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Invasion et miliciens

Jour 25 Elfist – Fingelien 383
Nous avons subi, ce jour là, une invasion violente sur les terres de Naralik. Pour la première fois, les miliciens obéissaient à mes ordres. Sans doute qu’à force de me voir côtoyer l’Ilharess du peuple sombre, ils se sont dit qu’ils valaient mieux m’écouter.

Des orques s’étaient rassemblés alignés en rangs serrés bloquant les entrées vers nos terres. Il y avait des chimériens des bois mélangés à eux et surtout d’immenses guerriers fantômes. Les miliciens étaient aux milieux de nos terres et les défendaient mais sans organisation. Kharya et moi, nous n’arrivions plus à les rejoindre. Plusieurs fois, je me suis retrouvée en Achéron et ma belle également. Nos blessures mettaient de plus en plus de temps à se refermer.

Je n’arrivais plus à porter mon sabre tellement la fatigue et la douleur me gagnaient. Kharya n’était pas dans un meilleur état. Elle avait finit par attendre d’aller mieux dans une des rares régions ne subissant pas d’invasion : Galein’th Aseyis. Je l’ai rejointe mais je savais que peu des nôtres étaient présents. Après l’avoir embrassée, j’y suis retournée avec une épée serpentine qui avait l’avantage d’être plus légère et plus maniable que mon puissant sabre.

Cette fois, j’ai réussi à déborder les hordes d’orques armés en longeant les montagnes. Les miliciens étaient séparés, je les ai rassemblés pour combattre un des immenses guerriers fantômes. Le glaçon Fharath était là. Elle aussi avait réussi à déborder les lignes ennemies. Elle avait invoqué un géant qui semblait pourtant avoir du mal à se défaire du guerrier fantôme. Les miliciens se sont mis en actions. Je les soignais avec d’autres aventuriers qui étaient parvenus jusque là. Fharath soignait son géant. Et au bout de longues minutes de combat acharné, la créature a finit par rendre l’âme définitivement.

Nous nous sommes ensuite jetés sur les lignes d’orques par l’arrière, les prenant à revers pendant que les aventuriers toujours coincés à l’entrée continuait de les harceler par l’avant. Pris en étau, les lignes organisées se sont dispersées ouvrant enfin le passage aux combattants.

Un autre immense guerrier fantôme avait été signalé dans le sud. J’ai entraîné les miliciens à ma suite, de nombreux aventuriers parmi les plus forts des îlots, le combattait sans réussir à le mettre à terre. Les miliciens se sont jetés dans la bataille pendant que je leur prodiguais des soins. Cette fois aussi, la créature a finit par mordre la poussière.

Le lèche botte Mulvaar a signalé la présence d’immenses gargouilles au sein de la salle de notre peuple. Je m’y suis rendue pour y jeter un oeil, les miliciens restant à l’extérieur. Mais la sombre Fharath était entrée avec deux de ses géants et avait fait le ménage.

Je suis ressortie épuisée. Je ne voyais aucune créature à l’horizon. J’ai stoppé l’alarme. Naralik était libéré.

La nouvelle Naralik

Jour 1 Kamarien – Fingelien 383
J’attendais à Morcraven, l’ouverture de notre nouvelle Naralik. Cela faisait plusieurs jours que j’avais cette angoisse sourde en moi. Je n’arrivais plus à m’en débarrasser. Je tentais de cacher mon état à Kharya en me réfugiant auprès de Eryann. Mais ma femelle n’était pas dupe…

Elle est soudain arrivée près de moi et m’a demandée comment j’allais. J’ai tenté de lui dire que j’allais bien mais elle a bien vu que je mentais. J’ai fini par lui avouer toutes mes angoisses : Bahar, Kely, Eryann et elle… J’avais peur qu’elle n’est pas abandonnée l’idée de disparaître. Elle m’a regardée : elle comptait toujours partir, elle voulait revoir son fils. Mon coeur s’est déchiré. J’ai planté mes ongles dans les paumes de mes mains pour tenter de remplacer l’horrible douleur morale par une douleur physique. Je retenais mes larmes, je n’arrivais plus à parler.

Je ne voyais plus l’ouverture de Naralik comme une joie mais comme la première étape vers le départ des îlots de ma sombre. Kharya quand à elle était sollicitée de toutes parts. Le nain architecte Perdur appelait les sombres et tous ceux qui le souhaitaient à rejoindre la bannière de Naralik au sud de Morcraven. J’ai du être la dernière sombre qui était au dépôt à rejoindre Naralik. Perdur montrait les nouveaux aménagements pensés par Kharya pendant que je restais à l’écart la suivant des yeux ayant peur qu’elle disparaisse à chaque instant.

