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Angoisses

Jour 9 Elavrion – Fingelien 380
Alors que je ne m’attendais pas à voir Kely, il est apparu soudain juste derrière moi alors que je récoltais du minerai d’argent à Trassian. Il m’a embrassé très brièvement, un de mes frères sombres n’était pas loin.
Soudain, nous avons entendu sur les ondes publiques les voix de Toucan et Feydreyah… Cette dernière venait de lancer une énigme des ANGE et Toucan l’avait trouvée par hasard. Étrange, d’entendre nos 2 anciens amours discuter ensemble… Kely semblait d’ailleurs particulièrement troublé. J’ai eu l’impression qu’il ressentait toujours des sentiments pour Feydreyah.

C’est avec une petite aiguille de jalousie plantée dans le coeur, que j’ai tenté de lui changer les idées en l’entrainant pour une recolte à Nivros Um. Il nous fallait des essences volcaniques pour notre projet de bagues de désengagement et dans cette région tous les ingrédients nécessaires sont à portée de main. Nous nous sommes donc mis à récolter. Kely a proposé de nous séparer : lui récoltait le soufre et moi les roses et les gueules de loup… J’ai eu à nouveau peur sans pouvoir lui exprimer, j’avais l’impression qu’il ne me souhaitait pas à ses côtés aujourd’hui… J’ai accepté en me fustigeant moi même d’être un vrai pot de colle. Il est resté très silencieux travaillant et récoltant… Il me parlait bien sûr mais semblait ailleurs…

Il m’a ensuite proposé de rejoindre le dépôt de Kial Kraw qu’il aimait beaucoup et où il se retirait quand çà n’allait pas… Une nouvelle fois, l’angoisse m’a étreint le coeur… Qu’allait il me dire là bas?
Il s’est alors mis à me parler de son amie Ajh’Illya qu’il surnommait Illy: une bleue muette. Je la connaissais, elle chantait parfois pour nous lors des invasions pour donner du courage aux combattants. Il a commencé par me dire qu’ils étaient très proches tous les 2… La panique commençait à me gagner: j’avais l’impression qu’il allait me dire qu’il me quittait pour elle… Je lui ai très vide demandé si c’était juste une amie ou une autre de ses ex-conquêtes… Il m’a alors raconté qu’ils avaient perdu pratiquement en même temps leurs amants et que çà les avaient rapprochés. Mais il ne la considérait que comme une amie très proche presque une soeur.
Après cette petite discussion, il s’est endormi très vite, sans même me souhaiter une bonne nuit… Je me suis endormie à ses côtés avec l’angoisse terrible de ne pas le retrouver à mes côtés au matin.

Dispute

Jour 17 Elavrion – Fingelien 380
Kely n’était pas là et je me sentais perdue… Ne sachant que faire, j’errais sans but recoltant un moment, puis m’entrainnant, puis retournant à la recolte… Etrange sensation, j’avais pourtant était seule pendant longtemps et je trouvais toujours à m’occuper… mais là… mon bleu n’était pas à mes côtés et je ne savais plus quoi faire…
De plus, Kido, la soeur de Toucan, m’adressait à peine la parole, m’en voulant terriblement d’avoir quitté son frère. J’ai tenté de lui dire que je ferais tout pour ramener son frère au sein de la gilde quitte à rendre mon écusson de patrouilleur. Ca l’a agacée, elle semblait trouver çà stupide. C’est là que le nain Romir est intervenu, affirmant en grognant que nos parties de jambes en l’air n’intéressaient personne et que Toucan avait eu de multiples aventures auparavant et que je n’étais ni la première, ni la dernière… Kido et Romir se sont alors mis à se disputer entre eux en oubliant ma présence…
Etrange nain que ce Romir, il dit détester les sombres mais semble m’appécier un peu. Enfin, il le dit à sa manière de façon bourrue. En disant par exemple que j’étais mieux que l’autre sombre en parlant de Polgarath… Je me demande parfois ce qu’il se cache derrière cette façade d’ours mal léché.

