Categorie: Parchemins oubliés de Draïa


Bastian, mon chasseur.

J’avais rejoins le Dispensaire créé par un Kultar mais bien vite le petit groupe de départ avait éclaté et j’avais pris les rênes par défaut. J’ai relancé des recrutements et c’est à cette occasion qu’à commencé mon idylle avec Bastian.

Je l’avais rencontré pour la première fois lors d’un conflit qu’il avait eu avec un sombre, Karaz. La raison de cette dispute n’est plus très claire dans mon esprit mais il me semble que Bastian avait fait des réflexions peu aimables à propos de la vieille Atekel et Karaz en voulant faire du zèle en public était allé le menacer. Je me suis rendue sur place, amusée par cette situation. Le sinan était peu connu et disparu ensuite pendant plusieurs mois.

A son retour, j’avais de nouveau échangé quelques mots avec lui. Parlant de tout et de rien d’abord, puis lui donnant quelques conseils sur l’entraînement à la magie. J’ai du finir par lui parler du Dispensaire et il eu l’air intéressé. Il a voulu en savoir plus et m’invita a la taverne de la Cité du Port pour parler tranquillement.

J’ai commencé mon discours de recrutement habituel mais je voyais bien que mes mots seuls n’étaient pas son plus grand centre d’intérêt. Il me faisait du charme et je me suis dis que, finalement, cet entretien n’avait peut être été pour lui qu’un prétexte pour m’approcher davantage. Je l’ai laissé m’embrasser. C’était délicieux.

Comme souvent, j’ai cédé assez vite à mes pulsions malgré le mâle qui partageait déjà mon lit et mon cœur. Bastian avait quelque chose de différent, une sorte d’aura qui me fascinait. Quand ses mains se posaient sur ma taille, je sentais des frissons de désir m’envahir. Il fut direct dès le début de notre relation. Il ne voulait rien de sérieux, aucun attachement affectif, juste passer du bon temps avec une jolie dame. Je n’étais pas contre, mais je savais que j’avais tendance à être possessive. Je ne lui en ai rien dit, pour le garder dans ma toile. C’était un amant fantastique.

Cependant, nous ne partagions pas uniquement des étreintes. Nous avions pris l’habitude d’explorer Irilion. Je n’ai jamais été une grande exploratrice, cette activité m’ennuyant bien vite seule. Mais à deux c’est différent. Il était amusant de le voir fouiller tous les meubles et embarquer discrètement les quelques lumens qu’il pouvait y trouver. Il appréciait aussi ces petites ballades car il arrivait que je lui raconte certains faits historiques s’y étant déroulés. Il m’écoutait fasciné par ma mémoire.

A part les menus larcins, il aimait chasser, ce qui lui valut de ma part le surnom de chasseur. Il pratiquait aussi le métier de récolteur et faisait un peu de nécromancie. Il avait par contre un défaut : il était avare. Terriblement proche de ses lumens. C’était amusant de l’entendre se plaindre des prix et d’en reporter la faute sur les kultars systématiquement. Il était bien tombé avec moi, je lui offrais assez souvent ce qu’il voulait acquérir. Il savait très bien comment me remercier, et je n’avais jamais a payer mes matières premières.

Les promenades en Irilion étaient l’occasion de trouver de beaux lieux pour nos rendez vous discrets. Et à force de passer du temps ensemble, son attitude à mon égard changea sensiblement. Nos baisers et nos étreintes avaient toujours été passionnées, enflammées par un désir mutuel intense. Mais un soir, il m’embrassa avec plus de tendresse. Je n’ai rien fait remarquer, me disant que je me faisais sûrement des idées. J’ai attendu d’autres signes plus concrets.

C’est une réunion du Dispensaire qui me donna l’occasion de confirmer son attachement à moi. Nous étions en train d’explorer Arius. Meynaf appela les membres sur les ondes télépathiques. Nous n’avions jamais affiché notre relation devant qui que ce soit, même devant eux. J’avais prévu ce jour là de lui offrir une cape rouge. Il en cherchait une mais, comme souvent, en trouvait le prix trop élevé. Je lui ai demandé de fermer les yeux. Je lui ai mis la cape sur les épaules. Quand il a vu l’étoffe, il n’en revenait pas. Il m’embrassa avidement et me demanda à ce que nous ne répondions pas au Capitaine. J’ai refusé, par devoir. Il m’a dit que j’étais bien cruelle avec lui. Avec un sourire mutin, je l’ai défié en lui disant que j’étais capable d’être plus cruelle encore. Il avait le goût du jeu, et demandait à voir.

Nous avons rejoint la taverne d’Idaloran avec quelques minutes d’intervalle. Meynaf, Atwenas, Bagnar et Eryann étaient déjà arrivés. Il ne restait qu’une place à la table où ils s’étaient assis. Au culot, j’ai demandé au Capitaine de m’asseoir sur ses genoux. A ma grande et agréable surprise, il a accepté. Meynaf avait été mon amant plusieurs fingeliens plus tôt mais il avait depuis refusé mes avances. Bastian regardait mon petit manège et je n’hésitais pas à avoir des sous entendus assez évidant avec l’elfe. Cela faisait jaser l’assemblée et m’amusait autant que lui. Le sinan, lui, était amer. Comme jaloux, sans vouloir l’avouer. Il me fit remarquer par télépathie qu’en effet je pouvais être bien plus cruelle. J’étais ravie, j’avais remportée mon pari. Mais plus encore, je savais maintenant qu’il s’était pris les pieds dans ma toile. Mon égo adorait le savoir à ma merci.

Nous avions une relation sereine. Aucune de dispute. Il cachait toujours son attachement si bien que ma frayeur face aux sentiment était apaisée. Je pensais pouvoir ne pas m’attacher. Un leurre. Cela faisait déjà un moment que ce n’était plus seulement la passion de nos corps qui nous réunissait. Pourtant, cela ne m’a pas empêché d’entretenir à cette période de nombreuses relations parallèles. Il y avait déjà WandraLL, puis vint Meynaf suite à cette comédie dans la taverne. Ensuite toucan. Et Killya. Mais Bastian avait toujours une place particulière. Je pouvais abandonner n’importe lequel de mes amants pour lui. Surtout depuis qu’il avait finit par m’avouer ses sentiments pour moi.

Cela arriva suite à une invasion de la Cité du Port. Nous nous étions déployés lui et moi en tant que phalange du Dispensaire. Il s’était pris un coup mortel mais la plaie n’arrivait pas à cicatriser à la sortie de l’Achéron. Les combats finis, je l’ai entraîné à la taverne dans une chambre de l’étage pour le recoudre. Comme je savais que ce serait douloureux, j’avais prévu de nombreuses bouteilles de vin à lui faire boire. Il grommela de devoir boire en si peu de temps cette boisson qu’il préférait apprécier à petite dose avec un rituel bien précis pour en révéler tous les arômes.

