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Une mère

Jour 19 Thyllion – Fingelien 380
De retour dans la maison de mon enfance, j’ai présenté Kely à ma mère. Elle semblait heureuse de le connaître et lui était très prévenant, lui approchant même une chaise quand elle s’est sentie mal. Je crois qu’elle a approuvé mon choix et m’appelait « ma petite louve ». Ce qui a fait sourire Kely : il trouvait que çà m’allait bien!
Ma mère lui a expliqué la raison de mon surnom : j’étais douce et féroce à la fois! Il a tiqué en disant que la férocité ne venait pas forcément de moi.
Ma mère semblait surprise et ne pas comprendre. Je n’avais pas eu l’occasion de lui expliquer le pourquoi de ma venue et la présence de La Sombre en moi. J’ai donc laissé « sortir » La Sombre. Je crois que ce changement brutale a fait un peu peur à ma mère. Mais très rapidement, j’avais l’impression qu’elle avait pressentie mon anormalité. Elle racontait que parfois quand j’étais enfant elle surprenait chez moi le regard dur d’un adulte.
Mais La sombre était impatiente, elle voulait savoir. Elle a demandé à ma mère de raconter les circonstances de mon arrivée.
Cette dernière s’est exécutée de bonne grâce:
- « Elle était juste devant notre maison… on aurait dit… un bébé qui vient de naitre… vous savez comme si elle avait encore cette espèce de pellicule blanche sur elle. Mais il n’y avait personne… même si j’avais la sensation d’être observée… »
La sombre toujours aussi impatiente :
- « Est ce qu’il y avait quelque chose avec la petite? un objet, des linges? »
Ma mère a été surprise par le ton et la brutalité de la question mais Kely l’a rassuré en lui disant qu’il ne s’agissait pas de moi.
Kely a alors demandé plus doucement :
- « vous vous souvenez s’il y avait autre chose dans le couffin ? »
N’arrivant pas à se relever, ma mère a demandé à Kely de lui ramener un petit linge plié dans le tiroir d’une petite commode. Elle a déplié lentement le linge. Il y avait un mot dedans. Ma mère n’avait pu lire que le message en langage commun. Il s’agissait de mon prénom: Khaena. Le reste était écrit en elfique sombre.
La Sombre a pris le mot précipitamment et a commencé à lire. Elle a relu le mot plusieurs fois et semblait pour une fois prise au dépourvue comme abasourdie. Les souvenirs revenaient en elle par paquet.

Elle était poursuivie, on cherchait à la tuer mais son corps alourdi par la grossesse rendait sa fuite difficile. Elle a accouchée seule dans un buisson. Elle a pris l’enfant, c’était une fille: c’était moi. Elle savait qu’elle allait mourir que ses poursuivants ne lui laisseraient aucune chance et la perte de sang qu’elle avait subie suite à l’enfantement la rendait encore plus vulnérable. Mais elle voulait me sauver quel-qu’en soit le prix. Elle a alors fait le rituel que font parfois les femelles sombres quand elles savent qu’elle vont bientôt mourir en couche. Ce rituel lie les âmes de l’enfant et la mère. Une fois la mort de la mère son esprit reste présent dans celui de l’enfant. Mais il reste discret comme une sorte de voix conseil qui aide l’enfant dans ses choix et le guide. La Sombre est ensuite repartie avec son bébé et l’a déposé à la porte d’une maison isolée, celle de mes parents adoptifs. Elle est restée un peu pour observer si j’allais être acceptée par des humains, prête à intervenir si la réaction avait été le dégout ou la peur. Mais mère adoptive m’a prise tendrement dans ses bras et est entrée avec moi dans la maison. La Sombre est ensuite repartie, désespérée d’avoir dû m’abandonner mais tentant d’éloigner le plus loin possible ses poursuivants de la maison. Elle a été rattrapée et submergée par le nombre… Elle a été torturée longuement, terriblement : ils voulaient savoir ce qu’elle avait fait de son enfant. Mais elle ne leur a jamais avoué. Elle est morte dans une terrible douleur. Son esprit a rejoint le mien… mais un esprit douloureux, martyrisé et sans souvenir.
La Sombre pense que c’est sans doute à cause de la douleur qu’elle avait subit et de l’éloignement, que le rituel ne s’était pas complétement accompli. Elle m’a demandé pardon.
C’est à ce moment que j’ai vu la pâleur de ma mère adoptive. Elle était en train de mourir. Je l’ai allongé sur son lit. Elle ne pesait presque rien comme si son corps était déjà parti. Elle m’a sourit me disant que j’avais maintenant retrouvé ma vraie mère et que c’était bien ainsi puisqu’elle s’en allait. Elle a demandé à Kely de prendre soin de moi. Elle a dit qu’elle était fière de moi, de ce que j’avais accompli et qu’elle regrettait de ne pouvoir voir mes enfants. Je lui ai promis que si un jour Kely et moi nous avions une fille, elle porterait son prénom. Elle m’a dit aussi de prendre soin de Kely. Puis elle a fermé les yeux. Kely a entonné un chant doux et apaisant pour accompagner celle qui avait pris soin de moi pendant toutes ses années vers son dernier sommeil. Elle a cessé de respirer et je me suis effondrée entre les bras de mon mâle.