Je me sentais mal après cette dispute entre patrouilleurs. Les bras réconfortants de Kely me manquaient. Il fallait que je me rapproche de lui même sans le voir. Je suis donc retournée en Séridia.
J’ai été voir l’esprit pour lui demander de m’offrir la capacité d’utiliser le cimeterre que Kely m’avait offert. Alors que je regardais la lame forgée par les mains de mon bleu, j’ai su ce que j’allais faire. Tout d’abord, il me fallait fabriquer des potions pour Kely et moi afin de me perfectionner dans le métier qui plaisait tant à mon compagnon. Et j’allais tenter également de faire revenir Toucan au sein de notre gilde. Après avoir été acheté du vin pour les potions, je me suis installée à Galein’th Aseyis dans le camp de Kely. J’ai alors commencé la fabrication des potions de mana en attendant le réveil de Toucan.
A son arrivée, je lui ai demandé quand il allait revenir. Il m’a répondu qu’il n’était pas encore tout à fait prêt. Je lui ai dit ce que j’avais déjà dit à sa soeur, que je pouvais rendre mon écusson de patrouilleur si cela le faisait revenir. Il m’a assuré que ce n’était pas nécessaire puisqu’il reviendrait bientôt.
Je me suis ensuite endormi sur le sable de Galein’th Aseyis en espérant retrouver Kely à mon réveil…

Le retour de Toucan

Jour 21 Elavrion – Fingelien 380
Nous étions en train de travailler sur notre projet de bagues Kely et moi, quand l’alerte a été donné sur Starenlith, des créatures avait été aperçues. Nous nous y sommes rendus. Malheureusement, les créatures étaient au dessus de nos forces à tous les deux : des revenants orques, ogres et cyclopes… Nous restions à l’écart tentant de soigner les combattants.
Toucan était là mais il était un peu bizarre… comme si il avait bu… J’essayais de ne rester pas trop loin de lui en le soignant quand il le fallait. J’ai vu alors un combattant submergé par de multiples créatures, je n’ai pas pu le laisser combattre seul me sentant trop inutile. Je me suis donc jetée dans la mêlée sachant pertinemment que je ne tiendrais pas longtemps sans soutien. Malheureusement, personne n’a pu venir et j’ai rejoint l’Achéron très vite. Kely m’y a suivi peu de temps après.
Mais courageusement, nous sommes repartis au combat. En recherchant les combattants, nous sommes tombés sur Toucan suivit par une armée de miliciens. Nous avons tenté de le suivre, il semblait excité de commander les miliciens. Il courrait tellement vite que nous l’avons perdu de vue… Nous l’avons retrouvé peu après, les miliciens avec lui ont tué les dernière créatures. Kely s’est éloigné prétextant faire une dernière patrouille pour vérifier l’absence de créatures. Pour ma part, je voulais parler avec Toucan. Je lui ai donc proposé de boire un verre à la taverne non loin de là. Il a accepté. Je lui ai dit comme quelques jours auparavant, que je souhaitais son retour au sein de la gilde des Patrouilleurs. Cette fois, il a accepté sans même que j’ai à insister… Je crois qu’il avait déjà pris la décision de revenir. Il a contacté le commandant Karadak et ce dernier l’a réintégré! Les patrouilleurs semblaient tous heureux de son retour, je l’étais aussi.
Toucan m’a alors quitté très vite : ma présence semblait le faire souffrir. Je l’ai donc laissé partir, avec une petite boule qui étreignait ma gorge…

