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Une folie

Jour 10 Thyllion – Fingelien 382
Il était là mon mâle présent devant moi dans les catacombes de Naralik. Je l’ai taquiné. Je savais qu’il avait pris le contrôle de force pour me voir. Mon mâle si droit et si respectueux avait contrevenu à ses principes. Son regard était chargé de désir et je lui ai donné ce qu’il voulait avec bonheur.

Mais je me suis vite rendu compte du désespoir dans lequel il était plongé. C’était une folie. Il parlait de rester ici, de ne plus sortir et de ne jamais rendre le corps au petit bleu. Comment pouvait il envisager une telle chose? J’ai tenté de lui dire qu’il ne faisait qu’agrandir un peu plus sa prison. Mais je comprenais ce qu’il ressentait pour l’avoir parfois ressenti moi aussi. Quand il a commencé à parler d’un rituel qui lui permettrait de se débarrasser de l’esprit du petit bleu pour lui prendre définitivement son corps, je me suis sentie dépassée.

J’ai appelé Kharya en lui expliquant ce qu’il se passait. Elle était inquiète, inquiète pour moi. Elle pensait être incapable de faire quoique ce soit. Mais j’avais besoin de sa présence réconfortante près de moi et je savais que Keros aurait du mal à désobéir à une Ilharess. J’ai tenté de dire à mon mâle qu’il fallait qu’il pense à sa fille, qu’il ne pouvait pas lui prendre son mâle ainsi. Mais il a suffit d’un seul mot de Kharya pour qu’il cède sa place et rende le corps au petit bleu en retournant sur Trépont.

J’étais terrorisée à l’idée d’avoir perdu Keros et de peut-être ne plus jamais le voir si le petit bleu réagissait brutalement. Je me suis blottie contre Kharya qui m’a cajolée jusqu’à ce que je m’endorme contre elle. A mon réveil, elle était toujours là près de moi en train de me caresser les cheveux. Je savais que désormais elle était là pour moi et cette seule pensée me réconfortait.

C’est avec cette force qu’elle m’avait donnée que j’ai parlé au petit bleu. J’ai commencé calmement, lui expliquant pourquoi mon mâle en était venu à cette extrémité en lui prenant le corps de force. Puis, j’ai été plus brutale, je l’ai menacé de ne plus être sa femelle si il continuait à enfermer mon mâle. Il a répliqué que çà lui était égale puisque Khaena le comblait. Piquée au vif, j’ai émi l’idée que Khaena pourrait faire la même chose. Il a blêmit. J’avais tapé juste. Il ne pourrait pas se passer de ma fille, je le savais.

Je ne sais pas ce que la petite lui a dit et si elle l’a menacé aussi. Je ne crois pas. Mais, il a du avoir assez peur pour laisser désormais Keros prendre un peu de liberté.

Mon père

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’ai vu mon père à Naralik. Kely m’avait proposé de le voir. J’étais curieuse. Jusqu’à présent, je n’avais pu l’apercevoir qu’en de brèves occasions et à chaque fois il voulait voir ma mère ce que je comprenais très bien. J’ai eu une longue discussion avec lui. Je l’ai découvert ce jour là. Il m’a parlé de lui répondant à mes questions naïves.

Il m’a expliqué les raisons de son départ de son peuple. Cela s’était fait tout à fait par hasard lors d’une de ses chasses contre des orcs. Il avait croisé un nain, un forgeron. Il avait toujours été attiré par les belles épées mais dans son peuple, il n’y avait pas de forgeron. Alors, il l’a suivi et a appris ainsi son métier en le regardant. J’avais cru un moment qu’en comprenant le départ de mon père de son peuple, je comprendrais pourquoi nos mâles quittaient le notre. Mais je n’ai pas eu ma réponse.

Je lui parlais de notre peuple de ses projets pour reconstruire Naralik, de notre faible nombre sur les îlots, des divisions qui régnaient en son sein entre les traditionalistes dures et les plus modernes. Il m’écoutait intéressé. Il était persuadé avec raison que la prêtresse de notre peuple était responsable des divisions qui y régnaient. Il a même proposé de la tuer. Je suis restée interdite un moment surprise par cette dualité en lui. Il semblait si doux et tout d’un coup, il parlait d’un meurtre comme si il s’agissait d’un bon repas. Après cette instant d’étonnement, je lui ai rappelé que sur les îlots, il était difficile de tuer ou d’assassiner un aventurier.

Mais, il a vu ma surprise. Il m’a demandé si je désapprouvais le fait qu’il ait tué la prêtresse dans le peuple de ma mère. Difficile à dire, ma culture humaine avait tendance à trouver horrible un meurtre de sang froid. Mais la culture sombre est tellement différente, emplie de violence au quotidien… Et puis, je n’avais pas subi ce qu’avait subi mon père et ma mère.

