour moi tout cela. J’ai repris tout contrôle sans prévenir, si bien que je me suis retrouvé nu avec Killya qui m’embrassait. J’ai pu cacher mon trouble en plaisantant sur le fait qu’elle embrassait toujours aussi bien. Je me suis rhabillé rapidement et je suis parti, j’ai fui presque, j’avais besoin d’air frais et de marcher.

Je suis retourné à Nargraw Nord et je me suis entrainé encore et encore. Une espèce de frénésie pas trop contrôlable.

Je n’étais plus moi même, je n’étais pas Keros non plus.

Mais qui étais-je à ce moment là ?

Les blessures d’une sombre

Jour 6 Mundia – Fingelien 382
Il y avait une réunion du dispensaire à l’infirmerie du palais de Tarsengaard. J’allais être contrainte de revoir Kharya. Ca ne m’enchantait pas, je sentais qu’une fois de plus j’aurais droit à son indifférence.

Elle était là au milieu de la pièce toujours aussi belle. Khaena l’a saluée, elle a répondu au salut. Bien sûr, elle n’a pas daigné me parler par télépathie. Je sentais la colère enfler en moi. Je lui ai lancé un « alors, on ne dit plus bonjour? » rageur. Elle a répondu d’un simple « echk Killya » sans âme, sans sentiment. Où étaient les « echk ma belle » ou « echk ma sombre » ? J’avais compris. Je crois que si Khaena ne m’avait pas retenue, j’aurais été violente avec elle. J’avais envie de la secouer et qu’elle me dise clairement qu’elle ne voulait plus de moi et ceci devant tous les membres du dispensaire présents. La petite était tellement concentrée à me contenir qu’elle écoutait à peine ce qu’il se passait. J’aurais été au commande du corps, mes regards aurait transpercé Kharya par la fureur qui s’en dégageait mais la petite tempérait tout.

La réunion s’est enfin terminée et Khaena savait qu’elle devait partir vite avant que j’explose. En passant devant Kharya, j’ai tenté de reprendre le contrôle mais la petite veillait et ne m’a pas laissé faire, atténuant la dureté de mon regard, s’enfuyant presque de la salle.

Elle a rejoint Kely dans la grande chambre à côté de l’infirmerie. Il lui avait préparé un bain. La tension est légèrement retombée. Quand ils ont commencé à s’enlacer, je ne me suis pour une fois pas intéressée à leurs ébats.

Je voulais avoir des réponses, je voulais qu’elle me dise que c’était fini, qu’elle me le dise clairement. Alors je lui ai volé dans les plumes brutalement, réclamant une réponse. Ce qu’elle m’a répondu était étrange de sa part. Elle disait que j’avais retrouvé mon mâle et que je n’avais plus besoin d’elle.
Et alors? je ne comprenais pas quelle importance, çà avait dans notre relation… Elle avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je fréquentais. D’ailleurs, elle n’appréciait pas du tout la jalousie maladive qui me prenait quand je la savais avec un de ces mâles.
Mais apparemment, la réapparition de Keros, celui auquel j’étais unie, la perturbait bien plus que je ne l’imaginais. Elle avait l’impression de ne plus avoir sa place. J’étais abasourdie. Ma femelle, celle qui avait toujours demandé de ne pas être jalouse de ces mâles était jalouse du mien… Les pensées tourbillonnaient en moi : çà signifiait donc qu’elle m’aimait toujours…

Elle me l’a confirmé. J’étais furieuse : mais pourquoi ne me le disait elle pas ? J’en crevais qu’elle m’ignore ainsi pendant des jours. De quoi avait elle peur? Elle avait peur de ce qu’elle ressentait pour moi, peur de ce qu’elle pourrait faire à cause de çà. Elle avait peur d’être en trop, de n’être qu’un remplacement, de n’être qu’un simple plaisir physique pour moi. Elle voulait plus que çà…
J’étais stupéfaite. J’avais eu ces mêmes pensée à son encontre peu de temps auparavant lors de ma conversation avec Keros. Moi aussi, je voulais plus. Moi aussi, je voulais partager autre chose que le plaisir physique avec elle.

