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Jeu de piste en aveugle

J’ai continué d’envahir les rêves de ma fille pour tenter de lui apporter des réponses sur ce qui arrivait à son mâle. J’ai ainsi tenté de lui expliquer le parchemin illisible qu’elle a eu ainsi que les méandres labyrinthiques du sous-sol de Saonar Kraw.

Après les soins qu’il s’était fait, le petit bleu a commencé à aller mieux. Ses os fracturés se sont ressoudés plus rapidement, au bout de 15 jours, il a pu commencer à se lever et à marcher.

Il s’est d’abord familiarisé avec son environnement proche. Il a fait le tour de l’endroit où il était notant les ouvertures qui s’y trouvaient. Il a compté les pas dans tous les sens. Il me faisait rire, à la fin il s’arrêtait juste avant de se cogner, il ne mettait même plus les mains devant lui tellement il était sûr. C’est assez étonnant de le voir avec cette certitude qui l’habite dorénavant.

Il allait au panier, rangeant les aliments, les essences et autre par thème.  Le bois que Khaena avait mis dans le panier était rangé en ordre. Une vrai petite femme d’intérieur.

Au bout d’un mois, il se sentait assez costaud pour aller plus loin. Il a prit tout ce qu’il pouvait dans son sac, le rangeant méthodiquement. A chaque choix, il s’assoit et j’ai l’impression qu’il me demande quel chemin prendre. Je connais, j’ai déjà tout parcouru. Je lui dis et à chaque fois il prend le chemin que je lui indique. Comme si nos esprits étaient un peu plus en lien.

Il est parti, avançant doucement. A chaque nouvel endroit il prend le temps de le découvrir, mesurant l’espace dans sa tête. Il va lui falloir du temps pour sortir à ce rythme.

Il reprend des forces, le dernier rêve il a réussi à m’évincer alors que je m’interposais, pour jouer, entre lui et Khaena. Sans force, ni brutalité, juste par sa présence.

Deux en un

Vers la fin du finglien 382

Tout va trop vite.

Khaena est revenue avec une blessure importante. J’ai fait les soins qui me semblaient appropriés, mais la blessure n’arrêtait pas de saigner. Je n’arrivais à rien avec la magie, ni avec les soins. Je me disais que je devais appeler la matriarche, mais je n’arrivais pas à m’y résoudre. Elle m’aurait posé des questions, je n’aurais pas réussi à ne pas y répondre. Elle m’aurait rendu responsable c’est sûr. Je suis resté là un peu indécis, et au moment où je ne voyais pas d’autres issues que de faire appelle à elle, j’ai senti qu’Illy était là. Je l’ai appelé, soulagé et angoissé, elle est venue tout de suite et elle a fait ce qu’il fallait pour arrêter le saignement nettoyer la plaie. Moi je restais aux côtés de Khaena, elle ne voulait pas que je parte chercher ce qu’il fallait à Illy, du coup j’ai laissé Illy faire tous les allers retours.  Sur le moment je n’ai pas trouvé ça anormale, c’est tout juste d’ailleurs si j’ai eu conscience qu’elle était là. Je m’étais déjà éloigné du sentiment d’angoisse de voir Khaena blessée, je repensais à tout ce qui s’était passé depuis cette fameuse nuit. Il fallait que je parle à Killya.

Quand Illy a eu fini, j’ai porté Khaena dans une maison, cette dernière n’était pas des plus salubres, mais elle me permettait de pouvoir chauffer l’eau tranquillement et il y avait un lit pour Khaena. Je l’ai veillée ainsi plusieurs jours. J’alternais les tisanes et les cataplasme. J’ai peu dormi et quand je dormais j’étais pris par des cauchemars qui me réveillaient alors rapidement. Les figures qui me hantaient autrefois réapparaissaient. J’étais terrifié car je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait et ce qui s’était passé. Je ne voulais pas revivre ce passé de cauchemar et d’incertitude. Je croyais que je maitrisais ce que je pensais être une partie de moi en l’acceptant et en la perfectionnant, mais là de nouveau … l’incertitude de qui j’étais vraiment.

J’ai donc passé quelques jours comme ça. La fièvre de Khaena était enfin complètement partie et elle reprenait des couleurs et des forces. Elle m’a demandé de partir de cette maison, elle voulait aller dans un endroit calme. Je l’ai emmené à Nargraw nord. Quand nous sommes arrivés au dépôt, j’ai assez rapidement demandé si elle ressentait sa mère, ça n’avait pas l’air d’être le cas. Nous avons tenté de retrouver une fusion d’esprit ensemble, front contre front, je me suis mis à émettre des sons. Je me disais que Killya était un esprit, donc un état vibratoire et que j’arriverais sûrement à l’atteindre ainsi. J’y croyais. Je changeais la tonalité jusqu’à ressentir une accroche. J’ai fini par y arriver.