Une fois bien saoul, je l’ai fais allonger et j’ai commencer à exercer mes talents de guérisseuse. Ce fut malgré tout douloureux. Mais une fois fini, il commença a parler. Beaucoup. Sa langue se délia et il m’a dit qu’il m’aimait. Et qu’il savait que je l’aimais aussi. Je suis restée figée un instant réalisant ce que j’avais voulu me cacher à moi-même. Je l’ai endormi doucement, il avait besoin de repos avec cette blessure. Je l’ai veillé, assise sur une chaise à côté. Il fit des cauchemars en délirant a propos de Kultars et de choses qu’il hurlait n’avoir pas commises. Il s’est réveillé en sursaut et je suis venue le rassurer. Quand il a repris ses esprits, il s’est rendu compte qu’il en avait trop dit la veille. Il m’a regardé un peu gêné. S’excusant de son état déplorable. Il n’aimait pas abuser d’alcool quand il était en plaisante compagnie. Je lui ai répondu des banalités. Il voyait bien que j’étais malgré tout un peu troublée. Je lui ai ordonné de garder le lit quelques jours.

Durant cette convalescence, je suis restée distante. Cela a finit par l’agacer et il est venu me demander la raison de ce silence et de la froideur de mon accueil quand il venait me parler. N’arrivant à rien avec moi, il a quitté les îlots, me laissant une lettre pour m’en avertir laissant planer le doute sur son retour. Il disait avoir besoin de faire le point. Je m’en suis voulu d’être aussi stupide mais j’avais peur. L’amour n’est pas fait pour moi, il détruit ceux qui m’approchent.

A mon grand soulagement, il est revenu au bout d’une dizaine de jours. Je n’ai pas hésité et je l’ai rejoins immédiatement, lui sautant dans les bras. J’ai oublié ma retenue, oublié mes frayeurs. Je me suis réfugiée contre lui en disant a quel point il m’avait manqué et a quel point j’avais regretté. Je lui ai fais part des inquiétudes qui m’avaient poussées à le rejeter. Il m’a rassurée et les choses ont repris leur cours.

Je n’avais pas pour autant mis fin à mes autres relations. Je ne le cachais pas à Bastian, restant même toujours aussi séductrice vis à vis de Meynaf en sa présence. Mais mon chasseur l’acceptait, me disant lui même que s’il croisait une belle femme, il n’était pas impossible qu’il aille plus loin que de simples compliments. Cependant, il préférait ignorer le nom de mes amants. Tout comme il gardait pour lui ceux de ses conquêtes. Mais j’étais moins disponible pour lui, ma femelle prenant de plus en plus d’importance et réclamant bien plus d’attention que tous les amants que j’avais eu jusque là.

Mais arriva ce qui arrive toujours. Des absences répétées de plus en plus longues. La première fois que cela arriva, à son retour, je me suis une nouvelle fois précipitée à sa rencontre. Nous avons exploré Thelinor brièvement, jusqu’à ce que je ne tienne plus et profite de la visite d’une maison pour le pousser vers le lit. Quand nous en eûmes terminé, je lui ai demandé s’il serait d’accord pour partager un lit à trois avec une autre femelle. D’abord surpris, il a ensuite été séduit par l’idée. Il s’inquiéta cependant du fait de toujours pouvoir me voir seul à seul et ne pas avoir à me partager à chaque moment intime. Il voulait aussi rencontrer la femelle en question et faire connaissance avant d’envisager d’aller plus loin.

Je lui ai donc parlé de Killya et de la particularité de sa situation. Il fut plutôt désappointé mais essaya de comprendre. Ma femelle n’avait pas non plus l’air contre quand je lui en ai parlé sur le moment. Pourtant, quand ils se croisèrent en ma présence pour la première fois, l’air devint glacial. Il faut dire que je venais d’avoir une discussion difficile avec ma femelle concernant mon passé d’apprentie en salle de torture. Elle toisa le sinan, le saluant à peine. Bastian n’a pas voulu s’imposer plus longtemps. Je me suis dis que je pouvais faire une croix sur ce fantasme de mettre mes deux favoris dans le même lit.

Cela ne fit pas rester mon chasseur bien longtemps. Il m’avait promis de revenir vite et qu’il resterait plus longtemps la prochaine fois. Mais il ne revint qu’une journée par ci par là. Jusqu’à ne plus réapparaître du tout. Etait-ce dû à la souffrance de ne pas me voir consacrée qu’à lui ?

Meynaf, mon Capitaine.

Magazran avait disparu sans m’avertir. J’étais à la fois désespérée et furieuse. Dans un élan d’égoïsme, j’ai voulu lui trouver un remplaçant. L’occasion se présenta à moi en demandant sur les ondes les services d’un masseur. Un palôt blond arrivé assez récemment accepta en échange d’un cours sur le langage sombre. Il se nommait Meynaf. Je lui ai dis de me rejoindre aux termes de Nagraw Sud. Je l’ai invité à se baigner avec moi pendant que je lui enseignais les mots usuels de la langue sombre la plus répandue, sachant que certains clans pouvaient avoir un dialecte propre dû à l’isolement vis à vis des autres.

Quand je n’eus plus rien à lui apprendre, je suis sortie de l’eau pour rejoindre la serviette que j’avais posée près d’un panier de pommes. Je sentais son regard sur moi et j’en étais ravie. Je me suis allongée sur le ventre et il m’a rejoint pour s’acquitter de sa part du marché. A cette époque là, je ne me souviens pas s’il m’avait déjà parlé de sa vocation de guérisseur. Ses mains étaient douces mais la prise ferme, le massage était vraiment excellent. Puis, je me suis tournée, j’ai plongé mon regard chargé de désir sur lui et je lui ai offert un moment mémorable et fort agréable.

Peu de temps après, Magazran revint et j’oubliai mon écart avec Meynaf. Il prit assez mal ce silence mais je n’en su rien avant plusieurs mois. Un jour qu’il m’accompagna à al taverne, après un Haut Conseil, il me semble, et que j’en profitai pour tenter une approche, il m’avoua directement qu’il ne voulait pas recommencer cette expérience car il ne voulait pas être un jouet. Je n’ai pas vraiment apprécié mais je suis restée calme et polie. Cependant, je suis restée par la suite très distante, ayant pris cette déclaration comme un rejet total de ma personne.

Mais le temps atténua en moi cette sensation et nous retrouvâmes des relations amicales. J’ai toujours apprécié discuter avec lui. Il est sage, intelligent et attentionné. Il s’est souvent chargé de soigner mes blessures physiques et d’écouter mes plaintes quand mon rôle me pesait trop. Sans bien sur que je ne lui révèle tout le fond des problèmes. Il reste un pâle et un fervent partisan de l’Union.

Ce n’est qu’avec la création du Dispensaire et l’arrivée de Meynaf dans ses rangs que je pu comprendre qu’en réalité il n’avait jamais oublié cette soirée aux thermes. Au début, il ne s’agissait que de politesses et de petits sourires amicaux. Il avait encore des responsabilités au sein des Hauts Elfes et ne voulait pas s’investir dans autre chose avant d’avoir finit son mandat. Une fois libre, il pu entrer au Dispensaire sereinement et se laisser aller à avoir une image moins strictement sérieuse. Je découvrais alors un Meynaf aux mots flatteurs et un soupçon séducteur que je ne prenais alors que comme jeu et plaisanteries aimables.

Le Dispensaire nous rapprocha et il m’arrivait plus souvent de me confier à lui. Une fois je suis allé le voir, tellement lassée de mes responsabilités de Matriarche, que je lui demandai de me changer les idées. Il me proposa de le suivre dans une maison de Corren où nous fîmes semblant d’être un couple d’humains. Le mari rentrant du travail des champs et son épouse ayant préparé le dîner. C’était amusant de le voir jouer ce rôle. Nous avions l’air si idiots dans cette ambiance de mièvreries. Je me suis demandée s’il en profiterai pour me voler un baiser mais il ne fut que sur la joue. J’ai été un peu déçue sur le moment mais je n’en ai rien fait paraître.