Une nouvelle compagne

Le mois d’Elavrion 380

Nous nous quittons le moins possible. Nous chassons ensemble, nous récoltons ensemble. Les dernières barrières tombent. J’y crois de plus en plus.

Toucan a quitté la gilde. kido était au courant que Khaena avait quitté son frère pour moi et nous battait froid. Stelf qui écoutait s’est aussi ému de la situation.
J’espérais que cela se tasserait avec le temps.

Elle m’a demandé si je voulais qu’elle soit apothicaire plutôt qu’artisane. J’ai bafouillé. Je savais que ce n’était pas bien d’interférer dans son choix. Elle devait le faire seule. Elle était plus avancée dans son apprentissage de potion, donc elle se voyait bien prendre cette direction. Ca m’a rendu joyeux. Du coup elle se demandait qui allait nous fournir nos bagues de désengagement. Je lui proposais de demander à Lao, il suffisait de produire les lingots d’argent et les saphirs polis.
Nous avions notre premier projet commun.
Nous avons courru au filon d’argent le plus proche et nous avons commencé à récolter ce qu’il nous fallait. Nos mettions en commun ce que nous avions déjà sans calculer qui en mettait le plus ou travaillait le plus.
L’argent récolté, nous sommes allés à Nivros Um pour récolter ce qu’il nous fallait pour les essences vocaniques.
les jours passaient paisiblement entre les récoltes et les bras de Khaena. Plus j’y étais et plus je m’attachais à elle. Plus je me laissais aller à son amour.
le temps passait, le désert ne me manquait même pas, c’était bien la première fois que je restais aussi longtemps en Irilion. Vers la mi-elavrion, je suis quand même retourné au campement. Il y avait quelques affaires dont il fallait que je m’occupe.

Khaena m’a suivi quelques jours après. Je lui ai présenté Illy qui était revenue au camp. Je suis allé voir Llariarith aussi à qui j’ai annoncé que je n’étais plus qu’un associé pour elle, et si elle le désirait, je pouvais aussi être un ami. Elle a sourit en me souhaitant tout le bonheur possible. Le même jour Feydreyah est arrivée au campement.  Feydreyah s’est approché pour m’embrasser, je l’ai serrée brièvement dans mes bras et je me suis reculé. Contrairement à ce que je pensais, la revoir n’a rien réveillé en moi. Elle faisait définitivement parti du passé. Khaena dormait, mais le sixième sens féminin sûrement l’a fait se réveiller. Je lui ai pris la main et je l’ai présenté à Feydreyah. Khaena serrait sa main dans la mienne, Feydreyah regardait nos mains, je voyais qu’elle était en train de comprendre ce qui se passait. Elle a été froide dans un premier temps pour finalement nous  souhaiter tout le bonheur possible. J’ai vu la tristesse dans ses yeux. Elle m’a regardé sincèrement et avec tendresse me souhaitant d’être heureux et en promettant à Khaena de lui botter les fesses si ce n’était pas le cas. Et elle est partie en chantonnant.

J’ai peur de ne plus jamais la revoir. J’étais triste, tout un passé qui prenait fin. Ca été la première. Je l’ai aimé … et elle aussi je le sais, même si nous n’avons jamais pu nous épanouir mutuellement.

*accolé à la page une feuille volante, l’écriture n’est pas celle de Kely*

De Elle à Toi…

Elle sourit
Quand à chaque fois, ton regard s’attarde sur elle
Elle rougit
Quand tu te penches et lui murmure qu’elle est belle
Elle oublie
Le mal d’avant et s’abandonne lentement à tes caresses
Elle Faiblit
N’est plus elle même, complètement envahie par ta tendresse
Elle tremble
Quand elle te sent là, ta main parcourant son corps
Elle semble
Te supplier du regard pour que cela continue encore

Elle a peur
Quand tu la laisses là, ne donnant aucune nouvelle
Elle pleure
Quand tu restes désespérément muet malgré ses appels
Elle gémit
Quand elle sent tout au fond de toi cette terrible détresse
Elle maudit
Quand de leurs bouches sortent parfois de brulantes maladresses
Elle se terre
Démunie, face à ces démons qui s’agitent et te dévorent
Elle espère
Que de cette douloureuse épreuve tu sortiras grandi et fort

Elle redoute
De ne pas être là pour te soutenir quand tu chancelles
Elle écoute
chaque mot que tu prononces comme autant de baisers sensuels
Elle chante
Pour te plonger dans la plus troublante des ivresses
Elle tente
De te montrer son attachement en usant de toute sa délicatesse
Elle prétend
qu’elle n’a pas peur quand toute seule elle se promène dehors
Elle attend
Que tu devines que de l’accompagner en fait elle t’implore

Elle t’aime
Elle ne pourrait plus respirer si elle ne sentait plus ton souffle sur elle
Elle t’aime
Elle ne pourrait plus imaginer passer une seule nuit sans être ta maitresse
Elle t’aime
Elle ne pourrait plus être heureuse loin de toi, tellement elle t’adore