Je ne me souviens plus trop de la discussion que j’ai eu avec elle. J’ai la sensation d’une grande souffrance, d’un enfouissement, puis un rêve.  Je suis avec mes parents et ils m’emmènent par la main visiter des dessins qui s’animent sous me yeux. Je vois une histoire se dérouler : un homme et une femme qui vont dans une ville, ou un campement je ne sais plus c’est un peu flou au début. Puis l’homme change de visage, il se noircit, ses oreilles s’allongent formant des pointes. Il s’approche d’une femme comme lui et il la tue. J’ai l’impression qu’il me regarde. Alors je me rappelle que ce sont mes souvenirs que je revois et je vois que je ne suis pas responsable du meurtre, je vois que c’est un autre et que je n’ai été qu’un instrument.

Quand je sors de mon état inconscient je m’aperçois que le corps de Khaena saigne de nouveau, Killya me crie dessus, que si je rebouscule Khaena comme ça encore une fois, elle m’étripe. J’agis vite, je demande à Illy où elle est et j’emmène Killya. Illy procède de nouveau aux soins, pour le plus grand bonheur de Killya d’ailleurs.

Killya s’endort sur les genoux d’Illy et je raconte tout ce qui s’est passé dernièrement à Illy. Comme d’habitude elle écoute en silence, sans jugement. Je lui raconte comme pour me persuader de cette nouvelle réalité : une part de Keros m’habite.

Tensions

Un jour dans le mois d’Illumen 382

Le retour est difficile. Les cauchemars vont et viennent. Un jour je me sens bien, un autre je sens la terre s’ouvrir sous moi. Nous sommes tous à cran. Killya est au plus mal. Je pense qu’elle se sent rejetée par Illy … je ne sais pas ce qui se passe avec Kharya. Je pourrais aller la voir mais … je n’y arrive pas.

Khaena souffre des ressentis de sa mère, elle a de plus la sensation d’être entre deux feux : moi et sa mère.

Illy aussi semble tendue. Elle m’a envoyée ballader alors que je lui demandais si elle avait besoin d’aide. Elle a pris ça pour de la surprotection de ma part. S’il est vrai que j’ai cette tendance, ce n’était absolument pas le cas sur le coup. Je suppose que l’insistance de Killya a finit d’achever sa patience.

Il y a une drôle de bestiole qui est se promène dans les Landes. On l’a aperçut pour la première fois à Illumen et la dernière fois à Nord Thyl, elle semble affectionner les montagnes alentours. Personne ne sait ce que c’est, elle n’a jamais été observée. Les animaux dans son sillage deviennent comme enragés. Les aventuriers qui s’approchent trop près subissent sa morsure et perdent la tête quelques instants. Ils deviennent fous furieux et cherchent à verser le sang. Après ils ne se souviennent plus de rien. Je voulais voir cette créature. Je l’ai juste entre aperçue. C’est en la cherchant que j’ai cru voir Khaena, elle est passée comme ça devant moi, sans rien dire, pas un mot, pas un regard. En fait c’était Killya, elle cherchait à protéger Illy qui s’était mis en tête de trouver la bestiole pour la soulager d’une épine dans le pied. Illy confond les contes avec la réalité parfois. Elle était bien sûr partie sans aucune protection sur elle, juste sa robe légère. J’imagine dans quel état de nerf cela avait mis Killya.

C’est à ce moment là que j’ai contacté Illy pour lui demander si ça allait bien, elle était à l’abri disait-elle et loin de la bestiole. J’ai mal compris sur le moment, j’ai cru qu’elle était à l’abri, genre dans une maison et qu’elle attendait que ça se calme pour en sortir. J’ai donc reproposé mes services pour l’escorter ailleurs, c’est là qu’elle s’est fâchée et qu’il fallait qu’on la lâche tous les deux. Killya et moi je suppose.

Je suis rentré un peu dépité je l’avoue et donc un peu en colère contre Killya qui, je trouvais à ce moment là, semait plus la zizanie autour d’elle qu’autre chose. En retournant voir Khaena je l’ai presque sommé de maitriser un peu plus son corps et par la même sa mère. Je me rends bien compte que c’était idiot. Et là, c’est Khaena qui s’est fâchée.

En y repensant d’ailleurs j’avais meurtri Killya en pensant tout haut avec Khaena sur ce qui me semblait évident des sentiments d’Illy envers Killya.

Finalement c’était moi qui semait la zizanie. Etait-ce l’esprit du sombre qui me rendait aussi peu à l’écoute des personnes qui me sont chères ?

Pouvoir ou coopération

20 Ullitavar 382

Mes cauchemars s’estompent. J’avais la sensation de maîtriser la situation. Mais j’ai senti un moment que je m’enfonçais dans le sol. Aspiré par un tourbillon. Il prenait ma place. J’ai lutté, une bataille d’esprit peut être aussi douloureuse qu’un combat physique. On ne le pense pas, on ne peut tellement pas l’imaginer d’ailleurs. J’ai gagné et pourtant je sais depuis le début que son esprit est plus fort que le mien. Sinon je ne serais ni forgeron, et encore moins nécromant. Cela dit je ne serais plus vivant non plus … Il s’est comme retiré. Pourquoi cet essai que j’ai vécu comme une tentative de prise de pouvoir ?