Puis, il a voulu en savoir plus sur moi. Il m’a demandé si j’avais plusieurs mâles. J’étais une nouvelle fois surprise par cette question directe mais j’y ai répondu expliquant que dans la culture de Kely, la fidélité entre mâle et femelle était très importante. Et à vrai dire, çà l’était aussi dans la culture humaine que j’avais reçue. Intriguée, j’ai demandé si lui n’était pas jaloux que ma mère ait une femelle. C’est lui qui a semblé surpris cette fois. Il n’y avait pas de raison, ma mère l’aimait et puis il n’était plus vraiment là pour elle désormais, n’étant plus qu’un esprit.

Il m’a demandé soudain si j’avais une femelle. Je suis devenue très sombre, gênée par cette question. Ça l’a fait sourire. Je commençais tout juste à m’habituer à l’idée que ma mère avait des relations charnelles avec une femelle, j’étais loin de m’imaginer ayant moi même ce genre de relation. Mais, à vrai dire, il m’arrivait d’avoir parfois des sentiments troubles pour l’Ilharess. Je supposais pourtant qu’il s’agissait des sentiments profonds que ma mère éprouvait pour elle qui débordaient parfois en moi.

Je parlais à mon père de cette difficulté parfois de discerner la limite entre nos deux esprits. Il me conseillait d’être très prudente. La folie pouvait parfois gagner les deux esprits même si dans notre cas, avec ce rituel raté de ma mère, il était difficile de prédire quoique ce soit. Et même dans un rituel « normal », comme celui de mon père et Kely, les connaissances sur le sujet n’étaient que très théoriques.

Notre discussion s’est arrêtée là ma mère voulait le voir. Je l’ai remercié. J’étais heureuse que nous ayons pris le temps de discuter ensembles. J’espère qu’il ne m’a pas trouvé trop… humaine?

Incompréhensions

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’écoutais la petite et Keros tout en parlant à Kharya par telépathie. Je me moquais gentiment de la réaction de la petite qui s’assombrissait quand son père lui demandait si elle avait une femelle. La petite n’avait jamais eu de femelle et ne savait pas bien réagir face à ma relation avec Kharya.

Ma belle craignait que cette discussion fasse encore plus fuir Khaena d’elle. J’ai plaisanté en lui disant que ce serait peut-être l’inverse qui se passerait. Elle est restée interdite face à cette hypothèse. Cela lui semblait inconcevable. Je l’ai titillé en lui demandant si elle n’avait jamais eu eu envie de mettre la petite dans son lit. De toute évidence non. Je trouvais çà dommage, si la petite devait avoir sa première femelle, j’aurai aimé qu’elle tombe sur une femelle douce et expérimentée comme Kharya.

Puis, j’ai demandé à ma fille de me laisser voir mon mâle. J’ai proposé à Kharya de venir nous rejoindre. Elle a refusé prétextant que nous n’étions pas souvent seuls moi et mon mâle. J’ai trouvé son explication pas très convaincante mais j’ai accepté son choix un peu surprise par cette réaction. Après que nos corps se soient rassasiés l’un de l’autre, j’ai parlé à Keros. Je me sentais soudain triste que Kharya n’est pas voulue me rejoindre. Je me sentais repoussée par celle que j’aimais. Keros semblait surpris que j’ai demandé à ma femelle de venir. Il pensait que je lui avais proposé une partie de jambes en l’air à trois… J’étais atterrée… J’avais juste voulu qu’ils se voient tous les deux qu’ils apprennent à se connaître. Je me sentais incomprise. Il m’a caressée la joue en me disant que je devrais le préciser à Kharya qui avait sans doute compris la même chose que lui. C’était effectivement le cas. Les deux êtres que j’aimais le plus au monde s’était complètement trompée sur mes intentions… Je ne sais plus ce que j’ai grogné à Kharya mais j’étais furieuse contre elle.

Ça me faisait mal et comme souvent j’avais besoin d’extérioriser mon mal-être dans la violence. Mon mâle l’a très bien compris et m’a laissé chasser m’accompagnant dans ma rage. Malheureusement, après une blessure un peu plus profonde que les autres, le petit bleu est réapparu… Je n’avais pas envie de lui parler et surtout pas dans l’état rageur dans lequel j’étais. J’ai cédé ma place à la petite.

La petite m’a à nouveau donner le contrôle quand elle a su qu’il y avait une entrainement entre sombres. J’y suis allé toujours avec la rage au ventre et d’une humeur massacrante. Kharya était déjà là. Je ne lui avais pas adressé la parole depuis que je m’étais mise en colère contre elle. Je l’ai à peine regardée m’attaquant aux orques qui passaient par là. Elle n’était pas dupe. Elle m’a demandé si j’avais l’intention de continuer à lui faire la tête ou si je préférais lui taper dessus. J’ai répondu avec un petit sourire sadique que je préférais lui taper dessus.

Ce que j’ai fait avec violence extériorisant ma rage. Elle encaissait les coups sans broncher. Les autres sombres étaient surpris de ma violence. Le petit protégé de Kharya, Alak n’en croyait pas ses yeux, pensant que j’étais la petite. Il y avait aussi le sauvage, qui semblait trouver cette scène assez amusante. Mais petit à petit, ma rage s’est dissipée. J’appréciais de moins en moins de lui donner des coups, surtout qu’elle attendait toujours le dernier moment pour se soigner par magie. Sans doute, que c’était intentionnel pour que je ne me sentes coupable de lui faire mal. Toujours est il, que la voir ainsi blessée a fini par me calmer.