Elle t’aime…

Une sombre compagne

Dernier jours du mois d’Elavrion du fingelien 380

Je me reposais au dépôt de Grim. A mon réveil, j’ai senti d’étranges vibrations provenant de Khaena. C’était de la rage, de la colère, de la souffrance. Je l’ai appelée, elle a mis du temps à répondre, comme si elle cherchait à se calmer. Elle est revenue vers moi, je l’ai vu apparaitre couverte de sang, de plaies et de blessures, elle ne s’en était même pas aperçu, et ne s’en apercevait toujours pas. La souffrance physique n’avait pas prise sur elle. Elle semblait une autre, son regard avait perdu sa douceur.
J’ai pris ce qu’il faut et je l’ai emmenée à l’ancien campement des bleus pour qu’elle prenne un bain et qu’elle se délasse. Elle s’est laissée emmener.  Au fur et à mesure que je la lavais, son regard se radoucissait. Je retrouvais ma douce compagne et son regard d’amour qui me fait tant frissonner.
Elle a eu du mal à m’expliquer ce qui lui arrivait, je pense qu’elle avait peur de ma réaction. Elle avait enragé de ne pouvoir me soigner mieux qu’elle ne le souhaitait à la sortie de l’achéron et surtout à la sortie du temple de Lith. Je n’étais pas conscient et je n’avais donc pas mesuré la peur qui l’avait étreint.
Il semblait qu’elle ne contrôlais pas une part d’elle même. Une part sombre comme elle l’appelait. C’était une elfe sombre, ça ne m’a pas trop étonné et pas inquiété non plus. Je lui ai dit d’ailleurs. Moi même j’ai eu une part sombre, j’ai appris à la contrôler, je ne doutais pas qu’elle y arrive également.
Elle semblait rassurée.
Nous avons visité les alentours, nous amusant ensemble. Nous retrouvions notre insouciance. Pour finir, nous sommes allés sur l’île de Trépont pour voir le soleil se coucher. la beauté du spectacle m’a inspiré et j’ai donné à ma compagne un peu de douceur et de bonheur.
A la fin du mois, nous avions tout ce qu’il nous fallait pour notre projet de bagues de désengagement. Il ne me restait plus qu’à porter tout cela à Lao.
J’ai proposé à ma compagne de nous occuper ensemble de la commande de Radge, pour cela je savais pertinemment qu’Irilion serait mieux, je lui ai donc proposé de nous rendre là bas. De plus Nivros Um était un terrain de chasse merveilleux pour mon niveau d’entrainement. Elle semblait joyeuse à cette perspective.

Nous sommes donc repartis de Séridia.

Un réveil brutal

Début du Félinien du fingelien 380

Lors d’une chasse, elle est tombée sur un lion plus fort que les autres. Ce dernier a eu le dernier mot … enfin presque, puisque nous sommes immortels ici. Elle est revenue avec ce regard de rage, le même que lorsqu’elle est revenue de son entrainement complètement ensanglantée. Je n’en l’ai trouvé que plus désirable, mais j’ai cherché quand même à la calmer, je ne voulais pas qu’elle se fasse du mal. Elle s’est laissée faire, puis calmée, puis … nous avons fini dans un endroit discret, nos corps se réclamaient. Nous nous sommes finalement endormis, rassasiés l’un de l’autre pour quelques heures.
Le lendemain matin au réveil Khaena semblait faire un cauchemar, je voulais l’apaiser en lui donnant un baiser et la réveiller en douceur qu’elle quitte ce rêve apparemment peu plaisant. La violence de sa réaction m’a empêché toutes actions. Elle s’est jetée sur moi, ses mains enserrant mon cou, je voyais au fond de ses yeux la mort qu’elle souhaitait donner.
j’ai  juste eu le temps de prononcer son nom une fois, mes cordes vocales écrasées ne m’ont pas permises d’en dire plus pour la réveiller. Je ne pouvais plus respirer, je n’arrivais pas à me libérer de ses mains, elle avait une force hors du commun, je ne la reconnaissais plus. Je sentais le manque d’oxygène engourdir mon cerveau, une enveloppe noire commençait à brouiller ma vue. Puis Khaena s’est réveillée juste à temps, elle a lâché mon cou, s’est reculée effrayée, prenant conscience de ce qu’elle venait de faire. Je reprenais difficilement mon souffle, mais je voulais l’apaiser rapidement, elle était effondrée, repliée sur elle même dans un coin de la pièce. Je me suis approché doucement, la prenant dans mes bras. J’ai cherché à comprendre avec elle. Elle ne voyait que la rage contre le lion de la veille quand  j’avais tenté d’apaiser. Ce n’était peut être pas la meilleur solution, peut être n’avais-je fait qu’enfouir et permit un retour démultiplié. Peut être ne devrais-je pas chercher à apaiser finalement, mais plutôt à faire sortir toute cette rage une bonne fois pour toute.
Je serais vigilant pour les prochaines fois. Je me suis fabriqué un petit couteau que je garde à la ceinture en permanence, au cas où un accès de rage prenne Khaena et mette en danger un proche. Autant je pourrais lui pardonner de s’en prendre à moi autant je ne le pourrais pas si elle s’en prenait à Fey ou quelqu’un d’autre qui m’est proche.
Les jours qui suivirent, Khaena fut d’une douceur extraordinaire, elle semblait vouloir effacer la violence de son cauchemar.
Elle a vu que je portais en permanence le couteau à la ceinture. Elle m’a demandé pourquoi, je sentais qu’en posant la question elle connaissait déjà la réponse. J’ai voulu éluder la question mais un malaise s’installait entre nous. Je ne l’ai pas supporté, j’ai tenté de lui expliquer sans lui faire du mal.
Elle pleurait, mais je crois qu’elle l’a compris et accepté.