J’ai réfléchi. Khaena et encore plus Killya parle de Keros comme d’un elfe sage, à les écouter il serait de nature humaine. J’ai sollicité Killya, je ne sais plus pourquoi c’était elle qui était avec moi plutôt que Khaena. Je voulais en savoir plus sur Keros, je lui ai demandé de me parler de lui. J’ai vu qu’elle était émue, peinée aussi. Je devinais bien qu’il lui manquait. Si je ne voyais plus Khaena, je ressentirai la même chose. Elle m’a parlé de lui, pas très longtemps, j’aurais aimé qu’elle m’en dise plus, mais elle n’est pas douée Killya pour exprimer les ressentis, les sentiments.

Killya a dû vivre une période assez difficile. J’ai peu vu Khaena pendant une période. J’ai mis à profit pour me rendre au temple de la terre, non pour discuter avec le prêtre, j’étais bien loin de pouvoir lui parler de tout cela. Mais j’avais besoin d’un endroit propice à la méditation et à la réflexion.

Les jours sont passés assez vite. J’ai senti la présence de Keros. J’essayais d’affiner ce lien qui nous unissait. Il m’a offert la connaissance du rituel. Je sais comment il est arrivé là. Je sais aussi que tant que je resterais ici, dans les Landes, il ne pourra pas en repartir. Que la seule solution pour lui est que j’engendre une progéniture. J’ai vu l’étendue de son pouvoir. J’ai su alors que sans pour autant me faire disparaitre, il pouvait me neutraliser complètement. Il ne l’a pas fait, pourquoi ?

Je discernais que le pouvoir ne l’intéressait pas. Pour lui c’était une aventure qui ne prenait tout son sens que dans la coopération qui pouvait naitre de deux esprits. Défi d’autant plus grand que les deux esprits étaient de race différente. J’avais l’impression qu’il répondait à toutes mes interrogations non formulées. A celle qui me taraudait le plus, ma rencontre avec Khaena, il sut rappeler le souvenir que Killya elle même ne savait plus qui elle était quand j’ai rencontré Khaena. Donc il n’y était pour rien, il ne se doutait d’ailleurs même pas que Killya était morte. Le hasard fait parfois bien les choses.

Toutes ses questions si longtemps sans réponse.

Et la dernière, celle qui intéressait Killya et certainement Keros lui-même. Etait-il possible de lui offrir plus qu’une coopération d’esprit ? Ce n’était pas sans risque, j’ai senti son désarroi, partagé entre l’envie de pouvoir toucher Killya, lui parler et le risque qu’il me faisait prendre. Mais c’était possible, il fallait s’entourer de précaution, mais il ne savait pas encore lesquelles et moi encore moins.

La réponse est venue d’elle même quelques jours après, alors que nous combattions ensemble Khaena et moi dans les catacombes de Naralik. Il y avait un autel, encore utilisé apparemment. Khaena m’apprit que c’était un ancien temple ici. J’ai senti la présence de Keros muée d’une énergie particulière. Nous étions proches, presque à ne former qu’un. Un début d’idée germait dans nos esprits. Khaena y pensait aussi, je le voyais dans ses yeux. Nous avons combattu encore un moment puis je me suis senti prêt.

Au dépôt de Morcraven, nous nous sommes équipés en tentant de tout prévoir : surtout des potions anti-poison, mais toutes les autres potions évidemment faisaient parties de notre paquetage. Des essences aussi. Moi de mon côté j’ai pris ce qu’il fallait pour pratiquer l’art de Keros. J’ai vu la panique sur le visage de Khaena l’espace d’un instant. Fermement je lui ai dit que j’avais besoin d’elle. Elle s’est reprise, puis nous nous sommes dirigés vers le temple de Lith, celui de tarsengaard, là où je n’étais plus tout à fait moi-même quand j’y allais.

Notre intuition fut la bonne, cela a fonctionné. Je n’en garde aucun souvenir si ce n’est un grand froid corporel et une lassitude importante. Quand j’ai pu enfin me lever et marcher j’avais encore terriblement froid, j’ai émis le souhait de me rendre au campement pour me baigner dans l’oasis tiède. Les bains de Nargraw sud auraient été parfaits, mais ils étaient trop loin. Nous sommes donc allés au campement et Khaena voulait quelques fruits frais. Je l’accompagnais au jardin, nous avancions doucement, et là … oui, pourquoi n’y avais-je pas pensé ! La magie du jardin de Galein’th Aseyis. Je m’y suis installé et j’ai récupéré toutes mes forces en une demi-journée.

J’avais réussi, j’étais un peu grisé de ce pouvoir sur la vie et la mort.

Retrouvailles avec Keros

Jour 20 Ullitavar – Fingelien 382
Mon mâle était là au temple de Lith. Je l’ai entendu parler à la petite. Il la taquinait un peu et elle s’est laissée prendre au piège. C’était amusant de les voir ainsi tous les deux, j’hésitais à intervenir. Mais quand, il a montré un petit signe de faiblesse. J’ai eu peur qu’il disparaisse et j’ai pris le contrôle.