Elle disait qu’elle avait besoin de se confier, de confier ses doutes et ses problèmes quand elle en avait. Mais la plupart de ses problèmes étaient d’ordre politique et elle savaient que je détestais çà. Je me rendais compte que mon attitude parfois blasée et négative vis à vis de la politique l’avait empêchée de se confier à moi. J’ai tenté de la rassurer : j’étais prête à l’écouter et à tenter de l’aider quelque soit le sujet dont elle me parlerait.

Elle avait l’air un peu soulagée mais je sentais sa détresse. J’ai lui ai demandé mi-plaisantant, mi-sérieusement si elle voulait un câlin. Elle le souhaitait mais elle ne voulait pas séparer Khaena de son bleu. Elle se sentait de trop. J’avais beau lui dire que c’était stupide, elle se sentait illégitime. Pourtant, elle avait toujours eu sa place dans mon coeur mais elle ne la prenait pas. Elle m’affirmait qu’elle ne voyait pas où elle était entre le petit bleu qui la détestait, Khaena qui ne voyait en elle que l’Ilharess et Keros dont elle ne savait pas bien ce qu’il pouvait penser d’elle alors qu’elle ne se sentait douée que pour la souffrance.

Ces dernières paroles ont fini de me décider à la rejoindre. Après avoir obtenu l’accord des deux tourteraux, je me suis rendue près d’elle. Elle était juste à côté dans l’infirmerie dans laquelle, elle n’avait pas bougé depuis mon départ. Elle me regardait avec des yeux tristes et perdus. Je ne pouvais pas lui résister, je l’ai embrassée tendrement.

J’ai soudain sentie sa détresse, elle était sur le point d’éclater en sanglot mais se contenait pour ne pas me montrer ses blessures. Je l’ai prise contre moi, la serrant doucement. Des larmes ont commencé à perler sur ses joues. Je les ai essuyées. J’ai tenté de la réconforter mais à vrai dire je me sentais désemparée. Elle, qui ne montrait d’habitude aucune faille, était en train de pleurer entre mes bras.
A force de lui parler avec mes mots maladroits, elle a finit par extérioriser ce qu’elle avait sur le coeur. Elle était épuisée de trainer un peuple divisé derrrière elle. Elle aurait presque voulu qu’Elzeberith lui prenne sa place. Il est vrai que l’affaire de la jeune sombre avait montré au grand jour les dissensions qui existaient entre les sombres. Et elle qui ne vivait que pour son peuple, subissait ces déchirures comme des blessures profondes. J’ai tenté de la rassurer en lui disant qu’elle n’était pas seule que je serais là et Khaena aussi même si elle n’était plus Jaliless, qu’elle pouvait s’appuyer sur nous. Je ne sais pas si j’ai réussi mais elle a voulu soudain se rendre dans les jardins.

Je l’ai prise par la main et nous y sommes allés. Arrivée là bas, nous avons surpris le représentant Haut-Elfe Voronwe en charmante compagnie. Nous nous sommes planquées comme des gamines, observant les deux palots à moitié dénudés dans l’eau. Nous espérions voir du croustillant mais le mâle pâlot nous a découvert. La femelle semblait très gênée quand elle nous a vu se recouvrant maladroitement de sa cape. Nous nous sommes éloignées en riant en leur faisant un signe de la main.

Nous nous sommes installés sur son banc préféré. Je lui ai enserré la taille, l’approchant de moi. Elle a posé sa tête sur mon épaule pendant que je lui embrassais le front. Mais elle semblait épuisée. Elle s’est allongée sur mes genoux, semblant décidée à dormir sur place. Je lui ai desserré sa cape, puis je l’ai aidé à enlever son armure. Je l’ai prise contre moi la caressant tendrement. J’essayais de lui dire à quel point je regrettais d’être parfois si possessive et si jalouse avec elle. Elle me répondait qu’il fallait qu’elle apprenne à être là pour moi quand j’en avais besoin.

Elle a fini par me dire qu’elle était heureuse que je sois là. J’ai embrassé ses lèvres, me blottissant contre son cou pour masquer mon émotion. Je l’ai serré un peu plus contre moi pendant qu’elle s’endormait dans mes bras.

Rencontre entre Kharya et Keros

Jour 26 Mundia – Fingelien 382
J’avais réussi à obtenir difficilement que le petit bleu cède la place à Keros pour Kharya puisse le rencontrer. Il était méfiant, il craignait une action de ma belle contre lui. Je ne comprenais pas sa réaction et je ne la comprends toujours pas. Il a toujours eu vis à vis de Kharya des réactions exacerbées alors qu’elle n’avait jamais eu pour lui de gestes agressifs.