Doute et soumission

7 mundia du fingelien 380

Ce matin je me suis réveillé brutalement par une gifle violente de la Sombre.
Elle n’en avait pas fini avec moi. Je l’ai laissé faire, je n’étais pas en mesure de m’opposer à ses désirs.
Je me suis soumis.
Elle a fini par décréter que j’étais un bon mâle. Je ne sais pas trop ce que cela veut dire, mais elle ne me parle plus de me tuer.
Peut être pourrais-je l’amadouer finalement, je ne sais plus.
Je doute aussi de pouvoir supporter ses assauts très longtemps.
J’ai peur. Peur que Khaena disparaisse et que la sombre prenne sa place définitivement.
Que deviendrais-je sans Khaena ?

Bruits de taverne

9 du mundia du fingelien 380

Les minutes de l’ANGE ont été faites par Feydreyah aujourd’hui. A la fin, elle m’a demandé par télépathie pourquoi je ne cherchais pas. Je lui ai rappelé encore une fois que cela ne m’amusait pas vraiment. Elle le sait pourtant !
J’ai compris après coup que ce n’était qu’un prétexte pour me parler, demander de mes nouvelles.
Elle ne semblait pas très à l’aise. Je me demandais bien ce qui pouvait la mettre mal à l’aise.  Après tout, pendant des mois et des mois où nous avons oscillé tous les deux entre l’amour et les ruptures, qu’elle voulait en moi un ami puisque l’amour était impossible, nous en étions là dorénavant, pourquoi ce malaise ?
Je n’ai pas eu de réponse. Ma relation avec Khaena apparemment alimentait les conversations des tavernes et Fey les écoutaient. Ca m’a surpris. Je ne pensais pas que Fey cotoyait ces endroits et surtout pouvait donner de l’importance aux conversations. Enfin le bruit était que Khaena me sied bien. C’est exact. Cela l’attristait-elle ?
Apparemment non. Mais ce n’était pas suffisant pour lever ce voile de malaise qu’elle ressentait entre nous. Elle ressentait encore trop de culpabilité. Je ne lui en voulait plus pourtant … lui en ai-je d’ailleurs vraiment voulu ?
J’ai tenté de lui dire que le passé était bien passé pour moi et que dorénavant j’étais heureux.
Je lui ai conseillé de ne pas trop écouter les bruits de taverne, ils ne s’avèrent pas tous vrai.
Elle m’a alors redit que pourtant l’évidence sautait aux yeux et que Khaena et moi formions un couple heureux. Je ne l’ai évidemment pas contredite, c’est même au-delà de ce qu’elle peut voir, mais comme je n’arrivais pas à déterminer si cela la rendait triste ou non je n’en ai pas rajouté. Je préfère rester discret avec Fey quant à ce qui me lie à Khaena.
Je lui ai alors rappelé que les bruits de ce type m’avait un jour mis amant d’Illy, ce qui n’a jamais été le cas.
J’ai eu la sensation qu’elle le croyait encore. C’est fou.
Je lui ai proposé de me questionner directement si elle se posait des questions et qu’elle aurait la vérité. Je n’avais rien à lui cacher. Je pensais aux questions qu’elle pouvait se poser sur Khaena, pas à autre chose. Mais elle, elle se posait d’autres questions. Elle m’a demandé si j’étais nécromant. J’ai été surpris j’avoue de cette question, je ne m’y attendais pas. J’ai dit qu’elle aurait la vérité, je ne pouvais pas ne pas répondre, j’ai donc répondu oui.
Ceci la confortée dans son sentiment de culpabilité. Pourtant c’est moi qui ait fait ce choix et pour le coup j’en ai pleinement conscience. J’ai essayé de lui expliquer que j’avais choisi la voie de la maitrise de cette partie de moi plutôt que de me laisser emprisonner.
Comme d’habitude elle est restée fermée sur le sujet, pensant que Khaena me confortait dans cette pratique et qu’il ne pouvait en être autrement puisque l’âme changeait.
Ca m’a blessé qu’elle puisse penser que je devenais un autre, et en même temps elle n’a peut être pas complètement tord. Je me sens différent avec Khaena, mais suis-je plus mauvais pour autant ? Je ne le crois pas.
Pour Feydreyah c’était forcément une chose mauvaise, et elle s’en sentait coupable, responsable. Pourtant c’est bien moi qui ait fait le choix, ce choix. Elle associe l’âme à l’art et pour elle cet art est néfaste, elle n’en changera pas d’avis. Pourtant je suis respectueux, je fais attention de ne jamais créer devant eux, devant mon peuple. Elle en a convenu et …puis tout d’un coup elle a mis un terme à notre conversation, brutalement j’ai trouvé.
Nous n’avions pas réussi à être amant, il n’était pas gagné que nous arriverions à être amis.
Ca me rend triste.