Je l’ai embrassé avidement. Puis, je lui ai demandé de me pardonner. Il a sourit : une femelle sombre ne demandait jamais pardon. J’ai grogné: il fallait qu’il laisse tomber toutes ces fadaises de sombres. Il fallait que je lui dise ce qui me rongeait le coeur depuis tant d’années. C’était de ma faute si il était mort. Mais pour lui, il n’y avait rien à pardonner, je n’étais pas responsable : celle qui l’avait fait tuer était la prêtresse. Mais pour moi, si je n’avais pas joué stupidement avec elle, jamais elle n’aurait cherché à m’atteindre à travers lui. Mais tout était réglé désormais, il avait tué la prêtresse.

Après cette discussion, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre. Nos corps se sont retrouvés comme si ils ne s’étaient jamais quittés. Notre complicité était intacte. Mais, Keros a du céder la place. Le corps du petit bleu ne tenait plus et commençait à faiblir. Je l’ai embrassé une dernière fois. Et, son regard a disparu. Je me suis éclipsée moi aussi cédant la place à Khaena.

Je ne sais quand je pourrais le revoir… Il me manque déjà…

La présence physique

J’ai cru qu’il était retourné au temple de la terre. Il n’en était rien. Pourtant je me sentais lié à lui plus que d’habitude. J’avais la sensation de voir avec mes yeux, de me mouvoir avec mes jambes … c’était étrange. Nous parlions comme si nous étions côte à côte, un dialogue muet, ce n’était pas de la télépathie. J’étais lui et il était moi. C’était la première fois que la fusion était à ce point avancée entre nos deux esprits, à tel point que j’avais des sensations physiques.
Le lieu y était pour quelque chose c’était évident, mais sans l’acceptation du petit bleu cela n’aurait jamais pu avoir lieu. Il commençait à me donner sa confiance, nous allions pouvoir faire de grande chose tous les deux. Pour entériner cette confiance j’ai lu les dernières interrogations qu’il avait et j’y ai apporté une réponse.

  • L’avais-je manipulé pour retrouver Killya ? Non.
  • Que voulais-je faire de lui ? Cohabiter.
  • Pouvait-il me donner plus qu’une présence d’esprit ?

J’ai hésité à lui dire la vérité, j’avais maintenant acquis la certitude que c’était possible, mais cela était dangereux autant pour lui que pour moi d’ailleurs. Il est parfois tellement tête brûlée, l’immortalité fait parfois oublier que l’état vivant peut être parfois proche de la mort voire pire. Et je ne me fierais pas tant que ça aux Landes. J’ai vu dans la mémoire du petit bleu tous ces aventuriers qu’il a connus et qui ont pourtant disparus. Morts ? Vivants ? On ne sait pas. Aucunes informations.
Mais nous ne formions tellement qu’un qu’il a vu la réponse. Il va falloir que je maitrise un peu mieux mon esprit maintenant qu’il accepte ma présence. Je l’ai laissé faire parce que j’avais aussi envie. Pouvoir voir Killya, la prendre dans mes bras, me lier à elle retrouver notre complicité.
Killya … j’avais passé les trois épreuves, je lui appartenais désormais.

Il était décidé. Etrange comme il peut avoir des certitudes un jour et douter autant le lendemain. Il a prévu ce qu’il lui semblait nécessaire pour provoquer notre lien physique. Je n’avais pas besoin de le lui dire, il savait. Il a chargé Khaena de pourvoir à toutes éventualités de malaise. Des potions, des essences, de quoi le couvrir et je ne sais quoi encore. Je commençais à devenir fébrile, comme un jeune puceaux qui rejoint la couche d’une femelle pour la première fois.

J’allais revoir Killya.

Puis il a préféré aller au temple de Lith, celui de Tarsengaard. Il pensait que ce dernier serait plus propice. Moi je pense qu’à Naralik ça aurait été parfait. Les catacombes sont peut être moins chargées d’énergie mystique, mais nous aurions été sur la terre des elfes noirs. A peine le pied posé sur le sol du temple et déjà nos esprits fusionnaient. L’idée du petit bleu était de nous entourer de l’énergie de l’art ultime. Plus il invoquait, plus je prenais forme en lui. Il n’a pas eu peur, il est allé jusqu’au bout.

J’ai pu sentir le froid du temple sur ma peau. Sentir, l’air remplir mes poumons et en sortir sous la forme d’une vapeur chaude. Toutes ces sensations que je ne pensais pas pouvoir ressentir un jour. Nous avions beaucoup avancé dans ce rituel, mais peu pouvait nous en parler une fois qu’ils l’avaient fait et pour cause. Nous en avions conclu à l’époque qu’il n’était pas possible de pouvoir prendre corps. Mais en voyant Killya et Khaena j’ai revu ma position. Et la nous approchions du but.

Ma fille Khaena se tenait devant moi, elle ne semblait pas rassurée plus que ça. J’ai souris puis je l’ai taquinée un peu sur son bleu. C’était marrant de voir comment elle prenait sa défense. Alors que je sentais déjà les forces du petit bleu diminuer, Killya, sans prévenir, à pris le contrôle et s’est jetée sur moi, m’embrassant et m’embrasant par la même occasion. Elle a voulu dire des choses, je l’ai laissé parlé, parce qu’on ne coupe pas une femelle mais je n’attendais qu’une seule chose. Je la voulais, je voulais ne faire qu’un avec elle et je sentais les forces du corps s’amenuiser. Je pense que Killya l’a senti. Elle a finalement arrêté de parler pour s’occuper de nous deux. Elle m’a emmené rapidement à la jouissance, je me suis senti partir alors qu’elle arrivait à la sienne.

