Tag Archive: Kely


Réveil avec Véreux

Jour 5 Mundia – Fingelien 380
Après plusieurs jours dans le noir, je me suis réveillée sur une plage d’Idaloran. Kely m’appelait par télépathie, me demandait où j’étais. Je n’avais plus ni force, ni volonté… j’aurais dû m’enfuir pour ne pas qu’il me retrouve… Mais comme le disent mes frères et soeurs, je suis trop faible, je me laisse guider par mes sentiments et non par la raison. Je lui ai dit où j’étais et il m’a rejoint très vite.
Mon mâle m’a alors pris très doucement dans ces bras. Je crois bien qu’il n’a jamais été aussi tendre avec moi que ce soir là. J’ai éclaté en sanglot en lui disant qu’il ne fallait plus qu’il m’aime, que je ne voulais plus lui faire de mal. Il m’a rassuré en me disant qu’il m’acceptait telle que j’étais… Et qu’il m’aimait bien trop désormais pour envisager de vivre sans moi… c’était mon cas aussi…
Il m’a alors embrassé avec une grande douceur.

Nous serions sans doute resté ainsi dans les bras de l’autre encore longtemps, si Véreux n’avait pas lancé une de ces attaques violentes sur Séridia. Kely en tant qu’échevin devait s’y rendre. Surtout qu’un bleu nommé Yrag semblait faire alliance avec Véreux et lui servir de lieutenant. J’ai suivi mon mâle prête à mourir pour lui si il le fallait.
Des patrouilleurs avaient encerclé le fautif, Kely était chargé de ramener une sentinelle pour que celle-ci le mène en prison. Mais le bleu Yrag a réussi à se sauver. Après une brève recherche dans la grotte de Thyl Dur, les patrouilleurs ont finit par l’encercler près du campement des bleus où il était revenu. C’est là que Véreux est intervenu… Pendant que Kargorm, Aura, Kido et Karadak tentait de l’éliminer. J’ai poursuivi Yrag qui s’enfuyait à nouveau. Mais Véreux m’a envoyé directement en Achéron. Quand je suis revenue Kargorm était seul face à Véreux, j’ai bien tenté de l’aider mais Véreux s’en est à nouveau pris à moi et j’ai une nouvelle fois visité les enfers… Les Patrouilleurs avaient échoués et nous avions tous un sentiment d’échec qui nous étreignait la gorge.
Finalement Kely m’a entrainé dans une maison confortable à Illumen. Je me suis endormie dans ses bras.

Fuite

Je fuis… je fuis mes frères et soeurs sombres…
Depuis le tournoi racial et depuis que la Sombre a torturé Kely, quelque chose s’est brisée en moi…
Je fuis même mon âme soeur Rhiordan. Elle n’a pourtant rien à voir avec le malaise qui m’étreint la gorge.
Je ne les salue plus sur nos ondes, j’essaie d’avoir le minimum de contact avec eux… J’ai même répondu agressivement à la Prêtresse Elzeberith… Elle voulait pourtant me féliciter d’avoir participé au tournoi. Et puis, j’ai faillit exploser quand à un moment donné l’Ilharess Kharya a parlé de certaines personnes qui préféraient suivre les ordres de leur Gilde plutôt que ceux de leur peuple… J’ai cru qu’elle parlait de moi.
Dernièrement ma soeur Rhiordan qui est devenu trésorière du peuple, a organisé une journée de travail commun… Une nouvelle fois j’ai fui… me retrouver au milieu de mes frères et soeurs me paraissait insurmontable.

Je crois que j’ai peur de ce que je suis, de la Sombre qui est en moi… Je sais qu’elle aime être au milieu des siens… peut-être que je veux la punir… Je ne sais pas…