Quelques mois plus tard, je fis entrer Bastian au Dispensaire. Je voulu le rendre jaloux pour me donner la preuve qu’il était plus attaché à moi qu’il ne l’était de ses autres amantes. C’est Meynaf qui me servit pour remplir cet objectif. Lors d’une réunion des membres à la taverne d’Idaloran, j’allai m’installer sur ses genoux prétextant qu’il manquait un siège. A ma grande surprise, il accepta sans broncher et même plus étonnant, cela semblait le ravir. Il me tenait d’un bras passé derrière ma taille et avait posé son autre main sur ma cuisse, comme si la situation était parfaitement naturelle. Cela fit jaser entre les membres, c’était très amusant. Nous en restâmes pourtant là pour la soirée. Je rejoignais ensuite mon chasseur jaloux et pressé de me retrouver pour lui seul.

Cette situation fit évoluer les choses et je me retrouvai bientôt en tête à tête avec Meynaf à Yrsis pour une petite balade. Je sentais ce qu’il espérait de ce moment mais il semblait aussi le redouter, si bien que je n’osais rien faire d’autre que lui sourire. Etant donné les mots qu’il avait eu plusieurs fingeliens plus tôt, je craignais de me faire des idées et je préférai le voir faire le pas qui nous séparait encore. Nous avons rejoint la petite île au large avec l’étrange portail. Là, à l’ombre d’un palmier, il posa ses mains sur ma taille, plongea son regard dans le mien et m’attira à lui. Il m’avoua craindre d’être repoussé. Souriante, je lui répondis que je croyais qu’il ne voulait plus de moi depuis longtemps. Il me répliqua que ce n’était pas le cas mais que c’est parce qu’il ne voulait pas être traité comme un objet et être utilisé seulement par défaut. Je l’ai rassuré. Il m’a embrassé. Nous nous sommes retrouvés.

Nous n’avons pas pu profiter d’une relation à temps plein comme il l’espérait. Lui comme moi sommes des personnes des plus occupée mais je ne lui refusais jamais une occasion de me voir. Sauf cas majeur bien sur. Cela dit, il n’était pas envahissant pour autant à chaque fois qu’il était éveillé. Un équilibre qui me convenait parfaitement étant donné le nombre élevé d’amants que je collectionnais à cette époque : Bastian, Toucan et Killya.

Meynaf est un romantique, et cela, je ne m’en doutais pas. Un jour, il composa un poème pour moi. La première fois qu’un de mes amants m’offrait ce genre de cadeau. C’était très naïf et empli de bons sentiments mais j’étais ravie. Je n’ai pas eu le loisir de le récompenser comme je l’aurais voulu car il dû s’absenter. Il m’appelait souvent « Ma Dame » avec ce ton si particulier qui fait que l’on se sent indispensable à son cœur.

Ce souvenir m’emplie de tristesse maintenant qu’il ne réapparrait que très rarement. La dernière fois était lors d’une invasion de Nord Thyl. Il était éveillé et est venu combattre à mes côtés. Nous n’eûmes pas le temps de nous voir plus longtemps que cette bataille. Il n’est pas resté après la levée de l’alerte. Une de ses phrases raisonne encore et me pique le cœur car je crains qu’il n’ai pas eu le temps d’entendre ma réponse avant de partir.

« Mais vous m’avez sûrement oublié ».

Retour sur les oubliés, I, les Anciens.

Voilà que le passé se rapproche du présent. Je me rends compte que certaines personnes ont été oubliés ou à peine mentionné dans mes pages précédentes. Ce ne sont pas des personnes sur qui j’ai de grands souvenirs à rapporter mais ils ont marqué mon existence en bien ou en mal.

Sathia.

Elle fut la sombre qui redonna à notre peuple son identité sur Séridia après ces fingeliens d’absence et d’oubli. Pour marquer ce retour, elle utilisa un rituel nommé Sombre Eveil. Très controversé, il sema la peur et la haine. Le peuple sombre démarrait mal. Sathia était une sombre puissante. Un caractère fort, affirmé, tranchant. Une capacité à occire les monstres avec aisance. Elle était redouté de tous surtout après la création de la gilde sombre Arachna Prima.

Je ne l’ai connu que sur la fin de sa gloire. Elle était peu présente et je n’avais pas vraiment eu l’occasion de la rencontrer. Je n’étais qu’une nouvelle arrivante faible et sans connaissances, je ne l’intéressais pas et je restais discrète sur nos ondes depuis que des aînés s’était moqué de moi lors d’une tentative de communication. Je l’vais vraiment mal pris à l’époque. L’esprit de peuple sur ces terres nouvelles n’étaient donc pas encore développé chez moi.

Ce ne fut que lorsque Sathia fut lasse de l’apathie des sombres que mon instinct et ma fierté d’être sombre se réveillèrent. Elle décida un jour de mettre fin à ce qu’elle avait créé. Elle déclara les sombres n’être plus que des elfes quelconques, que toute leur organisation devenait caduque. Elle détruisit même sa Gilde. Elle disparu faisant quelques apparitions mais elle semblai changée. Partagée entre son côté pâle hérité de son enfance parmi les Hauts Elfes et son côté sombre bouillonnant toujours en elle.

Le peuple était à l’abandon. Les anciens ne faisaient rien. Les jeunes n’osaient rien et ne savaient quoi faire. J’ai décidé de me lancer et j’ai recollé ce qui pouvait l’être pour prendre un nouveau départ.

Elle laissa faire observant de loin ma progression. J’ai toujours eu peur qu’elle ne décide de reprendre le pouvoir une fois que j’aurais réussis à rassembler les nôtres. Mais quand elle revint un fingelien ou deux après, de façon plus régulière, elle n’en fit rien. Elle voyait bien que je la redoutais. J’étais constamment sur mes gardes en sa présence. Mais elle m’offrit un jour sa bénédiction et me prit dans ses bras pour me rassurer. Depuis ce moment, mes peurs s’étaient apaisées et je l’écoutais comme conseillère. Puis elle repartie, probablement qu’elle était satisfaite de voir mon travail et considérait que je n’avais plus besoin de son aide.

Mirolas.

Il est le premier ancien elfe noir à m’avoir aidé quand je suis arrivée sur Séridia. Il était Patrouilleur et forgeron. A l’époque, je voulais moi aussi être forgeronne, si bien que j’envisageais de prendre la religion de la Terre. Le prêtre se trouvait alors à la Cité du Port et non pas à Nord Thyl. En allant le voir, je vis un gobelin sur le chemin. Je me suis mise à l’abris et j’ai demandé de l’aide sur les ondes. Mirolas répondit à mon appel en tant que Patrouilleur. Voyant que j’étais une sœur, il ne me fit pas payer ce service. Il se proposa même d’être mon parrain quand j’en aurais besoin. Il était très gentil, cela remonta mon peuple dans mon estime suite à l’accueil plutôt froid que j’avais reçu précédemment.

Plus tard, j’appris qu’il n’était pas aussi gentil que je le pensais. En réalité, il avait deux personnalité. Mirolas était doux, aidant et gentil. Salorim était tout le contraire, mesquin, malfaisant et moqueur. Je me souviens de ses railleries. Je m’y étais faite et cela devint un jeu de lui tenir tête quand il me traitait de larve.