Tout le monde est enfin entré dans la taverne. Les nains beuglaient en tous sens réclamant de la bière et chantant des chansons à boire mais je ne les entendais pas. Mes yeux restaient fixés sur elle pendant que je trouvais un coin retiré de la taverne, tentant de passer inaperçue. Mais Sorn, notre Bailli s’est étonné de mon retrait de la fête. Il pensait que les aménagements ne me plaisaient. Mais ce n’était pas le cas.

DarkCat s’est aussi inquiété de mon silence, tentant de m’offrir du réconfort. Il me parlait, m’offrant un verre. Mais je l’écoutais à peine. Je suivais chaque mouvement que faisait Kharya, écoutant chacune de ses paroles. Elle accueillait une nouvelle sombre Deshra qui allait remplacer Ardur et vendrait des livres sur les minéraux dans la forge. Elle était timide et effacée. Elle me ressemblait à mon arrivée sur les îlots. Et Kharya comme à son habitude, se faisait protectrice comme elle l’était toujours avec ses jeunes soeurs. J’aimais ce côté d’elle. Elle pouvait paraître si froide et distante et tout d’un coup elle devenait douce et pouvait vous prendre dans ses bras. Plus je la regardais, plus je me rendais compte à quel point j’étais amoureuse d’elle et à quel point son départ me serait douloureux.

Plus la soirée passait, plus je restais prostrée dans mon coin, buvant à peine le jus de myrtilles que m’avait offert DarkCat. Kharya s’est soudain approchée de moi et m’a pris discrètement la main dans la sienne sous la table. Je crois qu’elle avait vu depuis le début mon état mais qu’elle n’avait rien pu faire trop prise par les demandes de toutes sortes suite à cette ouverture. Pourtant, dés qu’elle a eu un petit moment, c’est vers moi qu’elle est venue. J’ai tenté de lui expliquer mon état : j’avais peur qu’elle disparaisse à chaque instant. Elle m’a proposé de sortir un peu. J’ai accepté, espérant être un peu seule avec elle. Mais Naralik était envahie par les curieux.

Nous sommes allées dans la salle de notre peuple. Elle était merveilleusement aménagée avec de magnifiques tapis rouge sang. Dans le fond, il y avait des bains. La plupart des sombres étaient là profitant du bain heureux d’avoir une salle sécurisée qui n’était plus constamment sous le feu des embuscades des gobelins. Mes frères et soeurs étaient heureux et Kharya se réjouissait de les voir ainsi.

Nous n’avons pas pu prolonger le bain, Véreux avait décidé de s’inviter et de lancer ses créatures sur Naralik. L’attaque fut violente mais brève. Nous avons réussi à repousser l’invasion.

Peu après, Kharya m’a proposé d’inaugurer la chambre de prestige avec elle. J’ai accepté bien sûr je ne voulais pas la quitter. C’était un chambre de la taverne assez simple mais avec un grand lit. Il y avait une rose sombre sur la commode. Elle m’a entraînée doucement sur le lit. Elle s’en voulait d’avoir provoquer un tel choc chez moi. Mais, je ne lui en voulais pas puisqu’elle m’avait dit la vérité. Je me suis blottie contre elle, épuisée. Je lui ai fait promettre de me dire quand elle déciderait de partir. Je me suis endormie dans ses bras pendant qu’elle me berçait doucement.

Le retour d’un bleu

Jour 5 Kamarien – Fingelien 383
Nous étions en train de discuter avec Kharya sur la terrasse de la forge de Naralik. Elle a vu soudain un elfe noir du village. Il ressemblait à Oscarhamel son mâle qu’elle avait laissé sur le continent avec son fils. Elle m’a montré une petite peinture de son mâle et d’elle sur les îlots. Ils étaient tous les deux magnifiques. Leur fils avait les yeux améthystes de sa mère et les cheveux argentés de son père. Il devait avoir quatorze fingéliens maintenant. Il lui manquait.

Je me rendais soudain compte de mon égoïsme à vouloir à toutes fins la garder près de moi. Il fallait qu’elle retourne voir son fils pour l’aider à grandir et qu’il connaisse sa mère. Elle m’a pris par l’épaule tendrement : elle partirait oui mais pas avant un ou deux fingéliens. J’ai soudain éclaté en sanglots à la fois de tristesse de savoir qu’elle partirait et de soulagement parce qu’elle ne le ferait pas avant longtemps.