Un voyage

Fin du Kamarien 380

Alors que je préparais un encas pour ma douce, un coursier m’a interpellé pour me donner une missive.
Mon maitre forgeron me demande de l’aide. Il a fait une mauvaise chute et son bras est invalide, il ne peut plus forger.
Il a énormément de commande en souffrance et me demande auprès de lui pour l’aider à les honorer.
Sa confiance me va droit au coeur, je ne pouvais pas le décevoir et en même temps m’éloigner de Khaena me déchirait le coeur.
Je suis quand même parti, il m’avait tant donné et il comptait sur moi.
J’ai laissé un mot à Khaena, préparé quelques affaires et je suis parti. J’avais le coeur gros et j’avais peur. J’avais déjà fait un voyage de la sorte alors que j’étais avec feydreyah et quand je suis revenu, tout à commencé à aller mal.

J’espérais qu’il n’en serais pas de même avec Khaena.

J’ai expliqué au coursier où je partais en lui demandant de venir aussi régulièrement qu’il le pouvait. Nous avons ainsi entretenu une correspondance avec Khaena. Ca atténuait un peu les distances et je savais qu’elle ne m’oubliais pas.

Néanmoins, j’ai été dans l’impossibilité pendant un temps d’écrire.

Une horde de brigands rodait depuis quelques temps dans les parages, les autres villages avaient vu quelques une de leurs jeunes femmes disparaitre. Des commérages parlaient de vente d’esclave.
Un soir l’effervescence s’est faite au sein du village, 3 jeunes femmes avaient disparu, dont la dernière fille de l’apothicaire qui prodiguait les soins à mon maitre. Il est de coutume dans ce village que chaque famille participe à hauteur d’au moins un membre aux expéditions de recherche ou autres, il s’agit d’un code d’honneur important pour eux et d’autant plus ici que cela concernait la fille de l’apothicaire. Elle devait d’ailleurs ce marier quelques jours après d’ailleurs. Mon maitre était encore trop faible pour pouvoir y participer, je me suis donc proposé pour le remplacer.

Nous sommes partis dans la forêt environnante, à force de chasser les félins j’ai pris l’habitude de pister. j’ai donc retrouvé la piste de la horde assez facilement. Ils nous étaient supérieur en nombre. J’ai tenté de calmer tout le monde y compris le prétendant de la fille de l’apothicaire, ce qui fut long et difficile tellement il avait de la colère en lui.
J’ai proposé avec ma peau sombre et vêtu de noir de m’approcher du campement des brigand et de tenter de libérer les trois jeunes femmes dans le calme et sans effusion de sang. Je pense que cela nous aurait été fatal, j’en étais persuadé.
Ils ont fini par accepter, en me disant que si je ne revenais pas avant le temps qu’ils m’accordaient, ils attaquaient le campement.
Je me suis approché sans bruit vers les tentes qui enfermaient les trois jeunes femmes. En passant par derrière, j’ai réussi à faire une trouée et à faire sortir les femmes. Nous sommes repartis vers les hommes du village. Malheureusement si j’avais quelques dons dans la marche silencieuse, ce n’était pas le cas pour l’une des femmes. Les bruits ont fini par alerter les brigands qui ce sont mis à nous charger rapidement, nous étions à mi-chemin. J’ai fait demi-tour en disant aux femmes de courir le plus rapidement possible, les hommes du village qui m’attendaient sur le qui vive ont réagi aussi et ce sont mis à courir vers moi et les brigands. Malheureusement les brigands sont arrivés sur moi avant les hommes du village, je n’ai pas pu les retenir bien longtemps mais assez pour que les femmes soient en protection derrière les hommes du village.
J’avais oublié que je ne bénéficiais plus de l’immortalité du coeur des Landes. J’ai eu une douleur fulgurante dans le dos et la dernière vision que j’ai vu s’est une hache qui s’abattait sur moi.
Quand je me suis réveillé, j’étais dans une chambre inconnue, la fille de l’apothicaire était à mes côtés, elle changeait le bandage qui me ceinturait la poitrine. J’avais terriblement mal et chaud. Je ne suis pas resté conscient très longtemps.
Mon deuxième réveil fut moins douloureux et plus long. J’ai pris connaissance des missives de Khaena et je lui en ai écris une rapidement pour mettre fin à ses inquiétudes.
La fille de l’apothicaire avait les yeux rouges. J’ai compris que son prétendant avait perdu la vie en voulant s’interposer entre moi et la hache qui s’abattait sur moi. Il n’était pas le seul à avoir perdu la vie. Les pertes ont été importantes… très importantes, les trois quarts ne sont pas revenus. Mais la horde avait été décimée et le village avait donc mis fin à un circuit d’esclave. Les villages voisins dépêchaient des caravanes ambassadrices dotées de cadeaux divers. Ca pouvait être de la nourriture, des bijoux … il y avait même des hommes jeunes qui se proposaient de venir s’installer dans le village pour compenser les pertes et faire de la main d’oeuvre et ainsi ne pas vouer le village à la famine.
Puis le temps des pleurs à laisser place aux festivités pour célébrer la fin de cette période où les femmes n’osaient plus se promener dans les alentours des villages, de peur de disparaitre.

