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Parchemin du sanctuaire

Jour 2 Thyllion – Fingelien 381
J’ai proposé à Kely de chercher à en savoir plus sur le parchemin du sanctuaire que j’avais eu en récompense de ma découverte de l’énigme des ANGE. Il a accepté. J’étais heureuse que nous nous retrouvions pour autre chose que du travail ou pour dormir. Suliane, l’eldorianne des ANGE m’avait donné quelques indices pour découvrir comment lire le parchemin. Elle m’a dit qu’il fallait que j’aille du côté de Starenlith.
Nous sommes allés en premier au temple, nous pensions tous les deux que le parchemin pouvait être lu dans un lieu sacré. Mais malgré toutes mes tentatives, le parchemin est resté illisible. Nous avons donc visité ensuite tous les lieux de Starenlith qui nous venaient à l’esprit et où nous pensions pouvoir le lire : l’arbre dédié au culte du bois, l’école d’alchimie près de l’ancien campement des bleus, et la bibliothèque secrète.

Mais rien, aucun endroit ne semblait convenir, aucune de nos idées n’aboutissaient à des résultats. Résultat, après de longues heures de recherches infructueuses, nous étions découragés : Kely est retourné travailler et moi je suis partie m’entraîner sur les ogres de Pierre-Blanche. Étrangement, mon âme soeur Rhiordan était endormie là. Je savais qu’elle adorait l’exploration et la trouver ici était comme un signe. A son réveil, je lui ai parlé de mon parchemin et de mes recherches sans résultats. Elle a souri et m’a demandé si j’avais un peu de temps. Nous sommes retournées à Starenlith. Elle m’a conduit à l’école d’alchimie que nous avions déjà visité avec Kely. En me guidant sans m’en dire trop, j’ai fini par découvrir de petits messages cachés çà et là. Et puis, un petit chemin étrange et glissant, que je n’arrivais pas à remonter…
J’étais épuisée par ma journée. J’ai remercié mon âme soeur pour son aide. Grâce à elle, avec ces quelques indices en plus,j’avais à nouveau envie de chercher.
J’ai rejoint mon bleu. Je lui ai raconté ce que Rhiordan m’avait fait découvrir. Nous avons dormis dans les bras l’un de l’autre.

Jour 12 Thyllion – Fingelien 384
Avec l’affaire du temple nécromant de Pierre-Blanche, j’ai demandé à voir Suliane, la représentante des eldorians. Je me suis fait accompagnée d’Alak, le représentant des elfes noirs et de Darkmon devenue Jaliless depuis peu. La discussion est restée des plus cordiales à part pour Alak qui est resté renfrogné et de mauvaise humeur comme un gosse qu’on a puni. Il est vrai que je l’avais un peu forcé à venir mais en tant que représentant, il se devait d’être là car il est chargé des relations avec les autres peuples.

Je dois dire qu’il commence à m’agacer. Même si il est fidèle et dévoué à notre peuple, ses petites attitudes boudeuses et son manque d’initiative m’exaspère. Quand je lui demande de faire une déclaration simple sur notre soeur Nisrath à l’esprit égaré, il trouve quand même le moyen de me demander de l’écrire. J’ai parfois l’impression d’avoir un simple exécutant totalement dénué d’intelligence. Et pourtant, il en a. Il a proposé des idées concrètes pour aider les nouveaux arrivants de notre peuple. Peut-être que ce rôle de représentant n’est pas pour lui, ou peut-être était il trop tôt pour le mettre à ce poste…

Quand à Darkmon, je l’apprécie de plus en plus. Nous passons beaucoup de temps ensembles, partageant de nombreux fous rires. Son calme et sa sérénité sont des plus apaisants pour mon esprit torturé. Si elle n’avait pas son mâle Deskhart, sans doute que je tenterais de la séduire. Mais je crois qu’elle n’est absolument pas intéressée par les femelles… Il y a pourtant une connivence entre nous presque instinctive.