Nous nous sommes rendus à l’arbre d’éternité, le lieu qu’avait choisi le petit bleu, « moins chargé en magie noire » que le temple de Lith selon lui. Il est arrivé très peu de temps après nous et c’est montré odieux avec Kharya comme à son habitude. Ils nous a tourné le dos et a commencé à invoquer pour provoquer l’état qui permettait à Keros d’apparaître.

Keros est alors apparu. J’ai embrassé mon mâle et je lui ai présenté Kharya. Je sentais ma belle tendue à l’extrême, sur la défensive. Pourtant, Keros était doux et respectueux envers elle. Elle qui voulait le rencontrer, ne savais tout d’un coup plus quoi lui dire. Après maintes tentatives de mon mâle pour la mettre à l’aise, elle a quand même réussi à lui avouer qu’elle ne se sentait pas à sa place depuis sa ré-apparition. Il a tenté de lui faire comprendre que la femelle que j’étais, avait besoin d’énormément d’affection pour pouvoir être heureuse. J’ai enfoncé le clou en lui disant que j’avais besoin d’elle. Mais elle m’a lancé une petite pique en disant qu’elle n’appréciait pas que je prenne le mâle de ma fille…

Que pouvais je lui dire? je dois dire que la situation était inédite mais difficile de faire la part des choses… Khaena et moi, nous étions deux esprits dans un même corps, nous fusionnons parfois pour n’en faire plus qu’un… J’avais commencé à aimer profondément le petit bleu. Il n’était pas qu’une source plaisir. Il y a quelques jours, il m’avait ému aux larmes en me prenant d’une façon tellement tendre et douce… je pensais que je n’aurais jamais droit à çà de sa part, je pensais qu’il réservait çà à la petite… Quoiqu’en pensait Kharya, je n’étais pas prête à le laisser ainsi.

Kharya n’a pas posé d’autres questions, toujours sur la défensive mais se détendant légèrement à la fin. Elle a même offert des bagues de Trassian à Keros, les mêmes qu’elle m’avait offertes quelques heures auparavant. Je savais qu’avec ce geste, elle acceptait mon mâle et me donnait l’occasion de pouvoir le voir plus facilement. Une magnifique preuve d’amour, même si elle ne l’avouerai sans doute jamais.

Nous avons conclu la discussion. Keros m’a poussée à aller dormir avec ma femelle. Il sentait bien qu’elle en avait besoin. En le quittant, je suis venu l’embrasser avidement. Il m’a légèrement repoussé me reprochant de ne rien épargner à ma femelle. Il est vrai qu’elle avait détourné le regard gênée. J’ai haussé les épaules, c’est quand même avec elle que je passerai la nuit , je pouvais au moins embrasser mon mâle. Mais il m’a regardé durement, je ne devais pas lui imposer une vision qu’elle avait du mal à supporter. Il s’est ensuite incliné respectueusement devant Kharya. Elle a enfin souri un peu.

Nous avons rejoint une maison d’Aeth Aelfan, elle a avoué que mon mâle lui avait plu mais elle regrettait de ne pas avoir été très « aimable » avec lui. Et moi, j’ai regretté d’avoir embrassé ainsi mon mâle devant elle. Même si elle m’a assurée qu’elle s’y habituerai, je sentais bien qu’elle n’appréciait pas que j’ai ce genre d’effusions même avec mon mâle. Ce soir là, ma belle avait besoin de tendresse. Elle s’était tellement protégée derrière son masque impassible qu’elle en était épuisée. Je l’ai gardé contre moi en la cajolant pendant qu’elle s’endormait.

Espoir perdu?

Jour 20 Kamarien – Fingelien 382
Pourquoi je n’arrive pas à en parler même dans ce journal?

Il y a quelques jours, j’ai eu la surprise d’entendre la voix de Keros m’appeler. J’ai accouru à l’arbre d’éternité comme une pucelle à son premier rendez vous.
Nos corps se sont immédiatement trouvés et retrouvés, mêlés et emmêlés comme si la mort ne les avait jamais séparés.

