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La solitude de mon âme soeur

Jour 26 Kamarien – Fingelien 380

Ces derniers jours, ma soeur Rhiordan pourtant de caractère très solitaire est restée très présente auprès de moi. Je ne sais si c’est parce qu’elle apprécie ma compagnie ou si c’est parce qu’elle s’inquiète pour moi… Je crois que c’est sans doute un peu des deux. En tout cas, elle me fait beaucoup de bien.

Mais ce jour là, c’est elle qui ne semblait pas aller très bien. Elle me parlait de son impression d’être anormale. A vrai dire, au sein de notre peuple, c’est son « anormalité » qui avait attiré mon attention sur elle : son humour, sa curiosité, son irrespect parfois envers les femelles de premier rang… Nous avions donc toutes les deux un point commun : nous sentir étrange au sein de notre peuple.
Mais ce n’est pas pour ces raisons, qu’elle se sentait différente mais parce qu’elle était apparemment la seule femelle à ne pas avoir de mâle… Elle avait l’impression d’être une « cruche ». Je dois dire qu’elle m’a surprise, je pensais qu’elle avait choisit d’être seule. Elle m’avait parlé auparavant d’une liaison brève qu’elle avait eu avec un mâle de notre peuple. Mais ils ne s’étaient rapprochés tous deux pour une mauvaise raison : combler un vide. La liaison ne dura pas et je crois que depuis ce mâle a quitté les îlots. Elle m’avait aussi raconté son attirance amicale pour l’eldorian Watarus : un beau mâle aussi blond qu’elle. Mais rien de bien concret avec lui.
Je lui ai alors posé la question qui me brûlait les lèvres : si elle n’était pas attirée par les mâles peut-être l’était elle par les femelles ? Elle a semblé réfléchir un instant avant de me répondre que ce n’était pas le cas mais qu’elle s’était elle même posée la question. J’ai tenté de lui dire qu’il n’y avait rien d’anormal à ne pas avoir trouvé la personne qui la ferait vibrer. Et qu’il n’y avait pas là matière à être considérée comme une « cruche ». Je trouvais au contraire très respectueux qu’elle est choisi de consacrer sa vie à Lith avec son apprentissage de prêtresse. Je ne sais si je l’ai convaincu mais toujours est il qu’elle est passée à un autre sujet.

Elle m’a profondément émue quand elle m’a avoué avoir parfois pleuré en lisant mes écrits. Ma soeur toujours aussi curieuse parvient toujours à lire mon journal mais à vrai dire je ne le cache plus. Elle était en rage contre nos soeurs plus anciennes qui ne faisaient rien pour apaiser mon mal-être. J’ai souri en tentant de lui dire qu’il était normal qu’elles ne fassent rien puisqu’elles ne sont pas sensées avoir de sentiments. Mais elle ne semblait pas trouver çà drôle. Elle semblait vraiment en colère. Elle m’a surprise, je crois que je ne l’avais jamais vu en colère auparavant.
Je n’aimais pas la voir ainsi en partie à cause de moi… A ce moment là, je ne m’étais jamais sentie aussi proche d’elle. Je lui ai donc proposé de lier nos esprits afin que chacune de nous sache quand l’autre était éveillée. Ma soeur m’a avoué en rougissant qu’elle n’avait jamais lié son esprit de cette manière et qu’elle ne savait pas le faire. Ma chère soeur si solitaire n’avait jamais lié son esprit à qui que ce soit et elle acceptait de le faire avec moi. Je lui ai donc expliqué comment abaisser les barrières de son esprit pour permettre au lien de se former et comment les refermer par la suite.

Mon esprit et celui de ma soeur sont désormais liés. Nous sommes réellement deux âmes soeurs maintenant.

Découvertes avec Rhiordan

Jour 30 Kamarien – Fingelien 380
Nous nous étions donné rendez vous avec Rhiordan à Idaloran pour qu’elle me fasse découvrir quelques petits coins secrets de Kial Kraw. Nous avons donc préparé le paquetage « spécial Rhiordan » : armure, pantalon et bottes en cuir, une cape verte, des essences de soins et de téléportation, un peu de nourriture et des potions de mana.
Puis nous sommes partis en direction de Kial Kraw. Elle m’a d’abord fait découvrir ce qu’elle a appelé l’antre du dragon!