Combat de mâles

Jour 29 Félinien – Fingelien 380
J’ai offert ce jour là, un livre à Kely : « Invocation de démon lapin ». Il a sauté de joie. Je ne sais si c’est ce cadeau qu’il l’a rendu légèrement hystérique, mais toujours est il qu’il a commencé à titiller Toucan qui parlait avec Feydreyah sur les ondes publiques. Ils ont finalement finit par se chamailler sur les ondes des Patrouilleurs. Kely disait qu’il était fou. Toucan l’a menacé de le tuer si il disait de qui il était fou… Il n’en fallait pas plus pour que Kely le dise haut et fort : « Je suis fou de Khaena ».
Ils se sont alors donnés rendez vous au fort de patrouilleurs pour en découdre. Je savais que Kely ne tiendrait pas longtemps face à la force de Toucan. Romir et Bouh qui avaient tout entendu se sont précipités également. Je les ai rejoints en me disant que je parviendrais peut-être à les calmer.
Mes 2 mâles étaient l’un en face l’autre dans l’arène toujours s’excitant mutuellement en parole. Romir était là, menaçant de « déglinguer » le premier qui commencerait le combat. J’ai d’ailleurs appris à cette occasion que le nain grognon et bourru avait une femme nommée Malkia. J’avais du mal à imaginer une femme capable de le supporter! Je suis curieuse de la connaître…
En attendant, ces menaces n’ont pas fait reculer Kely qui s’est jeté sur Toucan. Je ne crois pas qu’il est tenu plus de 2 secondes… Il est alors revenu toujours aussi excité près à en découdre à nouveau mais Toucan avait préféré partir. Peut-être n’a-t-il pas supporté le regard froid que je lui ai lancé.
Quand à Romir, il beuglait que ce n’était pas digne des patrouilleurs de se battre pour « une histoire de fesses ». Ce à quoi Toucan et Kely ont répondu d’un commun accord : « mais quelles fesses!!! ». Je dois dire qu’à ce moment, j’ai commencé à rire de cette situation.
Romir râlait de plus en plus s’en prenant à moi, disant que je devais avoir honte d’avoir provoquer çà. Ils a ensuite annoncé aux 2 mâles que lui et Bouh en parleraient au Commandant Karadak. Kely et moi, nous avons alors quitté l’arène la main dans la main toujours riant sans oublier de dire à Romir qu’on lui faisait des bisous et qu’on l’aimait.
Finalement, une invasion est venue calmer tout ce petit monde. Véreux lançait ses troupes contre différentes régions de Séridia à commencer par Nord Thyl, la ville forteresse des nains. Romir est tombé et a perdu son casque. Véreux a alors proposé sa mise aux enchères. C’était la condition pour qu’il arrête ses troupes. Je ne sais plus ce qu’à dit Kely mais à la suite de çà, Véreux a lancé également des créatures sur Galein’th Aseyis, puis Starenlith… Il a continué ainsi jusqu’à ce que les aventuriers cèdent débordés par l’afflux de créatures de toutes parts et acceptent de jouer à son petit jeu. Durant la bataille, j’essayais de rester près de Kely mais celui-ci courrait en tous sens mordant la poussière à de nombreuses reprises. Il semblait ne plus se préoccupait de rien , même pas de moi, à part combattre et refouler des créatures bien plus puissantes que lui.

J’ai finalement abandonné de le suivre… J’ai rejoins Galein’th Aseyis, dépitée de ne pouvoir rien faire et ne pouvoir mieux protéger mon bleu. Ajh’illya, l’amie muette de Kely, était là. Je crois qu’elle a senti mon désarrois. Elle m’a expliqué que mon mâle était ainsi, toujours à se jeter au coeur du danger plutôt qu’à l’éviter. Finalement, Kely s’est rendu compte que je n’étais plus à ses côtés et est venu me rejoindre. J’étais épuisée, il m’a entraîné sous la tente verte, où je me suis endormie très vite.
J’ai appris par la suite que Kely et Toucan était convoqué pour un conseil de discipline pour les agissements de la journée. J’espère que les sanctions ne seront pas trop lourdes…
Quand à moi, j’ai demandé à Kely de ne plus taquiner Toucan de cette façon. Même si tous les deux étaient fautifs, le seul a souffrir douloureusement est bien mon ancien amant. Mon bleu a promis de ne plus recommencer.