Mirolas avait une femelle, Cassandre, une pâle. Je m’entendais bien avec elle. Elle et Mirolas devinrent parents d’une petite à la peau sombre qu’il nommèrent Primilia. Elle grandit quelques fingeliens parmi nous mais bien vite ses parents décidèrent de l’élever à l’abri des attaques des Landes. Mirolas repassa quelques fois mais finit par rester avec sa famille.

Choubaba.

Il était lui aussi forgeron, mais de plus grand talent. C’était aussi un combattant hors pair et un nécromant, si mes souvenirs sont bons. Il avait été anobli par Sathia pour avoir réussit en politique. Je n’étais pas encore là. Il avait une très bonne image publique, s’entendant avec tout le monde mais en privé, entre sombre, ses projets étaient bien moins altruistes. Je pense qu’il a en quelque sorte été mon modèle pour ma future carrière politique. J’avais grâce à lui compris qu’il fallait savoir minauder en public pour atteindre nos objectifs de conquête.

Quand Sathia nous abandonna, il fut l’un de mes plus grand soutien dans le rassemblement des Elfes Noirs. Quand cette mission personnelle sembla être un succès et que tous reconnaissaient mes qualités, il officialisa mon intronisation de Matriarche, allant tout à fait à l’encontre de nos traditions. Normalement, pour devenir Ilharess, j’aurais du prendre la tête de Sathia. Chose absolument impossible pour moi à l’époque. Il me protégea des anciens qui firent leur retour et remirent en cause mon titre.

Il disparu quelques temps, fit sa réapparition et pris Elzeberith comme élève au combat mais cela ne dura qu’un temps. Comme beaucoup d’anciens, il laissa les jeunes prendre la relève.

Ryld.

Ryld était le concurrent de Choubaba dans la course au titre de noblesse. Son caractère plus strict ne convenait pas à la mission politique nécessaire à faire accepter les sombres comme indépendants et respectables. Il était présent dans mes tous débuts sur Séridia, je crois qu’il faisait parti de ceux s’étant rit de moi sur nos ondes. Mais il dû disparaître peu de temps après car ce ne fut que bien plus tard, alors que j’étais déjà Matriarche, que je le rencontrai vraiement.

Il s’insurgea de voir un être si faible à la tête du peuple sombre. Mais avec l’intervention de Choubaba et voyant que j’avais tout le peuple derrière moi, il dû se résoudre à m’accepter. Il se chargea de nombreuses questions politiques. C’était une aide précieuse. Il mit en place les Vlos’Velven, l’armée elfe noire. Il servit de conseiller avisé à ma fille Ange_Noir quand je dû quitter les îlots pour mettre mon fils au monde. Nous lui devons beaucoup.

Comme de nombreux Anciens, il sentit son heure venir, et nous laissa nous débrouiller, satisfait de nous voir sur la bonne voie. J’espère que là où il est, il apprendra que nous atteignons notre but.

Polgarath.

Elle était la seconde femelle du clan. Nommée Haute Prêtresse par la Matriarche Sathia. Elle était la gardienne des valeurs traditionnelles sombres. En devenant Matriarche, j’appris qui elle était mais je ne la rencontra que tardivement alors que Sathia avait déjà pris ses distances du peuple. D’abord choquée par ce qu’avait fait sa « Soeur-Amante » et ma prise de pouvoir, elle finit par l’accepter. Je la redoutais comme je redoutais Sathia. Elle aurait pu me châtier pour avoir osé m’autoproclamer Matriarche mais elle n’en fit rien. Mais elle interrogea Lith et me fit passer un rituel pour s’assurer que c’était bien la volonté de la Déesse. Il se déroula dans les souterrains du Val d’Alganiel. Elle sacrifia un humain pour attirer l’attention de la Déesse. J’ai réussis l’épreuve.

Elle me prêta donc allégeance. Je restais méfiante mais je la consultais comme conseillère malgré tout. Son fanatisme se calma un peu et son image s’améliora. Cela lui permis d’intégrer les Patrouilleurs. Elle se lança dans la Nécromancie de façon intense, acquérant de grandes capacités assez rapidement.

Elle retrouva même son mâle de l’époque, Kalaack, dont le sang avait servit au rituel du Sombre Eveil. Il ne resta malheureusement pas très longtemps avant de disparaître de nouveau. Polgarath est elle aussi de moins en moins présente. Surtout depuis qu’Elzeberith l’a forcée à lui céder son titre de Haute Prêtresse. Peut être aurais-je dû intervenir. Mais il faut avouer que le Culte se perdait et que Polgarath n’étaient plus assez présente pour le mener. Quand à moi, la religion a toujours été une chose m’attirant peu, difficile d’en préserver les principes dans une telle situation.

Khaena était une jeune sombre timide, réservée, peu à l’aise parmi les elfes noirs. Elle avait été élevée par des humains aussi se retrouver entourée de sœurs et frères plutôt mesquins et imbus d’eux même la perturbait. J’ai commencé à m’intéresser à elle après que Rhiordan l’eut convaincue de venir assister à un Conseil Matriarcal. Elle a pu constater lors de discussions que j’eus par la suite avec elle, que nous n’étions pas tous aussi mauvais que notre réputation laissait l’entendre. Elle a alors commencé à se rapprocher du peuple.

Voyant son potentiel, je décidai de lui confier quelques responsabilités. C’est à cette occasion que découvrit le secret de Khaena et que je pus rencontrer Killya. Je l’avais invité à une taverne de la région de Pierre Blanche pour lui expliquer ce que j’attendais d’elle. Au bout d’un certain temps, l’attitude de la jeune sombre changea et je vis devant moi un regard assuré un brin moqueur qui engloutis l’alcool commandé avec grande soif. Elle se présenta comme étant la mère de Khaena et m’expliqua que suite à un rituel raté, son esprit avait pris place dans le corps de sa fille. Intriguée, j’ai essayé de cerner sa personnalité. Nous avons discuté quelques temps et cela glissa peu à peu vers ce qui se rapprochait d’un rendez vous galant. La sombre me dragua sans retenue et je m’amusais grandement de cette situation, me demandant si elle irait jusqu’à me sauter dessus. Elle ne le fit pas et nous quittâmes la taverne chacune dans notre coin.

Malgré sa timidité, Khaena n’en était pas moins une femelle de charme à succès. Elle m’appris qu’elle avait un mâle bleu nommé Kely. Tout semblait aller bien entre eux mais elle vint me trouver un jour, emplie de doutes, de tristesse et de regrets. Elle avait trompé son mâle avec un autre, un sombre, Malkael. Son couple était en péril, son bleu n’acceptant pas la concurrence. Elle avait besoin de soutien et de conseils. Elle savait que j’avais l’habitude d’avoir plusieurs amants en même temps. J’ai toujours été très touchée par la détresse de mes jeunes sœurs, voulant les protéger de tout, comme pour Ange_Noir que j’avais finit par adopter pour fille. Je lui avais proposé de me retrouver à Naralik dans la maison proche de l’entrée de Zork’len. Je l’ai écouté, j’ai essayé de la faire réfléchir pour trouver ses réponses elles même. Je suis même venu la prendre doucement dans mes bras pour la rassurer. Cela n’a pas été miraculeux mais elle sembla aller un peu mieux. Et soudain, sa mère repris le contrôle du corps.