Toujours est il que notre réunion avec la représentante Suliane s’est bien passée. Elle a compris notre position et elle a apprécié que nous proposions notre aide. Nous avons d’ailleurs été le seul peuple à le faire.

A peine sortie de cette réunion, la haute prêtresse Polgarath nous a convié au rituel d’intervertion qui devait faire de Seliane sa fille à part entière en lui donnant un nouveau prénom.
Cette histoire avait été l’occasion de nombreux fous rires avec Darkmon d’ailleurs. Polgarath avait sortie plusieurs phrases que nous avions détournée comme : « je lui donnerai un nom comme telle. » ou « baptiser ma fille du nom qui lui revient ».
Nous avions imaginé que Seliane s’appellerait « commetelle » ou quiluirevient », ce qui provoquait chez nous des fous rires difficilement répressibles.

Difficile pour nous alors, durant la cérémonie, de rester de marbre, même si je pense que nous sommes à peu près arrivées à garder une attitude digne du moins de façade. Je dois dire que quand Polgarath a prononcé l’incantation « pytruuijyf gyu Sathia, ghyreaj rhu Lith, cumyyrraz Kharya, Ggrlloihhrre, Fruyoooik Seliane » et que Darkmon m’a envoyé par télépathie un « à vos souhaits ». J’ai failli éclater de rire.

Mais je pensais à Seliane et Polgarath pour qui cette cérémonie était importante, alors j’ai retenue mes rires. Seliane a soudain disparue dans un nuage de fumée. Quand la fumée s’est dissipée, Polgarath a prononcée le nouveau prénom de sa fille : Jhanniss.

Nous lui avons tous souhaité la bienvenue. J’espérais intérieurement que ce nouveau nom ferait d’elle également une nouvelle elfe noire, digne de sa mère.

Silence et engourdissement

Jour 8 Archeno – Fingelien 385
Je me suis coupée des ondes sombres… comme Fharath étonnement mais sans doute pas pour les mêmes raisons… Je n’en pouvais plus d’entendre les membres de mon peuple imaginer des plans stupides pour déstabiliser telle ou telle personne…

Puis j’ai entendu les ondes publiques où une alliance étrange des eldorians, haut-elfes, bleus, kultars et nains faisait front pour la démission de Kharya au poste de Chambellan.
Je n’attendais plus grand chose des Eldorians dont la représentante Suliane se faisait mener par le bout du nez par Voronwe depuis bien longtemps, des nains non plus qui sont de toutes façons stupidement systématiquement contre les sombres et des haut-elfes encore moins dirigés par Voronwe qui ne veut qu’une chose la place de Chambellan.
Mais comment les bleus et les kultars avaient pu donner foi à ce genre d’ineptie? Ne voyaient ils donc pas qu’ils se faisaient manipuler par un ambitieux ne cherchant que son profit personnel?

La politique me dégoûte, je ne veux plus m’en mêler. J’ai décidé de me couper de tout contact avec ces discussions mesquines et vaines. J’ai enfin profité du silence apaisant, en récoltant un peu de fer dont je ne sais pas que faire…

Un haut-elfe était là, Rodry. Je l’ai soudain entendu soupirer. Il a dit simplement que cela faisait des heures que nous récoltions l’un près de l’autre et que nous ne nous battions pas pourtant. J’ai compris que ce devait être en rapport avec une discussion qui avait lieu sur les ondes. Je lui ai donc expliqué que je m’étais coupée des ondes publiques où je trouvais qu’il y avait trop de haine et de mesquineries. Il a souri en déclarant qu’il allait faire comme moi.