C’était déjà fini.
J’étais frustré. Pourtant c’était déjà énorme d’avoir réussi cela.

Un deuxième mâle

Jour 4 Mundia – Fingelien 382
C’était à Yrsis. Je n’avais pas beaucoup dormi… Je pensais à Kharya encore et toujours, me disant qu’il faudrait en finir clairement avec elle plutôt que d’être dans cette incertitude sur notre relation. Souvent pendant la nuit, je sentais le petit bleu s’approcher du corps que je partage avec la petite.
Je sentais l’excitation du mâle et j’étais terriblement tentée de m’occuper de lui.

Et puis, il a commencé à se réveiller. Il me caressait croyant avoir à faire à Khaena. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui rendre la pareil à ce qu’il m’avait fait quelques jours auparavant en se faisant passer pour Keros. J’ai donc plaisanté en l’imitant : « tu es toujours aussi doué pour les caresses petit bleu! ». Il s’est arrêté interdit me reconnaissant.
Mais il ne s’est pas écarté. J’ai cherché dans son regard ce que Keros m’avait dit : un petit faible pour moi. Quand il m’a proposé de voir Keros, j’ai prétexté vouloir lui parler pour rester avec lui, constatant avec plaisir que le mâle qu’il était ne pouvait cacher son désir pour moi. Je me suis donc collée un peu plus contre lui, sentant son excitation monter.
Je lui ai parlé de Khaena et de ce qu’il arrivait parfois quand il était pris de sauvagerie à la suite d’un entrainement de nécromancie. Je lui ai avoué que la petite se sentait dépassée par le désir brutal qu’il avait et que nous fusionnions d’une étrange façon dans ces moments là. Elle me laissait un peu de place pour répondre aux exigences que son état de mâle surexcité réclamait. Il a été surpris par cette révélation.

Puis, il a approché ses lèvres des miennes. J’ai hésité un bref instant avant d’y goûter. Il a murmuré d’une voix étranglée par l’envie qu’il aimerait devenir mon jouet de désir. Il ne m’en fallait pas plus pour le prendre. Je l’ai chevauché dominatrice. Il a succombé rapidement à mes caresses de sombre. Après que j’ai soulagé nos deux corps de la tension provoquée par le désir inassouvi, j’ai vu un bref instant de la tendresse dans son regard. Mais, elle a rapidement fait place à de l’inquiétude. Il avait peur de la réaction de Khaena, qu’elle prenne un autre mâle comme elle l’avait fait la fois où nous avions mêlé nos corps lui et moi. J’ai tenté de le rassurer, je savais qu’elle accepterai. Et, elle n’aurait jamais pris le sauvage si je ne l’avais pas poussé dans ses bras.

Il ne semblait pas convaincu. Je crois qu’il avait besoin de l’entendre de la bouche de la petite. Mais je n’avais pas envie de la lui laisser toute suite, je voulais rester un peu contre lui. Je me suis endormie contre mon deuxième mâle.

Les blessures d’une sombre

Jour 6 Mundia – Fingelien 382
Il y avait une réunion du dispensaire à l’infirmerie du palais de Tarsengaard. J’allais être contrainte de revoir Kharya. Ca ne m’enchantait pas, je sentais qu’une fois de plus j’aurais droit à son indifférence.

Elle était là au milieu de la pièce toujours aussi belle. Khaena l’a saluée, elle a répondu au salut. Bien sûr, elle n’a pas daigné me parler par télépathie. Je sentais la colère enfler en moi. Je lui ai lancé un « alors, on ne dit plus bonjour? » rageur. Elle a répondu d’un simple « echk Killya » sans âme, sans sentiment. Où étaient les « echk ma belle » ou « echk ma sombre » ? J’avais compris. Je crois que si Khaena ne m’avait pas retenue, j’aurais été violente avec elle. J’avais envie de la secouer et qu’elle me dise clairement qu’elle ne voulait plus de moi et ceci devant tous les membres du dispensaire présents. La petite était tellement concentrée à me contenir qu’elle écoutait à peine ce qu’il se passait. J’aurais été au commande du corps, mes regards aurait transpercé Kharya par la fureur qui s’en dégageait mais la petite tempérait tout.

La réunion s’est enfin terminée et Khaena savait qu’elle devait partir vite avant que j’explose. En passant devant Kharya, j’ai tenté de reprendre le contrôle mais la petite veillait et ne m’a pas laissé faire, atténuant la dureté de mon regard, s’enfuyant presque de la salle.

Elle a rejoint Kely dans la grande chambre à côté de l’infirmerie. Il lui avait préparé un bain. La tension est légèrement retombée. Quand ils ont commencé à s’enlacer, je ne me suis pour une fois pas intéressée à leurs ébats.