Mes parents adoptifs

Jour 15 Thyllion – Fingelien 380
Quand la nuit est tombée, je me suis approchée silencieusement de la maison de mes parents adoptifs. J’ai frappé discrètement à la porte. La petite femme chétive que j’avais entraperçue était bien ma mère. Quand elle m’a vue, elle a éclaté en sanglots et m’a prise dans ses bras. Je l’ai serrée contre moi mais très doucement, j’avais peur de la briser tellement elle semblait fragile. Des larmes de joie coulaient le long de mes joues. Je me rendais compte seulement maintenant à quel point elle m’avait manquée.
Puis j’ai cherché mon père du regard… Il n’était nul part.
- « Où est papa? » ai-je demandé inquiète.
Un voile de tristesse immense est passé dans les yeux de ma mère.
- « Il est mort, ma petite louve… il s’est interposé entre toi et les villageois pour te donner le maximum de chance de t’enfuir. Sa mort n’aura pas été inutile puisque tu es là et bien vivante »
Je me suis effondrée. Ma mère m’a conduit sur sa couche et m’a prise dans ses bras comme une enfant en me berçant doucement tout en me chantant le petit air qu’elle m’avait toujours chanté pour me consoler.
Quand mes pleurs se sont calmés, elle m’a demandé de lui raconter tout ce qu’il s’était passé depuis mon départ. Je lui ai tout raconté : le sauvetage de Ghaara, mes débuts difficiles chez les elfes noirs, ma rencontre avec Toucan, mon entrée dans la gilde des patrouilleurs, et surtout je lui ai parlé de celui qui était devenu mon compagnon, Kely.
Elle voulait tout savoir sur lui, si j’étais heureuse, si nous avions des enfants… Je n’ai pas osé lui dire que sur Draïa, il était impossible d’avoir des enfants. Mais elle a bien vu à quel point mon tendre bleu me rendait heureuse!
Quand à moi, je me suis rendue compte qu’elle était faible et pâle. Elle se mettait à tousser parfois : des toux violentes qui semblaient lui déchirer les poumons. Je l’ai auscultée. Ma mère était fière que je sois devenue apothicaire. Elle me disait que soigner les autres était ce qu’il y avait de plus noble. J’ai souri : Kely m’avait dit là même chose. Ils devraient bien s’entendre tous les deux.
Malheureusement, je me suis rendue compte que ma mère était très malade et même mourante. J’ai tenté de la soigner en lançant un sort de soins avec des essences curatives… mais en dehors de Draïa, le sort n’a eu aucun effet!
Il me restait quelques potions de régénération dans mon sac. Je lui en fait avaler deux. Elle a semblé aller mieux mais il ne m’en restait que très peu dans mon sac.
Je lui ai donc laissé toutes celles que j’avais en lui disant que j’allais revenir très vite. Elle n’aimait pas trop l’idée de me voir à nouveau repartir mais si je voulais la sauver je n’avais pas le choix. Il m’était impossible d’en fabriquer en grande quantité ici et j’en avais tout un stock dans mon dépôt de Draïa.
Elle m’a donc laissée partir en me faisant promettre de revenir le plus vite possible.

Les patrouilleurs et la guerre

Jour 21 Elouenien – Fingelien 380
Ce jour là, le commandant des Patrouilleurs Karadak semblait préoccupé. Il est vrai que la situation dans les îlots étaient particulièrement grave. Les peuples étaient au bord de la guerre. Drôle de guerre, d’ailleurs… Les hostilités avaient commencé quand les représentants eldorians avaient condamné 5 aventuriers : l’eldorian Melgaran, la galdure Melah, le nain Algrim et 2 hauts-elfes Voronwe et Atwenas pour avoir provoqué Véreux. Au départ, la sanction était l’interdiction du dépôt de Pierre-Blanche pendant toute une saison. Puis, les choses se sont envenimées. Les représentants de ces différents peuples en sont venues aux invectives et finalement aux interdictions de dépôts et de passage sur les terres. Le représentant Eldorian, Skwy, membre d’une gilde des plus douteuses, la Côterie et sur la liste noire de nombreux peuples, a profité de cet état de faits pour demander à être retiré de ces listes en échange de la levée des sanctions sur les 5 aventuriers et les représentants des peuples. Il n’a cherché aucun compromis et a constamment tenté d’envenimer la situation. Une nouvelle fois, le ton est monté et ce sont désormais des peuples entiers qui ont été interdits de dépôts… Seuls les peuples sinans, bleus et elfes noirs semblaient rester neutres dans cette affaire.
Le commandant a finalement convoqué en urgence les patrouilleurs présents pour une réunion de crise à Nord-Thyl . La question était : « Peut on autoriser un patrouilleur à faire la guerre pour son peuple? »