Elle était en train de me consoler quand soudain j’ai vu une silhouette connue en train de nous observer. C’était Kely. Il s’est éloigné sans un mot. Je suis restée interdite. Il ne m’avait pas dit qu’il était revenu… Kharya m’a sortie de ma torpeur pour me dire de courir le rejoindre. Et j’ai couru, le coeur battant à tout rompre.

Je l’ai rejoint près de la forge d’Aleldar. J’avais les yeux rougis par les pleurs que j’avais eu quelques minutes auparavant. J’étais sur le point de me jeter dans ses bras quand j’ai vu son regard. Ce n’était pas celui que j’avais toujours connu. Il m’a salué froidement, d’un simple : « bonjour Khaena ». J’étais tétanisée. J’ai tendu une main tremblante vers sa joue mais il s’est éloigné en me disant des banalités : notre terre était bien aménagée, etc…

Je l’ai laissé partir. Celui que j’avais eu en face de moi n’était pas Kely… Il semblait ne plus être là. J’ai bien essayé de le recontacter mais à chaque fois, j’avais cette froideur distante en face de moi. Je suis retournée auprès de Kharya. Je lui ai expliqué ce qu’il s’était passé. Elle m’a pris dans ses bras en me cajolant.

Je crois que je n’avais plus de larmes à verser quand elle m’a conduit dans la chambre de prestige de la taverne. Elle voulait me voir à nouveau sourire, j’avais besoin de sa tendresse. Nos caresses nous ont entraînées sur le lit. Je me rendais compte que j’allais être sa première amante à inaugurer cette chambre. J’ai retenu ses gestes tendres, en lui demandant si elle ne voulait pas plutôt que ce soit avec ma mère qu’elle la teste.

Elle m’a regardé en souriant en affirmant qu’il était difficile de choisir. J’ai alors laissé en partie le contrôle à ma mère. Nous lui avons toutes les deux offert du plaisir, alternant chacune notre tour le contrôle du corps. Quand Kharya est retombée comblée, ses yeux était remplis d’étoiles.

Ma mère m’a laissé me blottir contre elle. Je me suis endormie dans ses bras, heureuse de lui avoir offert une nuit inoubliable dans la chambre de prestige de la nouvelle Naralik.

Jour 9

16 kamarien 383, Arbre, Val d’Alganiel.

Il y a beaucoup de choses nouvelles, mais je n’ai pas eu le temps de les relater ici. J’espère que les brumes du souvenir n’effaceront pas une partie de ma mémoire.

Après avoir dormi longtemps, assommé par la médecine de Kharya (selon elle, le mélange était sans doute trop fort pour moi), je me suis réveillé dans l’arbre d’où j’écris ces lignes. J’étais en forme comme jamais et me décidai à fondre des essences curatives (c’est toujours utile, surtout pour quelqu’un comme moi…). J’avais décidé de rester près de Raven, mais le Soleil brillait particulièrement fort, et je sentais ses rayons brûler atrocement ma peau, si bien que je décidai de me rendre au frais, au dépôt de Starenlith. Là, je croisai le nain Balek, son visage me disait quelque chose mais je ne me rappelais plus d’où. Il me rafraîchit la mémoire en me parlant du banquet Galduro-Nain et de la soirée arrosée qui avait suivi dans la taverne de Nord-Thyl. J’avais oublié ce passage… Curieux effet de la bière naine sans doute.

Plus tard, je retrouvai Isil et nous partîmes faire la visite de la Nouvelle Naralik. Les Architectes ont fait un travail extraordinaire. Les Sombres ont maintenant une vraie terre et non plus un terrain vague parsemé de ruines. Tout est placé sous le signe de Lith, un pétroglyphe représentant une araignée orne même le centre du village. La taverne est un peu sombre et ornée de crânes, mais cela n’est pas laid. Les chambres sont confortables, nous nous sommes d’ailleurs endormis dans les bras l’un de l’autre.

Je me réveillai seul. Isil avait du partir, je ne sais où. Je décidai alors de reprendre mon activité d’alchimie près de Raven. C’est alors qu’un coursier vint me trouver. Il me portait une lettre d’Isil, me disant qu’elle partait sur le continent pour quelques jours, auprès de Bahar. Je lui répondis, espérant qu’elle ait le message avant son retour sur les Îlots, qu’elle remettre mon Salut à Bahar et qu’elle prenne soin d’elles deux. Je rentrai au Val, le travail m’avait fatigué.