Une magnifique statue d’un rouge vif trônait au milieu d’une mer de lave entourée par des statues de gardiens en adoration.

Puis nous avons visité ensuite une étrange grotte souterraine.

Ici, aussi d’étranges statues de gardiens semblaient en garder l’entrée aidées par 2 murs l’un glacial et l’autre brûlant. Dans cette grotte remplie de lave où régnait une chaleur intense, Rhiordan m’a fait découvrir un gisement de soufre et un autre d’émeraudes.

Rhiordan m’a ensuite conduit sur l’île des oubliés! Elle disait qu’il y avait là bas une île déserte avec du sable chaud, des fruits et un feu.

Bien sûr je n’ai pas voulue la croire!!! Comment dans une région polaire pouvait il y avoir une plage de sable chaud??? Et pourtant, elle était là devant moi et je marchais sur cette petite île isolée au milieu de nul part.
En retournant, vers le dépôt Rhiordan a cueilli une rose glacée qu’elle m’a offerte très simplement.

Je crois que c’est ce qu’il lui a donné l’idée de me montrer le jardin de roses de Trassian. Un drôle d’endroit, où des roses de toutes les couleurs étaient disposées en cercle.
Nous avons finis notre soirée là bas. Rhiordan me racontant, ses déboires de jeune exploratrice.
Je me suis endormie ainsi entourée par les roses, mon âme soeur veillant sur moi.

Communion de corps et d’esprits

Jour 4 Elouenien – Fingelien 380
J’ai retrouvé Kely à Irrisadith. Il dormait contre un arbre à Polypores. En attendant son réveil, j’ai chassé pour lui des peaux de ratons laveurs qu’il devait fournir au dépot des Patrouilleurs suite à la sentence du conseil de discipline.
A son réveil, je lui ai donné toutes les peaux que j’avais. Il semblait heureux et m’a entraînée dans une petite maison non loin de là. J’ai toute suite compris à son regard qu’il me désirait : cela faisait plusieurs jours que nous ne nous étions pas vu. Nos corps affamés se sont alors retrouvés d’abord sauvagement puis plus sensuellement et enfin avec tendresse. A ce moment là, nous étions si proches, tellement en accord l’un avec l’autre qu’une chose étrange s’est produite : nos esprits se sont mêlés de la même manière que nos corps. Kely voyait en moi comme je voyais en lui : je ressentais ce qu’il ressentait, je voyais ses souvenirs… Je suppose qu’en Draïa, il ne faut pas s’étonner de ce genre de choses…
Nous avons ensuite parlé de La Sombre, de ce que nous pouvions faire pour elle. Kely avait en effet ressenti la présence et la tristesse de La Sombre pendant notre communion d’esprit. Mais elle s’était enfouie refusant le contact. Mon bleu craignait que les « besoins » qu’elle ne pourrait assouvir puisse lui faire faire n’importe quoi. Il fallait trouver une solution.
Je lui ai proposé de lui parler directement en la laissant prendre le contrôle de mon corps. J’ai dû la forcer à sortir, elle ne voulait pas. Elle était furieuse. Elle a commencé à donner des coups de pieds dans tous les meubles qui se trouvaient dans la pièce. Elle a terminé en donnant des coups de poings violents dans le mur. Kely est alors intervenu pour lui dire qu’elle martyrisait un corps qui n’était pas le sien. Elle s’est mis à pleurer de rage. Alors que Kely s’approchait pour tenter de la réconforter, elle lui a lancé un « Dégage le bleu » qui a fait réculer mon bleu de plusieurs pas.
Il a tenté de lui parler de ce qu’elle désirait. Il pensait qu’elle s’intéressait à Rhiordan. Elle s’est moquée disant que Rhiordan était mon amie et non la sienne. Elle a finalement avoué à Kely qu’elle l’appréciait plus qu’elle ne devrait mais que ce n’était pas possible. Elle lui a demandé si il connaissait quelqu’un qui lui ressemblait. Mais Kely ne connsaissait personne qui puisse lui convenir.
Je sentais son désepoir et comme souvent quand elle est dans cet état là, elle le camouffle en cherchant à choquer et à provoquer celui qui est en face d’elle. Elle a commencé à dire qu’elle allait finalement mettre Rhiordan dans son lit. Kely a fait un bond. Il a dit que jamais je ne la laisserai faire çà. Elle lui a répliqué par bravade qu’il fallait encore qu’elle me rende mon corps. Elle est sortie de la maison et s’est enfuie. Je l’ai laissé faire. Kely lui criait qu’elle ne pouvait pas faire çà que j’étais sa fille. Une nouvelle fois, elle a répliqué que les elfes noirs ne faisaient que peu de cas de leur progéniture.
Elle est finalement allé jusqu’à Irinveron et m’a rendu le contrôle quand je lui ai demandé.
Je suis revenue près de Kely. J’ai tenté de lui expliquer le désespoir profond dans lequel se trouvait La Sombre mais je crois qu’il a eu peur de sa menace. Il lui en voulait, lui reprochait de ne faire aucun effort dans la situation difficile dans laquelle nous nous trouvions.
J’espère que nous trouverons une solution… peut-être que si La Sombre retrouvait complètement la mémoire…