Le commandant Karadak a exprimé son point de vue :
- « Je suis de coeur avec mon peuple mais mon bras est à la patrouille »
Pour lui la gilde devait rester en dehors de cette guerre et les patrouilleurs qui souhaitaient combattre devaient renoncer à leur écusson.
Puis chacun est exprimé sur le choix qu’il ferait.
Pour le Connétable Kargorm, les choses étaient claires, il abandonnerai son écusson pour défendre son peuple :
- « Aucun serment ne m’empechera de défendre ses terres contre des aventuriers, des monstres, des pirates, contre Luxin lui même. J’ai fait le serment de protéger la vie. Dois je abandonner ceux de mon peuple à leur sort ? »
Kido et les autres hauts-elfes présents, Toucan et Stelf pensaient la même chose :
- « Si la guerre se déclare, je serai à coté de mon peuple. Je ne peux faire autrement. J’étais là au début, je le serai à la fin. Je termine par ces mots. Je ne lèverai pas l’épée contre un patrouilleur, quel qu’il soit. »
Le Maître d’armes Aura, le seul eldorian présent et du coup très impliqué par cette guerre froide provoquée par son peuple, était un peu éméché mais il a donné son opinion d’une voix très émue:
- « Force et Honneur… Ensemble nous vaincrons! Compagnons… Je briserai mon épée avant qu’elle ne touche l’un de vous… »
Il est ensuite parti très vite, sans doute pour ne pas qu’on voit une larme perler au coin de son oeil.
Kely mon mâle, m’avait déjà donné sa position par télépathie et il la déclara à haute voix :
- « Je suis bleu avant tout et je ne peux envisager de laisser mon peuple avec l’implication que j’y ai mise! Pour ma part, s’il le faut je rendrais aussi mon insigne si une guerre éclatait et impliquait mon peuple. »
C’est alors que ma soeur sombre et ex haute-prêtresse, Polgarath a donné son opinion qui était étrangement la même que la mienne :
- « Je souhaitais dire que pour mon cas, bien particulier, mon peuple n’est plus, c’est la gilde qui m’a recueilli, j’y ai trouvé une famille. Donc je ne suis peut-être pas à même de comprendre Kargorm, ni Kido, mais pour moi la gilde pourrait m’amener à combattre mon peuple s’il le faut. »
Le kultar Bouh a simplement dit :
- « En tant que représentant, je ne serai pas un vecteur pour propager une guerre. »

Après que l’ensemble des patrouilleurs aient exprimé leur opinion, le Connétable Kargorm a apporté une solution qui a convenu à tous :
- « Il est clair que personne n’ira à la guerre avec un insigne. Mais je propose que les patrouilleurs qui se limiteront à défendre les terres de leur peuple puissent le récupérer. »
Le commandant Karadak a alors conclue la réunion de façon très solennelle :
- « Bien compagnons, la guerre nous séparera en espérant que la paix nous réunisse à nouveau! »

Pendant toute cette discussion sur la guerre, Kely et moi nous parlions d’amour, nous serrant discrètement la main sous la grande table. Kely voyait en Polgarath, la possible prêtresse qui pourrait nous unir à la manière elfe noire. Je dois dire que même si l’envie de Kely de s’unir à moi me touchait profondément. J’avais encore en tête les images de l’union de ma mère et de la mort de mon père… Une angoisse terrible m’étreignait à l’idée qu’il puisse nous arriver la même chose. Mon bleu n’a pas insisté, il a bien senti mon trouble. A la fin de la réunion, il m’a entraînée à Bourg Thylion, où je devais acheter un livre sur les potions. Puis nous avons demandé une chambre à la taverne. Nous nous sommes endormis l’un contre l’autre épuisés par les émotions de la journée.