Durant mon sommeil, je me retrouvai le jour avant mon exil. J’étais là dans l’arbre, toujours commandant des Sylvains du Sanctuaire. J’entendis ce chant, cet étrangère qui se promenait entre les troncs. Je revis la flèche lui percer le cœur et je descendis, comme je l’avais fait en réalité. Lorsque je retournai la victime, pour voir son visage, je ne vis pas le visage de l’humaine, mais bien celle d’une Elfe Sombre. Lorsque je lui demandai son nom, elle me répondit dans un souffle « Isil », avant de périr entre mes bras. Je levai le yeux vers l’arbre et vis que c’était l’Arbre de la Sagesse qui se trouve actuellement au sommet du mont Kilaran. Je me réveillai en sursaut. Mon visage était trempé de larmes. Je me levai,  me passai un peu d’eau sur le visage et pris mon journal.

Bain entre sombres

Jour 9 Kamarien – Fingelien 383
Ces derniers jours, je n’ai pas pris beaucoup le contrôle du corps. La petite avait besoin des bras de Kharya. Moi aussi, je souffrais de savoir qu’elle allait partir mais je me faisais une raison… Je n’ai jamais pu avoir une amante ou un amant qui restaient près de moi : ils finissaient tous par disparaître.

Il y a eu cette nuit où nous avons inauguré la chambre de prestige. C’est la petite qui a eu l’idée que nous soyons toutes les deux là pour Kharya. Elle aurait pu l’avoir à elle seule mais elle a pensé à moi et à notre sombre. Dans cette étreinte, la petite offrait sa douceur et sa tendresse pendant que j’offrais ma passion fougueuse. Je crois que ma rose rouge n’avait encore jamais vécu ce genre de chose. Ces yeux reflétaient le plaisir qu’elle avait ressenti. J’ai laissé la petite dormir entre ses bras.

Le lendemain, j’ai essayé de contacter le petit bleu pour qu’il s’explique sur son attitude froide et distante qu’il avait eu avec Khaena. Mais j’ai eu droit au même traitement. Ça m’a mis en rogne et je l’ai laissé dans son coin.

Et puis, il y a eu cette histoire aux bains de notre salle du peuple. La petite m’avait laissé le contrôle. Elle avait du mal à supporter le regard de Mulvaar sur elle. Je dois dire que je me suis beaucoup amusée. J’ai vu à son air qu’il m’avait reconnue et appréciait le changement : sans doute croyait il que j’allais le masser à la place de Khaena. Malheureusement pour lui, ce n’était pas du tout mon intention. Je voulais m’amuser à le narguer avec Kharya.

J’ai embrassé la nuque de ma belle en le regardant avec un sourire en coin. J’ai commencé à la caresser sensuellement, l’attirant vers moi. Le mâle sombre n’en a pas supporté plus. Il s’est levé précipitamment prétextant que si nous ne voulions pas le masser, il trouverai une humaine pour le faire. Il pensait bien sûr à la fille de joie Llariarith qui était là quelques minutes auparavant et qui semblait s’intéresser à lui. Il s’est levé tellement vite qu’il a presque oublié de se rhabiller avant de sortir de la salle. Kharya le regardait fuir en souriant pendant que je m’esclaffait.

Cette petite introduction avait mis ma belle en appétit et c’est elle qui est venue sur moi pour m’offrir du plaisir. Elle s’en ensuite endormie nue contre moi pendant que je nous recouvrais d’une serviette chaude.

Promenade à Naralik

Jour 14 Kamarien – Fingelien 383
J’étais épuisée. Je serais bien allée me reposer entre les bras de Kharya mais elle voulait être seule. Eryann est arrivé. Il voulait me voir cela faisait plusieurs jours que nous ne nous étions pas vu. Il m’avait manqué aussi mais j’avais l’esprit ailleurs : la douleur de la perte de Kely et l’angoisse sur la santé de Bahar dont je n’avais aucune nouvelle depuis plus d’un mois m’étreignaient le coeur.

Je lui ai proposé une promenade dans notre nouvelle Naralik qu’il n’avait pas encore pu découvrir. Je l’ai entraîné vers le tout nouveau port de Tarsengaard qui nous reliait désormais à notre terre. Je suis partie devant mais Eryann s’est perdu en route. Il cherchait et recherchait son chemin sur la carte, la retournant en tout sens. Je l’observais de loin me demandant ce qu’il faisait. Je me rendais compte à quel point il semblait parfois perdu ici.

J’ai fini par venir le chercher et nous avons pris le bateau. J’ai fait le tour de Naralik avec lui. Je lui ai montré la terrasse de la forge. Il a été subjugué par la vue qu’on y avait. Puis, nous avons rejoint la taverne où nous avons pris une petite chambre. Je me suis endormie dans ses bras, rassurée par sa présence tendre.

Tendresse ou passion ?