Le temple de Tarsengaard

Jour 3 Kamarien – Fingelien 380
Ce jour là, Kely a proposé de me faire découvrir le temple de Tarsengaard. J’avais déjà essayé d’y entrer. J’avais compris qu’il fallait déposer quelque chose dans la fontaine mais je n’avais jamais découvert quoi… Et Kely est venu avec ce qu’il fallait. Je découvrais encore un nouvel endroit avec mon mâle.
A vrai dire le temple n’avait rien de très beau : les couleurs des murs et les sols étaient dépareillés… Il y avait un petit labyrinthe. Kely m’a conduit jusqu’en haut d’un petit escalier.
Il m’a dit que c’était là que Feydreyah lui avait dit qu’elle ne l’aimait plus… Il semble que mon mâle souhaitait changer le souvenir triste de ce lieu en un souvenir heureux pour nous. Il avait pris de quoi manger et boire. Nous avons passé la nuit là bas sous des fourrures serrés l’un contre l’autre. Nous nous sommes fait l’amour bien sûr… Je l’ai alors appelé mon mrann d’ssinss. Cela signifie « amant » dans la langue de mon peuple. Kely a voulu savoir comment il devait dire la même chose pour moi. Il s’agissait du mot : mrimm d’ssinss.
Il l’a prononcé avec beaucoup de mal mais j’ai soudain senti que ce mot avait réveillé La Sombre un bref instant. Cela semblait lui rappeler quelque chose mais sans pouvoir s’en souvenir vraiment.
Cette fugace apparition semblait inquiéter Kely. Je l’ai rassuré en lui expliquant ce que je tentais de faire : la couper de tout contact extérieur pour la faire mourir. Je l’ai dit pour Kely mais aussi pour que La Sombre l’entende. Et j’ai pour une fois senti son angoisse à l’idée qu’elle puisse disparaître. Je dois être sur la bonne voie pour m’en débarrasser.

Anniversaire

Jour 7 Kamarien – Fingelien 380
L’anniversaire de mon mâle est le 6 Kamarien. Nous n’avions pas pu nous retrouver ce jour là. Le lendemain, je lui ai proposé de nous retrouver dans une maison arbre du Val d’Alganiel à Pierre-Blanche. Je lui ai alors offert le gâteau d’anniversaire que j’avais préparé avec les ingrédients qu’avait laissé le roi Tisseur des lutins, Kiglin durant la saison froide des îlots. Il a semblé ému apparemment personne ne lui avait encore jamais fêté son anniversaire depuis son arrivée en Draïa. Le gâteau avait vraiment bon goût. J’ai ri quand Kely en avalant un gros morceau en laissa un petit sur le bout de son nez. Je suis venu alors l’attraper en lui laissant un baiser au passage.
Ce petit jeu nous donna une idée. Le lendemain, Kely s’amusa à laisser quelques petits morceaux de part et d’autres de mon corps venant attraper chaque morceau avec ses lèvres… Le désir nous a emporté brutalement, nous avons mêlé nos corps fêtant ainsi l’anniversaire de mon mâle de la plus belle des façons.

Absence

Jour 10 Kamarien – Fingelien 380
Mon mâle a du partir. Il m’a laissé une missive :

« Mon amour,

A mon réveil tu dormais si bien que je n’ai pas voulu te réveiller. Je partais pour cueillir des fruits pour toi, un coursier est arrivé haletant, il venait apparemment de loin.
C’est mon maitre forgeron qui me lance un appel à l’aide. Il a fait une mauvaise chute et son bras directeur est invalide.
Il a énormément de commande en souffrance et me demande auprès de lui pour l’aider à les honorer.
Sa confiance me va droit au coeur, je ne peux pas le décevoir et en même temps m’éloigner de toi me déchire le coeur.
Je pars donc pour l’aider. Rien que de l’écrire tu me manques déjà.

Le coursier qui t’apporte cette lettre connait l’endroit où je me trouve, tu peux lui remettre avec confiance les plis que tu souhaites m’envoyer.
Je penserais à toi à chaque instant, j’espère que loin de toi je ne serais pas loin de ton coeur.

Je t’embrasse fort.
Je t’aime.

Ton mâle. »

Je suis allée m’isoler à Irinveron comme d’habitude quand je ne me sens pas bien. J’ai combattu quelques torcos. Je suis allée dormir seule dans la maison d’Aeth Aelfan espérant y retrouver l’odeur de mon mâle. La nuit a été courte et pénible. Je ne cessais de rechercher Kely près de moi.