Provocation

Jour 29 du félinien du fingelien 380

Nous étions depuis quelques jours déjà à Nargraw sud chassant les félins pour leur peaux. Nous passions notre temps entre la chasse et nous. Plus rien n’existait pour moi, Khaena, les félins, Khaena, Khaena, un peu de chasse et encore et toujours Khaena. Je ne pensais plus qu’à elle. J’avais soif d’elle, faim d’elle. Je devenais, je ne sais pas ce que je devenais mais cela m’a rendu assoiffé de sang. Je me réveillais d’un sommeil profond fatigué de mes jeux avec Khaena. J’avais retrouvé toute ma vigueur, et alors que je sortais de la maison un sanglier passait, Khaena m’ayant entendu, revenait aussi vers la maison. Elle m’a vu sauter sur le sanglier, le tuer et le dépecer. J’ai coupé un morceau de viande encore chaude de son sang et je l’ai partagé avec Khaena. Je la regardais d’un air de défi, elle a mangé sa part goulument, j’ai fait de même.
Nos regards pétillaient.
C’est à ce moment là qu’il y a eu les minutes de l’ANGE, un jeu auquel nous convie leur membre, il s’agit à partir d’une phrase de tenter de les retrouver. Il s’agissait de feydreyah qui exposait l’énigme et qui était donc à chercher.
Toucan avait pris l’habitude de réagir avec les membres de l’ANGE à chacune de leur énigme, et je le soupçonnais d’en rajouter quand c’était Feydreyah, comme s’il pensait pouvoir me faire réagir, me rendre jaloux. Les derniers jours passés auprès de Khaena, l’absorption de la viande crue encore chaude … je ne sais pas, mais j’étais prêt à mordre !
J’ai causé moi aussi. Il me cherchait, je le cherchais, qui a commencé je ne sais pas mais le ton de défi est monté. Il m’a traité de fou, oui je me sentais fou, fou de Khaena, il a senti que je pouvait le dire, il a cru prendre les devants en me menaçant de me tuer si je disais de qui. J’avoue, je n’étais pas en position de me retenir, je l’ai dit. Il n’a pas reculé sur sa menace, moi non plus.
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à l’arène du fort près à en découdre.
Comment ai-je pu croire un seul instant que je pouvais faire le poids devant Toucan, combattant émérite et reconnu. Je ne sais pas. mais j’y ai vraiment cru un instant, ou bien je ne voulais pas lui faire le plaisir de reculer maintenant.
Ca aurait pu passer simplement comme une montée de trop plein de « mâlitude » si Romir ne s’en était mêlé, il nous a rejoint au fort nous menaçant de taper sur celui qui engageait le combat.
J’étais en face de Toucan et d’un coup plus rien ne comptait que cette rage d’en découdre, je me suis jeté sur lui et j’ai fini dans l’achéron bien entendu.
Je n’ai été nullement contrit de ce que nous avions fait … j’en rigolais, une partie de moi était un peu calmée.
Je sentais Khaena un peu amusée de la situation, nous sommes partis bras dessus, bras dessous laissant Romir et Bouh énervés au fort. Romir nous promettait le conseil disciplinaire. Je n’y croyais pas … j’aurais dû.

Conseil de discipline

Notre altercation avec Toucan prend des proportions que je n’avais pas cru possible. Le fait de s’être battus comme des chiffonnier pour une cause que personne ne comprend, laisse la communauté de la gilde perplexe voire déçue.
Kido qui a pris connaissance de la réunion prochaine du conseil de discipline sans en connaitre les raisons, m’a demandé des explications ainsi qu’à Toucan. Quand elle en a compris les raisons elle était vraiment en colère.
Je pense que ce qui les touche le plus c’est le fait de s’être battu entre frères d’arme.
Ils ne voient donc pas que c’est juste un concours de circonstance. Il m’aurait parlé à un autre moment ça aurait été complètement différent.
J’étais avec Illy à ce moment là. Voyant ma tête elle m’a demandé ce qui se passait. Quand j’ai fini de lui expliquer j’ai eu le droit à un deuxième sermon. Qu’il souffrait, que c’était à moi d’être raisonnable. Que je devais me souvenir de ce que je ressentais quand Fey me quittait ou quand elle même s’est mise en couple avec Palladio.
Je savais bien, mais ce jour là ça été plus fort que moi.
Enfin, en attendant d’être auditionné par le conseil, nous étions de patrouille ensemble avec Toucan pour la plupart des nuits sauf si nous avions une bonne raison.