Les illusions perdues

Jour 1 Archeno – Fingelien 381
Cela faisait pas mal de temps que je m’étais éloignée de mon peuple. Il n’y avait qu’avec mon âme soeur Rhiordan que j’avais encore des relations. Ces derniers temps, j’essayais doucement de reprendre contact depuis que je connaissais mon histoire et que j’acceptais La Sombre en moi. Mais un événement m’a fait perdre mes dernières illusions sur mon peuple.
La Jaliless Fharath a laissé un parchemin dans notre salle. Elle réclamait de façon virulente et coléreuse que MageInvok soit destitué de son titre de Valuk et de tous ses droits. Sa faute : lui avoir « caressé la joue« …
Je ne sais pourquoi j’ai cru que MageInvok avait par ce geste exprimé une certaine tendresse à la Jaliless… Je savais pourtant que plusieurs altercations violentes avaient déjà eu lieu entre eux deux… Sans doute, ai-je cru naïvement que mon espoir de voir un jour des sentiments chez mes frères et soeurs s’était enfin réalisé. J’ai donc répondu assez vertement à la Jaliless pour défendre MageInvok. Mais entre temps celle-ci avait affiché un nouveau parchemin indiquant son désir de s’éloigner de notre peuple. J’ai tout de même affiché le mien.

« Echk Jaliless,

J’étais en train de vous répondre mais il semble que ce soit trop tard. Je vous livre quand même ce que je m’apprétais à écrire.

Je trouve votre réaction bien disproportionnée à la vue de l’acte de MageInvok…
D’où vous vient cette colère? Auriez vous éprouvée quelque chose quand ce mâle vous a touché la joue? Quelque chose que vous ne connaissiez pas ou que vous avez oublié et qui vous fait peur?
Vous savez ce sont ces drôles de choses qu’on appelle : sentiments et émotions.

N’avez vous rien d’autres à faire qu’à fustiger un mâle qui vous a témoigné par ce geste une certaine affection?

Mais puisque que vous faites la chasse aux elfes noirs dégénérés, incluez moi dans le lot. Moi aussi, il m’arrive de caresser la joue d’un mâle et d’éprouver des sentiments.

Quelqu’un m’a dit une fois que notre peuple était moribond… Je suis de plus en plus encline à le croire. Un peuple ne comprend pas que des femelles, il est composé aussi de mâles. Laissez les respirer, ils étouffent dans le carcan que vous leur imposez. Résultat : soit ils fuient les îlots, soient ils ne participent à aucune action commune.

Notre peuple se meurt et vous l’enfoncez dans la tombe à coup de pied.