Je voulais avoir des réponses, je voulais qu’elle me dise que c’était fini, qu’elle me le dise clairement. Alors je lui ai volé dans les plumes brutalement, réclamant une réponse. Ce qu’elle m’a répondu était étrange de sa part. Elle disait que j’avais retrouvé mon mâle et que je n’avais plus besoin d’elle.
Et alors? je ne comprenais pas quelle importance, çà avait dans notre relation… Elle avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je fréquentais. D’ailleurs, elle n’appréciait pas du tout la jalousie maladive qui me prenait quand je la savais avec un de ces mâles.
Mais apparemment, la réapparition de Keros, celui auquel j’étais unie, la perturbait bien plus que je ne l’imaginais. Elle avait l’impression de ne plus avoir sa place. J’étais abasourdie. Ma femelle, celle qui avait toujours demandé de ne pas être jalouse de ces mâles était jalouse du mien… Les pensées tourbillonnaient en moi : çà signifiait donc qu’elle m’aimait toujours…

Elle me l’a confirmé. J’étais furieuse : mais pourquoi ne me le disait elle pas ? J’en crevais qu’elle m’ignore ainsi pendant des jours. De quoi avait elle peur? Elle avait peur de ce qu’elle ressentait pour moi, peur de ce qu’elle pourrait faire à cause de çà. Elle avait peur d’être en trop, de n’être qu’un remplacement, de n’être qu’un simple plaisir physique pour moi. Elle voulait plus que çà…
J’étais stupéfaite. J’avais eu ces mêmes pensée à son encontre peu de temps auparavant lors de ma conversation avec Keros. Moi aussi, je voulais plus. Moi aussi, je voulais partager autre chose que le plaisir physique avec elle.

Elle disait qu’elle avait besoin de se confier, de confier ses doutes et ses problèmes quand elle en avait. Mais la plupart de ses problèmes étaient d’ordre politique et elle savaient que je détestais çà. Je me rendais compte que mon attitude parfois blasée et négative vis à vis de la politique l’avait empêchée de se confier à moi. J’ai tenté de la rassurer : j’étais prête à l’écouter et à tenter de l’aider quelque soit le sujet dont elle me parlerait.

Elle avait l’air un peu soulagée mais je sentais sa détresse. J’ai lui ai demandé mi-plaisantant, mi-sérieusement si elle voulait un câlin. Elle le souhaitait mais elle ne voulait pas séparer Khaena de son bleu. Elle se sentait de trop. J’avais beau lui dire que c’était stupide, elle se sentait illégitime. Pourtant, elle avait toujours eu sa place dans mon coeur mais elle ne la prenait pas. Elle m’affirmait qu’elle ne voyait pas où elle était entre le petit bleu qui la détestait, Khaena qui ne voyait en elle que l’Ilharess et Keros dont elle ne savait pas bien ce qu’il pouvait penser d’elle alors qu’elle ne se sentait douée que pour la souffrance.

Ces dernières paroles ont fini de me décider à la rejoindre. Après avoir obtenu l’accord des deux tourteraux, je me suis rendue près d’elle. Elle était juste à côté dans l’infirmerie dans laquelle, elle n’avait pas bougé depuis mon départ. Elle me regardait avec des yeux tristes et perdus. Je ne pouvais pas lui résister, je l’ai embrassée tendrement.

J’ai soudain sentie sa détresse, elle était sur le point d’éclater en sanglot mais se contenait pour ne pas me montrer ses blessures. Je l’ai prise contre moi, la serrant doucement. Des larmes ont commencé à perler sur ses joues. Je les ai essuyées. J’ai tenté de la réconforter mais à vrai dire je me sentais désemparée. Elle, qui ne montrait d’habitude aucune faille, était en train de pleurer entre mes bras.
A force de lui parler avec mes mots maladroits, elle a finit par extérioriser ce qu’elle avait sur le coeur. Elle était épuisée de trainer un peuple divisé derrrière elle. Elle aurait presque voulu qu’Elzeberith lui prenne sa place. Il est vrai que l’affaire de la jeune sombre avait montré au grand jour les dissensions qui existaient entre les sombres. Et elle qui ne vivait que pour son peuple, subissait ces déchirures comme des blessures profondes. J’ai tenté de la rassurer en lui disant qu’elle n’était pas seule que je serais là et Khaena aussi même si elle n’était plus Jaliless, qu’elle pouvait s’appuyer sur nous. Je ne sais pas si j’ai réussi mais elle a voulu soudain se rendre dans les jardins.

Je l’ai prise par la main et nous y sommes allés. Arrivée là bas, nous avons surpris le représentant Haut-Elfe Voronwe en charmante compagnie. Nous nous sommes planquées comme des gamines, observant les deux palots à moitié dénudés dans l’eau. Nous espérions voir du croustillant mais le mâle pâlot nous a découvert. La femelle semblait très gênée quand elle nous a vu se recouvrant maladroitement de sa cape. Nous nous sommes éloignées en riant en leur faisant un signe de la main.

Nous nous sommes installés sur son banc préféré. Je lui ai enserré la taille, l’approchant de moi. Elle a posé sa tête sur mon épaule pendant que je lui embrassais le front. Mais elle semblait épuisée. Elle s’est allongée sur mes genoux, semblant décidée à dormir sur place. Je lui ai desserré sa cape, puis je l’ai aidé à enlever son armure. Je l’ai prise contre moi la caressant tendrement. J’essayais de lui dire à quel point je regrettais d’être parfois si possessive et si jalouse avec elle. Elle me répondait qu’il fallait qu’elle apprenne à être là pour moi quand j’en avais besoin.