Étions nous les seuls à ne plus supporter ces verbiages stupides sur les ondes publiques? Je ne sais…

J’ai continué à récolter ainsi pendant des heures en silence me laissant engourdir par l’abrutissement du travail : piocher le fer, le porter jusqu’au dépôt, l’entreposer et recommencer sans fin…

Yloken, le servant

Jour 24 Archeno – Fingelien 385
J’ai envoyé une lettre à Suliane la représentante des Eldorians et une autre à la Doge sinane Llariarith. Je leur ai indiqué que je souhaitais venir en aide au natif eldorian blessé par Aldramelech et aux familles des sinans morts dans le temple. Je l’ai fait en tant que simple aventurière. Je me doutais que jamais le peuple sombre ne s’abaisserait à venir en aide au natif eldorian ou alors par pure manœuvre politicienne. Mon geste n’était que pure compassion et tentative d’apaisement et je ne voulais pas qu’il soit salit par ce genre d’arrières pensées.

Kharya est entrée en contact télépathique avec moi. Cela faisait des jours que je n’avais pas eu de ses nouvelles. Elle voulait m’inviter à la cérémonie de bouclier de peuple de deux jeunes sombres : Antelas et Yloken. Je n’en avais pas très envie. Je me sentais apaisée loin des sombres. Elle a du sentir ma réticence. Elle s’en est inquiétée alors je lui ai finalement déclaré que je viendrais…

J’ai regardé la présentation des deux jeunes sombres dans notre salle. Antelas semblait déjà connaître les îlots et disait revenir parmi les siens. Yloken était ce qu’il appelait un « servant » dans son ancien clan. Il déclarait se mettre au service des femelles de notre clan. D’après les réponses qu’il a faites à Elzeberith, j’ai compris que ses « attributions » pouvaient aller jusqu’au plaisir de la chair… J’ai demandé interloquée à Kharya si les servants étaient courant chez les sombres. Elle m’a affirmée que c’était le cas. Ces mâles étaient chargés de satisfaire tous les désirs des femelles. Je n’aimais pas la façon dont l’avait accueilli Elzeberith. Elle l’avait regardé haut et avec une voix chargée de mépris, l’avait traité de « sinane du port », une allusion à la doge Llariarith. Cet accueil méprisant me rappelait la façon dont la prêtresse avait accueillit Ghaara. Mais Yloken ne s’était pas senti offensé comme si il se doutait que la prêtresse viendrait un jour peut-être lui réclamer ses services.

Kharya m’a interrogée aussi sur mes « recherches » et s’excusant de ne pas l’avoir fait avant. Elle voulait parler de Shaael. Je ne l’avais pas retrouvée. Il n’y avait aucun signe, aucune trace… Comme si ses traces avaient été effacées volontairement. Je la soupçonnais d’être tout à fait capable de ce type de subterfuges, faisant partie la guilde des voleurs… Si elle était encore vivante, cela ne signifiait qu’une chose : elle refusait désormais de me voir. Kharya semblait désolée pour moi.

Nous avons ensuite parlé de son fils et de son mâle Oscarhamel. Ils allaient bien tous les deux même si ce dernier avait été blessé. Elle m’a raconté comment Oscarhamel avait sauvé son fils né pâle de sa première femelle. Il m’aurait plus je crois. Kharya en été persuadée en tout cas : c’était un mâle doux et posé. J’ai plaisanté en déclarant que malheureusement, je n’avais eu droit qu’à sa femelle. Elle est allé dans mon sens en affirmant que c’était une vraie mégère. Et j’ai ajouté qu’elle était sans coeur et qu’en plus il n’y avait rien à en tirer puisqu’elle préférait les mâles. Nous avons continué ainsi pendant quelques temps. Nous avions retrouvé notre complicité d’avant… Mais, çà me faisait mal : je savais que cette nuit encore je dormirais seule sans elle. J’ai préféré lui dire que j’étais fatiguée et que j’allais dormir.

J’ai essayé de dormir me tournant et me retournant sans cesse… Je pensais à Kharya et à cette discussion qui avait révélé ce que je tentais d’oublier : je l’aimais toujours autant et elle me manquait terriblement. J’ai erré sans but au travers d’Irilion. Finalement, je suis retournée en Séridia à Trépont me demandant si il ne valait mieux pas que je retourne à Bordeciel.