Khaena. »

Le sombre Mulvaar a répondu à la suite. La Sombre l’appelait la petite teigne lécheuse de bottes de ces dames. Et à vrai dire, çà lui allait assez bien! Fidèle à son image, il a léché les bottes de la Jaliless et a fait sa teigne avec moi. Il m’indiquait qu’il n’avait pas besoin d’être « traité comme un pâle« . Il a rajouté qu’il fallait que j’ouvre les yeux car notre peuple ne mourrait pas et que les autres peuples, eux s’entre-déchiraient. J’ai à nouveau apposé un parchemin :
« J’ouvre les yeux Mulvaar et je constate. Nos ondes sont silencieuses. Les travaux communs qu’essaie d’organiser notre Soeur Rhiordan, rassemblent de moins en moins de sombres. Et à par vous, on n’y voit aucun mâle… Mais il semble que vous appréciez être considéré comme un sous-être.
Quand à la guerre larvaire qui règne actuellement entre les peuples, je ne sais même pas quoi dire quand on me demande qu’elle est la position des sombres sur le sujet… Je suppose qu’ils se délectent en interne de voir ces dissensions mais que officiellement ils restent neutres. Mais ce ne sont que des suppositions puisque je n’ai vu aucun parchemin sur le sujet.
Toujours est il que ces différents peuples sont unis en leur sein. Alors que chez les sombres, je n’ai vu dernièrement aucune unité : uniquement des querelles pour des pretextes futiles de domination ou d’ambition personnelle.

Mais je ne demande qu’à être contredite sur ces sujets : prouvez moi que notre peuple est vivant… »

Il est clair que je n’aurais pas dû traité Mulvaar de sous-être mais à vrai dire, c’est ainsi que j’avais l’impression que certaines femelles considéraient les mâles.
Il l’a assez mal pris je crois…

C’est alors que MageInvok a expliqué ce qu’il s’était réellement passé : il n’avait pas « caressé » la joue de Fharath mais retenue un geste de colère contre elle. Il a ensuite fait tout un discours sur la haine qu’il éprouvait pour elle…

Bref, je m’étais complètement trompée sur ce qu’il s’était passé… J’ai préféré les laissé vider tout leur fiel entre eux. Et je dois dire, que cet évènement m’a fait perdre tout espoir de pouvoir être un jour utile à mon peuple.
J’en ai parlé à ma soeur Rhiordan quelques jours après… Étrangement, elle n’a pas essayé de me retenir au sein du peuple et elle est même allé plus loin. Elle aussi semble abattue et se sent inutile en son sein.
Son rêve d’unité du peuple sombre, comme le mien et d’une autre façon celui de Fharath, s’est effondré avec cette nouvelle altercation. Rhiordan va je crois aller voir l’Ilharess bientôt pour lui rendre son poste de trésorière. Quand à moi, je crois que j’irai la voir aussi pour lui expliquer que je n’essaierai plus désormais de faire partie de son peuple. Je lui avais promis il y a bien longtemps lors du départ de Ghaara.

Le nouveau Fingelien commence sous de drôles d’auspices…

La petite mort des elfes noirs

Jour 19 Archeno – Fingelien 381
Ce que j’avais dit sur le coup de la colère est en train de se réaliser… Mon peuple se meurt. Les ondes n’ont jamais été aussi silencieuses : plus de disputes, plus rien. Plus personne ne répond à l’Ilharess quand parfois elle salue sur les ondes.
Cela faisait aussi plusieurs jours que je n’avais pas sentie la présence de mon âme soeur, Rhiordan. Je m’inquiétais, la dernière fois, elle semblait terriblement abattue.
Aussi quand j’ai sentie sa présence, je me suis empressée de la contacter pour savoir comment elle allait. Elle n’allait pas bien, pas bien du tout. Elle souhaitait quitter les îlots. Fharath avec qui elle était très liée, était partie et elle voulait la suivre… Toutefois, elle semblait hésiter encore. Elle cherchait à avoir une réponse de notre déesse Lith avant et passait son temps à méditer à Naralik.
Mais sa voix était éteinte… elle avait perdue le ressort dont elle avait toujours fait preuve dans les moments difficiles. Comment pouvais je l’aider à retrouver foi en notre peuple alors que je ne l’avais plus moi même ?
J’ai tenté de lui faire comprendre que j’avais besoin d’elle, de mon âme soeur mais je ne sais pas si j’y ai réussi. Mais elle m’a fait une promesse : si elle prenait la décision de partir, elle viendrait me dire au revoir avant.