Elle a fini par me dire qu’elle était heureuse que je sois là. J’ai embrassé ses lèvres, me blottissant contre son cou pour masquer mon émotion. Je l’ai serré un peu plus contre moi pendant qu’elle s’endormait dans mes bras.

Rencontre entre Kharya et Keros

Jour 26 Mundia – Fingelien 382
J’avais réussi à obtenir difficilement que le petit bleu cède la place à Keros pour Kharya puisse le rencontrer. Il était méfiant, il craignait une action de ma belle contre lui. Je ne comprenais pas sa réaction et je ne la comprends toujours pas. Il a toujours eu vis à vis de Kharya des réactions exacerbées alors qu’elle n’avait jamais eu pour lui de gestes agressifs.

Nous nous sommes rendus à l’arbre d’éternité, le lieu qu’avait choisi le petit bleu, « moins chargé en magie noire » que le temple de Lith selon lui. Il est arrivé très peu de temps après nous et c’est montré odieux avec Kharya comme à son habitude. Ils nous a tourné le dos et a commencé à invoquer pour provoquer l’état qui permettait à Keros d’apparaître.

Keros est alors apparu. J’ai embrassé mon mâle et je lui ai présenté Kharya. Je sentais ma belle tendue à l’extrême, sur la défensive. Pourtant, Keros était doux et respectueux envers elle. Elle qui voulait le rencontrer, ne savais tout d’un coup plus quoi lui dire. Après maintes tentatives de mon mâle pour la mettre à l’aise, elle a quand même réussi à lui avouer qu’elle ne se sentait pas à sa place depuis sa ré-apparition. Il a tenté de lui faire comprendre que la femelle que j’étais, avait besoin d’énormément d’affection pour pouvoir être heureuse. J’ai enfoncé le clou en lui disant que j’avais besoin d’elle. Mais elle m’a lancé une petite pique en disant qu’elle n’appréciait pas que je prenne le mâle de ma fille…

Que pouvais je lui dire? je dois dire que la situation était inédite mais difficile de faire la part des choses… Khaena et moi, nous étions deux esprits dans un même corps, nous fusionnons parfois pour n’en faire plus qu’un… J’avais commencé à aimer profondément le petit bleu. Il n’était pas qu’une source plaisir. Il y a quelques jours, il m’avait ému aux larmes en me prenant d’une façon tellement tendre et douce… je pensais que je n’aurais jamais droit à çà de sa part, je pensais qu’il réservait çà à la petite… Quoiqu’en pensait Kharya, je n’étais pas prête à le laisser ainsi.

Kharya n’a pas posé d’autres questions, toujours sur la défensive mais se détendant légèrement à la fin. Elle a même offert des bagues de Trassian à Keros, les mêmes qu’elle m’avait offertes quelques heures auparavant. Je savais qu’avec ce geste, elle acceptait mon mâle et me donnait l’occasion de pouvoir le voir plus facilement. Une magnifique preuve d’amour, même si elle ne l’avouerai sans doute jamais.

Nous avons conclu la discussion. Keros m’a poussée à aller dormir avec ma femelle. Il sentait bien qu’elle en avait besoin. En le quittant, je suis venu l’embrasser avidement. Il m’a légèrement repoussé me reprochant de ne rien épargner à ma femelle. Il est vrai qu’elle avait détourné le regard gênée. J’ai haussé les épaules, c’est quand même avec elle que je passerai la nuit , je pouvais au moins embrasser mon mâle. Mais il m’a regardé durement, je ne devais pas lui imposer une vision qu’elle avait du mal à supporter. Il s’est ensuite incliné respectueusement devant Kharya. Elle a enfin souri un peu.

Nous avons rejoint une maison d’Aeth Aelfan, elle a avoué que mon mâle lui avait plu mais elle regrettait de ne pas avoir été très « aimable » avec lui. Et moi, j’ai regretté d’avoir embrassé ainsi mon mâle devant elle. Même si elle m’a assurée qu’elle s’y habituerai, je sentais bien qu’elle n’appréciait pas que j’ai ce genre d’effusions même avec mon mâle. Ce soir là, ma belle avait besoin de tendresse. Elle s’était tellement protégée derrière son masque impassible qu’elle en était épuisée. Je l’ai gardé contre moi en la cajolant pendant qu’elle s’endormait.

Incompréhensions

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’écoutais la petite et Keros tout en parlant à Kharya par telépathie. Je me moquais gentiment de la réaction de la petite qui s’assombrissait quand son père lui demandait si elle avait une femelle. La petite n’avait jamais eu de femelle et ne savait pas bien réagir face à ma relation avec Kharya.

Ma belle craignait que cette discussion fasse encore plus fuir Khaena d’elle. J’ai plaisanté en lui disant que ce serait peut-être l’inverse qui se passerait. Elle est restée interdite face à cette hypothèse. Cela lui semblait inconcevable. Je l’ai titillé en lui demandant si elle n’avait jamais eu eu envie de mettre la petite dans son lit. De toute évidence non. Je trouvais çà dommage, si la petite devait avoir sa première femelle, j’aurai aimé qu’elle tombe sur une femelle douce et expérimentée comme Kharya.