Alors que nous retournions au dépôt pour reprendre de quoi nous soigner, je l’ai prise par la taille, elle s’est retournée vers moi en souriant, j’ai goûté ses lèvres. J’ai passé un doigt sur ses lèvres si douces mais nous n’avons pas pu continuer nos caresses plus longtemps, le sauvage et le petit protégé sont arrivés. Je les ai regardés d’un air agacé n’appréciant pas d’être dérangée ainsi. Puis, nous sommes retournés à l’entrainement. Cette fois, je portais mes coups avec moins de violence et je la soignais dés que je pouvais. Puis, Kharya a voulu s’entraîner avec le sauvage. Je sentais qu’elle s’intéressait à celui qui avait été mon amant et celui de la petite. Je la voyais poser son regard sur lui s’amuser de le voir prendre de ses coups. Elle riait, elle était heureuse.

A la fin de l’entrainement, j’ai demandé par télépathie à ma belle si elle voulait rester seule avec le sauvage. Quelques jours auparavant, nous lui avions proposé mi plaisantant mi sérieusement, de nous rejoindre toutes les deux dans notre couche. Il avait décliné l’offre. Je me disais que si il avait l’occasion de découvrir Kharya seul, il accepterai plus tard de nous avoir toutes les deux. Ma belle a accepté. Je l’ai laissée avec le sauvage, espérant qu’en lui offrant mon mâle, elle oublierait mon attitude si déplaisante quelques heures auparavant.

Mais ma nuit a été courte et entre-coupée de cauchemars. Ma belle n’était pas là pour m’apaiser et j’imaginais qu’après avoir passé une nuit avec le sauvage, elle ne voudrait plus de moi. A mon réveil, je lui ai envoyé un mot par coursier avec une rose rouge. Je lui expliquais mes craintes. Quand je l’ai retrouvée plus tard, elle a été tendre et douce avec moi. Elle n’avait apparemment pas vraiment passé la nuit avec le sauvage. Elle avait juste eu quelques caresses sensuelles avec lui. Elle m’a caressée et cajolée. Je me suis endormie apaisée entre ses bras.

Killya, ma sombre rose.

Après notre première nuit, Killya ne tarda pas à me contacter par télépathie. Elle semblait vouloir continuer à me voir et j’en étais ravie. Quand que je pu me libérer, je lui proposai de me rejoindre.   Nous avons discuté un peu. J’ai parlé de moi, de Oscarhamel et de mon fils. Elle m’a enlacé doucement comme pour me réconforter. C’était agréable. Nous sommes ensuite allé dans la maison de Naralik où nous étions quelques jours avant. Je me suis alors montrée entreprenante. Elle sembla soudain prise d’hésitation. Je ne compris pas pourquoi sur le moment et j’essayai alors de la rassurer. J’y réussis et elle se laissa aller à mes caresses. Je l’attirai vers le lit. Je voulais lui rendre ce qu’elle m’avait offert en mettant en pratique ce que j’avais appris. Je réussis apparemment à lui donner autant de plaisir qu’elle m’en avait donné.

Avec la façon dont nous nous étions rencontrée et notre penchant mutuel pour les plaisirs charnels, je pensais que notre relation serait simple et sans implication vraiment sérieuse. Que nous serions indépendante l’une de l’autre. Mais je me rendais compte bien vite qu’elle ne l’envisageait pas ainsi. J’eus le droit bien vite à des réprimandes sur ma distance et le fait que je ne donne pas spontanément de nouvelles. Je n’avais jamais agit ainsi avec mes amants. J’allais les voir quand ils me sollicitaient si j’en avais le temps. J’ai essayé de la rassurer en lui faisant part qu’avec sa situation particulière, deux esprits dans un seul corps, je ne savais pas quand je pouvais la contacter. Je ne voulais pas tomber sur Khaena. Elle sembla accepter mes explications et me pardonna. Les choses allèrent même plus loin et elle m’avoua son amour. J’ai été surprise, je ne m’attendais pas à ce que cela arrive si vite, ni même que cela puisse arriver. J’ai senti en moi s’éveiller une chaleur au niveau du cœur et sans hésiter je lui ai répondu que je l’aimais.

Nous avons alors passé plus de temps ensemble, j’ai délaissé mes amants. Nous nous sommes confiés l’une à l’autre. Notre enfance, nos expériences avant les îlots mais aussi au début des îlots. Nos blessures et nos joies. Tout allait bien. Nous découvrions nos ressemblances.