C’est le coeur gros que j’ai rejoint cette nuit là les bras de Kely. Il a tenté de me consoler mais j’ai pleuré de longues heures avant de réussir à me rendormir.

L’idée de l’Ilharess

Jour 19 Elfist – Fingelien 381
Lors de notre dernière discussion, l’Ilharess m’avait annoncé qu’elle réfléchissait à une idée pour sortir notre peuple de la crise où il avait sombré.

Sa première action a été de proposer le changement de l’équipe dirigeante. Tous ces postes sont donc remis en jeu et chacun peut poser sa candidature. Bien sûr, il y a eu des grincement de dents, la Haute-prêtresse Elzeberith n’a pas apprécié que son poste soit à nouveau soumis à candidature et elle a préféré ne pas « ramasser les miettes« .

Elle a ensuite destitué MageInvok de son titre de Valuk pour ne pas avoir remplies les missions qui lui étaient confiées. Quelques jours auparavant, lors de notre discussion, l’Ilharess m’avait demandé ce que je pensais de son fils MageInvok dans son rôle de Valuk. Je dois dire que j’étais un peu surprise par la question. Mais alors que Rhiordan à qui j’avais signalé cette demande me disait de l’éluder, j’ai répondu le plus sincérement possible, en pesant chacun de mes mots avant de les prononcer.
A vrai dire, j’appréciais MageInvok qui avait toujours été parfaitement courtois et respectueux avec moi. Et surtout il défendait férocement le droits des mâles et je l’approuvais dans cette action.
Par contre, il était à l’origine de la plupart des altercations qui avaient eu lieu au sein du peuple ces derniers temps. Je me souviens encore de mon âme soeur Rhiordan, que j’avais trouvée un jour pleine de rage et de dépit et qui ne savait plus si elle faisait son travail de trésorière correctement suite à une de ces remarques blessantes. De ce que j’avais pu voir depuis mon arrivée sur les îlots, il n’avait jamais su être diplomate ni défendre ses idées sereinement. Je ne l’avais pas vu non plus réussir à rassembler les mâles autour de lui, ni participer aux actions communes.
Je ne savais pas vraiment qu’elles étaient les attributions du Valuk mais pour moi pour toutes ses raisons, il ne remplissait pas correctement son rôle.
L’Ilharess m’avais écoutée avec attention et m’a remerciée d’avoir donné mon avis extérieur. Sans doute que celui-ci l’avait aidé à prendre la décision sans doute douloureuse pour elle de destituer son fils de son titre. Elle avait tout de même tenter d’atténuer le choc en lui attribuant un titre honorifique pour service rendu au peuple sombre.

La dernière action que l’Ilharess avait entrepris avait été d’apposer un parchemin rappelant à tous, mâles et femelles, leurs droits et leurs devoirs au sein du peuple. Je crois que ces rappels ne sont pas inutiles durant cette période trouble.

Pour ma part, j’ai envoyé une missive à Fharath. Je ne sais si çà la fera revenir mais au moins j’aurais essayé… Quand à ma soeur Rhiordan, je crois qu’elle n’est pas prête à reprendre un seul poste. Elle me déconseille même d’en prendre un. Je dois dire que je n’ai vraiment pas envie de me mêler à toutes ces intrigues politiques. Mais si je ne prends pas de postes, j’aurais l’impression de ne rien faire pour tenter de réunifier mon peuple… je crois que je dois encore y réfléchir…

J’espère que toutes ces actions permettra à mon peuple de renaître…

Assistante de ma belle

Jour 1 Nuona – Fingelien 382
Il y avait un conseil matriarcale. C’était l’occasion d’être auprès de ma belle. Elle avait été très occupée par l’élaboration des cartes de Naralik ces derniers jours et je voulais la voir un peu.
Quand je suis arrivée vêtue de mon cuir sinan noir habituel, j’ai vu le visage de ma belle s’illuminer d’un sourire. Elle m’avait reconnue avant même que je dise un mot. Je me suis installée près d’elle, collant ma cuisse contre la sienne, recherchant sa chaleur. L’envie me démangeait continuellement de la caresser mais je ne voulais pas la troubler pendant ce conseil où nous devions décider des officiels des postes imposés par le palais.