Elle me regardait avec un air charmeur et me réclama elle aussi un calin. J’ai refusé et suis restée à ma place. Notre discussion se basa principalement sur mes amants et le fait que je n’avais jamais eu de femelle. Je lui dis alors que je n’étais pas contre ce genre de relations, je savais que Sathia et Polgarath avait été amantes, mais que l’occasion ne s’était jamais présentée. Elle se leva alors et s’approcha de moi. Nos regards étaient plongés l’un dans l’autre, une tension étrange planait dans la salle. Je ne savais pas si je voulais ou non éviter ce qui risquait de ce passer, partagée entre ma curiosité naturelle et ma prudence habituelle vis à vis des sœurs à fort caractère. Son visage avançait de plus en plus vers le mien, je ne bougeai pas. Elle sembla hésiter un instant puis vint goûter mes lèvres. C’était délicieux mais si court. Elle s’éloignait déjà me laissant sur ma faim. Elle me regarda amusée me demandant comment c’était et je lui fis part de ma frustration. Elle sembla ravie et accéda à mon souhait. Je me suis laissée emportée par ses baisers intenses réveillant en moi un désir irrépressible. Elle m’entraîna alors sur le lit de la maison. Nous nous sommes déshabillées mais je ne savais pas comment faire avec une femelle. Elle se chargea alors de me montrer, ses mains douces effleurant ma peau et enflammant mes sens, trouvant en mon intimité les points les plus sensibles. Le plaisir était intense, différent de ce que j’avais connu jusque là. Je crois que je ne trouverai pas de mot assez fort ou juste pour l’expliquer. C’était presque comme sentir son corps rayonner, planer, déconnecté de toute réalité. Une plénitude apaisante. Nous nous sommes ensuite endormies l’une contre l’autre.

Je me suis réveillée seule le lendemain. J’avais encore les images de la veille à l’esprit. Ces sensations me semblaient un souvenir irréel, comme quand l’on a fait un rêve dont on se demande s’il en est vraiment un. Qu’est-ce que cette relation allait donner ? Était-elle comme moi juste une chasseuse de mâle qui enchaîne les plaisirs ? Ne serais-je qu’un jouet comme mes mâles le sont pour moi ? Je n’avais aucune idée de ce qu’impliquait une relation entre femelle. Je me suis rhabillée, pensive. A quoi bon m’inquiéter, je saurais bien assez vite à quoi m’en tenir.

Retour sur les oubliés, II, les Proches.

Donlema.

Comme je regrette cette première sœur. Elle est arrivée à peu de chose près en même temps que moi. Nous avons tout de suite sympathisé. Nous faisions presque tout ensemble. Quand je me suis lancée dans le rassemblement des sombres, elle a été avec Oscarhamel et Choubaba un pilier essentiel. Elle était toujours de bonne humeur. Malgré les temps difficiles qui s’annonçaient pour les nôtres, l’atmosphère entre sœurs et frères étaient détendue à cette époque. La politique ne m’avait pas encore rendue si austère. J’aurais aimé qu’elle reste à mes côtés pour guider le peuple. Mais il en est ainsi pour de nombreux aventuriers, rares sont ceux qui tiennent aussi longtemps que moi. J’espère la revoir un jour.

Ignis.

Ignis était un sombre de bonne éducation sans pour autant être aussi servile que MageInvok. Il s’investit vite pour le peuple, ne rechignant jamais à la tâche. Il était nécromant et se promenant souvent avec une panthère noire nommée Pas de l’Ombre. C’était chaque fois la même âme qui semblait revenir dans le corps du félin qu’il réanimait. Il fut le premier à devenir Lig’Ylith quand je mis en place ce système hiérarchique qui devait encourager les mâles à agir en faveur du peuple. Il y avait à l’époque peu de femelles et il me fallait donc des éléments volontaires pour continuer l’effort de rassemblement et de conquête d’une place dans la société séridienne. Malheureusement, l’arrivée d’une sœur plus véhémente que les autres acheva la motivation d’Ignis. Elzeberith lui reprochait ses liens rapprochés avec Kara, une pâle à l’histoire torturée. Elle ne ratait pas une occasion de le rabaisser malgré son rang et son investissement. Lassé, il quitta les îlots pour ne plus y revenir. J’ai pourtant parfois l’impression de sentir son ombre parcourir ces terres comme s’il attendait le bon moment pour revenir.

Lisbeth.

Elle était une petite sombre curieuse de tout. Son humeur joyeuse égayait nos ondes. Très intelligente, malicieuse, elle était aussi devenue l’élève d’Ignis et s’intéressait donc au Noble Art. Elle m’aida même avec Alak à l’organisation d’un Tournoi de Nécromancie avec des idées originales et des techniques de comptage des point abouties. Il est bien dommage de plus l’entendre, nous avons tellement besoin de fraîcheur, je n’arrive plus à rassembler les nôtres autour de divertissements comme autrefois.

Jared de Norhen Dagha.

Petit dernier à avoir été adopté comme fils, Jared était un jeune sombre muet et incapable de s’exprimer télépathiquement. Il mimait pour pouvoir se faire comprendre. Il ne savait pas non plus écrire. Il avait visiblement été traumatisé par l’autorité des femelles. Il les craignait beaucoup. Considérant son handicap, sa vie dû être encore plus difficile que pour un mâle normal. Ceci lui posa aussi quelques soucis sur les îlots. Certaines des nôtres, et plus particulièrement Yelina, le traitait comme un simple d’esprit et un faible, le rabaissant continuellement. C’est une attitude que j’avais du mal à accepter mais qui faisait partie de l’élitisme habituel des clans continentaux.

J’ai donc voulu le mettre sous ma protection et le meilleur moyen était d’en faire mon fils. Il me fallut du temps pour l’apprivoiser et qu’il ne me redoute pas. Il fut surpris de mon intérêt et de ma douceur envers lui. Mais quand je lui annonçais faire de lui mon fils, il pleura de joie et de soulagement. MageInvok l’accepta comme frère sans rechigner, il n’avait de toute façon pas le choix. Cela dit, il n’avait jamais montré d’hostilité envers Jared puisque le petit était des plus respectueux envers les femelles malgré les brimades qu’il pouvait subir de leur part.

J’ai essayé d’apprendre à lire à Jared. Ce n’était pas facile. Non pas qu’il soit idiot, il comprenait les choses rapidement, mais il avait une sorte de blocage pour tout ce qui touchait à la communication. Sûrement un traumatisme de son éducation passée. Je n’ai pas pu finir son apprentissage.

Une femelle bleue s’était attachée à lui.  Tous les jeunes mâles sont un peu idiots sur ces thèmes là. Il lui obéissait sagement sans savoir exactement ce qu’elle voulait de lui. Elle alla un jour me demander officiellement de le prendre comme mâle. Je n’ai pas donné un véritable accord puisque je voyais bien que mon fils n’en avait pas saisit les enjeux et aussi parce qu’elle n’était pas sombre. Qu’ils entretiennent une relation d’amant n’était pas exclue à mes yeux mais une liaison avec une bénédiction de ma part était impossible vis à vis des traditions.

Il disparu du jour au lendemain sans explications. C’est quand il a réapparu quelques jours, il y a maintenant deux fingeliens je crois, que j’en compris la raison. Quand je l’ai revu il semblait inquiet de la présence de quelqu’un. D’une sœur. Il me fit deviner qu’il s’agissait de Yelina. Elle aurait été la cause de son départ. Je l’ai rassuré sur le fait qu’elle était partie, elle aussi. Pourtant cela ne suffit pas et Jared disparu de nouveau sans m’avertir.