Mes parents adoptifs

Jour 15 Thyllion – Fingelien 380
Quand la nuit est tombée, je me suis approchée silencieusement de la maison de mes parents adoptifs. J’ai frappé discrètement à la porte. La petite femme chétive que j’avais entraperçue était bien ma mère. Quand elle m’a vue, elle a éclaté en sanglots et m’a prise dans ses bras. Je l’ai serrée contre moi mais très doucement, j’avais peur de la briser tellement elle semblait fragile. Des larmes de joie coulaient le long de mes joues. Je me rendais compte seulement maintenant à quel point elle m’avait manquée.
Puis j’ai cherché mon père du regard… Il n’était nul part.
- « Où est papa? » ai-je demandé inquiète.
Un voile de tristesse immense est passé dans les yeux de ma mère.
- « Il est mort, ma petite louve… il s’est interposé entre toi et les villageois pour te donner le maximum de chance de t’enfuir. Sa mort n’aura pas été inutile puisque tu es là et bien vivante »
Je me suis effondrée. Ma mère m’a conduit sur sa couche et m’a prise dans ses bras comme une enfant en me berçant doucement tout en me chantant le petit air qu’elle m’avait toujours chanté pour me consoler.
Quand mes pleurs se sont calmés, elle m’a demandé de lui raconter tout ce qu’il s’était passé depuis mon départ. Je lui ai tout raconté : le sauvetage de Ghaara, mes débuts difficiles chez les elfes noirs, ma rencontre avec Toucan, mon entrée dans la gilde des patrouilleurs, et surtout je lui ai parlé de celui qui était devenu mon compagnon, Kely.
Elle voulait tout savoir sur lui, si j’étais heureuse, si nous avions des enfants… Je n’ai pas osé lui dire que sur Draïa, il était impossible d’avoir des enfants. Mais elle a bien vu à quel point mon tendre bleu me rendait heureuse!
Quand à moi, je me suis rendue compte qu’elle était faible et pâle. Elle se mettait à tousser parfois : des toux violentes qui semblaient lui déchirer les poumons. Je l’ai auscultée. Ma mère était fière que je sois devenue apothicaire. Elle me disait que soigner les autres était ce qu’il y avait de plus noble. J’ai souri : Kely m’avait dit là même chose. Ils devraient bien s’entendre tous les deux.
Malheureusement, je me suis rendue compte que ma mère était très malade et même mourante. J’ai tenté de la soigner en lançant un sort de soins avec des essences curatives… mais en dehors de Draïa, le sort n’a eu aucun effet!
Il me restait quelques potions de régénération dans mon sac. Je lui en fait avaler deux. Elle a semblé aller mieux mais il ne m’en restait que très peu dans mon sac.
Je lui ai donc laissé toutes celles que j’avais en lui disant que j’allais revenir très vite. Elle n’aimait pas trop l’idée de me voir à nouveau repartir mais si je voulais la sauver je n’avais pas le choix. Il m’était impossible d’en fabriquer en grande quantité ici et j’en avais tout un stock dans mon dépôt de Draïa.
Elle m’a donc laissée partir en me faisant promettre de revenir le plus vite possible.

Retour de Kely

Jour 18 Thyllion – Fingelien 380
Une fois retournée, En Draïa, j’ai senti la présence de Kely : mon mâle était enfin revenu dans les îlots. Je l’ai appelé et il a accouru pour me rejoindre. J’étais heureuse et triste en même temps : heureuse de son retour et triste de devoir à nouveau repartir pour tenter de sauver ma mère…
Mais cela faisait tellement longtemps que nos corps ne s’étaient pas retrouvés… J’ai entrainé mon mâle dans une maison isolée. Nos corps se sont mêlés dans de fugaces étreintes emplies de bonheur de se retrouver et de plaisirs partagés.
J’ai du ensuite repartir. Kely ne voulait pas me laisser et moi non plus… mais ma mère avait besoin de moi. Il a voulu m’accompagner. J’étais surprise : il avait sans doute mille choses à faire pour son peuple en tant qu’échevin… mais je dois dire que j’avais tellement besoin de lui : je l’ai pris par la main et nous sommes partis rejoindre ma mère.