A vrai dire, je n’en avais rien à faire de ce conseil et encore moins des postes séridiens. J’étais collée à ma femelle et c’est tout ce qui m’importait. Il y avait là le raide MageInvok et la blonde Rhiordan. Apparemment, il fallait que tous les postes soient pourvus. J’écoutais d’une oreille distraite. Kharya allait prendre le poste de représentante, le raide celui d’économe, le lèche-botte Mulvaar poursuivrait son mandant d’échevin. Il restait à pourvoir les postes de suppléants. J’ai dit que je voulais bien être suppléante à condition de n’avoir rien à faire. La blonde s’est proposée pour être trésorière et le raide voulait être l’assistant de Kharya. Il restait moi pour être l’auxiliaire du lèche-botte. Je voyais ma belle faire un petit sourire en coin : elle savait très bien que je détesterais être sous les ordres de Mulvaar. J’ai grimacé. J’ai alors demandé à Kharya de faire de moi son assistante. J’étais sûre ainsi de ne rien avoir à faire puisqu’elle prendrait tout en charge. Elle a ri et a accepté ma proposition.

Le reste du conseil a été ennuyeux au possible. Je me souviens juste d’avoir à nouveau fait rire Kharya quand j’ai dit que la Dodge Marra, la représentante des sinans, avait un grain. Je me suis aussi un peu querellée avec la blonde qui affirmait que la prêtrise rassemblait le peuple alors que les gildes le divisaient. J’ai demandé quand était la dernière fois que la vipère Elzeberith avait rassemblé son peuple. Le lourd silence qui s’en est suivi était éloquent.
Les discussions ont continué un peu puis le conseil s’est terminé.

J’aurais aimé passer la nuit avec ma belle mais elle était plongée dans ses papiers. Elle voulait terminer ses comptes rendus avant d’oublier quoique ce soit. J’ai bien essayé d’attirer un peu son attention mais elle était concentrée. Je l’ai finalement embrassée tendrement en lui souhaitant une bonne nuit et j’ai reconduit la petite à son bleu.

Découverte d’Irilion – second voyage

Jour 27 Archeno – Fingelien 384
Kharya était toujours blessée et avait besoin de repos. Je suis donc allée seul retrouver les sombres qui voulaient découvrir Irilion et les anciens qui venaient juste participer. Il y avaient Rhiordan, Darkmon, Malkael, Deskhart, Morax et Toupac.
Nous avons visité Zirak-inbar, Nukavuri, Nargraw sud, Nargraw nord, Thelinor.

Tout s’est bien passé. Les jeunes sombres semblaient heureux et les anciens racontaient les péripéties de leurs débuts sur les îlots. A un moment Darkmon s’est approché de trop près d’un orque armé à Nukavuri et elle a fini dans le Styx. Mais elle est revenue toujours prête à continuer.

J’ai du partir assez vite après avoir rejoint Thelinor mais il semble que tous aient appréciés cette petite visite.