Jour 29 Kamarien – Fingelien 383
Ma mère dit souvent à Kharya qu’elle est la passion et moi la tendresse. Je n’aime pas qu’elle dise çà : comme si je n’avais pas de passion en moi. Elle est en moi tout comme en elle. J’essaie juste de la distiller à petite dose pour ne pas qu’elle explose comme avec ma mère.

Si Kharya savait le temps que je passe près d’elle à la regarder dormir, à la caresser tendrement en goûtant sa peau en l’effleurant à peine pour ne pas la réveiller. Le désir monte irrésistiblement en moi. Et quand il devient trop pressant, je n’ose la sortir de son sommeil pour l’apaiser. Je préfère m’éloigner un peu en attendant son réveil et lui montrer mon amour autrement : en allant lui cueillir une rose sombre ou en lui préparant son petit déjeuner.

Parfois, elle me reproche gentiment de ne pas être près d’elle quand elle se lève. Je n’ose pas lui dire à quel point le désir que j’avais d’elle était trop prenant et que je n’ai pas osé la réveiller. Je ne veux pas qu’elle subisse les assauts continuels de deux sombres et s’en sente oppressée. Ma mère est déjà bien assez exigeante avec elle sur ce point, réclamant continuellement de l’attention.

Du coup, j’essaie de rester effacée, ne réclamant pas les caresses dont je rêve qu’elle me donne. Je me contente de la prendre par la main, de m’installer à ses côtés pour travailler frôlant son corps, de l’embrasser tendrement quand nous sommes seules et de m’endormir dans ces bras me délectant de son odeur et de la douceur de sa peau en essayant d’oublier le feu du désir qui couve en moi.

J’espère qu’à cause de çà, elle ne me trouve pas trop timorée, pas assez entreprenante avec elle. J’essaie juste de lui apporter ce que ma mère ne lui offre pas toujours : de l’attention, de l’écoute, de l’amour tendre…

Le petit chat

Jour 30 Kamarien – Fingelien 383
Amusant comment Mulvaar avait amené la chose. Il a d’abord entraîné la petite dans la salle du peuple pour lui révéler un secret d’état dont je ne parlerais pas ici… on ne sait jamais, ce journal pourrait être trouvé… La petite pourtant n’était pas dupe. Elle voulait savoir pourquoi elle avait été mise dans ce secret : elle n’avait aucun titre officiel… Il a répondu qu’elle faisait partie des personnes de confiance du peuple. La petite a souri en demandant si sa mère faisait elle aussi partie des personnes de confiance. Il a répondu vaguement que je n’oserais rien faire contre le peuple.

Puis il a commencé à grimacer : son dos lui faisait mal, les cyclopes l’avaient malmenés. Khaena a compris toute suite son petit jeu en lui demandant, si il voulait que sa mère le masse. Il s’est éclipsé jusqu’aux bains, en déclarant que je n’avais qu’à le rejoindre si cela m’intéressait. La petite m’a laissé le contrôle amusée.

Je l’ai donc rejoint aux bains. Je n’allais quand même pas passer l’occasion de voir un mâle sombre nu! A mon arrivée, il a réclamé à nouveau un massage. Je l’ai fait lanterner : on verrait plus tard. Je l’ai taquiné sur notre dernière rencontre et de sa gêne quand j’avais commencé à caresser Kharya. Il a affirmé qu’il n’avait été aucunement gêné mais qu’il avait du partir pour un rendez vous avec la représentante sinane Llariarith. Et puis, il s’était senti bien seul. J’ai ri en déclarant que Kharya et moi, nous n’étions pas contre de la compagnie. Mais, il a répliqué que nous ne l’avions pas invité. Ça m’a fait sourire.

J’ai tenté de le mettre en garde contre les manœuvres de la sinane. Je sentais qu’elle ne s’intéressait à Mulvaar que parce qu’il était détenteur d’un pouvoir. Mais, il était sûr de lui affirmant que c’est lui qui la manœuvrerait. J’étais dubitative même si Mulvaar était particulièrement intelligent, Llariarith l’était tout autant et c’était une femelle sûre de son pouvoir de séduction et habituée à l’utiliser.

J’ai laissé tomber cette discussion inintéressante en lui demandant de me masser. Il a accepté laissant parfois échapper un tutoiement. Je l’ai rassuré en lui disant que les politesses n’étaient pas mon fort. J’ai repris ensuite mes petites piques, en lui affirmant qu’il massait comme un pâlot. Il a toute suite repris un massage plus musclé.