Une mère

Jour 19 Thyllion – Fingelien 380
De retour dans la maison de mon enfance, j’ai présenté Kely à ma mère. Elle semblait heureuse de le connaître et lui était très prévenant, lui approchant même une chaise quand elle s’est sentie mal. Je crois qu’elle a approuvé mon choix et m’appelait « ma petite louve ». Ce qui a fait sourire Kely : il trouvait que çà m’allait bien!
Ma mère lui a expliqué la raison de mon surnom : j’étais douce et féroce à la fois! Il a tiqué en disant que la férocité ne venait pas forcément de moi.
Ma mère semblait surprise et ne pas comprendre. Je n’avais pas eu l’occasion de lui expliquer le pourquoi de ma venue et la présence de La Sombre en moi. J’ai donc laissé « sortir » La Sombre. Je crois que ce changement brutale a fait un peu peur à ma mère. Mais très rapidement, j’avais l’impression qu’elle avait pressentie mon anormalité. Elle racontait que parfois quand j’étais enfant elle surprenait chez moi le regard dur d’un adulte.
Mais La sombre était impatiente, elle voulait savoir. Elle a demandé à ma mère de raconter les circonstances de mon arrivée.
Cette dernière s’est exécutée de bonne grâce:
- « Elle était juste devant notre maison… on aurait dit… un bébé qui vient de naitre… vous savez comme si elle avait encore cette espèce de pellicule blanche sur elle. Mais il n’y avait personne… même si j’avais la sensation d’être observée… »
La sombre toujours aussi impatiente :
- « Est ce qu’il y avait quelque chose avec la petite? un objet, des linges? »
Ma mère a été surprise par le ton et la brutalité de la question mais Kely l’a rassuré en lui disant qu’il ne s’agissait pas de moi.
Kely a alors demandé plus doucement :
- « vous vous souvenez s’il y avait autre chose dans le couffin ? »
N’arrivant pas à se relever, ma mère a demandé à Kely de lui ramener un petit linge plié dans le tiroir d’une petite commode. Elle a déplié lentement le linge. Il y avait un mot dedans. Ma mère n’avait pu lire que le message en langage commun. Il s’agissait de mon prénom: Khaena. Le reste était écrit en elfique sombre.
La Sombre a pris le mot précipitamment et a commencé à lire. Elle a relu le mot plusieurs fois et semblait pour une fois prise au dépourvue comme abasourdie. Les souvenirs revenaient en elle par paquet.

Elle était poursuivie, on cherchait à la tuer mais son corps alourdi par la grossesse rendait sa fuite difficile. Elle a accouchée seule dans un buisson. Elle a pris l’enfant, c’était une fille: c’était moi. Elle savait qu’elle allait mourir que ses poursuivants ne lui laisseraient aucune chance et la perte de sang qu’elle avait subie suite à l’enfantement la rendait encore plus vulnérable. Mais elle voulait me sauver quel-qu’en soit le prix. Elle a alors fait le rituel que font parfois les femelles sombres quand elles savent qu’elle vont bientôt mourir en couche. Ce rituel lie les âmes de l’enfant et la mère. Une fois la mort de la mère son esprit reste présent dans celui de l’enfant. Mais il reste discret comme une sorte de voix conseil qui aide l’enfant dans ses choix et le guide. La Sombre est ensuite repartie avec son bébé et l’a déposé à la porte d’une maison isolée, celle de mes parents adoptifs. Elle est restée un peu pour observer si j’allais être acceptée par des humains, prête à intervenir si la réaction avait été le dégout ou la peur. Mais mère adoptive m’a prise tendrement dans ses bras et est entrée avec moi dans la maison. La Sombre est ensuite repartie, désespérée d’avoir dû m’abandonner mais tentant d’éloigner le plus loin possible ses poursuivants de la maison. Elle a été rattrapée et submergée par le nombre… Elle a été torturée longuement, terriblement : ils voulaient savoir ce qu’elle avait fait de son enfant. Mais elle ne leur a jamais avoué. Elle est morte dans une terrible douleur. Son esprit a rejoint le mien… mais un esprit douloureux, martyrisé et sans souvenir.
La Sombre pense que c’est sans doute à cause de la douleur qu’elle avait subit et de l’éloignement, que le rituel ne s’était pas complétement accompli. Elle m’a demandé pardon.
C’est à ce moment que j’ai vu la pâleur de ma mère adoptive. Elle était en train de mourir. Je l’ai allongé sur son lit. Elle ne pesait presque rien comme si son corps était déjà parti. Elle m’a sourit me disant que j’avais maintenant retrouvé ma vraie mère et que c’était bien ainsi puisqu’elle s’en allait. Elle a demandé à Kely de prendre soin de moi. Elle a dit qu’elle était fière de moi, de ce que j’avais accompli et qu’elle regrettait de ne pouvoir voir mes enfants. Je lui ai promis que si un jour Kely et moi nous avions une fille, elle porterait son prénom. Elle m’a dit aussi de prendre soin de Kely. Puis elle a fermé les yeux. Kely a entonné un chant doux et apaisant pour accompagner celle qui avait pris soin de moi pendant toutes ses années vers son dernier sommeil. Elle a cessé de respirer et je me suis effondrée entre les bras de mon mâle.