Notre bonheur a cependant été régulièrement émaillé de crises, j’avais du mal à rester la femelle présente qu’elle exigeait. J’avais l’impression de ne plus avoir de temps à moi. Chaque moment sans travail devait lui être dédié, voir même je devais laisser mon travail de côté pour être avec elle. Et surtout pour finir dans un lit avec elle. Elle ne voulait pas que nous travaillons, elle avait horreur de cela. Les balades se passaient avec moi courant devant et elle ne faisant que me regarder et attendre le moment de faire un câlin. De même les entraînements se finissaient rapidement avec une séance de détente sensuelle. Les confidences et les mal êtres se terminaient par un réconfort charnel. Je ne voyais qu’elle et je me sentais étouffée. A chaque réconciliation, je finissais par m’éloigner de nouveau et elle m’en voulait à chaque fois.

La première crise fut résolue à la Cité du Port. J’avais eu, après plusieurs mois de silence, l’intention de la quitter de façon officielle. Mais cela ne s’est pas passé comme je m’y attendais. Nous avons discuté, expliqué nos ressentis, nos différents. Nous avons alors réussit à mieux comprendre ce qui n’allait pas entre nous. Nous croyions mutuellement que seules nos parties de jambes en l’air nous intéressaient chez l’autre et nous voulions autre chose que ce type de relation. Je lui ai demandé que nous ne nous cachions plus les choses. Que ce soit nos problèmes comme les amants que nous avions chacune. Je me suis promise de ne plus être jalouse. Nous nous sommes réconciliées sur l’oreiller.

Avec ces bonnes bases, notre relation s’est prolongé sous le signe de l’amour. Avec les absences de Bastian et de Meynaf, la rupture avec Toucan, elle était ma seule amante et je n’en cherchais pas vraiment d’autre. J’étais comblée avec Killya. Elle était tellement amoureuse, que notre relation entrait en conflit avec celle entre Khaena et son bleu. J’avais l’impression qu’elle forçait de plus en plus sa fille a lui laisser le contrôle pour être avec moi. Cela me gênait un peu. Je ne voulais pas causer de problèmes à Khaena, que je considérai de plus en plus comme ma fille depuis que j’étais avec Killya. Il m’arrivait donc de frustrer les envies de Killya au nom de la vie personnelle de sa fille.

La seconde grosse crise arriva quand la situation compliquée qu’impliquait un corps pour deux esprits se transforma en quatre esprits pour deux corps. Killya avait jadis trouvé la mort de la main d’assassins d’une Haute Prêtresse influente de son clan. La traque avait été longue et Killya aurait pu s’en sortir si un événement particulier ne l’avait pas ralentie : elle découvrit qu’elle était en enceinte. Elle mit au monde la petite Khaena dans des conditions difficiles, risquant à tout moment d’être surprise par les assassins. Elle savait qu’elle ne pourrait leur échapper plus longtemps et décida de confier son enfant au Destin en la déposant sur le pas de la porte d’une maison humaine. Se refusant cependant à l’abandonner complètement, elle procéda au rituel qui enferma son esprit dans le corps de sa fille.

La raison de cette traque était la mort de son mâle, Keros, à qui elle devait être unie. Il avait été tué lors d’une des épreuves de leur Union, celle du Duel. Les deux combattants devaient s’arrêter au premier sang versé mais le concurrent sembla avoir reçu des ordres contraires de la Haute Prêtresse. Killya fut traumatisée par cette trahison et entra dans une rage folle avant de prendre la fuite. Elle pensait avoir perdu son mâle à jamais. Mais en nécromant de talent qu’il était, il avait procédé à une incantation qui lui permit de lier son âme à une jeune vie venant au monde à l’instant de la mort de son corps. Le Destin voulu que ce corps soit celui d’un bleu, le père de Kely. Plus tard, Keros incita la conception du petit bleu et s’installa en lui pour continuer à survivre.

C’est lors d’un retour dans son clan, qu’il fut évident que Kely n’était pas seul. La Haute Prêtresse responsable des morts de Killya et Keros fut sauvagement assassinée. Ma sombre découvrit le petit bleu, comme elle le surnomme, couvert de sang avec un instant un regard différent du sien avant qu’il ne redevienne lui même et soit traumatisé par la scène qu’il découvrait. Elle lui ordonna de fuir, de regagner les îlots. De son côté, elle fit son possible pour ralentir les gardes lancés à ses trousses, ses anciens équipiers. Ce fut douloureux pour elle psychologiquement. Elle n’aurait pas survécue si elle n’avait pu grâce à Khaena retrouver l’immortalité des îlots à temps.

Quand je pu revoir Killya, elle m’expliqua ce qui était arrivé et la présence de Keros dans le corps du bleu. Je sentis mon cœur se glacer. Elle avait retrouvé son mâle qu’elle croyait avoir perdu définitivement. Elle avait retrouvé son amour. Qu’allait-elle faire de moi ? Si Oscarhamel revenait sur les îlots, comment réagirais-je ? Elle était épuisée par ce voyage aussi n’avais-je pas voulu trop lui montrer mon trouble. J’espérais la voir aller mieux quelques jours plus tard, mais elle restait comme éteinte. Elle ne semblait pas avoir envie de me voir. J’ai fais quelques tentatives pour lui redonner le sourire mais face à mes échecs, j’ai pensé qu’elle ne voulait plus de moi parce que son mâle était revenu d’entre les morts. Alors je me suis éloignée, encore une fois.