J’ai guéri rapidement, mon maitre pouvait se remettre à la forge. Il me tardait de revoir ma Khaena.

Je suis rentré en sachant malheureusement que je ne la  verrais pas immédiatement en lisant la teneur de sa dernière missive.

Mon nom

Jour 9 Elfist – Fingelien 381
Quand ma mère La Sombre a rencontré l’Ilharess, cette dernière lui a demandé son nom. Elle a juste répondu Killya mais elle avait été sur le point de prononcer son nom complet. Je ne sais ce qui l’a retenue. Mais j’ai voulu savoir. Son nom était aussi le mien puisque chez les elfes noirs, le nom de la mère est transmis à ses filles.

Je m’appelais donc Khaena Arha Khaladh. Après quelques recherches dans différentes bibliothèques, j’ai trouvé un parchemin étrange recensant certains noms des elfes noirs et leur traduction en langage commun.

Arha signifie : « Obscurité, Nuit, Ombre, Métal, Gris« .
Khaladh : « Dragon, Noblesse, Flamme, Jaune, Orange »

J’ai eu la surprise aussi de trouver dans ce parchemin, le début de mon prénom : Khae.
Khae signifie : « Meurtre, Massacre, Laiton, Bronze »
Je dois dire que cela m’a effrayée… mon nom signifiait meurtre?
Mais peut-être que le « na » est une négation? Le non elfe noir se dit « nau« …
Ou bien peut-être signifie « née de » puisque je suis née à la suite du meurtre de mon père.
Je ne sais pas à vrai dire, ma mère m’a juste dit qu’elle aimait bien se prénom et que c’est pour çà qu’elle me l’avait donné. Mais peut-être que inconsciemment, elle m’avait donné un nom en rapport avec l’histoire de ma naissance?

J’avais retrouvé, il y a peu mon histoire et j’ai désormais un nom.
Je me nomme Khaena Arha Khaladh!

Les mères de Khaena

Du 18 au 24 du thyllion du fingelien 380

Que d’aventure ces derniers jours !
Alors que je trainais à la pointe d’Egratia non loin de notre maison dans laquelle je me réfugiais la nuit tombée, Khaena est revenue brièvement dans les îlots. Elle venait chercher des ingrédients pour tenter de guérir sa mère adoptive qui dépérissait. J’étais heureux de la revoir, j’avais attendu ce moment là depuis tellement longtemps, mon corps entier la désirait, mais vu les circonstances, elle devait être bien ailleurs que sur ses considérations charnelles.
Nous avons discuté un peu puis l’heure du départ approchait. Je n’arrivais pas à me résoudre de la laisser repartir ainsi. Sur un coup de tête j’ai décidé de partir avec elle. Elle avait l’air contente et en même temps anxieuse. Il y avait beaucoup de danger et vivre ici nous faisait parfois oublier toute prudence. C’était sans compter sur ce qu’il m’était arrivé chez mon maitre forgeron. J’avais ma dose de prudence au maximum. Elle a accepté, j’ai préparé mon baluchon prêt à partir, mais elle me regardait avec ce désir ardent dans les yeux. Elle avait envie de me faire l’amour. Je ne me suis pas fait prier, trop heureux qu’elle puisse quand même gouter au plaisir charnel malgré la situation.
Nous sommes partis ensuite, une fois nos corps rassasié et ce fut long.
J’ai failli nous faire repérer en faisant un peu de bruit, mais tout se déroula le mieux possible et nous sommes arrivés à la maison de sa maman sans encombre.
J’ai vu sa mère adoptive, une toute petite femme, tenant à peine sur ses jambes et prise régulièrement de quinte de toux. Ensemble avec Khaena nous avons pensé à la faire asseoir. Comme beaucoup de fois nous étions sur la même longueur d’onde. Ce qui fit sourire sa mère qui trouvait ainsi que nous étions dans un accord parfait. Cela lui rappelait sa relation avec son mari.
Sa mère l’appelait sa petite louve, douce et féroce à la fois. J’ai trouvé ça attendrissant.
Puis la sombre qui devait piétiner d’impatience s’est manifestée. Elle voulait connaitre les détails de la découverte de Khaena par le couple d’humain.
Je résumerai en disant que la sombre est en fait la mère biologique de Khaena.
Ca m’a fichu un choc.
Un rituel qu’elle aurait fait pour protéger sa fille, et son esprit ce serait lié à celui de sa fille.
Je restais abasourdi. Les images de mes rencontres avec la sombre me revenaient en mémoire les unes derrière les autres.