Il a commencé à me faire quelques compliments… enfin disons des paroles qui ressemblaient à des compliments. Je me doutais qu’il devait être difficile pour lui de m’en faire tout autant que moi de lui en faire. Nous nous ressemblions assez sur ce point. Il m’a parlé de mon entrainement, de mon fort caractère et de mon côté animal qu’il appréciait particulièrement.

J’ai ri en lui faisant remarquer qu’il aimait les femelles de caractère en général. Je me demandais d’ailleurs comment il avait fait pour ne pas finir dans le lit de ma sombre. Mais selon lui, elle ne l’avait jamais invité, et contrairement, à ce que je pensais, la vipère Elzeberith non plus. J’avais du mal à le croire. Je savais à quel point il savait s’adapter aux femelles qu’il avait devant lui. C’est d’ailleurs ainsi qu’il était monté dans la hiérarchie sombre. Je le soupçonnais d’ailleurs de n’être à mes côtés que pour obtenir un bon point de ma part. Il connaissait ma proximité intime avec Kharya.

Mais à vrai dire, cela m’était égale. J’appréciais ses petites piques et je sais qu’il appréciait les miennes. Nous aimions bien ce petit jeu tous les deux. J’ai commencé à masser son dos estimant qu’il l’avait bien mérité. Je n’ai pas mis longtemps à avoir envie de lui et lui de moi. J’ai embrassé sa nuque de la même façon que je l’avais fait avec Kharya devant lui. Il m’a attiré un peu plus contre son dos. Mes massages étaient devenus des caresses. Je continuais à embrasser son cou le mordillant parfois. Il a commencé à émettre de petits sons ressemblant à des ronronnements. Je n’ai pas pu m’empêcher de me moquer de lui en l’appelant mon petit chat. Il a rétorqué en souriant qu’il était plutôt un tigre. J’ai ri l’appelant mon tigre des neiges à cause de sa chevelure argentée.

Il s’est tourné vers moi me lançant un regard animal plein d’envie. Je l’ai un peu taquiné en lui demandant si il attendait mon autorisation : je n’aimais pas les mâles soumis. Il m’a pris par la taille virilement. Nous nous sommes embrassés avidement. A nouveau, j’ai cherché à m’amuser de lui en lui demandant depuis combien de temps il n’avait pas touché à une femelle : je ne voulais pas qu’il explose avant la fin. Apparemment, cela faisait assez longtemps mais il se faisait un devoir de satisfaire ses femelles. J’ai levé les yeux au ciel… un devoir… il n’était pas obligé. Si il n’avait pas envie… il m’a arrêté en embrassant à nouveau et affirmant qu’il s’agissant d’un devoir bien agréable. Il m’a entraîné dans une étreinte avide.

Une fois de plus, je n’ai pas pu m’empêcher de le taquiner en affirmant qu’il avait effectivement beaucoup de manque charnel à rattraper et qu’il lui faudrait encore de la pratique pour mettre la fille de joie sinane dans sa poche. Il affirmait fièrement qu’elle mangeait déjà dans sa main. Je pensais plutôt pour ma part que c’est ce qu’elle lui faisait croire. C’est peut-être moi en fait qui aurait dû tenter de la séduire. Nous avons continué à fabuler l’un l’autre, en imaginant Llariarith devenir notre jouet à tous deux à la fin de la partie de chasse qui était prévu quelques jours plus tard. Nous avons finit par nous étreindre une nouvelle fois appréciant chacun les caresses de l’autre.

Shaa’enySs et Ss’Fenyil

Jour 24 Thyllion – Fingelien 383
C’est à la taverne de Naralik que j’ai retrouvé Kharya. Elle était en train de faire quelques potions profitant de la présence du responsable du dépôt sinan. Je l’ai embrassé tendrement heureuse de la trouver là.

Quelques jours auparavant, elle m’avait demandé ce que je voulais faire me voyant malheureuse. J’avais envie d’elle, d’être contre son corps, de sentir ses mains sur moi. Mais j’avais peur qu’à trop montrer le désir et le besoin que j’avais d’elle, elle prenne peur. Alors, je lui avais proposé un massage. Elle semblait heureuse de cette proposition se doutant de ce qu’il se cachait derrière. Nous étions en route pour notre salle de peuple quand elle a été appelée par la palais en urgence. Elle a du me laisser. J’ai finalement rejoint Eryann ce soir là.