Découverte d’Irilion – troisième voyage

Jour 16 Elfist – Fingelien 384
Kharya avait envie de me voir. Je me suis sentie rassurée par ce désir qu’elle exprimait. Nous n’avions pas beaucoup de temps avant que j’emmène mes soeurs et frères sombres pour une troisième visite d’Irilion. Elle semblait avoir envie que nous nous isolions et je dois dire que son corps me manquait terriblement.
Je l’ai entraîné, elle aussi près de l’endroit où j’avais vécu ma première nuit avec Kely. J’ai commencé à passer mes mains sous sa tunique avide de toucher son corps. Mes mains sont passés dans son dos la caressant jusqu’au bas des reins, jusqu’à ce que je sente d’étrange boursouflures. J’ai eu peur que les blessures que lui avaient infligées Vulgor se soient infectées. Mais il n’en était rien. Il s’agissait de nouvelles marques : des griffures… Mulvaar s’était amusé avec elle… J’ai grimacé. Je ne comprenais pas ce besoin qu’avait Kharya dans ce genre de rapports violents… Je n’ai pas repris mes caresses, nous n’avions plus le temps. Il était temps de rejoindre les jeunes sombres qui nous attendaient.

Il y avait juste Darkmon et Deskhart. Nous devinions qu’une idylle commençait à se nouer entre ses deux là et nous trouvions çà touchant Kharya et moi. Rhiordan nous a rejoint en cours de route et nous a montré son jardin de roses comme elle l’appelle à Trassian. Nous avons terminé sur l’île des oubliés. Deskhart et Darkmon ont commencé une bataille de boules de neige devant nos yeux amusés. Rhiordan a fini par dire que nous devrions leur montrer la petite île déserte. Kharya et moi, nous les avons emmené là bas et nous nous sommes ensuite éclipsées, les laissant profiter d’un peu d’intimité.

J’avais proposé à ma Shaa’enyss quelques heures auparavant de l’emmener à la taverne de Aeth Aelfan. Elle a voulu que nous y allions tout de suite. Elle avait autant envie que moi que nos corps se retrouvent. Nous nous sommes offertes l’une à l’autre, retombant rassasiées avec un soupire de bonheur. Elle a voulu voir ma mère. Elle voulait lui parler de Mulvaar, je crois. Je l’ai laissé après l’avoir embrassée.

Echanges épistolaires avec Kharya

Jour 6 Thyllion – Fingelien 384
J’ai enfin reçu des nouvelles de Kharya. Je commençais à m’inquiéter pour elle. Il y a eu deux lettres à quelques jours d’intervalle .

La première est arrivée abîmée. Elle était cachetée de cire noire par un sceau représentant un clair de lune barré d’une dague.

« Khaena,

J’ai enfin pu atteindre le continent. Une fois de plus le voyage a été mouvementé, la mer intérieure est toujours aussi mauvaise. Le navire a mouillé dans un port Galdur tout à l’est des îlots. Je n’ai pas encore pu repérer la route pour le village où devraient m’attendre Oscarhamel et Arahda. La dernière fois, le bateau avait fait naufrage et je m’étais retrouvée plus au nord.

Le port n’est pas d’une grande allure. Un ponton et un ensemble de hameaux de bois et de terre plus ou moins bien assortis les uns aux autres. L’air flair le poisson fumé et est agité des rires rauques des marins. Je passe plus ou moins inaperçue. Ma carrure ne leur fait pas craindre de danger, je pense.

J’ai pris une chambre dans ce qui leur sert d’auberge le temps d’organiser plus précisément mon voyage. Je ne tiens pas à partir à l’aventure sans une direction et une bonne carte. J’ai eu quelques questions sur les îlots mais je n’avais pas le cœur à raconter grand chose. Il faut que je me concentre sur ce que j’ai à faire pour revenir au plus vite.

J’espère que tout se passe bien pour les sombres, qu’ils t’écoutent et qu’ils ne te donnent pas trop de mal.

Que Fenryos te soutienne.

Je t’embrasse,

Kharya. »

Et la deuxième est arrivée, à un moment où je doutais en ma capacité à servir efficacement mon peuple. Le coursier était furieux et me hurlait qu’il ne transmettrait plus jamais de lettre venant de moi…

« Khaena,

J’ai reçu ta lettre et la rose. Par contre, j’ai l’impression que tu n’as pas eu la mienne. C’est assez difficile de trouver des volontaires pour rejoindre les « ilots maudits » juste pour livrer une lettre. J’espère que le tien est fiable. Je dois dire que je l’ai un peu impressionné.