Sensation d’étouffement.
Le rituel n’a pas fonctionné normalement parce qu’elle était torturée, elle a perdu tous ses souvenirs dont une partie lui revient seulement maintenant.
Sa fille …
La sombre …
La mère …
Khaena est revenue alors que sa mère adoptive était reprise par une quinte de toux plus féroce que d’ordinaire.
Elle était au bout de ses forces, les dernières qu’elle avait puisées dans le seul espoir de revoir sa fille adoptive. Maintenant qu’elle la savait entourée de gens qui l’aimait, elle était sereine et estimait qu’il était temps pour elle de partir.
Elle s’est laissé glisser dans la mort sur le son de ma voix.

Nous n’avons pas eu trop le temps de nous retourner que quelqu’un frappait à la porte. Nous nous sommes cachés ensemble dans un coin. Un homme est entré, j’ai vu Khaena devenir folle de rage, je n’ai pas pu la retenir elle s’est jeté sur l’homme, lui serrant la gorge. Il n’a pas eu le temps de réagir sur la soudaineté de ce qui lui arrivait. Il commençait à devenir plus bleu que moi, je tentais de faire reprendre raison à la sombre qui voulait tuer cet homme.
J’ai compris un peu plus tard qu’il s’agissait du prêtre qui avait chassé Khaena, son premier amant. Si j’avais su, j’aurais laissé la sombre lui serrer la gorge jusqu’au bout !
Enfin, il a donné une sépulture à sa mère adoptive, comme nous lui avions demandé et nous sommes rentrés en Séridia.
Sur le retour, la sombre … sa mère a voulu me parler encore une fois. Elle voulait je pense s’excuser du mal qu’elle m’avait fait. Moi ce qui m’intéressait maintenant c’était la suite.
Comment la co-existence allait-elle bien pouvoir se faire. Et quand au cours de la conversation elle a cru comprendre que j’accepterai de donner le corps de Khaena à un autre mâle pour qu’elle puisse satisfaire ses besoins charnelles, j’ai cru mourir sur place.
Je n’avais pas imaginé aussi pire comme situation.
Elle a tenté de me rassurer en disant qu’elle ne ferait jamais rien pour nous séparer Khaena et moi, mais j’avoue que j’ai une confiance plus que limité en elle.
Elle a quand même voulu me tuer et a été mon bourreau. Si je lui pardonnais, je ne pouvais l’oublier.

Le retour sur Séridia a été silencieux, je réfléchissais à tout cela.

Chute

25 thyllion 381

Il a chuté dans un gouffre. J’ai senti qu’il n’était plus là. La douleur certainement a fait qu’il n’a pas encore repris connaissance. Une sacré chute, amortie par une épaisseur de neige toute molle qui était tombée depuis peu. Il a eu de la chance, même si, ici, la mort n’a plus le même sens, il aurait pu en sortir plus amoché. Les Landes retiennnent en vie mais n’empêche pas les blessures qui laissent des traces indélébiles sur les corps.
S’il était devenu moche peut être que ma fille n’en voudrait plus, je pourrais alors l’utiliser comme prévu pour me venger de la haute-prêtresse ! Ce serait une délicieuse sensation que de voir cette femelle périr d’une dague des mains d’un bleu.
Enfin d’ici là, il faut que je l’aide à sortir d’ici. Veiller sur lui est un travail au quotidien, je n’ai jamais vu quelqu’un avoir aussi peu le sens de l’orientation.
Les sens aux aguets je les ai senti arriver toutes les deux, Khaena et Killya, et une troisième
personne. Une personne importante pour Killya. J’ai ressenti le désarroi de ma fille, j’essayais de lui apporter de l’espoir, je crois qu’elle l’a senti.
Elles ont lâché des fruits dans le gouffre, elles pensaient peut être qu’ainsi au moins il ne mourrait pas de faim. C’était une bonne idée, comme à son habitude il était parti sans rien.
Mais pour l’instant il n’était pas question de le faire manger, déjà le faire revenir à lui serait pas mal.
Je me concentrais sur les douleurs physiques que je ne pouvais ressentir mais qui dégagent une énergie particulière. La plus importante se trouvait à la tête, elle ne semblait pas facile à soigner. Il y avait tout le côté gauche sur lesquel il était tombé, les deux membres étaient fracturés, heureusement les saignements étaient minimes et le froid a aidé à la cicatrisation. Il avait également les deux dernières côtes de fracturées, toujours du côté gauche.
Je me suis joins à son esprit pour lui donner la force de se battre. Au bout d’une journée, il a réussi à reprendre connaissance. Je pouvais enfin l’aider à agir en lui insufflant les gestes élémentaires pour commencer à s’occuper de lui. Entre temps Khaena avait descendu un panier de fruits, de viandes crues d’essences volcaniques et des habits chauds. Il n’arrivait pas à ouvrir les yeux, mais j’ai senti son esprit volontaire. Contrairement à d’habitude, il ne s’est pas replié sur lui, depuis la retraite qu’il avait fait, il avait changé, comme s’il avait retrouvé une confiance en quelque chose … sentirait-il qu’il n’est pas vraiment seul ?
Je lui ai donné des images du lieu, de l’espace qui l’entourait et du panier à quelques centimètres de lui. Il s’est mis alors à ramper vers lui. Toujours les yeux fermés, gagnant quelques centimètres contre le froid et la douleur. Ce fut long et sûrement douloureux vu les vibrations que j’avais. Dans un ultime effort, de son bras valide il tatonna dans le panier, le vidant, en prenant soin de poser à proximité de lui ce qu’il pensait reconnaitre. Les vêtements ne posèrent pas de souci, il en fit une couche pour se rouler dessus pour s’isoler du froid. Les autres habits, il le posait à côté de lui pour pouvoir s’en recouvrir, il était hors de question d’envisager de se déshabiller pour l’instant., il mit les fruits et la viande d’un côté. Les essences de l’autre côté sans savoir de quel type elles étaient. Il avait beau les toucher et les sentir, il n’arrivait pas avec certitude à savoir lesquelles c’étaient. Il trouva les parchemins et le crayon qu’il mit dans sa poche. Il ne pouvait ni lire, ni écrire puisqu’il n’y voyait rien pour l’instant. Puis il commençat à fatiguer de nouveau, il mangeat un peu de viande. Il gratta la neige autour de lui pour se désaltérer et reparti dans un nouveau sommeil.
S’il avait pu lire, il y aurait lu ceci :
* Mon tendre amour, je ne sais pas si tu trouveras ce panier. Mais j’espère qu’il t’aidera. Je laisse le panier pour la journée.je le reprendrais pour t’apporter à nouveau de quoi manger. Je t’aime. Ta Thya Khaena.*