Alak.

Alak est lui aussi un de nos plus jeunes frères. Il est obéissant vis à vis des femelles mais son tempérament est plutôt sauvage quand cela concerne les autres peuples. Il entretient d’ailleurs une haine pour les Nains bien réciproque surtotu depuis son banissement de Nord Thyl pour Nécromancie sur son sol. Je ne doute pas qu’il devienne un grand Nécromant, il s’entraîne assidûment.

Malgré sa jeunesse, il a su prendre de l’importance dans le peuple grâce à son dévouement. Avec Lisbeth, il a longtemps été cette petite touche de légèreté qui fait du bien au groupe. Il n’a pas été d’une présence très régulière pendant un temps mais cela semble se stabiliser. Je lui ai fais passer un cap récemment en le propulsant Echevin. Finit pour lui l’insouciance et voici venu le temps de la prudence. J’espère qu’il n’en souffrira pas trop. La politique est destructrice.

Killya, ma sombre rose.

Après notre première nuit, Killya ne tarda pas à me contacter par télépathie. Elle semblait vouloir continuer à me voir et j’en étais ravie. Quand que je pu me libérer, je lui proposai de me rejoindre.   Nous avons discuté un peu. J’ai parlé de moi, de Oscarhamel et de mon fils. Elle m’a enlacé doucement comme pour me réconforter. C’était agréable. Nous sommes ensuite allé dans la maison de Naralik où nous étions quelques jours avant. Je me suis alors montrée entreprenante. Elle sembla soudain prise d’hésitation. Je ne compris pas pourquoi sur le moment et j’essayai alors de la rassurer. J’y réussis et elle se laissa aller à mes caresses. Je l’attirai vers le lit. Je voulais lui rendre ce qu’elle m’avait offert en mettant en pratique ce que j’avais appris. Je réussis apparemment à lui donner autant de plaisir qu’elle m’en avait donné.

Avec la façon dont nous nous étions rencontrée et notre penchant mutuel pour les plaisirs charnels, je pensais que notre relation serait simple et sans implication vraiment sérieuse. Que nous serions indépendante l’une de l’autre. Mais je me rendais compte bien vite qu’elle ne l’envisageait pas ainsi. J’eus le droit bien vite à des réprimandes sur ma distance et le fait que je ne donne pas spontanément de nouvelles. Je n’avais jamais agit ainsi avec mes amants. J’allais les voir quand ils me sollicitaient si j’en avais le temps. J’ai essayé de la rassurer en lui faisant part qu’avec sa situation particulière, deux esprits dans un seul corps, je ne savais pas quand je pouvais la contacter. Je ne voulais pas tomber sur Khaena. Elle sembla accepter mes explications et me pardonna. Les choses allèrent même plus loin et elle m’avoua son amour. J’ai été surprise, je ne m’attendais pas à ce que cela arrive si vite, ni même que cela puisse arriver. J’ai senti en moi s’éveiller une chaleur au niveau du cœur et sans hésiter je lui ai répondu que je l’aimais.

Nous avons alors passé plus de temps ensemble, j’ai délaissé mes amants. Nous nous sommes confiés l’une à l’autre. Notre enfance, nos expériences avant les îlots mais aussi au début des îlots. Nos blessures et nos joies. Tout allait bien. Nous découvrions nos ressemblances.

Notre bonheur a cependant été régulièrement émaillé de crises, j’avais du mal à rester la femelle présente qu’elle exigeait. J’avais l’impression de ne plus avoir de temps à moi. Chaque moment sans travail devait lui être dédié, voir même je devais laisser mon travail de côté pour être avec elle. Et surtout pour finir dans un lit avec elle. Elle ne voulait pas que nous travaillons, elle avait horreur de cela. Les balades se passaient avec moi courant devant et elle ne faisant que me regarder et attendre le moment de faire un câlin. De même les entraînements se finissaient rapidement avec une séance de détente sensuelle. Les confidences et les mal êtres se terminaient par un réconfort charnel. Je ne voyais qu’elle et je me sentais étouffée. A chaque réconciliation, je finissais par m’éloigner de nouveau et elle m’en voulait à chaque fois.

La première crise fut résolue à la Cité du Port. J’avais eu, après plusieurs mois de silence, l’intention de la quitter de façon officielle. Mais cela ne s’est pas passé comme je m’y attendais. Nous avons discuté, expliqué nos ressentis, nos différents. Nous avons alors réussit à mieux comprendre ce qui n’allait pas entre nous. Nous croyions mutuellement que seules nos parties de jambes en l’air nous intéressaient chez l’autre et nous voulions autre chose que ce type de relation. Je lui ai demandé que nous ne nous cachions plus les choses. Que ce soit nos problèmes comme les amants que nous avions chacune. Je me suis promise de ne plus être jalouse. Nous nous sommes réconciliées sur l’oreiller.

Avec ces bonnes bases, notre relation s’est prolongé sous le signe de l’amour. Avec les absences de Bastian et de Meynaf, la rupture avec Toucan, elle était ma seule amante et je n’en cherchais pas vraiment d’autre. J’étais comblée avec Killya. Elle était tellement amoureuse, que notre relation entrait en conflit avec celle entre Khaena et son bleu. J’avais l’impression qu’elle forçait de plus en plus sa fille a lui laisser le contrôle pour être avec moi. Cela me gênait un peu. Je ne voulais pas causer de problèmes à Khaena, que je considérai de plus en plus comme ma fille depuis que j’étais avec Killya. Il m’arrivait donc de frustrer les envies de Killya au nom de la vie personnelle de sa fille.

La seconde grosse crise arriva quand la situation compliquée qu’impliquait un corps pour deux esprits se transforma en quatre esprits pour deux corps. Killya avait jadis trouvé la mort de la main d’assassins d’une Haute Prêtresse influente de son clan. La traque avait été longue et Killya aurait pu s’en sortir si un événement particulier ne l’avait pas ralentie : elle découvrit qu’elle était en enceinte. Elle mit au monde la petite Khaena dans des conditions difficiles, risquant à tout moment d’être surprise par les assassins. Elle savait qu’elle ne pourrait leur échapper plus longtemps et décida de confier son enfant au Destin en la déposant sur le pas de la porte d’une maison humaine. Se refusant cependant à l’abandonner complètement, elle procéda au rituel qui enferma son esprit dans le corps de sa fille.

La raison de cette traque était la mort de son mâle, Keros, à qui elle devait être unie. Il avait été tué lors d’une des épreuves de leur Union, celle du Duel. Les deux combattants devaient s’arrêter au premier sang versé mais le concurrent sembla avoir reçu des ordres contraires de la Haute Prêtresse. Killya fut traumatisée par cette trahison et entra dans une rage folle avant de prendre la fuite. Elle pensait avoir perdu son mâle à jamais. Mais en nécromant de talent qu’il était, il avait procédé à une incantation qui lui permit de lier son âme à une jeune vie venant au monde à l’instant de la mort de son corps. Le Destin voulu que ce corps soit celui d’un bleu, le père de Kely. Plus tard, Keros incita la conception du petit bleu et s’installa en lui pour continuer à survivre.