Puis, j’ai demandé à ma fille de me laisser voir mon mâle. J’ai proposé à Kharya de venir nous rejoindre. Elle a refusé prétextant que nous n’étions pas souvent seuls moi et mon mâle. J’ai trouvé son explication pas très convaincante mais j’ai accepté son choix un peu surprise par cette réaction. Après que nos corps se soient rassasiés l’un de l’autre, j’ai parlé à Keros. Je me sentais soudain triste que Kharya n’est pas voulue me rejoindre. Je me sentais repoussée par celle que j’aimais. Keros semblait surpris que j’ai demandé à ma femelle de venir. Il pensait que je lui avais proposé une partie de jambes en l’air à trois… J’étais atterrée… J’avais juste voulu qu’ils se voient tous les deux qu’ils apprennent à se connaître. Je me sentais incomprise. Il m’a caressée la joue en me disant que je devrais le préciser à Kharya qui avait sans doute compris la même chose que lui. C’était effectivement le cas. Les deux êtres que j’aimais le plus au monde s’était complètement trompée sur mes intentions… Je ne sais plus ce que j’ai grogné à Kharya mais j’étais furieuse contre elle.

Ça me faisait mal et comme souvent j’avais besoin d’extérioriser mon mal-être dans la violence. Mon mâle l’a très bien compris et m’a laissé chasser m’accompagnant dans ma rage. Malheureusement, après une blessure un peu plus profonde que les autres, le petit bleu est réapparu… Je n’avais pas envie de lui parler et surtout pas dans l’état rageur dans lequel j’étais. J’ai cédé ma place à la petite.

La petite m’a à nouveau donner le contrôle quand elle a su qu’il y avait une entrainement entre sombres. J’y suis allé toujours avec la rage au ventre et d’une humeur massacrante. Kharya était déjà là. Je ne lui avais pas adressé la parole depuis que je m’étais mise en colère contre elle. Je l’ai à peine regardée m’attaquant aux orques qui passaient par là. Elle n’était pas dupe. Elle m’a demandé si j’avais l’intention de continuer à lui faire la tête ou si je préférais lui taper dessus. J’ai répondu avec un petit sourire sadique que je préférais lui taper dessus.

Ce que j’ai fait avec violence extériorisant ma rage. Elle encaissait les coups sans broncher. Les autres sombres étaient surpris de ma violence. Le petit protégé de Kharya, Alak n’en croyait pas ses yeux, pensant que j’étais la petite. Il y avait aussi le sauvage, qui semblait trouver cette scène assez amusante. Mais petit à petit, ma rage s’est dissipée. J’appréciais de moins en moins de lui donner des coups, surtout qu’elle attendait toujours le dernier moment pour se soigner par magie. Sans doute, que c’était intentionnel pour que je ne me sentes coupable de lui faire mal. Toujours est il, que la voir ainsi blessée a fini par me calmer.

Alors que nous retournions au dépôt pour reprendre de quoi nous soigner, je l’ai prise par la taille, elle s’est retournée vers moi en souriant, j’ai goûté ses lèvres. J’ai passé un doigt sur ses lèvres si douces mais nous n’avons pas pu continuer nos caresses plus longtemps, le sauvage et le petit protégé sont arrivés. Je les ai regardés d’un air agacé n’appréciant pas d’être dérangée ainsi. Puis, nous sommes retournés à l’entrainement. Cette fois, je portais mes coups avec moins de violence et je la soignais dés que je pouvais. Puis, Kharya a voulu s’entraîner avec le sauvage. Je sentais qu’elle s’intéressait à celui qui avait été mon amant et celui de la petite. Je la voyais poser son regard sur lui s’amuser de le voir prendre de ses coups. Elle riait, elle était heureuse.

A la fin de l’entrainement, j’ai demandé par télépathie à ma belle si elle voulait rester seule avec le sauvage. Quelques jours auparavant, nous lui avions proposé mi plaisantant mi sérieusement, de nous rejoindre toutes les deux dans notre couche. Il avait décliné l’offre. Je me disais que si il avait l’occasion de découvrir Kharya seul, il accepterai plus tard de nous avoir toutes les deux. Ma belle a accepté. Je l’ai laissée avec le sauvage, espérant qu’en lui offrant mon mâle, elle oublierait mon attitude si déplaisante quelques heures auparavant.

Mais ma nuit a été courte et entre-coupée de cauchemars. Ma belle n’était pas là pour m’apaiser et j’imaginais qu’après avoir passé une nuit avec le sauvage, elle ne voudrait plus de moi. A mon réveil, je lui ai envoyé un mot par coursier avec une rose rouge. Je lui expliquais mes craintes. Quand je l’ai retrouvée plus tard, elle a été tendre et douce avec moi. Elle n’avait apparemment pas vraiment passé la nuit avec le sauvage. Elle avait juste eu quelques caresses sensuelles avec lui. Elle m’a caressée et cajolée. Je me suis endormie apaisée entre ses bras.

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