Il nous fallut quelques mois pour renouer le contact. Elle m’affirma qu’elle m’aimait toujours, que le retour de son mâle ne changeait rien à cela. Que si elle avait été distante, c’était parce qu’elle avait eu besoin de temps pour réaliser. Mais moi, je ne pensais plus avoir ma place entre leurs quatre âmes si liées, je me sentais un élément étranger. Elle tentait de me convaincre du contraire mais sans réel succès.

Killya retrouva son entrain habituel après nos retrouvailles et voulu de nouveau passer du temps avec moi. Je lui proposai dans les jours suivants de chasser les fauves de Nargraw Sud ensemble. Nous fûmes séparés, chacune traquant sa proie. Quand je voulu retrouver la trace de ma belle, je constatai qu’elle ne cherchait pas les mêmes que moi. Je la vis chevauchant avec ardeur le corps du bleu Kely. Je suis restée figée un instant avant de lâcher je ne sais plus quelle phrase froidement et de repartir pour Nukavuri. J’étais folle de rage. Elle m’avait réclamé de passer du temps avec moi et elle allait prendre du plaisir avec le mâle de sa fille dès que j’avais le dos tourné. Je n’ai pas voulu entendre ses arguments.

Le temps a adoucit mon humeur et en quelques jours les choses reprirent leur cours. J’ai alors demandé à rencontrer Keros. Pourtant, je ne savais pas bien quoi lui dire. Je voulais me faire une idée de lui, voir ce que mon instinct m’indiquait. Cette rencontre me rassura un peu, c’était un sombre respectueux et qui ne semblait pas jaloux.

La crise majeure suivante vint à cause de l’homme bleu. Elle faillit être la dernière.

Une araignée bleue, une araignée noire

Jour 27 Kamarien – Fingelien 383
Je suis arrivée chez Bahar. Jadiane était là. Elle semblait fatiguée. Je lui ai proposé se reposer pendant que je m’occupais de Bahar. Ma bleue était sur le lit pâle… Elle a souri à mon arrivée. Elle a tenté de se lever mais l’effort était de trop, elle est devenue encore plus pâle. Je me suis précipitée.

Je l’ai serré doucement contre moi. Je lui ai dit à quel point je l’aimais, à quel point j’étais inquiète. Elle m’a embrassée goûtant ma peau salée. Elle a touché mes cheveux encore humide et poisseux de l’eau de mer. Elle m’a demandé si j’avais pris un bain. Je n’ai pas voulu l’inquiéter. J’ai juste répondu que j’étais tombée dans l’eau. J’ai sortie mes potions de fortifiant que m’avait offert Kharya. Je ne prendrais un bain que quand elle aura bu une potion. Elle a ri doucement et m’a obéi, buvant la potion avec une grimace. Je l’ai caressé jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Après m’être lavée, je l’ai rejoint dans le lit me serrant contre elle. Elle dormait profondément. Elle était moins pâle. J’étais rassurée. Je me suis endormie contre elle épuisée.

Et j’ai rêvé… un de ses rêves comme j’en avais déjà fait… étrange… J’étais dans le désert. J’étais assoiffée et épuisée. J’ai soudain vu au loin ce qui ressemblait à une oasis mais cela pouvait être aussi un mirage. Mais j’ai pris cette direction. C’était vraiment une oasis, j’ai plongé mes mains dans l’eau et j’ai commencé à boire. L’eau a soudain frémit et une bulle est apparue. Il y avait dedans deux araignées : une noire et une bleue. Quand j’ai tendu la main pour la toucher. L’araignée noire a émis des cris de douleurs. Son regard était éteint et m’appelait à l’aide. Elle semblait être en train de mourir… L’araignée bleue était elle endormie… Les pattes des deux araignées étaient entremêlées. Puis l’eau s’est mise à tourner et le tourbillon a emporté la bulle.

Je me suis réveillée. Ma main était posée sur le ventre de Bahar. Je sentais que ce rêve m’était envoyé par mon père Keros. En regardant le ventre de Bahar, je le trouvais plutôt gros pour trois mois de grossesses. J’étais persuadée que mon père essayait de me dire à travers ce rêve qu’il y avait deux bébés… Et que celui dans lequel son esprit s’était réfugié allait mal. Il me demandait de l’aide…

Quand j’ai raconté mon rêve à Bahar, elle semblait dubitative, comme Kharya l’avait été quand je lui avais raconté mes rêves quand Kely était tombé dans cette crevasse. Il fallait que j’aide mon père et que je sauve Bahar et ses bébés. Il fallait que je retourne sur les îlots pour trouver une solution dans les bibliothèques ou auprès de ceux qui sont là depuis longtemps. J’ai laissé toutes les potions fortifiantes à Bahar et je suis repartie après l’avoir embrassée.

Je sais qu’elle ne comprenait pas mon départ précipité. Mais mon instinct me disait que la solution se trouvait sur les îlots et qu’il fallait faire vite.

Khaena, ma louve, partie III.