C’est lors d’un retour dans son clan, qu’il fut évident que Kely n’était pas seul. La Haute Prêtresse responsable des morts de Killya et Keros fut sauvagement assassinée. Ma sombre découvrit le petit bleu, comme elle le surnomme, couvert de sang avec un instant un regard différent du sien avant qu’il ne redevienne lui même et soit traumatisé par la scène qu’il découvrait. Elle lui ordonna de fuir, de regagner les îlots. De son côté, elle fit son possible pour ralentir les gardes lancés à ses trousses, ses anciens équipiers. Ce fut douloureux pour elle psychologiquement. Elle n’aurait pas survécue si elle n’avait pu grâce à Khaena retrouver l’immortalité des îlots à temps.

Quand je pu revoir Killya, elle m’expliqua ce qui était arrivé et la présence de Keros dans le corps du bleu. Je sentis mon cœur se glacer. Elle avait retrouvé son mâle qu’elle croyait avoir perdu définitivement. Elle avait retrouvé son amour. Qu’allait-elle faire de moi ? Si Oscarhamel revenait sur les îlots, comment réagirais-je ? Elle était épuisée par ce voyage aussi n’avais-je pas voulu trop lui montrer mon trouble. J’espérais la voir aller mieux quelques jours plus tard, mais elle restait comme éteinte. Elle ne semblait pas avoir envie de me voir. J’ai fais quelques tentatives pour lui redonner le sourire mais face à mes échecs, j’ai pensé qu’elle ne voulait plus de moi parce que son mâle était revenu d’entre les morts. Alors je me suis éloignée, encore une fois.

Il nous fallut quelques mois pour renouer le contact. Elle m’affirma qu’elle m’aimait toujours, que le retour de son mâle ne changeait rien à cela. Que si elle avait été distante, c’était parce qu’elle avait eu besoin de temps pour réaliser. Mais moi, je ne pensais plus avoir ma place entre leurs quatre âmes si liées, je me sentais un élément étranger. Elle tentait de me convaincre du contraire mais sans réel succès.

Killya retrouva son entrain habituel après nos retrouvailles et voulu de nouveau passer du temps avec moi. Je lui proposai dans les jours suivants de chasser les fauves de Nargraw Sud ensemble. Nous fûmes séparés, chacune traquant sa proie. Quand je voulu retrouver la trace de ma belle, je constatai qu’elle ne cherchait pas les mêmes que moi. Je la vis chevauchant avec ardeur le corps du bleu Kely. Je suis restée figée un instant avant de lâcher je ne sais plus quelle phrase froidement et de repartir pour Nukavuri. J’étais folle de rage. Elle m’avait réclamé de passer du temps avec moi et elle allait prendre du plaisir avec le mâle de sa fille dès que j’avais le dos tourné. Je n’ai pas voulu entendre ses arguments.

Le temps a adoucit mon humeur et en quelques jours les choses reprirent leur cours. J’ai alors demandé à rencontrer Keros. Pourtant, je ne savais pas bien quoi lui dire. Je voulais me faire une idée de lui, voir ce que mon instinct m’indiquait. Cette rencontre me rassura un peu, c’était un sombre respectueux et qui ne semblait pas jaloux.

La crise majeure suivante vint à cause de l’homme bleu. Elle faillit être la dernière.

Une erreur ?

J’ai réussi à améliorer le rituel c’est assez étonnant, mais pourrais-je en voir le fruit ?

La bleue s’affaiblit, je commence à douter qu’elle résiste à la grossesse.

Aurais-je commis une erreur ?

Malkael.

Killya et moi ne nous étions jamais interdite d’avoir d’autres amants en plus de notre relation. Il nous arrivait même parfois d’avoir envie de séduire des mâles à deux, telles deux lionnes chassant une proie. Cela n’est encore jamais arrivé. Les mâles qui ont eu le droit à ce genre de propositions se sont toujours défilés. Ils devaient avoir peur de ne pas être à la hauteur de nos appétits.

Nous nous étions autorisées l’une l’autre à partager nos amants. Cependant, je sentais toujours de sa part une certaine jalousie quand je passais du temps avec Bastian, toucan ou Meynaf. Elle n’avait de plus pas vraiment été intéressée par la proposition que je lui avais faite de jouer toutes les deux avec mon chasseur sinan. J’en avais été un peu contrariée. Cela s’accentua quand je n’eus plus d’amant autre qu’elle. Elle insista, bien trop lourdement selon moi, pour que je prenne Keros. J’ai refusé. Je n’aime pas les proies déjà apprivoisées.

Puis Malkael croisa notre route un jour que nous étions au dépôt elle et moi. Nous avons voulu l’avoir à deux mais il préféra décliner l’offre. Quelques jours plus tard, un entraînement fut organisé par l’Ul’Saruk Minoth. Malkael y participa. Ce jour là, je m’étais disputée avec Killya sur je ne sais plus quel sujet. Elle s’acharnait sur moi, qui me laissais faire pour qu’elle se calme. Malkael regardait notre entraînement, un brin moqueur. A la fin de la séance, Killya enfin redevenue elle même, nous nous mîmes à plaisanter sur une histoire de prix remporté par mon duel avec Malkael. J’avais gagné de passer la nuit avec lui. Il avait été l’amant de Khaena et de Killya. Mais il me semblait qu’elles le voyaient beaucoup moins depuis plusieurs mois. Cependant, Killya avait aussi été insistante sur le fait que je pouvais prendre son « Sauvage » quand je le voulais.

Je l’ai entraîné jusqu’à la maison de Naralik proche de Zork’len. Il était tendu et réticent, je sentais comme de la crainte. Je me suis alors faite douce, changeant radicalement de ton par rapport à la fin de l’entraînement. Je lui ai proposé un massage pour soulager le mal que je lui avais fait. Il a accepté, plutôt soulagé de voir que je ne lui sautais pas dessus comme une enragée. Quand j’eus finis le dos, je lui demandais s’il avait mal ailleurs. Il me prit les mains et les posa sur son torse. Je n’attendais que ce signe d’acception. Le massage s’est transformé en caresses et nous avons passé un moment des plus agréables.

Le lendemain, Killya m’interrogea sur ce qui s’était passé avec Malkael. Apparement, il n’avait pas été très bavard sur le sujet. Elle m’avoua qu’elle avait été jalouse de savoir qu’il était avec moi et qu’elle regrettait d’avoir précipité cet événement. Je me suis montrée rassurante mais intérieurement je lui en voulais de vouloir diriger ma vie intime selon ses souhaits. Qu’elle n’assume même pas ce qu’elle provoquait me rendait amère. Que devrais-je faire pour qu’elle se sente bien ? Suivre toutes ses recommandation comme s’il s’agissait d’ordres ?

Il n’y a pas eu d’autres rencontres intimes entre Malkael et moi. L’attitude de Killya n’y est cela dit pour rien. J’aime me sentir désiré par un amant après une première étreinte. Malkael n’en montre aucun signe. Je ne pense pas que ce que nous avons partagé lui a déplu. J’ai plutôt l’impression qu’il n’a pas envie de devenir un jouet entre mes doigts. Autrefois mon égo en aurait été blessé. A présent, je laisse les choses aller et si l’occasion se présente, j’espère qu’il saisira sa chance.

Sauvé pour l’instant

Je ne sais ce qui s’est passé, ma fille Khaena était là mais il y avait une autre présence et la puissance de la magie noire.

Tous cela a permis de redonner de la force à la bleue et j’ai pu terminer ce que j’avais entrepris.