Le prêtre

Jour 20 Thyllion – Fingelien 380
Alors que j’étais encore en train de pleurer ma mère entre les bras de Kely. Quelqu’un a frappé à la porte. J’ai fait signe à Kely de se cacher. Nous étions collés l’un à l’autre cachés derrière un meuble.
La personne est entrée en appelant ma mère :
- « Elena? »
Et j’ai reconnu mon premier amant, celui qui était devenu prêtre. La colère a commencé à me gagner mais La Sombre est devenue enragée et a pris le contrôle. Kely sentant le changement a tenté de la retenir… mais comment retenir une furie comme elle? Elle s’est jeté sur le prêtre le prenant à la gorge et le jetant violemment contre le mur derrière lui. Elle l’a attrapé à nouveau à la gorge et a commencé à serrer pour le tuer, en hurlant sa rage :
- « Sale excrément de troll!!! Tu as faillit tuer ma fille pauvre imbécile!!! »
Kely tentait de la calmer comme il pouvait. Il a finit par la faire lâcher avant qu’il ne soit trop tard… Le prêtre était abasourdi, ne comprenant pas ce qu’il se passait…
Il croyait parler à Khaena mais il avait en face de lui La Sombre :
- « Khaena? … pardonne moi…  »
- « Jamais!!! »
- « Je me suis occupé de ta mère… du mieux que j’ai pu depuis ton départ… j’avais tellement honte! »
- « Raclure de gobelin!!! »
Kely a tenté d’intervenir à nouveau pour calmer La Sombre :
- « Tu vois… il expie déjà depuis longtemps et il y pensera jusqu’à la fin de sa vie »
Et La Sombre toute à sa rage :
- « Tant mieux!!! Féran dégénéré!!! Qu’il pourrisse dans le styx jusqu’à la fin de sa vie!!! »
Le prêtre continuait à dire qu’il était désolé.
Kely quand à lui, tentait de me faire revenir doucement. Il me prenait les mains et m’appelait par mon prénom. La Sombre s’est calmée et m’a laissée reprendre pied.
Mon mâle s’est ensuite occupé de tout. Il a demandé au prêtre de donner une sépulture décente à ma mère et ceci devait se faire non loin d’ici afin que je puisse voir la cérémonie. Mais ce dernier ne semblait pas l’écouter, il me fixait :
- « Khaena? je t’aime toujours… j’ai … les prêtres ont fait de moi quelqu’un d’autre mais… »
J’ai senti la rage envahir Kely. Je crois qu’il n’était pas loin de finir ce qu’avait commencé La Sombre. J’ai alors toute suite mis les choses au point avec le prêtre en lui disant assez durement :
- « Et moi, je ne t’aime plus depuis que tu m’as chassée du village! »
Il a semblé anéanti. Je me suis blottie contre mon bleu. C’est à ce moment, je crois qu’il a compris que Kely était mon compagnon.

Il a alors pris le corps de ma mère et a préparé un bucher juste devant la maison. Mon bleu semblait choqué :
- « Vous faites un bûcher … comme ça …. sans chants? sans autres cérémonies ? »
- « Non je crois qu’il va dire quelques mots sur elle… »
- « Et le reste du village? personne ne va venir lui dire un dernier au revoir ? »
- « Tu sais… ma mère était prise pour une sorcière à cause de moi… elle est celle qui avait accueillit une sombre… elle a fait énormément de sacrifices pour moi… et mon père aussi… juste… pour que je vive…
Ils n’étaient de toutes façons pas comme les autres : plus ouverts, plus indépendants. Les gens n’aiment pas ceux qui sont différents!
 »
Kely a approuvé. La Sombre, ma mère biologique, m’avait déposée au bon endroit sans le savoir. J’ai alors demandé à mon bleu de chanter pour ma mère. Et j’ai fait un signe de tête au prêtre pour qu’il allume le bucher.
Le chant magnifique était un mélange de tristesse et d’espérance. Je m’appuyais sur le torse de mon mâle en regardant le corps de ma mère s’embraser. Le soleil se levait tout juste. Quelques villageois s’étaient approchés. Certains ont jeté quelques fleurs. Le prêtre a sorti son livre sacré et a commencé à prier.
C’était le moment pour nous de partir pendant que tous les regards étaient attirés par le bucher funéraire. J’ai pris le linge et le petit mot qui était sur moi quand ma mère m’a recueillie et j’ai entrainé Kely dehors. Le prêtre m’a suivi du regard mais je ne l’ai pas regardé.
J’ai jeté un dernier regard sur le brasier. Je savais que je ne reviendrais plus… plus rien ne m’attachait à cet endroit. Ma vie était désormais en Draïa auprès de Kely mon compagnon.