Il y a peu, Khaena est repartie voir sa femelle bleue. Elle m’avait envoyé une lettre pour me prévenir de ce départ précipité et qu’elle ne savait pas si elle reviendrait. Elle n’avait pas eu l’occasion de me le dire en face. Il est vrai que j’avais été très occupée les jours précédents mais je suis persuadée qu’elle a cru que je me désintéressais d’elle car j’avais passé du temps avec Balazs quand il réapparut sur les îlots. Elle devait penser qu’il était mon amant. Ce qui n’a jamais été le cas, ce mâle semblait incapable de tenter quoi que ce soit dans ce sens. Je ne suis pourtant pas une femelle si farouche.

J’ai répondu à la lettre de Khaena en espérant qu’elle lui parvienne. Ce fut apparemment le cas. Je l’ai attendu à Trépont pendant plusieurs jours, guettant les navires. J’étais exténuée et je me suis assoupie. Khaena me réveilla en sursaut. Elle était revenue parce qu’elle avait été émue de ma lettre mais aussi parce qu’un rêve la tracassait.

Lors de son séjour auprès de Bahar, elle avait reçu un message dans son sommeil comme quand Kely était tombé dans la crevasse de Saonar Kraw. Elle l’attribuait à Keros qui se trouvait maintenant dans la progéniture de Bahar et Kely. La Bleue était au plus mal. Khaena avait l’intuition qu’il y avait deux enfants et qu’ils étaient en danger eux aussi.

Elle m’expliqua le rêve. Il y avait une bulle au dessus d’un oasis. Elle contenait deux araignées aux pattes entremêlées. L’une bleue, endormie, l’autre noire, souffrante. J’en conclu que Keros avait essayé d’obtenir un corps pour lui seul et laisser celui de l’autre enfant seul aussi. Mais cela n’avait apparemment pas fonctionné totalement. J’ai repensé à l’artefact que Kely et moi étions allé  chercher dans les montagnes de Glakhmor. J’ai proposé à Khaena de l’accompagner sur le continent afin de voir comment nous pourrions l’utiliser pour aider son père.

Nous sommes parties toutes les deux par le prochain bateau. J’ai ausculté Bahar et j’ai utilisé le lien entre Khaena et Keros pour savoir comment utiliser l’artefact. Avec une incantation, nous avons pu l’activer et finir le rituel de Keros. Bahar s’en fut apaisée et reprit des couleurs. J’ai laissé Khaena profiter d’être avec elle, ne me sentant pas à ma place. J’ai préféré aller visiter la ville.

Nous sommes revenues sur les îlots et j’ai été assaillie de travail. Je n’ai pas pu m’occuper de mes femelles. Je me rends compte que j’oublie de plus en plus de parler à Killya et qu’elle n’essaie pas de me contacter plus. Est-elle fâchée ? Souffre t-elle de mon attitude ? Khaena m’en aurait avertie si cela avait été le cas.

Killya s’est amusée avec le représentant Mulvaar. Elle l’appelle « petit chat ». Il semblerait que depuis qu’il a acquis ce pouvoir, ce soit un mâle qui s’octroie quelques écarts. Il est des plus intéressés par la représentante sinane, Llariarith. Cela n’a pas l’air de déranger Killya, elle en est plutôt amusée. Mais comme moi, elle lui préconise la prudence.

Khaena a revu Eryann depuis notre retour du continent. Mais je sens le malaise de ma louve quand je la questionne sur le sujet. Le changement radical d’attitude de Kely l’a traumatisée. J’ai l’impression qu’elle n’arrive plus à faire confiance aux mâles. Elle souffre et je ne peux pas être là en permanence. Je me sens impuissante et j’ai horreur de cela. J’ai parfois envie de prendre en main Eryann pour en faire un mâle parfait pour elle. Kely est perdu, il n’y a aucun espoir que tout redevienne comme avant.

Quand j’ai enfin pu me libérer du temps, j’ai entraîné ma louve aux bains de Naralik. Elle m’avait promis un massage mais je n’ai pas voulu la laisser languir. Je savais qu’elle avait besoin de moi et j’avais envie de la combler. J’ai été douce et sensuelle. J’ai senti son plaisir s’accroître à chacun de mes gestes. Je me suis rendue compte à quel point j’étais heureuse d’être là, à ses côtés, comme elle était belle.

Mon cœur s’est débarrassé de mes dernières craintes et je lui ai murmuré à l’oreille que je l’aimais. Je ne lui l’avais jamais dit. Elle a été surprise et touchée. Son corps a réagit immédiatement en l’emmenant loin dans l’extase. Elle pleurait aussi. De joie et de soulagement. Je l’ai cajolée et elle m’a rendu mes caresses.

Nous sommes allées sur la terrasse de la forge pour regarder les étoiles. Elle me confia que sa mère humaine disait que les étoiles était les gens disparus qui ont été aimés. Je lui ai donné la version de mon clan a ce sujet. Les étoiles étaient les enfants de Noctys, la Déesse de la Nuit. Elles sont les Esprits Gardiens qui permettent de rappeler les âmes des morts pour les sorts de Nécromancie.