Pâte molle

Jour 18 Elavrion – Fingelien 382
J’ai causé à la couturière sinane Llariarith. Depuis, qu’elle avait été bannie de son peuple, j’avais étrangement un peu plus confiance en elle. Je me disais qu’elle valait peut-être le coup finalement même si le petit bleu se méfiait de son goût de l’argent. Et puis j’en avais marre de me faire passer pour Khaena, alors, je lui ai dit qui j’étais. Après un moment d’incrédulité, où elle a cru que la petite était devenue folle, elle a fini par accepter cette étrangeté. Elle m’a interrogée sur les robes qu’elle avait réalisée pour savoir si leurs destinataires avaient apprécié. A vrai dire, à chaque fois que j’offrais une robe, je me faisais jeter peu de temps après. Elle a été surprise que ses robes provoquent ce genre de réactions. Mais, c’était vraiment ce qu’il s’était passé avec la douce et Kharya. Elle a d’ailleurs rapidement fait le rapprochement entre la robe que j’avais acheté et cette dernière qu’elle avait entendu se mettre en colère une fois contre le petit bleu parce qu’il ne l’avait pas prévenu de mon retour.

Puis, je me suis moquée avec elle des officiels sinans si stupides et de leur échevin dont la réaction ressemblait à celle d’un mâle éconduit, ce qu’elle m’a d’ailleurs confirmé. Elle racontait qu’il était tombé amoureux d’elle et que c’était idiot de tomber amoureux d’une fille de joie. J’ai répliqué que je ne lui jetais pas la pierre parce que j’avais tendance à tomber amoureuse de femelles qui n’étaient pas faites pour moi. Elle a répondu qu’il valait mieux que je l’évite alors. C’était dommage, elle était pourtant à mon goût. Elle disait qu’elle n’était pas contrariante tant que je ne tombais pas amoureuse. J’étais dubitative. J’en avais marre de souffrir à cause de femelles.

Et là, elle a commencé à me vexer quand elle a dit qu’elle trouvait que je ressemblais à un elfe de sa connaissance. J’ai préféré ne pas trop relever et j’ai continué à parler de choses et d’autres avec elle. Je lui expliquais que je n’étais vraiment pas une cliente pour elle parce que j’étais fauchée. Le seul travail que je faisais était la récolte parce que taper sur des cailloux avait tendance à me calmer. Elle, elle n’aimait pas du tout çà. Je lui ai donc proposé mes services si elle en avait besoin un jour. Et puis, j’ai ajouté en plaisantant que si la fille de joie avait besoin de câlins, j’étais là également.
C’est là qu’elle a affirmé que je ressemblais par certains côtés à la pâte molle de Toucan, le pâlot qui avait été l’amant de la petite, il y a bien longtemps. Ça m’a donné envie de vomir : être comparé à ce pâlot, m’a définitivement passé l’envie d’avoir la sinane dans mon lit. J’ai coupé court à la conversation que j’avais avec elle.

J’étais anéantie, dégoûtée… Comment avais je pu tomber si bas pour que cette fille de joie me compare à un pâlot aussi dégoulinant ? Où était passé la sombre que j’étais? Étais je vraiment devenue à ce point une pâte molle?
Elle avait peut-être raison après tout : ces derniers temps, je m’aplatissais devant Kharya acceptant tout : ses envies de me voir, ses rejets, ses reproches. Je m’accrochais à elle comme à une bouée de sauvetage.

Peut-être qu’à un moment donné, il faut accepter de lâcher prise et de se laisser couler? Il arrive parfois qu’en touchant le fond un dernier sursaut de survie permet de reprendre pied ailleurs…

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