Mais aujourd’hui, elle était là. Son sourire illuminait son visage et réchauffait mon coeur. Je n’osais lui re-proposer le massage que je n’avais pas pu lui faire la dernière fois. Alors, j’ai repris de quoi faire des potions pour profiter de sa présence en travaillant près d’elle. Elle m’a demandé ce que je faisais, elle semblait s’ennuyer. Quand je lui en ai fait la remarque, elle m’a affirmé que ce n’était pas le cas : elle ne s’ennuyait jamais quand j’étais près d’elle. Ces paroles ont eu le don de faire bondir mon coeur dans ma poitrine. Pourtant, comme Kharya n’avait pu profiter de ma mère depuis longtemps, je lui ai proposé de passer la soirée avec elle. Ma mère, avec sa passion fougueuse, savait offrir des moments de plaisirs intenses à sa femelle.

Ma sombre a repoussé cette idée : elle voulait le massage que je lui avais proposé. Une nouvelle fois, mon coeur a bondi : Kharya voulait passer sa soirée avec moi… Je me suis sentie soudain un peu dépassée : je n’étais pas sûre de pouvoir être à la hauteur de l’amante que pouvait être ma mère… Mais cela faisait des jours que je la désirais sans oser assouvir mes envies.

Elle m’a conduite aux bains. Je la suivais le coeur battant la chamade. Elle s’est rapidement dénudée et s’est jetée dans l’eau enthousiaste et toujours aussi souriante. Je l’ai suivi sous l’eau. Elle m’a fait rire en faisant des bulles. J’ai du me relever pour ne pas avaler l’eau qui avait envahi ma bouche suite à mon fou rire. Elle s’est relevée, elle aussi s’approchant de moi. Elle semblait heureuse de me voir sourire.

Comment lui dire que c’était sa joyeuse humeur qui me rendait heureuse? Elle m’a enlacée. Je me suis perdue dans ses yeux améthystes : le désir gonflait en moi. Mais, elle avait dit qu’elle voulait un massage. J’ai essayé de me reprendre. Puis j’ai lu dans ses yeux qu’elle aussi me désirait pendant qu’elle me repoussait doucement sur la petite estrade au dessus de l’eau. Elle m’a allongée en m’embrassant, effleurant mon corps tremblant de désir inassouvi. Elle avait à peine commencé à me toucher que je poussais déjà des cris de plaisir. Et quand elle a murmuré à mon oreille « je t’aime Khaena« , l’extase a explosé en moi tandis que des larmes d’émotion coulaient le long de mes joues. Elle m’embrassait tendrement en essuyant mes larmes.

Je l’aimais tellement… Je suis doucement passée au dessus d’elle, effleurant sa peau des mes lèvres, lui expliquant en même temps que je n’osais pas parfois lui réclamer de caresses : ma mère était déjà si exigeante avec elle. Kharya ne voulait pas que je me tracasse pour çà. Mais, je me tracassais forcément puisque je l’aimais et que je voulais son bonheur… Elle a tenté de me répondre mais mes caresses devenaient plus insistantes et plus précises. Elle a commencé à succomber au plaisir que je lui offrais. Je suis remontée le long de son corps pour lui murmurer à l’oreille que moi aussi je l’aimais, tandis qu’elle était emportée par les vagues de plaisirs. Ses yeux étaient embués par le plaisir et les miens devaient avoir la même expression. Elle a dit que mes massages étaient fantastiques. J’ai souri les siens l’étaient tout autant.

Je me suis blottie dans ses bras qui me serraient contre elle. Je me délectais de son odeur épicée. Nous étions bien. Nous sommes restées ainsi de longues minutes, silencieuses profitant juste du plaisir d’être ensembles l’une contre l’autre. Je voulais la rendre heureuse, la voir toujours sourire comme aujourd’hui.

Puis, j’ai voulu savoir ce qu’elle n’avait pas réussi à me dire pendant que je la caressais. En fait, elle ne voulait pas que son bonheur soit au dépend du mien. J’ai souri : et si mon bonheur était de voir le sien ? Mais elle s’inquiétait : elle avait peur que ses indisponibilités de Chambellane me fasse souffrir. Pourtant, elle ne devait pas s’inquiéter : j’étais tellement heureuse de la serrer dans mes bras quand elle revenait. Mais elle ne pouvait s’en empêcher : elle m’aimait. Moi aussi, je l’aimais. Nous nous sommes embrassée tendrement. Et si le bonheur s’était de se contenter de ce qu’on avait ? Elle a trouvé que j’avais réponse à tout cette nuit. J’ai posé mon front sur le sien pendant qu’elle soupirait de bonheur.

Elle voulait que nous allions regarder les étoiles sur la terrasse de la forge. Je l’ai suivi profitant de l’odeur de la nuit de Naralik. Arrivées, là haut j’ai préparé de petits coussins pour mettre sous nos têtes : un en peau de panthère pour elle et une en peau de loup pour moi. Nous nous sommes allongées sur le dos les yeux vers les étoiles, les mains liées par nos doigts entrecroisés. Elle avait pour habitude de regarder seule les étoiles quand elle avait besoin de sérénité. Mais là, elle se sentait déjà sereine et voulait partager ce moment avec moi. Je l’ai remerciée avec une voix vibrante d’émotion.