Quand nos corps ont enfin été rassasiés l’un de l’autre. J’ai vu le regard de mon mâle qui se portait au loin. Je sentais son désir de voir autre chose que ce lieu. Je lui ai proposé d’essayer d’aller dehors. Son regard s’est illuminé à cette idée. Je l’ai conduit jusqu’à un petit ponton au bord de la mer. Nous avons regardé le coucher de soleil, assis l’un près de l’autre en nous tenant la main. La joie illuminait son visage. Il retrouvait des sensations qu’il n’avait plus eu depuis bien longtemps : la lumière du soleil, le froid sec de Trassian, le vent sur son visage, l’air iodé du large… Je comprenais ce qu’il se ressentait. Je l’avais moi aussi ressenti quand la petite m’emprisonnait encore en elle et que je n’avais que de brefs instants de liberté.

Et puis, il a voulu voir autre chose. Je lui ai proposé d’aller voir une région que j’aimais particulièrement : Aeth Aelfan. Nous avons rejoins le dépôt de Trassian pour prendre des essences de téléportation. Je l’avais vu plusieurs fois avoir des instants faiblesses. J’avais peur que le trajet à pied ne soit trop difficile… J’aurais du penser… Il semblait tellement enthousiaste de découvrir ce monde et je voulais le rendre heureux. Il m’a suivi dans la salle des portails après que je lui ai expliqué le fonctionnement des essences de téléportation. Juste devant le portail de Aeth aelfan, il a failli tomber. J’ai voulu le prendre dans mes bras et le ramener à Trassian. Mais il a pris le portail avant que je puisse le retenir. Je l’ai suivi inquiète, j’espérais le conduire jusqu’à une maison pour qu’il puisse se reposer mais il s’est écroulé soudain… Il a rejoint brutalement le styx.

J’ai hurlé mon désespoir de le perdre encore une fois. J’ai couru comme une folle jusqu’à la mer pour finalement m’écrouler… J’ai entendu la voix du petit bleu. Je lui ai hurlé de se taire et de me laisser. Je lui en voulais de ne pas me laisser mon mâle, celui avec lequel j’avais été uni, le père de ma fille… Je voulais être seule. En voyant disparaître Keros dans le Styx, j’avais compris que malgré mon espoir, jamais il ne pourrait vraiment revenir.

Le petit bleu est arrivé… Je ne me souviens plus de ses paroles… tout était flou et cotonneux autour de moi… je ne voulais plus rien voir, plus rien entendre. J’ai laissé la petite reprendre le contrôle. Le lendemain, le petit bleu était là. Il a vu mes pleurs, je me suis blottie contre lui. Il ne m’a laissé aucun espoir me disant que Keros n’était qu’un esprit qu’il ne serait jamais comme moi ou Khaena. Je l’écoutais… mais je ne voulais pas entendre ce qu’il me disait. C’était trop douloureux.

J’ai réussi à en parler un peu Kharya, quelques jours plus tard. J’ai bu beaucoup…. énormément. Mais ma belle était là, elle m’écoutait me redonnant espoir. Elle disait que tant que nous n’avions pas tout tenté, il y aurait toujours un espoir pour que Keros devienne plus qu’un esprit. Elle disait que si le petit bleu lui laissait plus d’espace, il pourrait progresser. J’ai arrêté de boire, je ne voulais pas que ma femelle ait une loque pour passer la nuit. J’ai embrassé ses mains.

Cette nuit, je l’ai passé à ses côtés. Je la regarde dormir en écrivant ses lignes. Elle est en train de devenir le pilier qui me soutient comme l’était Keros avant de mourir. J’ai tellement peur parfois de la perdre, comme je l’ai perdu…

Un père prisonnier

Jour 10 Thyllion – Fingelien 382
Nous étions à Naralik, dans les catacombes. J’avais bien vu que Kely avait des instants de faiblesses mais il repoussait mes propositions d’aides en affirmant que tout allait bien.
Et soudain, il s’est écroulé et quand il s’est relevé, j’ai compris que ce n’était plus lui. Mon père était en face de moi. Nous n’avons que très peu parlé, il voulait voir ma mère.

J’ai su plus tard, qu’il s’était emparé du corps de Kely par la force. La prison dans laquelle, Kely l’enfermait en ne le laissant rien voir ni rien entendre, était devenu trop insupportable pour lui. Il avait besoin de liberté. Je repensais à ma mère à qui j’avais un temps infligé la même torture. Je ne pouvais pas lui en vouloir même si je déplorais les moyens choisis pour obtenir un peu de liberté.