J’ai un corps pour moi tout seul. Le bébé bleu se porte bien lui aussi.

Reste à savoir si Bahar pourra mener la grossesse à son terme, nous accoucher tous les deux et y survivre.

Balek.

J’ai toujours été assez distante avec les Nains. Sauf peut être avec Romir avant qu’il ne devienne Kazrik. Il faut dire que les relations des Sombres avec les « barbes à bottes » sont toujours houleuses. Les miens prennent un malin plaisir à oublier les lois naines de Nord Thyl et les Nains prennent un malin plaisir à nous bannir. Comment donc ai-je pu en venir à prendre un amant Nain ?

Car oui, Balek est un Nain. Avec des cheveux gris long et une barbe longue de couleur assortie. Petit, musclé et poilu. Qui aime la bière. Qui est fier. Et qui redoute les Sombres quand ceux-ci ont des jeux étranges dans les tavernes.

C’est peut être parce que quelques jours avant cette histoire de taverne, il s’adressait à moi avec politesse. Un Nain qui me respecte est des plus étrange alors le voir aussi aimable m’a quelque peu troublée.

Nous étions chez Gailsha avec Kely. Il voulait nous changer les idées après que Khaena et Killya aient pu vaincre la furie qu’elles étaient en train de devenir. Il avait apporté un plateau en bronze avec des gobelets de tailles diverses soudés dessus. Le but consistait à jeter dix pièces en visant les gobelets les plus étroits pour gagner le plus de points possible. Il fallait un enjeu. Je n’avais pas très envie de perdre des lumens. Kely me proposa de parier des heures de son temps pour les mettre à l’entière disposition de l’autre. Ce que j’ai surnommé des heures d’esclavage. Il a gagné une heure de mon temps et moi huit heures du sien. Autant dire qu’il était des plus vexés.

Killya vint nous rejoindre. Elle aussi avait besoin de se changer les idées. La douleur de Khaena la fatiguait et elle s’inquiétait de la voir ne plus vouloir reprendre le contrôle du corps. Kely, lui, se renferma un peu sur lui même en voyant qu’elle et moi nous étions retrouvées. Il nous laissa faire une manche toute les deux. L’enjeu changea. Celle qui perdrait devrait embrasser un Nain. J’avais proposé cela en voyant Balek passer à la taverne en revenant de la bibliothèque. Killya a gagné avec soulagement. Rien que l’évocation d’un tel défi la dégoûtait.

J’ai donc contacté Balek par télépathie en lui demandant de venir à la taverne. Il ne se fit pas prier et se présenta dans un complet en bronze bien poli. Avant qu’il n’eut le temps de comprendre, je me suis penchée et ai posé mes lèvres sur les siennes. Surpris, il recula d’un pas comme si j’étais en train de l’agresser. Killya était morte de rire. Je me suis excusée auprès de Balek. Kely lui a offert une bière pour le remettre de ses émotions.

Nous lui avons ensuite proposé de jouer avec nous. Cette fois, l’enjeu était que le perdant devait embrasser l’arrière train du vainqueur. La première manche mena à Killya embrassant Balek. Ma sombre en frémit de dégoût. La seconde manche fut remportée par Kely et Balek fut le perdant, pour son plus grand désarrois. Nous commencions à être bien imbibés d’alcool. Quand au Nain, il commença a montrer une certaine curiosité pour les formes des belles sombres présentes. Je serai bien incapable de savoir comment à finit la troisième manche, il me semble que nous avons tous triché.

Le Nain voulu prendre congé et nous l’implorâmes de rester pour une dernière partie, plus courte avec un enjeu différent. Cette fois-ci, le perdant devait ôter un vêtement. Le premier se retrouvant tout nu serait le grand perdant. Killya ne perdit qu’une botte. Le dernier lancé était décisif pour Kely, Balek et moi. Il me restait seulement mon haut, alors que les deux mâles n’avaient plus que leur pantalon. Je sentais les trois paires d’yeux sur moi et plus particulièrement sur mes jambes nues. Ce n’était pas pour me déplaire. Le Nain avait l’air complètement obnubilé. C’est le Bleu qui rata ses lancers et finit de se dévêtir sous l’œil horrifié du Nain et les rires de ma belle et moi. Balek s’en alla ensuite après nous avoir remercié pour ces bons moments. Il me précisa en privé qu’il tenait à finir cette partie une prochaine fois avec moi.

Il tint parole quelques jours plus tard. Il m’invita aux thermes de Nargraw. Nous reprîmes les règles précédentes. Il ne fut pas plus gâté par la chance. Je ne perdis qu’une botte alors qu’il du retirer son pantalon. Par pudeur, il alla se cacher dans l’eau pour le faire. Je me suis alors levée et je me suis déshabillée au bord du bassin pour le rejoindre dans l’eau.

Il restait un peu à distance, gêné visiblement, que ce que je vois me déplaise. Je l’ai rassuré en lui disant qu’il n’était pas le premier nain nu que je voyais ici. Il y a de cela de nombreux fingeliens, Romir était venu aux thermes avec moi et je ne sais plus qui d’autre. Balek sembla ébahit que je puisse avoir connu la « légende » Romir. S’il avait su comme Romir avait eu cette tendance à rougir en ma présence autrefois. Avant qu’il ne change et ne devienne aigri et si bougon.

Balek semblait prendre confiance en lui et se rapprocha peu à peu de moi. Il posa ses mains sur mes cuisses et nous mêlâmes nos corps. L’étreinte était puissante, il me maintenait fermement sans pour autant me faire mal. J’ai beaucoup apprécié. Nous nous sommes écartés l’un de l’autre, il est allé chercher sa cape blanche pour m’en envelopper à la sortie du bain. Puis nous nous sommes séchés et rhabillés. Il m’a offert un médaillon lunaire afin que nous puissions montrer notre envie de se revoir en public sans éveiller de soupçons.

Dans les jours suivants, j’ai fais exprès de passer au dépôt de Nord Thyl pour le croiser. Aucun médaillon visible. Puis il eut la vengeance de Khaena et les perturbations que cela entraîna chez moi. Je n’avais plus envie de sourire, de rire ni de voir mes amants. J’ai pourtant accepté l’invitation de Balek à m’offrir un verre. Nous sommes allés sur l’île cachée accessible par le temple de l’île des Oubliés.

Nous avons discuté et il a commencé à me faire des avances. J’y ai répondu au début, jusqu’à ce que Killya me contacte par télépathie. Je ne lui ai pas menti sur le fait que j’étais en train de discuter avec un Nain. Je lui ai aussi dit que je ne pourrais pas venir la rejoindre car j’avais une réunion bientôt. Elle s’est énervée et a coupée la conversation télépathique.

Malgré la distance que j’avais mise avec mes sentiments, une sorte de culpabilité m’a serré le cœur et j’ai prétexté la même réunion à Balek pour mettre fin à ce qu’il envisageait de faire avec moi. Je crois qu’il a été vexé lui aussi. Il ne m’a jamais refait de genre de proposition depuis. Il m’a à peine parlé sauf pour me demander de l’aide récemment sur un problème étrange pour lequel je n’ai finalement pas pu l’aider.

Je suis parfois tentée d’essayer d’en refaire mon amant. Encore une expression de mon égo qui ne supporte pas de voir mes charmes ignorés. Peut être est-ce mieux ainsi, les Nains et les Sombres ne sont pas faits pour s’entendre.

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