Communion de corps et d’esprits

Jour 4 Elouenien – Fingelien 380
J’ai retrouvé Kely à Irrisadith. Il dormait contre un arbre à Polypores. En attendant son réveil, j’ai chassé pour lui des peaux de ratons laveurs qu’il devait fournir au dépot des Patrouilleurs suite à la sentence du conseil de discipline.
A son réveil, je lui ai donné toutes les peaux que j’avais. Il semblait heureux et m’a entraînée dans une petite maison non loin de là. J’ai toute suite compris à son regard qu’il me désirait : cela faisait plusieurs jours que nous ne nous étions pas vu. Nos corps affamés se sont alors retrouvés d’abord sauvagement puis plus sensuellement et enfin avec tendresse. A ce moment là, nous étions si proches, tellement en accord l’un avec l’autre qu’une chose étrange s’est produite : nos esprits se sont mêlés de la même manière que nos corps. Kely voyait en moi comme je voyais en lui : je ressentais ce qu’il ressentait, je voyais ses souvenirs… Je suppose qu’en Draïa, il ne faut pas s’étonner de ce genre de choses…
Nous avons ensuite parlé de La Sombre, de ce que nous pouvions faire pour elle. Kely avait en effet ressenti la présence et la tristesse de La Sombre pendant notre communion d’esprit. Mais elle s’était enfouie refusant le contact. Mon bleu craignait que les « besoins » qu’elle ne pourrait assouvir puisse lui faire faire n’importe quoi. Il fallait trouver une solution.
Je lui ai proposé de lui parler directement en la laissant prendre le contrôle de mon corps. J’ai dû la forcer à sortir, elle ne voulait pas. Elle était furieuse. Elle a commencé à donner des coups de pieds dans tous les meubles qui se trouvaient dans la pièce. Elle a terminé en donnant des coups de poings violents dans le mur. Kely est alors intervenu pour lui dire qu’elle martyrisait un corps qui n’était pas le sien. Elle s’est mis à pleurer de rage. Alors que Kely s’approchait pour tenter de la réconforter, elle lui a lancé un « Dégage le bleu » qui a fait réculer mon bleu de plusieurs pas.
Il a tenté de lui parler de ce qu’elle désirait. Il pensait qu’elle s’intéressait à Rhiordan. Elle s’est moquée disant que Rhiordan était mon amie et non la sienne. Elle a finalement avoué à Kely qu’elle l’appréciait plus qu’elle ne devrait mais que ce n’était pas possible. Elle lui a demandé si il connaissait quelqu’un qui lui ressemblait. Mais Kely ne connsaissait personne qui puisse lui convenir.
Je sentais son désepoir et comme souvent quand elle est dans cet état là, elle le camouffle en cherchant à choquer et à provoquer celui qui est en face d’elle. Elle a commencé à dire qu’elle allait finalement mettre Rhiordan dans son lit. Kely a fait un bond. Il a dit que jamais je ne la laisserai faire çà. Elle lui a répliqué par bravade qu’il fallait encore qu’elle me rende mon corps. Elle est sortie de la maison et s’est enfuie. Je l’ai laissé faire. Kely lui criait qu’elle ne pouvait pas faire çà que j’étais sa fille. Une nouvelle fois, elle a répliqué que les elfes noirs ne faisaient que peu de cas de leur progéniture.
Elle est finalement allé jusqu’à Irinveron et m’a rendu le contrôle quand je lui ai demandé.
Je suis revenue près de Kely. J’ai tenté de lui expliquer le désespoir profond dans lequel se trouvait La Sombre mais je crois qu’il a eu peur de sa menace. Il lui en voulait, lui reprochait de ne faire aucun effort dans la situation difficile dans laquelle nous nous trouvions.
J’espère que nous trouverons une solution… peut-être que si La Sombre retrouvait complètement la mémoire…

Powered by WordPress | Theme: Motion by 85ideas.