Et puis, j’ai vu ce jeune mâle sombre dont j’avais parlé avec Kharya : Yloken. Je l’ai salué vaguement les yeux regardant au loin, espérant voir un bateau. Il a du voir que je n’allais pas bien et m’a proposée de boire un verre. Je l’ai tout de suite prévenu un peu agressivement qu’il n’était pas obligé de faire son métier de servant avec moi. Il m’a souri aimablement, affirmant qu’il souhaitait juste que nous apprenions à nous connaître. J’ai finalement accepté l’invitation. Nous avons parlé de tout et de rien. Il était rassurant et plein d’attention.

Il m’a proposé une baignade me faisant remarquer en riant que j’étais couverte de poudre de minerai de fer. Je l’ai suivi au bord d’un lac de Pierre-Blanche près de petites maison en bois. Il m’a aidé à me dénuder. Il était de toutes évidences habitué à le faire. Il m’a entraîné dans l’eau et m’a savonnée me murmurant de me détendre et de juste profiter de ce qu’il me faisait. Je restais silencieuse le laissant faire. Il m’a ensuite lavé les cheveux très doucement.

Il m’a sorti de l’eau me portant jusqu’au lit d’une maison. Il m’a installé sans un mot sur le ventre et a commencé à me masser. Cela faisait tellement longtemps que quelqu’un ne s’était pas occupé de moi ainsi : je me suis laissée faire. Son massage est devenu caressant. Il me disait de fermer les yeux et d’oublier qui il était et de seulement m’imaginer avec un de mes amants. Je lui ai murmuré que j’avais eu aussi des amantes. Il n’a pas été surpris ou ne l’a pas montré, affirmant qu’il pouvait me donner du plaisir comme une femelle pourrait le faire. Il m’a offert plusieurs étreintes. Je me laissais emporter par mon imagination imaginant qu’il était Kely puis Kharya… Quand à lui, il ne s’est jamais laissé aller au plaisir. Quand je lui en ai fait la remarque, il a juste déclaré qu’un bon servant se devait de pouvoir à tout moment satisfaire une femelle. Et que si il n’en était pas capable, il en serait couvert de honte. Puis, il a ajouté en murmurant que je ne devais pas m’inquiéter pour çà.

J’ai fini par être gagné par le sommeil. J’ai senti qu’il me recouvrait d’une couverture et qu’il s’éloignait en silence. Je ne l’ai pas retenu.

Malaise, cérémonie et rupture

Jour 26 Archeno – Fingelien 385
Après ma nuit avec Yloken, je me suis réveillée avec la nausée… J’avais l’impression d’être sale d’avoir accepté que ce mâle s’occupe ainsi de moi alors qu’il n’y avait aucun sentiment entre nous. J’avais l’impression d’avoir profité de mon statut d’Ul’Jaliless même si je ne l’avais jamais encouragé à me faire quoique ce soit. Je savais qu’il avait fait çà avec un sentiment de devoir et je trouvais çà dégradant pour lui et pour moi. Sans doute les femelles sombres n’avaient pas ce genre de scrupules mais moi, je n’arrivais pas à me faire à l’idée qu’un mâle puisse être traité ainsi… J’ai tenté de reprendre mes activités habituelles de récolte intensive en essayant d’oublier cet incident.

La représentante eldorianne Suliane et la doge sinane Llariarith ont toutes deux répondu à ma lettre de proposition d’aide. Suliane m’a assurée que le natif blessé avait été pris en charge par son peuple mais elle m’a toutefois remerciée pour ma proposition qui était « tout à mon honneur ». Llariarith m’a indiquée qu’elle avait transmis ma lettre à son bailli en me précisant qu’on n’allait sans doute pas me demander grand chose à part peut-être d’aider à la garde des enfants d’un des natifs mort dans le temple. Je verrais bien…

J’avais promis à Kharya que j’allais me rendre à la cérémonie de bouclier du peuple. Quand j’avais accepté, je savais que ce serait une épreuve pour moi d’y participer en présence de Kharya : la savoir à côté de moi sans pouvoir la toucher, la voir heureuse sans moi… Mais avec ce qu’il s’était passé avec Yloken, cela devenait une torture, je ne voulais pas croiser le regard de ce mâle.