Elle semblait intéressée d’en savoir plus sur les divinités sombres. Je lui ai alors dit que j’étais née sous le signe de la Lune, Khala. Mon prénom avait été choisit selon ce critère. Elle répondit tristement qu’elle ne savait pas sous quel signe elle était née. Je lui ai donc donné tous les noms des dieux mineurs de mon clan.

Elle s’est redressée en entant Fenryos, le Loup. Sûrement à cause du surnom que je lui avais trouvé lors de notre seconde étreinte. Je l’avais cette fois là encouragée à utiliser son instinct plutôt que d’essayer de copier maladroitement les gestes qu’elle m’avait vu faire. Elle m’avait ensuite dit que sa mère adoptive la surnommait sa petite louve. Il était fort probable qu’elle soit du signe du loup. J’ai essayé de lui trouver un nom qui lui correspondrait. Ss’Fenyil me parut adapté. Il pouvait se traduire par Jolie fille du Loup. Ssinss, beauté, Fenryos, le Loup, et Dalharil, fille. Elle a voulu me donner un nom qui signifierait Magnifique Panthère Sombre. Après réflexion, j’ai décidé d’en faire Shaa’enySs. Shaala, la panthère, Norhen, noir et Ssinss, beauté. Elle a adoré les deux noms. Nous nous appelons de cette façon depuis.

Naissances de Keros et Shael

Jour 22 Elfist – Fingelien 384
Quand nous sommes arrivées dans la maison de Jadiane, celle-ci était terriblement inquiète : Bahar avait le visage et les membres gonflés, et elle perdait parfois la vue par intermittence. Kharya a tout de suite compris qu’il fallait que les bébés naissent rapidement sinon nous risquions de les perdre tous les trois.
Il fallait provoquer l’accouchement d’une façon ou d’une autre. Je connaissais une plante qui pouvait provoquer des contractions mais je n’en avais pas sur moi et il fallait faire vite.

Kharya a alors décidé de faire sortir les bébés par une entaille qu’elle allait pratiquer sur le ventre de Bahar. Nous l’avons endormie. Elle était de toutes façons très faible. Le premier bébé a été sorti, c’était un mâle, bleu sombre. Il ne criait pas… Nous avons eu peur, je lui ai tapé sur les fesses et il a fini par hoqueter et a poussé un petit cri. Je l’ai mis dans les bras de Jadiane. Le deuxième bébé arrivait : c’était une femelle bleue comme sa mère. La petite s’est mise à crier tout de suite! Elle était pleine de vie. Elle a tété avidement le doigt que je lui tendais.

Kharya a recousu le ventre de Bahar. Jadiane s’est soudain inquiétée le petit mâle semblait ne pas aller bien. J’ai échangé de bébé avec Jadiane, prenant le petit bleu sombre dans mes bras. J’ai toute suite senti le lien des esprits qui se reformait. Le petit mâle était Keros. Je ne sais pas très bien pourquoi ni comment mais il a commencé à se sentir mieux dans mes bras.

Bahar s’est réveillée et a réclamé ses enfants. Malgré sa fatigue, elle semblait aller mieux et son visage s’illuminait de bonheur. Elle a remercié Kharya pour les soins qu’elle lui avait donné. Ma Shaa’enyss s’est alors éloignée : elle voulait nous laisser en famille… Je n’ai pas cru à ce qu’elle disait, je me doutais qu’elle voulait rejoindre Mulvaar au plus vite et puis peut-être aussi la vue de ses bébés était douloureuse pour elle qui avait laissé son fils auprès de son père.

Bahar trouvait que je me débrouillais bien avec les bébés. Elle disait que j’allais être leur maman à eux aussi. J’ai refusé ce terme : ils n’avaient qu’une mère et c’était elle pas moi. J’étais tout au plus une tante qui viendrait les voir de temps en temps. Mais Bahar a insisté : elle disait comme Kharya d’ailleurs que nous l’avions conçu ensemble et quand elle avait été dans les bras de Kely, ce n’était pas lui qu’elle regardait mais moi. Je n’ai pas osé la contredire mais je me sentais mal… Les souvenirs des temps heureux où j’étais avec Kely me submergeaient. Je me rendais compte de l’horrible perte que j’avais subie.

Bahar voulait que nous donnions un nom ensemble aux bébés. Pour le mâle, çà ne pouvait être que Keros. Pour la femelle, nous avons fini par nous accorder sur Shael. Je ne sais si c’est un nom bleu ou sombre.

Bahar a voulu voir ma mère… Ça c’est plutôt mal passé. J’ai du consoler ma bleue. Elle était mortifiée par l’attitude de ma mère qui n’avait montré aucun sentiment à la vue des bébés : ni joie, ni peine… J’ai serré ma bleue entre mes bras la cajolant et la berçant. Je savais que çà n’avait rien à voir avec elle : ma mère était brisée.