Depuis, nous avons parlé avec Kely. Je me souviens qu’il m’a demandé avec angoisse si je serais capable de le quitter si il n’acceptait pas de laisser de la liberté à mon père. Apparemment, ma mère lui aurait mis cette menace sous le nez. J’ai réfléchi à ma réponse. A vrai dire, si il était réellement capable de détruire l’esprit de mon père délibérément, il n’était plus celui que j’avais appris à aimer.

Je crois qu’il a compris. Depuis, il laisse de la liberté et leur cohabitation semble plus apaisée.

Une folie

Jour 10 Thyllion – Fingelien 382
Il était là mon mâle présent devant moi dans les catacombes de Naralik. Je l’ai taquiné. Je savais qu’il avait pris le contrôle de force pour me voir. Mon mâle si droit et si respectueux avait contrevenu à ses principes. Son regard était chargé de désir et je lui ai donné ce qu’il voulait avec bonheur.

Mais je me suis vite rendu compte du désespoir dans lequel il était plongé. C’était une folie. Il parlait de rester ici, de ne plus sortir et de ne jamais rendre le corps au petit bleu. Comment pouvait il envisager une telle chose? J’ai tenté de lui dire qu’il ne faisait qu’agrandir un peu plus sa prison. Mais je comprenais ce qu’il ressentait pour l’avoir parfois ressenti moi aussi. Quand il a commencé à parler d’un rituel qui lui permettrait de se débarrasser de l’esprit du petit bleu pour lui prendre définitivement son corps, je me suis sentie dépassée.

J’ai appelé Kharya en lui expliquant ce qu’il se passait. Elle était inquiète, inquiète pour moi. Elle pensait être incapable de faire quoique ce soit. Mais j’avais besoin de sa présence réconfortante près de moi et je savais que Keros aurait du mal à désobéir à une Ilharess. J’ai tenté de dire à mon mâle qu’il fallait qu’il pense à sa fille, qu’il ne pouvait pas lui prendre son mâle ainsi. Mais il a suffit d’un seul mot de Kharya pour qu’il cède sa place et rende le corps au petit bleu en retournant sur Trépont.

J’étais terrorisée à l’idée d’avoir perdu Keros et de peut-être ne plus jamais le voir si le petit bleu réagissait brutalement. Je me suis blottie contre Kharya qui m’a cajolée jusqu’à ce que je m’endorme contre elle. A mon réveil, elle était toujours là près de moi en train de me caresser les cheveux. Je savais que désormais elle était là pour moi et cette seule pensée me réconfortait.

C’est avec cette force qu’elle m’avait donnée que j’ai parlé au petit bleu. J’ai commencé calmement, lui expliquant pourquoi mon mâle en était venu à cette extrémité en lui prenant le corps de force. Puis, j’ai été plus brutale, je l’ai menacé de ne plus être sa femelle si il continuait à enfermer mon mâle. Il a répliqué que çà lui était égale puisque Khaena le comblait. Piquée au vif, j’ai émi l’idée que Khaena pourrait faire la même chose. Il a blêmit. J’avais tapé juste. Il ne pourrait pas se passer de ma fille, je le savais.

Je ne sais pas ce que la petite lui a dit et si elle l’a menacé aussi. Je ne crois pas. Mais, il a du avoir assez peur pour laisser désormais Keros prendre un peu de liberté.

Mon père

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’ai vu mon père à Naralik. Kely m’avait proposé de le voir. J’étais curieuse. Jusqu’à présent, je n’avais pu l’apercevoir qu’en de brèves occasions et à chaque fois il voulait voir ma mère ce que je comprenais très bien. J’ai eu une longue discussion avec lui. Je l’ai découvert ce jour là. Il m’a parlé de lui répondant à mes questions naïves.

Il m’a expliqué les raisons de son départ de son peuple. Cela s’était fait tout à fait par hasard lors d’une de ses chasses contre des orcs. Il avait croisé un nain, un forgeron. Il avait toujours été attiré par les belles épées mais dans son peuple, il n’y avait pas de forgeron. Alors, il l’a suivi et a appris ainsi son métier en le regardant. J’avais cru un moment qu’en comprenant le départ de mon père de son peuple, je comprendrais pourquoi nos mâles quittaient le notre. Mais je n’ai pas eu ma réponse.