Je lui ai alors raconté ce que disait ma mère adoptive sur les étoiles : c’était les esprits de ceux qui nous avions aimé et qui avaient disparu. Dans son clan, les étoiles étaient les enfants de Noctys, la Désse de la Nuit. Elle m’a alors parlé de tous les dieux qui faisaient partie de la culture de son clan. Je l’écoutais fascinée. J’étais très intéressée par le dieu loup : Fenryos. Étais je une fille de Fenryos ? Kharya a souri : peut-être que je l’étais… Elle a continué ainsi parlant des différents dieux dont elle se souvenait.

J’étais heureuse qu’elle me fasse découvrir ainsi un pan de la culture sombre que j’ignorais. Ma mère n’avait jamais aimé la religion. Ma belle sombre avait elle aussi du mal à garder la foi, trop souvent trompée par les mensonges des prêtresses qui en usaient pour assurer leur pouvoir. J’ai alors posé ma main sur son coeur : la religion était ici et pas dans ses messagers. Ma mère avait du lutter contre les gens du village où nous vivions pour pouvoir me garder. Elle avait été mise à l’écart pour çà. Mais elle avait la foi : elle savait dans son coeur que ce qu’elle faisait été juste et c’est ce qui importait. Elle déclarait souvent qu’il valait mieux être un loup intelligent et solitaire qu’un mouton qui suit le troupeau. Même si parfois, le loup souffrait de solitude et de ne pas être aimé.

Kharya aimait cette façon de voir. Elle disait que j’avais désormais trouvé ma meute. Elle a alors décidé de me donner un nom sous le signe du loup. Je serais Ss’Fenyil : la jolie fille du Loup. Je trouvais çà beau, prononçant à plusieurs reprise ce nom qu’elle m’avait donné. Et elle ? quel nom allais je lui donner? Comment disait on magnifique panthère sombre? Elle serait donc Shaa’enySs : Shaala pour la panthère, en pour Norhen, noire et le Ss de Ssinnss

Ces mots se susurraient à l’oreille comme des mots d’amour. J’aimais ma Shaa’enySs et elle aimait sa Ss’Fenyil. Nous nous sommes embrassées tendrement. Nous ne voulions pas dormir ailleurs qu’ici : nous étions heureuses. Je nous ai recouvertes de peaux de panthères et de loups mélangées. J’ai posé ma tête sur son épaule. Elle a replié un bras protecteur autour de moi pendant que son autre main me caressait doucement les cheveux. J’ai du m’endormir un sourire aux lèvres, bercée par les battements de son coeur.

Une sombre amoureuse de la petite

Jour 27 Thyllion – Fingelien 383
Elle est tombée amoureuse ma sombre… amoureuse de la petite. Je le voyais dans ses yeux. C’était ce que je voulais quand je l’ai mise entre les bras de la petite. Je voulais que ma sombre soit heureuse et comme jusqu’ici j’avais été incapable d’y parvenir : j’avais espéré que la petite y arriverait. Elle a réussi là où j’avais échouée. Ma sombre avait retrouvé le sourire. Elle irradiait.

Mais maintenant, j’avais peur que Kharya m’oublie et qu’elle n’ait plus besoin de moi. Mais je n’osais pas m’imposer. Je ne voulais pas rompre l’équilibre qu’elle était en train de construire avec la petite. Et puis, un matin, elle m’a réclamée. J’avais forcément terriblement envie d’elle. Et apparemment, elle n’était pas contre. Nous sommes allées dans la chambre de prestige. Je l’ai poussée sur le lit avide de la posséder. Et je lui ai offert une étreinte fougueuse et sauvage. Elle a succombé rapidement à mes assauts.

Ses yeux étaient pleins d’étoiles. Je l’ai prise contre moi. Elle a semblé soudain tracassée. Elle voulait me dire quelque chose. Je l’ai écoutée curieuse. Elle m’a alors avoué être amoureuse de Khaena. J’ai souri. Je le savais déjà. Elle était inquiète de savoir si j’étais jalouse. Je ne l’étais pas et puis je me rendais compte qu’elle avait toujours besoin du piment de sa sombre rose.

Elle s’est endormie rassurée entre mes bras. Je l’ai regardée s’endormir. J’étais moi aussi rassurée : ma belle rose rouge avait toujours besoin de sa rose sombre.

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