Bahar s’est endormie contre moi. Mais moi, je me sentais mal, de plus en plus mal. Je ne sais pas pourquoi…

Chose insignifiante

Jour 22 Elfist – Fingelien 384
Bahar voulait me voir… Ne peuvent elles pas me laisser tranquille, ces femelles!!!
Elle m’a tendue ses lèvres mais j’ai vu les deux morpions qu’elle avait engendré… Je les ai regardé. Il y avait un mâle bleu sombre comme son père. Ça devait être Keros. Ça ne m’a fait ni chaud ni froid.
C’était ce truc Keros maintenant ? cette petite chose insignifiante? Ça ne donnait pas envie…

Bahar m’a regardée éberluée. De toute évidence, mon attitude lui déplaisait. Je l’ai laissé avec la petite. Je ne voyais pas pourquoi je devrais justifier mon attitude…

Protection et fuite

Jour 24 Elfist – Fingelien 384
J’ai passé quelques jours auprès de Bahar. Mais je n’avais qu’une idée fuir… La voir ne faisait que me rappeler douloureusement la disparition de Kely. Mais je ne pouvais partir sans m’assurer que Vulgor n’essaierai pas de se venger sur eux. J’ai demandé à Bahar si je pouvais entrer en contact avec Keros : j’avais la petite statuette de jade. Mais elle était inquiète comme toutes les mères pourraient l’être : Keros n’était qu’un bébé. Je lui ai rappelé que son corps était celui d’un nouveau né mais pas son esprit.

Elle m’a finalement laissé faire. J’ai contacté l’esprit de mon père. Il m’a prévenu qu’il n’avait pas beaucoup de temps que le corps était trop faible. Je lui ai expliqué qu’il fallait trouver un moyen pour empêcher Vulgor de lui faire de mal à lui, à Shael et à Bahar. Il m’a alors expliqué que je devais briser la statuette de jade en trois morceaux et faire un pendentif pour eux trois. Vulgor ne pourra approcher : la douleur serait trop forte à supporter. Je me rendais compte que si je cassais la statuette, je ne pourrais plus le contacter. Il a répondu qu’il me contacterai dés que ce serait possible.

Il a ensuite dit autre chose :« Oublie le! Il ne peut être un mâle pour toi. ». J’ai répondu résignée que personne n’était fait pour moi… Il affirmait le contraire. Il disait que je devais chercher parmi les sombres. Est ce que Malkael était celui-là ? Il disait que çà ne pouvait qu’être un sombre : lui ou un autre. Un qui me comprendrait… J’étais dubitative. Je savais que la plupart des sombres me trouvait trop étrange.

Puis il s’est endormi sans force. J’ai confectionné les trois pendentifs. J’en ai passé un au cou de Bahar et un sur le poignet des bébés, en expliquant leur rôle à ma bleue. Elle m’a dit qu’elle allait retourner vivre chez elle, qu’elle ne voulait pas vivre au quotidien avec Jadiane. Elle était comme Kharya… incapable de se contenter d’une seule amante, évitant de se lier entièrement à quelqu’un. Si elle avait seulement dit qu’elle me voulait à ses côtés, je serais restée : j’aurais quitté les îlots pour ne plus y revenir… Mais elle n’a rien dit de tel. Alors, j’ai fui. Je lui ai dit que je devais partir prétextant, je ne sais quel devoir… Elle a réclamé que je l’embrasse avant que je m’éloigne. J’ai déposé un baiser tendre sur ses lèvres en me disant que c’était peut-être le dernier…

Maintenant que je repense à tout çà… Je me rends compte qu’aucun des amants que j’avais ou avais eu, n’avait pas été attiré d’abord par ma mère. Kharya et Bahar avait été les amantes de ma mère bien avant d’être les miennes. Eryann et Malkael avaient été séduits d’abord par ma mère avant que je ne tombe dans leur bras. Même pour Kely… Je suis persuadée que ce sont les esprits de Keros et Killya qui nous ont rapprochés irrésistiblement…

Si ma mère disparaît que vais je devenir? Serais je condamnée à être seule ? Bahar avait montré de l’inquiétude sur ce qu’il pourrait m’arriver. J’avais été rassurante mais maintenant… je ne sais plus quoi penser…

La fin du journal de Killya

Jour 30 Illumen – Fingelien 384
J’ai retrouvée le journal intime de Killya… Elle est en moi maintenant. Inutile de continuer ici son journal. Je continuerai sur le journal de Khaena.

Je crois que jamais personne n’a compris qui elle était vraiment. Sa passion pouvait être dévorante mais elle vivait tout intensément : ses amours, ses joies, ses peines.

Après une enfance douloureuse, elle a aimé follement Kriss, celle qui l’avait élevée après la mort de sa mère. Keros a été son mâle, celui avec qui elle s’est uni et avec qui elle a eu Khaena. Elle a aimé Kely même si il en a toujours douté. Elle a aimé Ajh’Illya mais celle-ci l’a toujours repoussée. Elle a aimé Malkael qu’elle appelait le sauvage. Et puis avec Kharya, elle a vécu une passion tumultueuse, entrecoupée de séparations douloureuses et de retrouvailles. Et sa dernière amante Shaael, sa femelle chat, était elle celle qui l’aurait rendu enfin heureuse ? On ne le saura jamais…

Pourquoi Killya a disparu?

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