Je lui parlais de notre peuple de ses projets pour reconstruire Naralik, de notre faible nombre sur les îlots, des divisions qui régnaient en son sein entre les traditionalistes dures et les plus modernes. Il m’écoutait intéressé. Il était persuadé avec raison que la prêtresse de notre peuple était responsable des divisions qui y régnaient. Il a même proposé de la tuer. Je suis restée interdite un moment surprise par cette dualité en lui. Il semblait si doux et tout d’un coup, il parlait d’un meurtre comme si il s’agissait d’un bon repas. Après cette instant d’étonnement, je lui ai rappelé que sur les îlots, il était difficile de tuer ou d’assassiner un aventurier.

Mais, il a vu ma surprise. Il m’a demandé si je désapprouvais le fait qu’il ait tué la prêtresse dans le peuple de ma mère. Difficile à dire, ma culture humaine avait tendance à trouver horrible un meurtre de sang froid. Mais la culture sombre est tellement différente, emplie de violence au quotidien… Et puis, je n’avais pas subi ce qu’avait subi mon père et ma mère.

Puis, il a voulu en savoir plus sur moi. Il m’a demandé si j’avais plusieurs mâles. J’étais une nouvelle fois surprise par cette question directe mais j’y ai répondu expliquant que dans la culture de Kely, la fidélité entre mâle et femelle était très importante. Et à vrai dire, çà l’était aussi dans la culture humaine que j’avais reçue. Intriguée, j’ai demandé si lui n’était pas jaloux que ma mère ait une femelle. C’est lui qui a semblé surpris cette fois. Il n’y avait pas de raison, ma mère l’aimait et puis il n’était plus vraiment là pour elle désormais, n’étant plus qu’un esprit.

Il m’a demandé soudain si j’avais une femelle. Je suis devenue très sombre, gênée par cette question. Ça l’a fait sourire. Je commençais tout juste à m’habituer à l’idée que ma mère avait des relations charnelles avec une femelle, j’étais loin de m’imaginer ayant moi même ce genre de relation. Mais, à vrai dire, il m’arrivait d’avoir parfois des sentiments troubles pour l’Ilharess. Je supposais pourtant qu’il s’agissait des sentiments profonds que ma mère éprouvait pour elle qui débordaient parfois en moi.

Je parlais à mon père de cette difficulté parfois de discerner la limite entre nos deux esprits. Il me conseillait d’être très prudente. La folie pouvait parfois gagner les deux esprits même si dans notre cas, avec ce rituel raté de ma mère, il était difficile de prédire quoique ce soit. Et même dans un rituel « normal », comme celui de mon père et Kely, les connaissances sur le sujet n’étaient que très théoriques.

Notre discussion s’est arrêtée là ma mère voulait le voir. Je l’ai remercié. J’étais heureuse que nous ayons pris le temps de discuter ensembles. J’espère qu’il ne m’a pas trouvé trop… humaine?

Incompréhensions

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’écoutais la petite et Keros tout en parlant à Kharya par telépathie. Je me moquais gentiment de la réaction de la petite qui s’assombrissait quand son père lui demandait si elle avait une femelle. La petite n’avait jamais eu de femelle et ne savait pas bien réagir face à ma relation avec Kharya.

Ma belle craignait que cette discussion fasse encore plus fuir Khaena d’elle. J’ai plaisanté en lui disant que ce serait peut-être l’inverse qui se passerait. Elle est restée interdite face à cette hypothèse. Cela lui semblait inconcevable. Je l’ai titillé en lui demandant si elle n’avait jamais eu eu envie de mettre la petite dans son lit. De toute évidence non. Je trouvais çà dommage, si la petite devait avoir sa première femelle, j’aurai aimé qu’elle tombe sur une femelle douce et expérimentée comme Kharya.

Puis, j’ai demandé à ma fille de me laisser voir mon mâle. J’ai proposé à Kharya de venir nous rejoindre. Elle a refusé prétextant que nous n’étions pas souvent seuls moi et mon mâle. J’ai trouvé son explication pas très convaincante mais j’ai accepté son choix un peu surprise par cette réaction. Après que nos corps se soient rassasiés l’un de l’autre, j’ai parlé à Keros. Je me sentais soudain triste que Kharya n’est pas voulue me rejoindre. Je me sentais repoussée par celle que j’aimais. Keros semblait surpris que j’ai demandé à ma femelle de venir. Il pensait que je lui avais proposé une partie de jambes en l’air à trois… J’étais atterrée… J’avais juste voulu qu’ils se voient tous les deux qu’ils apprennent à se connaître. Je me sentais incomprise. Il m’a caressée la joue en me disant que je devrais le préciser à Kharya qui avait sans doute compris la même chose que lui. C’était effectivement le cas. Les deux êtres que j’aimais le plus au monde s’était complètement trompée sur mes intentions… Je ne sais plus ce que j’ai grogné à Kharya mais j’étais furieuse contre elle.