29 thyllion  381

Repu, un peu plus protégé du froid grâce aux habits, il dormit pendant 3 jours. A son réveil son corps n’était encore qu’un amas de douleur. Il avait un peu plus de conscience mais ne voyait toujours rien. La blessure de la tête était liée à cet état de cécité, mais il n’avait pas l’air de le comprendre.
Khaena avait apporté un nouveau panier, elle y avait déposé de nouveau de quoi manger, des
essences et une arme. Kely sentit que les essences n’était pas les mêmes que les premières. Il sentait une différence mais lesquelles étaient-ce ? Il chercha autour de lui quelque chose à enflammer, il trouva une toute petite brindille qu’il cassa en deux, posa les premières essences à gauche et les deuxième à droite et les essaya toutes les deux sur un morceau de brindille. Il sentit une flammèche à gauche alors que rien ne se produisit à droite. Je l’ai entendu demander s’il ne se trompait pas.
Il prit les essences à sa droite et se prépara à se soigner, je l’ai laissé faire, il ne se trompait pas. Il n’avait pas beaucoup de force, mais les deux soins qu’il se prodigua grâce aux essences furent un soulagement. Il se nourrit un peu plus et tenta d’écrire un mot sur un bout de parchemin, mais sans voir et engourdi par le froid il ne s’est pas rendu compte que c’était illisible. Il finit par se rendormir, je l’ai entendu dire « Je suis vivant Thya ». Surement ce qu’il a voulu écrire.
Quand il s’endort je veille. Cette grotte à l’air sûre depuis quelques jours que nous y sommes mais on ne sait jamais. Mon esprit à de la place pour vagabonder quand il est semi-inconscient comme ça.
J’essaie depuis quelques jours de capter l’esprit de Killya mais je n’y arrive pas. Par contre, j’arrive à capter celui de ma fille. Je rentre dans ses rêves. Elle rêve de son bleu, mais petit à petit je rentre en contact avec elle.
Je me présente à elle sous les traits de Lith, j’ai crains qu’elle ait eu peur mais même pas. La seule question qui lui est venue ou plutôt demande, c’était de sauver son mâle. J’ai été surpris, elle ne pensait donc qu’à lui ! Si je voulais accomplir ma vengeance, il était plus que probable qu’il n’en reviennne pas. Pouvais-je ôter la vie du mâle choisi par ma fille ?
Je lui ai posé plusieurs fois la question, elle n’a jamais vacillé. Je retrouve la détermination de Killya sous ses traits.
Elle l’aime, je ne peux le nier. Ca n’arrange pas mes projets. Vais-je y renoncer ?
J’ai essayé de l’impressionner, mais son regard est resté décidé, c’était lui qu’elle voulait et personne d’autre, elle serait même probablement unit à lui si leur peuple respectif ne s’y opposait pas. J’ai souri, sa mère ne ce serait jamais arrêté à ce petit détail.
Elle l’aime, mais lui ? Je me demandais s’il serait prêt à subir les épreuves d’une union.
Je me suis de nouveau inséré dans un de ses rêves, lui demandant de faire passer des épreuves au petit bleu. Je verrais alors s’il est digne de ma fille et peut être abandonnerai-je ma vengeance. Après tout j’ai retrouvé Killya et je sais qu’elle est heureuse maintenant, une partie de mes projets se sont réalisés et c’est un peu grâce au petit bleu.

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