Je me sentais suivie depuis quelques temps dans la forêt que je devais traverser et j’avais décidé de m’en débarrasser en sachant ce qu’il me voulait au préalable. J’ai préparé un piège pour ce pauvre coursier. Rien de bien méchant, il est resté indemne. J’ai pu apercevoir une missive tomber de sa besace à temps pour ne rien lui faire de regrettable.

J’avoue que je suis très méfiante, plus qu’à l’habitude, maintenant que je sais que je n’ai plus d’immortalité pour me préserver des mauvaises surprises.

J’ai récupéré assez d’informations pour retrouver le village natal d’Arahda. Cela fait un bon mois maintenant que je voyage. Je me rends compte que mes expériences sur les îlots m’ont bien servit pour chasser efficacement. Je n’ai pas de soucis de vivre au moins.

Ce qui est le plus gênant est le froid et la neige qui rend difficile le repérage dans cette immensité blanche. Je suppose que tu dois connaître ce genre de soucis avec Bordeciel. Mais j’ai bon espoir d’arriver d’ici un mois à destination.

Tu as très bien agit avec Seliane et Melany. Pour Elzeberith, écoute ce qu’elle a à dire, pèse le pour et le contre, et ne courbe jamais l’échine devant elle, défend tes positions. Elle n’agira jamais contre toi même si elle peut être des plus désagréable. Elle sait qu’elle n’est pas en position de force, tu as trop de soutiens, les même que les miens.

Pour Alak et Mulvaar, je préfère que tu ne les traites pas différemment des autres sombres. Leur lien privilégié avec moi est déjà perçut comme du favoritisme, je ne tiens pas à ce que cette impression erronée perdure en mon absence.

J’ai confiance en tes compétences. Quand à ceux à qui je manque, dis leur que je vais bien et que je n’oublie pas notre peuple.

Puisse Fenryos te soutenir dans la tâche que je t’ai confiée.

Je t’embrasse,

Kharya. »

Sa lettre m’a fait du bien et lui ai raconté ce qu’il s’était passé dernièrement.

« Ma très chère amie,

J’ai bien reçu tes deux lettres à quelques jours d’intervalle. Effectivement, le coursier était des plus traumatisés quand il m’a remis ta lettre. Il m’a hurlé dessus et m’a assuré que plus jamais il ne ferait de course pour moi. J’ai bien ri. Mais évite quand même de leur faire trop peur, je vais finir par ne plus trouver de coursiers pour t’envoyer des lettres.

Je dois dire que ces derniers jours ont été particulièrement durs pour moi. Je pensais que j’avais fait le plus dur en maîtrisant Elzeberith, Polgarath et Fharath. Je ne pensais vraiment pas que le coup de poignard dans le dos viendrait de mon âme soeur Rhiordan.

Il y a actuellement une histoire à propos d’une cérémonie à laquelle nous avait invité Angdar avec les sinans. Le but est de rendre au temple de Pierre-blanche son utilisation originelle : un temple dédié à la nécromancie. Quelques jours plus tard, un esprit est apparu défendant le temple des « mécréants ». Il attaquait tous ceux qui n’étaient ni sinans, ni sombres. Il disait défendre le temple. Malheureusement, il a attaqué quelques natifs également.

La doge sinane voulait que nous fassions un déclaration commune mais elle affirmait que nous avions été contraints à venir à cette réunion. Elle dénonçait Angdar. Je dois dire que j’ai été choquée comme d’autres sombres. Il était hors de question de signer cette déclaration. Nous étions encore en train de discuter si nous faisions une déclaration autre ou pas du tout quand Rhiordan est allé apposer un parchemin dénonçant Angdar.

Elle est allé contre l’avis du conseil. Je ne sais pas quoi faire d’elle maintenant. Nous avons du faire une déclaration dans l’urgence. J’espère qu’Alak l’apposera, il était contre toute déclaration….

Enfin, tu es loin de tout çà maintenant et quand tu me parles d’étendues neigeuses, Bordeciel me manque… Je me sens si seule parfois.

Que Khala guide tes pas vers ton fils et ton mâle.

Khaena. »

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