Ça me faisait mal et comme souvent j’avais besoin d’extérioriser mon mal-être dans la violence. Mon mâle l’a très bien compris et m’a laissé chasser m’accompagnant dans ma rage. Malheureusement, après une blessure un peu plus profonde que les autres, le petit bleu est réapparu… Je n’avais pas envie de lui parler et surtout pas dans l’état rageur dans lequel j’étais. J’ai cédé ma place à la petite.

La petite m’a à nouveau donner le contrôle quand elle a su qu’il y avait une entrainement entre sombres. J’y suis allé toujours avec la rage au ventre et d’une humeur massacrante. Kharya était déjà là. Je ne lui avais pas adressé la parole depuis que je m’étais mise en colère contre elle. Je l’ai à peine regardée m’attaquant aux orques qui passaient par là. Elle n’était pas dupe. Elle m’a demandé si j’avais l’intention de continuer à lui faire la tête ou si je préférais lui taper dessus. J’ai répondu avec un petit sourire sadique que je préférais lui taper dessus.

Ce que j’ai fait avec violence extériorisant ma rage. Elle encaissait les coups sans broncher. Les autres sombres étaient surpris de ma violence. Le petit protégé de Kharya, Alak n’en croyait pas ses yeux, pensant que j’étais la petite. Il y avait aussi le sauvage, qui semblait trouver cette scène assez amusante. Mais petit à petit, ma rage s’est dissipée. J’appréciais de moins en moins de lui donner des coups, surtout qu’elle attendait toujours le dernier moment pour se soigner par magie. Sans doute, que c’était intentionnel pour que je ne me sentes coupable de lui faire mal. Toujours est il, que la voir ainsi blessée a fini par me calmer.

Alors que nous retournions au dépôt pour reprendre de quoi nous soigner, je l’ai prise par la taille, elle s’est retournée vers moi en souriant, j’ai goûté ses lèvres. J’ai passé un doigt sur ses lèvres si douces mais nous n’avons pas pu continuer nos caresses plus longtemps, le sauvage et le petit protégé sont arrivés. Je les ai regardés d’un air agacé n’appréciant pas d’être dérangée ainsi. Puis, nous sommes retournés à l’entrainement. Cette fois, je portais mes coups avec moins de violence et je la soignais dés que je pouvais. Puis, Kharya a voulu s’entraîner avec le sauvage. Je sentais qu’elle s’intéressait à celui qui avait été mon amant et celui de la petite. Je la voyais poser son regard sur lui s’amuser de le voir prendre de ses coups. Elle riait, elle était heureuse.

A la fin de l’entrainement, j’ai demandé par télépathie à ma belle si elle voulait rester seule avec le sauvage. Quelques jours auparavant, nous lui avions proposé mi plaisantant mi sérieusement, de nous rejoindre toutes les deux dans notre couche. Il avait décliné l’offre. Je me disais que si il avait l’occasion de découvrir Kharya seul, il accepterai plus tard de nous avoir toutes les deux. Ma belle a accepté. Je l’ai laissée avec le sauvage, espérant qu’en lui offrant mon mâle, elle oublierait mon attitude si déplaisante quelques heures auparavant.

Mais ma nuit a été courte et entre-coupée de cauchemars. Ma belle n’était pas là pour m’apaiser et j’imaginais qu’après avoir passé une nuit avec le sauvage, elle ne voudrait plus de moi. A mon réveil, je lui ai envoyé un mot par coursier avec une rose rouge. Je lui expliquais mes craintes. Quand je l’ai retrouvée plus tard, elle a été tendre et douce avec moi. Elle n’avait apparemment pas vraiment passé la nuit avec le sauvage. Elle avait juste eu quelques caresses sensuelles avec lui. Elle m’a caressée et cajolée. Je me suis endormie apaisée entre ses bras.

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