Je suis arrivée à la dernière minute encouragée par Iymril qui était à mes côtés pendant ma récolte de fer. Elle n’a pas voulu venir restant à l’écart comme toujours. Je suis entrée dans la salle du peuple sans un mot, j’ai salué Kharya de façon très cérémonieuse, en m’inclinant et l’appelant Ilharess. Je ne savais plus où poser mon regard : d’un côté, il y avait Kharya, de l’autre Yloken et en face de moi Elzeberith que je détestais… J’ai fini par regarder le sol devant moi.

Heureusement ma soeur Darkmon était là près de moi, sa présence a toujours été un réconfort. La cérémonie a commencé. Antelas s’est présenté : ses attitudes de jeune mâle agressif et guerrier était amusante mais il ressemblait tellement à tous les autres…

Yloken, quand à lui, a captivé la salle. Son métier attirait l’attention même si il n’est pas entré dans les détails. Elzeberith a cherché à le mettre en défaut en lui demandant pourquoi lui, un servant si obéissant, avait quitté son clan. Avec l’accord de Kharya, il a raconté son histoire. Son Ilharess de l’époque l’avait chargé d’une mission. Il devait séduire la matriarche d’un clan rival du sien et la tuer. Si il était pris, il ne devait rien dire et « disparaître » afin qu’on ne fasse jamais le rapprochement avec le clan qui avait commandité l’exécution.

Il a exécuté l’ordre de son Ilharess mais s’est fait prendre. Il a été emprisonné et torturé. Un jour, il a eu l’occasion de s’enfuir mais cela lui a semblé trop facile. Apparemment, on l’avait laissé s’échapper. Ses tortionnaires ne l’avaient fait que pour qu’il les mène à son ancien clan. Alors, comme son Ilharess, lui avait ordonné, il a disparu et est arrivé sur les îlots.

Encore une fois, Elzeberith a tenté de le déstabiliser en lui faisant remarquer qu’il était toujours dévoué à sa première Ilharess puisqu’il était ici. Il a répondu simplement que c’était la vérité mais que celle-ci ne pouvait plus lui donner d’ordre et que désormais, il se mettait au service de l’Ilharess des îlots. Il a dit çà en mettant un genou à terre. Elzeberith s’est enfin tu. Kharya s’est levée et lui a remis son bouclier. Elle semblait satisfaite de l’avoir à son service.

Durant une partie de la cérémonie, j’ai discuté avec Darkmon qui avait semblé remarquer mon trouble face à Yloken. Je lui ai raconté ce qu’il s’était passé et de mon sentiment de malaise. Elle a été compréhensive et douce comme toujours affirmant que je ne devais garder que les bons souvenirs que m’avaient offerts ce mâle. Je lui ai expliqué aussi que je m’étais coupé des ondes sombres mais elle n’a prononcé aucun jugement. Elle a juste dit qu’elle avait effectivement remarqué mon silence. Je lui ai avoué qu’elle était une des rares personnes dont j’appréciais la compagnie en ce moment et je lui ai proposé de lier nos esprits afin que nous sachions à tout moment quand l’une et l’autre étions réveillées. Elle a accepté.

Après une vague discussion sur l’incident du temple de Pierre-Blanche, la cérémonie a pris fin. J’ai voulu suivre Darkmon jusqu’au dépôt et rester près d’elle mais Kharya m’a retenue. Nous étions seules dans la salle. J’étais mal à l’aise. Que me voulait elle? Elle m’a remerciée d’être venue. Elle m’a avoué avoir cru que j’allais tourner les talons quand j’apercevrais Elzeberith. A vrai dire, je n’en avais rien à faire de la prêtresse. Je la méprisais autant qu’elle me méprisait. Elle n’avais jamais rien fait de bon pour son peuple à part y semer la zizanie et provoquer les autres peuples. Ce n’est pas elle que je fuyais…

Kharya a compris alors que celle que je fuyais c’était elle. J’ai préféré alors lui avouer ce que je tentais de lui cacher jusqu’à présent : je l’aimais toujours autant et je n’arrivais pas à me débarrasser des sentiments que j’avais pour elle. Elle a alors déclaré calmement qu’elle éprouvait une grande amitié pour moi et qu’elle était heureuse de me savoir là mais qu’elle ne pourrait pas revenir en arrière.

Ma réaction m’a surprise moi même. J’ai eu la brutalité que pouvait avoir parfois Killya. J’ai déclaré d’un ton acerbe en quittant la salle: « alors amuse toi bien avec ton mâle et oublie moi ». A peine sortie, la douleur m’a emportée : les larmes coulaient le long de mon visage… La douce Khaena est revenue essayant de s’expliquer par télépathie : « Je suis désolée, je souffre trop en ta présence… Je souffre trop quand tu me parles ». J’ai ajouté que j’avais failli partir la dernière fois que nous nous étions parlés. Elle n’a rien répondu, sans doute surprise et attristée par ma réaction exacerbée.

J’ai essuyé mes larmes en arrivant au dépôt pour que personne ne me voit pleurer comme une sombre trop « humaine ». Darkmon a remarqué tout de suite que quelque chose n’allait pas. J’ai tenté de lui expliquer avec une voix hachée par la douleur en préparant mon sac pour partir en Irilion. Je ne pouvais pas rester… Naralik était devenue comme Galein’th Aseyis : un lieu que je fuirais désormais car lié à une personne que j’avais aimé follement.

Darkmon m’a fait promettre de l’appeler dés que j’en aurais besoin. Je lui ai promis et je me suis enfuie, loin à Trassian retrouvant un froid glacial engourdissant.

Illumen du fingelien 385

Suliane… cette humaine qui m’interpella par télépathie alors que je me réveillais et sortais des bains de Nargraw… un peu plus tôt ,elle en avait vu sortir Malkael…et en avait tiré ses propres conclusions ! je m’amusais avec sa jalousie que je sentais à fleur de peau ! Mes mots prirent une sonorité à ses oreilles qui ne fit qu’accentuer sa rancoeur ! Elle ne les entendait pas …en fait elle déformait leur sens ! Aveuglée par sa fureur qui s’est transformée en malaise ce qui me fit revenir auprés d’elle, vaguement inquiète malgré moi ! J’aurai du la hair… mais elle me peina et je retins l’envie de la prendre dans mes bras… que pouvait elle comprendre lorsque je lui dit « complicité  »… j’avais mis du temps à m’imprégner de ce que Khaena m’avait expliqué… et une humaine…elle ne parlait que de respect…et d’exclusivité ! N’était ce pas du respect que de ne pas vouloir enchainer l’autre ? Comment pouvait elle parler ainsi…
les Sombres sont , étonnament, un peuple bien plus tolérant…

Plus tard – le temps défile avec tant de nuances – alors que je voulais récolter du souffre sur l’ile des oubliés, j’arrivais au milieu d’une armée d’invocations ! Mon premier réflexe fut de repartir vers des lieux plus déserts mais je surmontais ma phobie et réussi à rester un peu… Fharath était là et je la saluais par télépathie me refermant dans ma bulle tout de suite aprés… Une fois encore, toutes ces créatures me fascinaient !

Cet Art tellement controversé est pourtant magnifique…
et si c’était le cœur de ce qui fait battre mon cœur… ?
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